Note du film : 6/10 (par Véronique) Résumé du film : Lorsque Gino (Matthias Schoenaerts) rencontre Bénédicte (AdèleExarchopoulos), c’est la passion. Totale. Incandescente. Mais Gino a un secret. De ceux qui mettent votre vie et votre entourage en danger. Alors Gino et Bénédicte vont devoir se battre envers et contre tous, contre la raison et contre leurs propres failles pour pouvoir rester fidèles à leur amour. Mais jusqu’où peut-on mener une bataille qui est sans doute perdue depuis bien longtemps…? Avis : Après un passage remarqué à la Mostra de Venise, une sélection pour représenter la Belgique aux Oscars dans la catégorie « films en langue étrangère », des avant-premières exceptionnelles organisées ce week-end à Bruxelles, rien ne semble arrêter « Le fidèle » de Michaël R. Roskam. Dans nos salles début octobre prochain, le film réunissant Matthias Schoenaerts et Adèle Exarchopoulos fait beaucoup parler de lui. Mais est-il à la hauteur de sa précieuse réputation ? Nous sommes désolés de le dire, mais pour nous, la réponse est non. Les raisons de notre manque d’engouement viennent essentiellement du scénario blafard du film et sa longueur. Le génie de Roskam semble s’être mis en veille et on tourne vite en rond dans sa nouvelle histoire. Après une première partie consacrée à Gigi (le personnage de Matthias Schoenarts), nous trouvons un deuxième chapitre consacré à Bibi (Adèle Exarchopoulos) avant de voir poindre une dernière partie intitulée « Pas de fleurs ». A chacune de ses subdivisions, nous ne pouvons que regarder notre montre et nous rendre compte que la fin n’est pas prête d’arriver. Preuve que l’ennui s’installe relativement vite dans cette histoire à la mise en scène toujours travaillée au cordeau mais beaucoup trop lente pour que l’on s’y plonge réellement. Pourtant, le réalisateur était très clair sur ses intentions de vouloir inscrire « Le fidèle » dans une trilogie criminelle déjà composée du très bon t« Bullhead ». Cependant, pour que la réussite soit totale, il aurait sans doute fallu que Roskam fasse preuve de plus d’audace et exploite son sujet de façon plus « punchy ». Heureusement, il peut compter sur la présence de son acteur fétiche, le toujours impeccable et impliqué Matthias Schoenaerts, l’un des acteurs les plus charismatiques de notre pays. Le colosse aux pieds d’argile qu’il incarne dans le film nous touche au plus au point. Son parcours jonché de délinquance juvénile et de braquages plus importants nous rappellent que la société laisse peu de chances à ces écorchés vifs jugés en permanence. Face à lui, une Adèle Exarchopoulos bien moins convaincante. La sulfureuse Adèle, vue dernièrement encore dans l’étonnant « Orpheline » d’Arnaud des Pallières, remplit le contrat sans que nous parvenions à y croire : ses répliques sonnent faux, son jeu semble approximatif… on ne parvient pas à mettre le doigt sur ce qui ne va pas mais le tandem Bibi/Gigi aurait gagné à être plus complice, plus raccord, plus constant, à l’instar de ces premières images de la rencontre entre les deux protagonistes, dans cette réception post-course automobile. L’idée de mettre un lourd secret (de polichinelle et très vite révélé) entre nos deux amoureux permet de créer une petite tension au fil de l’intrigue. Si on se doute déjà du dénouement, Roskam parvient tout de même à nous balader (un peu trop ?) entre scènes de braquage, moments de tendresse et de déceptions. Gigi ment pour se voiler la face, mais les proches du couple n’ont-ils pas tous percer le mystère qui entoure ce "commercial" un peu trop fuyant ? Cette romance sur fond de banditisme 100% belge a pourtant quelques beaux atouts mais se noie dans des raccourcis (parfois risibles) où faux-semblants et petites magouilles sont de rigueur. Finalement inclassable, « Le fidèle » est un melting-pot de genres, présentant de multiples ellipses avant de se perdre dans une lassitude que l’on ne peut que regretter. Et c’est sans compter sur ce changement de langues française/néerlandaise permanent dont on ne comprend pas réellement l’intérêt. Ce choix contribue aussi à garder de la distance face à cette histoire alambiquée que l’on aurait aimé plus concise. Oui, nous sommes sortis déçue de la projection de ce film tant attendu. Non, nous ne parvenons pas à mettre de l’eau au moulin de notre belgitude et à défendre le presque indéfendable. Anesthésiée par les deux heures de film, nous ne partageons pas l’engouement que certains peuvent éprouver face à ce « fidèle » déconcertant. Sa photographie volontairement sombre, sa mise en scène ajustée, son regard intéressant sur le banditisme bruxellois, le jeu de Matthias Schoenaerts ne comblent malheureusement pas ce sentiment d’apathie qui nous colle au corps durant tout le film et la déception de s’être fait en quelque sorte avoir… Date de sortie en Belgique : 4 octobre 2017 Date de sortie en France : 1 novembre 2017 Durée du film : 2h10 Genre : Drame/policier
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