Note du film : 5/10 (par Sally) Résumé du film : Brian Gilcrest, commandant de l’armée, revient à Hawaii après de nombreuses missions périlleuses et notamment, en Afghanistan. Forcé de lever le pied, il est intégré dans une équipe afin de convaincre les autochtones de laisser l’armée et une entreprise d’ingénierie s’installer sur leurs montagnes. Mais revenir à Hawaii treize ans après l’avoir quitté, c’est forcément se confronter à un passé qui a évolué : son amour de jeunesse est mariée et mère de deux enfants et « l’Etat» tout entier a changé. Brian y fera de nouvelles rencontres et devra reconstruire sa vie professionnelle et surtout privée. Avis : Cameron Crowe est un réalisateur de renom : « Jerry McGuire », « Rencontre à Eliszbethtown », « Vanilla Sky », jusqu’ici, ses films étaient relativement bien réalisés. Avec « Welcome Back », il s’est fourvoyé dans une comédie peu solide aux longueurs parfois lassantes. On a du mal à s’accrocher, vraiment ! Quel est le réel sujet du film ? La romance d’antan qui renaît, la mission de négociation avec les autochtones, la complicité naissante entre deux gradés de l’armée ? Nous n’arrivons pas à nous décider et il semble que l’équipe du film non plus tant tout est confus et sans logique. Aucune histoire n’a d’importance et on navigue régulièrement entre deux eaux. … Le temps semble long, long, long. L’avantage du film, il y en a tout de même un, est de proposer un casting actuel de qualité : Emma Stone (« Birdman », « Magic in the moonlight »), Bradley Cooper (« American Sniper, Very Bad Trip »), Rachel McAdams (« Un Homme très recherché », « Midnight in Paris », La Rage au ventre ») forment le trio de tête. Même Bill Murray et Alec Baldwin font partie du casting…mais la présence de tout ce beau monde est bien loin de suffire car les dialogues, le scénario, la mise en scène peinent à rendre l’intrigue convaincante. On a même presque décroché, c’est dire ! Nous apprécierons les décors, les échanges entre les comédiens mais restons tout de même décontenancés par tout le reste. Comment Cameron Crowe a-t-il pu autant passer à côté de son sujet ? Sorti en mai dernier aux USA, le film ne sera pas distribué dans nos salles européennes…Plus proche du téléfilm que du long métrage cinématographique, il a connu un échec commercial cuisant et sera diffusé exclusivement sur Netflix le 15 octobre prochain. Une sortie DVD/Blu-Ray est également annoncée pour janvier 2016 ! On comprend le peu d'engouement qu'il a suscité car à la fin de sa vision, nous avions bien du mal à nous réjouir nous aussi ! Durée du film : 1h45 Genre : Comédie Titre original : Aloha
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Note du film : 7/10 (par Sally) Résumé du film : Elise et William forment un couple tout à fait ordinaire. Lui est un comptable féru de chiffres, elle, restauratrice amatrice de sexe. Pour l’anniversaire de son mari, Elise décide de lui offrir un joli séjour à Cannes. Mais au départ du TGV, notre deux époux se retrouvent installés face à un couple de people peu chaleureux. Nos quatre voyageurs se retrouveront dans le même hôtel et ne feront que croiser leurs routes tout au long de leurs vacances…. Une amitié pourra-t-elle voir le jour entre nos peoples et nos quidams un peu lourds? Quelles conséquences leur rencontre aura-t-elle sur leur couple respectif ? "Deux au carré" va peu à peu vous le révéler… Avis : « Deux au carré » est une comédie plaisante à regarder. Dans la même veine que d’autres vaudevilles déjà exploités, elle offre quelques scènes cocasses et un jeu d’acteurs qui plairont aux spectateurs. A coté d’une histoire rocambolesque, la force du film est son quatuor de comédiens : chacun d’entre eux apporte son petit lot de folie, dans une attitude radicalement opposée à celle des autres. C’est justement cette différence qui fait que l’alchimie se crée entre les personnages et c’est un petit régal. Tout au long de cette heure trente, nous décocherons quelques sourires et ne pourront réprimer quelques rires, preuve que cette comédie potache fonctionne ! Le choix scénaristique particulier est aussi à souligner. En effet, l’histoire de nos quatre comparses est entrecoupée de confidences faites aux spectateurs. Chaque personnage se confiant sur ses goûts, ses qualités, sur ce que représente son partenaire de vie et sur les émotions qui l’ont animée durant l’aventure qu’ils ont partagé. Cet angle choisi donne une dynamique plaisante au film et ne sera en aucun cas redondant. « Deux au carré » repose sur une troupe de comédiens formidables. D’un côté, nous trouvons le couple de « bouchons » : Charlie Dupont (« Qui est là ? », « Il était une fois une fois ») et sa femme dans la vie, Tania Garbarski. Lui est plutôt introverti, un peu naïf, gentil et émerveillé par les plaisirs simples de la vie. Elle, est un peu plus barrée et terriblement attirée par son amant, ex-footballeur et croque la vie à pleines dents. Nos deux comédiens belges sont réellement complices et présenteront un couple qui peine à s’accorder, contrairement à leur interprétation qui fonctionne pour notre pus grand plaisir ! Le couple de vedettes, est interprété par deux acteurs français : Elodie Frenck (que l’on a déjà vue dans une multitudes de seconds rôles dans des séries télés) et Olivier Sitruk (« L’appât», «Quelques mots d’amour »). Tous deux accordent de l’importance au monde des apparences et peut-être un peu moins à celui de son conjoint. En désaccord perpétuel, ils vivront un séjour hors du commun et ouvriront les yeux sur le dysfonctionnement de leur couple. Aussi délectable que celui de nos amis belges, leur jeu est crédible et succulent. Nous sommes les témoins privilégiés de cet imbroglio amoureux, tout comme Arthur Jugnot, qui, en plus d’être un membre du personnel de l’hôtel où descendent nos deux couples, fera partie intégrante de ce méli-mélo immoral mais amical. Une chose est certaine : on sent que l’équipe s’est amusée et ne peut que nous amuser à notre tour. Peu marquante mais divertissante, la dernière comédie de Philippe Dajoux (« Les collègues», «La grande vie ») saura séduire son public. Alors, si vous avez envie de voir une comédie sympathique et bien jouée, une histoire convenue mais drôle, nous vous recommandons « deux au carré », projeté dans nos salles dès le 30 septembre prochain ou en avant première dans de nombreux complexes cinés. Durée du film : 1h27 Date de sortie en Belgique : 30 septembre 2015 Genre : Comédie Note du film: 7,5/10 (par Sally) Résumé du film : Charlie Maréchal est œnologue et critique de vins. A la tête d’un guide prestigieux depuis quelques années, il n’a plus rien à prouver et mène un train de vie élevé. Un jour, alors qu’il retourne sur les terres de son enfance, il apprend que son père peine à maintenir son vignoble et qu’il sera bientôt affublé de dettes colossales. Face à cette situation, il n’a d’autre choix que de reprendre les rennes et tenter de remettre le domaine de la Cote d’Or à flots. Mais Charlie n’est pas vigneron et son père ne veut pas s’investir dans cette aventure. Parviendra-t-il à redresser l’affaire familiale et à redonner ses lettres d’or au cru Aloxe - Corton ? Avis : Alors que les vendanges battent leur plein aux quatre coins de la France, Jérôme Le Maire nous livre un long métrage poétique et rempli de lumières. Il aime la Bourgogne, il apprécie la viticulture, il contemple ses comédiens avec un regard bienveillant et nous emmène dans son univers grandiloquent. Un conseil ? Chaussez vos bottes et sillonnez les vignobles car « Premiers crus » vaut vraiment la peine d’être vu par tous les amateurs du genre. Dans ce film, tout est pur et authentique. Du jeu des acteurs aux images des vignobles bourguignons, on est emporté dans cette saga familiale et nous entrons au cœur de l’action en toute décontraction. D'aucuns trouveront que le style se rapproche du téléfilm mais qu'importe, nous optons pour une balade en plein air et un petit moment d'évasion. Chaque personnage du film trouve sa place avec aisance et magnificence. Gérard Lanvin est rustre, blasé et peu impliqué dans les événements qui le concernent. Son visage est marqué par les traces du passé, sa barbe est épaisse et ses mains calleuses, ce qui lui donne une profondeur magistrale qu’il accentue par un jeu intense. Jali Lespert, lui vient en aide et interprète un fils dépassé par les événements mais désireux de redonner à ses terres, un terroir de prestige. Le jeune comédien et réalisateur (« Yves Saint-Laurent », « Des vents contraires ») est sacrément convainquant : il nous prend par la main et nous entraîne dans cette nouvelle vie de labeur qu’est la sienne. On veut sa réussite, on soutient ses projets, on le relève lorsqu’il chute, bref, on vit à ses côtés. Et dans le film, il peut compter sur l’aide de sa famille et de ses amis. Parmi eux, Laura Smet, sa sœur, qui n’a pas hésité à côtoyer quelques cuisiniers pour être au plus près de son rôle de restauratrice. On retrouve également Lannick Gautry, son beau frère et maître de chais un peu dépassé mais tellement bien intentionné. Enfin, la très belle et naturelle Alice Taglioni qui rayonne à l’écran comme le soleil d’automne. La comédienne fait preuve de talent en toute simplicité. Sa fraîcheur et sa présence dégagent une sensualité et une amitié non feintes et elle est la preuve que le cinéma français possède de belles actrices capables d’endosser n’importe quel rôle avec habileté. Enfin, à côté de ce casting de choix et de cette histoire enivrante, on trouve des vues magnifiques de la Bourgogne. La vigne étant au cœur du sujet, elle est un personnage à part entière et trouve une place de choix sous la caméra du réalisateur français. Il ne manque qu’un bon verre de pinot noir pour accompagner la découverte de "Premiers crus". Jérome le Maire propose ici un film de qualité à la hauteur vins de Bourgogne. Après un premier thriller «Requiem pour une tueuse», il se lance dans un tout autre registre et propose un deuxième millésime sacrément bien réalisé ! Nous lui souhaitons de garder cette authenticité et sommes déjà curieux de découvrir ses prochains projets cinés. Durée du film : 1h37 Date de sortie en Belgique : 23 septembre 2015 Genre : Drame Note du film : 4/10 (par Sally) Résumé du film : « Belgian Disaster » dépeint le monde improbable de trois amis de longues dates. Lorsque leurs femmes partent bosser dans une usine d’emballage de pralines, ils troquent leur activité de « brocanteurs » pour s’adonner à une sorte de marché noir auprès d’habitués du quartier. Mais lorsque Wendy, la fille de l’un d’entre eux jette son dévolu sur un fils héritier d’un grand groupe et bourgeois de surcroît, nos trois comparses entrevoient une possibilité de sortir de leur condition précaire et d’entrer dans la cour des grands… Avis : L’affiche nous avait prévenu : nous allions assister à une « catastrophe belge » digne de ce nom. Curieux, nous avons pourtant poussé la porte de notre cinéma… pour notre plus grand malheur. Il faut dire que la bande annonce révélait peu de chose sur le film et que sans se rendre à la projection il était difficile de se rendre compte ô combien le long métrage de Patrick Glotz dépassait de loin tout ce que l’on pouvait imaginer. Pas très drôle, plat et creux « Belgian Disaster » a un avantage : celui de nous faire prendre conscience qu’une heure trente, c’est un temps précieux… mais qu'on l'a malheureusement perdu dans cette aventure improbable ! En tête d’affiche, trois comédiens belges : le célèbre Jean Luc Couchard (que l’on a déjà pu voir dans « Il était une fois une fois », « Dikkenek», « Dead Man Talking »), le brugeois Sam Louwyck (« Une chanson pour ma mère », « Terre battue ») et le comique de service Michel Schillaci (« Waterloo, l’ultime bataille », « Marina »), qui porte la minerve avec une classe toute particulière… Nos trois comparses ont un certain talent mais ne le mettent pas réellement au service du long métrage. Pour les coacher dans leur projet foireux, l’acteur français Arsène Mosca qui se démarque du trio par son rationalisme. Les épouses de nos trois camarades sont interprétées très justement par trois comédiennes connues du grand public : Stéphane Bissot (« Melting Pot café »), Erika Sainte (qui avait reçu le Magritte du meilleur espoir féminin en 2012 pour son rôle dans « Elle ne pleure pas, elle chante») et Christelle Delbrouck (« Fritkot »). A cela, ajoutez Chantal Pirotte, qui viendra faire un petit clin d’œil avec un rôle de grand-mère éberluée par ce qu’elle voit, une jeune comédienne convaincante, Camille Schott (qui joue le rôle de Wendy), un gitan aux cheveux dans le vent (interprété par Ilir Selimovski) et un jeune bourgeois coincé - amoureux transi et vous obtenez un aperçu de la petite troupe du film. La grosse déception du casting est sans conteste l’interprétation de Lio qui passe à côté de son rôle. Bien meilleure dans d’autres longs métrages, elle présente une caricature grossière et peu crédible à la Muriel Robin dans les « Visiteurs 2 » : ça en devient même par moments agaçant ! Outre cela, le casting est correct mais ne sauve malheureusement pas un scénario bancal aux arrière-goûts particulièrement fades. On vous prévient, passez votre chemin car « Belgian Disaster » ne vaut pas son pesant de cacahuètes. Autant consacrer votre précieuse monnaie à un autre film du moment et garder la découverte du film lors d’une diffusion télévisée ultérieure… Durée du film : 1h27 Date de sortie en Belgique : 30 septembre 2015 Genre : Comédie Note du film : 7,5/10 (par Sally) Résumé du film : John Clancy est un médecin retraité mais aussi une sorte de médium capable de voir dans l’avenir. Reclus dans sa campagne depuis quelques années, il est appelé pour aider le FBI dans une enquête très délicate. Les indices, le mode opératoire, tout montre que le tueur en série est pointilleux et réfléchi. Très vite, notre médium comprend qu’il sera difficile de pincer celui qui est responsable de tous ces crimes puisqu’il possède lui-même un don divinatoire. Mais comment peut-on coincer un tueur capable d’anticiper toutes les actions de la police ? John Clancy mettra tout en œuvre pour tenter de le devancer… Avis : « Prémonitions » est un bon film bien amené et bien maîtrisé. Si l’affiche attire notre regard sur le visage d’Anthony Hopkins, nous en oublions de regarder le nom du réalisateur : Afonso Poyart. Peu connu chez nous, le Brésilien de 36 ans signe ici son deuxième long métrage avec un professionnalisme digne de grands noms du cinéma. Même si « Prémonitions » n’atteint pas la distinction, sa réalisation et son casting de qualité font de ce thriller un bon divertissement à voir une journée d’automne. En tête de ce casting de choix, l’immense Anthony Hopkins ! Fidèle à lui-même, l’acteur britannique démontre qu’il n’est pas prêt à prendre sa retraite et continue à nous faire vibrer par son jeu si intense. Son personnage, soumis à de nombreuses visions, apporte un éclaircissement sur l’enquête tout en gardant un certain détachement. La douleur personnelle qui est la sienne l’humanise un peu plus et permet de comprendre pourquoi il se distance de tout. Bien plus qu’un médium, c’est un homme torturé qui avance sur les sentiers de l’avenir en restant attaché à son propre passé douloureux. Son alter ego, dans le film comme dans l’interprétation n’est autre que l’Irlandais Colin Farrell. Plus inquiétant par son absence que par sa présence, son personnage dicte les règles du jeu et provoque des rencontres au gré de ses envies. Très discret dans le long métrage, il est cependant au cœur de l’intrigue et ne cessera d’être traqué par tous les moyens possibles : rationnels comme paranormaux. L’anéantissement de son œuvre est le but ultime de l’enquête mais est-ce possible de détruire un plan dont toutes les issues ont été pensées et anticipées ? « Prémonitions » montre une rencontre au sommet entre deux grands médiums. L’un ayant un talent qui surpasse l’autre, ce qui n’est nullement le cas dans le jeu des deux comédiens principaux, qui mettent leur talent au diapason. Chacun possède ses failles, ses profondeurs, sa morale et son don et Afonso Poyart a su le mettre en images ! N’oublions pas d’évoquer les deux agents de FBI, qui, eux aussi sont au top du top. Jeffrey Dean Morgan (“Watchmen”, “Magic City”, “The Salvation”) est un flic fragile mais investi. Bon père de famille, il n’hésite pas à faire appel à son ami pour donner un autre souffle à son enquête. Abbie Cornish (« 7 psychopathes » où elle croisait déjà la route de Colin Farrell, « Robocop » de José Padilha, « Limitless »), elle, est imperméable au paranormal et se veut rationnelle. Psychologue de formation, elle endosse une carapace impénétrable qui saura se fendre au contact d’un John Clancy trop perspicace. Le scénario est réellement intéressant. Les différentes séquences du film s’emboîtent comme des matriochkas en vue desservir un final attendu… mais pas convenu. Bien qu’ayant une impression de déjà vu, l’histoire est finement amenée et garde une intensité tout au long de cette heure trente. Le seul réel bémol réside dans la maîtrise de la technique qui, bien que remarquable, fait parfois preuve d’une contemplation un peu gênante par moment. Pour preuve, les scènes de ralenti ou les rappels des « flash backs » qui sont là pour s’assurer que le spectateur n’a manqué aucun indice présenté préalablement et pour lui permettre de comprendre ce qui se passe à l’instant T… ces rappels étaient largement dispensables puisque nous n’avions pas oublié ce qui nous avait déjà été montré… Par contre, il faut reconnaître que ces séquences figées sont de grandes qualités et sont apportées par une photographie impeccable et remarquable ! Vendu comme le digne successeur de « Seven » et aussi sinistre que « Le silence des agneaux », « Prémonitions » est un bon thriller, un peu conventionnel, savamment réalisé et magistralement interprété. Durée du film : 1h41 Date de sortie en Belgique : 16 septembre 2015 Genre : Thriller fantastique Titre original : Solace Note du film : 7/10 (par Sally) Résumé du film : « Dieu existe et il vit à Bruxelles »... vous connaissez certainement le pitch. Mais saviez-vous que Dieu est un être égoïste et vil ? Pour venger tous ceux que son père a malmenés, Ea, balance la date de mort de tous les êtres humains. Furax, Dieu veut remettre les choses dans l’ordre mais il est trop tard. Les Hommes savent quand ils passeront de vie à trépas et sa fille s’est fait la malle. Notre créateur perd toute puissance et décide de retrouver celle qui a mis à mal tout l’univers qu’il avait construit. Pour cela, il va bien falloir qu’il descende sur Terre… Avis : Aller voir un film de Jaco Van Dormael, c’est forcément accepter d’entrer dans un univers « absurde » et irrationnel. Vous n’iriez quand même pas voir un film des frères Dardenne si vous cherchiez un peu d’action, si ? Ici, c’est pareil… c’est à l’antinomie du réalisme auquel certains sont accrochés. Jaco, c’est un poète, un farfelu et son monde cinématographique tout entier est là pour nous le rappeler… Avec ses petites connotations à la « Toto le Héros », le dernier long métrage du réalisateur belge ne laissera pas indifférent. Pour cosigner le scénario, Jaco Van Dormael a fait appel au génie aux boucles brunes : Thomas Gunzig. Son univers littéraire peu conventionnel est une belle représentation de ce que peut penser notre écrivain belge au look de Gainsbarre : « Mort d’un parfait bilingue » ou « 10 000 litres d’horreur pure » vous avaient peut-être vous aussi décontenancé… ici, on retrouve la patte de « l’ex joueur du dictionnaire » dans toute sa superbe, le côté trash en moins ! On le sait, l’histoire est surprenante voire déconcertante. Ce qui l’est davantage, c’est la façon dont le réalisateur nous présente Dieu…. Non content d’être belge et de vivre en peignoir à longueur de journée, il est colérique, égocentrique, sadique et violent. On peine à suivre l’idée que cet homme mesquin est notre créateur mais qu’importe, ici, tout est loufoque alors, on n’est plus à çà près. Benoît Poelvoorde était taillé pour ce rôle et prouve une fois de plus qu’il aurait bien eu tort de prendre sa retraire il y a quelques années, comme on nous l’avait annoncé. Il déballe tout son talent et on adore le détester ! Pour lui donner la réplique, la jeune comédienne Pili Groyne, qui sera l’héroïne du film ET la narratrice de l’histoire. Cette petite puce de douze ans est brillante et n’a pas à rougir à côté du casting qui l’entoure. Parfaite dans son rôle, il y a de fortes chances pour que la carrière qui s’offre à elle décolle d’ici quelques années. Derrière chaque grand homme se trouve une femme. Ici, c’est Yolande Moreau qui est l’épouse de Dieu. Judicieusement choisie pour ce rôle, elle est fidèle à elle-même et sait rester touchante, distante tout en s’imposant avec naturel et habileté. Pour écrire son Nouveau Testament, Ea a besoin de quelques apôtres. Là aussi, les comédiens sont tous plus truculents les uns que les autres. Derrière la caricature qui est la leur, chaque personnage apporte son lot de poésie, d’humilité, de tendresse et attend d’être « sauvé » par cette fillette venue du Ciel. Serge Larivière, Laura Verlinden, François Damiens, Catherine Deneuve, Didier de Neck et le jeune Romain Gelin sont des compagnons de route tous aussi improbables mais tous aussi indispensables à la quête de notre jeune amie… même si durant une bonne partie du film, on ne comprend pas très bien ce que ces apôtres sont venus faire dans notre histoire. N’oublions pas Victor, le SDF, interprété par l’excellent Marco Lorenzini et qui ne cessera de nous faire sourire tout au long du film et qui aura la lourde tâche d’écrire ce fameux testament. Soulignons aussi le petit clin d’œil qui sera fait à Pascal Duquenne, vedette du film « Le huitième jour », et à celui réalisé par Thomas et Jaco qui s’amuseront eux aussi à faire leur petit cameo pour le plus grand bonheur des spectateurs. La photographie du film est exceptionnelle et le metteur en scène sait très justement mettre ses acteurs en lumière. De plus, le long métrage à l’intelligence de nous questionner sur notre condition humaine : « Si vous connaissiez la date de votre mort, comment réagiriez-vous ? » S’il souffre de quelque grosses longueurs, « Le tout dernier testament » est une expérience cinématographique à tenter, pour peu que vous aimiez l’univers fantaisiste de Jaco Van Dormael et les films hors du commun. Si tel n’est pas le cas, passez votre chemin car vous passerez à côté du sujet. Autrement, laissez-vous tenter par ce film surréaliste mais restons honnêtes, le film ne mérite peut-être pas non plus tous les honneurs qui lui ont été faits ces derniers mois. On vous avait prévenu, vous risquez de rester coi. Date de sortie en Belgique : 2 septembre 2015 Durée du film : 1h54 Genre : Comédie (fantastique) |
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