Note du film : 5/10 (par Véronique) Résumé du film : Dans cette histoire d’amour moderne, qui se déroule au Texas, sur la scène musicale d’Austin, deux couples - d’un côté Faye et le chanteur BV, et de l’autre un magnat de l’industrie musicale et une serveuse qu’il entretient - sont en quête de succès dans cet univers rock’n’roll fait de séduction et de trahison. Avis : Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, « Song to song » n’est absolument pas un film musical mais plutôt un drame psychologique où s’injectent de petites scènes érotiques. Bien sûr, à travers son histoire, Terrence Malick nous fait graviter dans le monde des concerts, de la musique en général mais ce sujet n’est finalement que secondaire et minimaliste. « Song to song », c’est une mosaïque d’histoires qui se mêlent et s’entremêlent, de corps qui se rencontrent, d’esprits qui se mettent au service des uns et des autres… Cela fait à présents deux films de suite que l’on a cette sensation étrange que le réalisateur s’offre les prestations des acteurs les plus en vogue du moment et les met au service d’une (ou plusieurs) histoire(s) quasi inexistante(s), espérant qu’eux seuls donneront de la matière à un trou noir scénaristique. Depuis « The tree of life », qui nous permettait une introspection et une réflexion autour de deuil, on ne peut que constater que Malick s’évade, se complait dans une mise en scène plurielle en oubliant l’essentiel : parler à son public. Et pourtant, Michael Fassbender, Ryan Gosling, Rooney Mara, Cate Blanchett, Natalie Portman, cela faisait rêver, non ? A la sortie de la projection, nous pouvons en effet dire que nous avons rêver… d’autre chose, histoire de faire passer le temps tant il nous semblait infiniment long. Celui qui nous avait cueilli avec « Les moissons du ciel », ne récolte plus que notre ennui et une certaine colère de voir ce talent gâché par un nombrilisme exacerbé. La question est finalement : « que sont allés faire ces comédiens de talent dans une aventure si bancale ? ». Il est vrai que le film les met à leur avantage, que les émotions sont transcendées par le savoir-faire du septuagénaire, que la proximité est telle qu’on a véritablement l’impression de les avoir côtoyé et d’être entré dans l’intimité de ces « deux » couples mais le triangle amoureux (presque malsain), ne parvient pas à passionner et nous laisse aller à la dérive. Son cinéma déambulatoire et révolutionnaire ne laisse à présent plus qu’une petite traînée de gomme derrière lui, laissant errer les spectateurs entre passion et langueur. On le sait, Terrence Malick n’a pas son pareil pour filmer ses comédiens et ses décors. Le moindre petit sujet peut prendre une place prépondérante, et une goutte de pluie peut avoir autant d’importance qu’un homme qui jouit. Du jardin à la peau qui frémit, il a l’œil, la poésie de l’image et se sert de sa caméra pour sublimer ses sujets. Sauf que cela ne palie en aucun cas le manque de scénario, de dialogues et… d’intérêt. Oui, la lumière et la photographie (d’Emmanuel Lubezki) sont d’une beauté à faire rougir de jalousie les plus grands photographes mais ce n’est pas tant un exercice de style que le spectateur est venu chercher, mais un échappatoire de son quotidien, une rencontre avec un univers très beau mais totalement plat. Il y a certes l’ascendance psychologique de Cook (Michael Fassbender) sur tous ceux qui l’entourent et l’envient, parmi lesquels Faye (Rooney Mara), amoureuse de BV (Ryan Gosling) mais incapable de se détacher complètement de son « maître à penser ». Cook, récemment marié à Rhonda (Natalie Portman), petite mouche séduisante prise au piège de la toile charismatique de son mari volage, et qui ne permet pas à Faye de se détacher de son empreinte érotique. A cela, rajoutons une petite passion entre le délaissé BV et Amanda (Cate Blanchett) et vous obtenez en gros, les grandes lignes de cette histoire digne des « Liaisons dangereuses » version 2.0. En définitive, on dira qu’une fois de plus, Terrence Malick divise les spectateurs et la critique. Certains adoreront son génie, sa maîtrise photographique autant que d’autres détesteront l’ennui qu’il suscite et le gâchis de ne pas plus exploiter le talent de ses acteurs au travers un scénario digne de ce nom. Mis à part la séduction, le jeu de dupes des certains protagonistes et la très jolie affiche du film, nous ne retiendrons pas grand-chose de ce « Song to song » excessivement long. Date de sortie en Belgique/France : 12 juillet 2017 Durée du film : 2h25 Genre : Drame
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