Avis : Nommé dans plusieurs catégories de la 46e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, « Uncle Frank » y a remporté le Prix du Public. Disponible à présent sur la plateforme Amazon Prime, l’occasion était trop belle d’organiser une session de rattrapage et autant le dire de suite, le public ne s’était pas trompé ! Avec « Uncle Frank », le réalisateur Alan Ball traite des thèmes essentiels tels que l’affirmation de soi, l’homosexualité et l’adolescence à travers le regard plein d’admiration et de tendresse d’une jeune fille pour son oncle qui a choisi de mener une vie qu’il dissimile en partie à sa famille. Cela s’explique par le fait que Frank évolue dans une famille très conservatrice aux préjugés dominants et que dans les Etats-Unis dans les années 70, il n’était pas bien vu d’être homosexuel ! Bien que le traitement réservé aux personnages se veuille classique dans son approche, le choix des comédiens fait que l’on se prend immédiatement de sympathie pour ceux-ci. Uncle Frank n’est autre que Paul Bettany qui troque pour l’occasion sa cape du super-héros (Vision) pour celui de ce professeur universitaire de littérature très apprécié de ses étudiants. Sa vie à New-York est rythmée par ses cours et les rencontres/échanges qu’il fait sur le campus. Amoureux des lettres dans une famille rurale dirigée par un patriarche bourru peu enclin aux discussions posées, Frank peut néanmoins compter sur Beth, sa nièce, grande amatrice de livres habitée par une personnalité singulière et vivante, une jeune fille venue s’installer à New York pour y suivre des études inattendues. L’actrice Sophia Lillis, renversante dans le rôle de cette adolescente qui voue une belle admiration envers son oncle, incarne à la perfection la fraîcheur et l’empathie, l’altruisme et la compassion. Bien sûr, la propre famille de Frank n’a aucune connaissance de la relation que dernier entretient avec Wally, son compagnon à la fois drôle, sensible et fidèle. Une fois encore, le casting constitue la force principale du film puisque Peter MacDissi est parfait dans ce rôle solaire. L’acteur crée la surprise et insuffle une belle spontanéité à son personnage ! Mais si tout cela semble convenu et peut original, l’intrigue ne manquera pas de prendre un tournant décisif lorsque Frank apprend la mort de son père. Déboussolé à l’idée de retrouver les siens, il accepte les conseils de son compagnon et se met en route avec sa nièce Beth afin d’aller au bout d’un processus de reconstruction. C’est d’ailleurs à partir de ce moment que le rythme s’accélère et que commence alors un road trip salvateur. Jamais les personnages ne sont sacrifiés et les acteurs insufflent une belle humanité lorsque la situation l’exige. Le réalisateur parvient sans mal à faire passer les messages de l’acceptation de soi, de la compréhension et de l’amour vrai sans jamais trop appuyer le trait. Et c’est pour toutes ces raisons que nous ne pouvons que vous recommander ce film qui fait réfléchir sur des problématiques encore bien actuelles et fait un bien fou humainement parlant.
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Si le film connait quelques longueurs dispensables (nous donnant par la même occasion la sensation de revivre les mêmes émotions et préoccupations adolescentes un nombre incalculable de fois), on ressort de ce long-métrage plutôt satisfait de l’expérience proposée par Ian Samuels. Clairement inspiré du film « Un jour sans fin » (les personnages l’évoquent eux-mêmes à de nombreuses reprises), « The map of tiny perfect things » parvient à ancrer la notion de boucle temporelle dans le monde presque naïf dans l’adolescence où les bouleversements amicaux, familiaux et amoureux se bousculent dans la tête comme dans cette vie mise à l’arrêt… Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça marche. Résolument positif et lumineux, « The map of tiny perfect things » innove dans un sujet maintes fois exploité au cinéma en apportant une complémentarité dans le vécu extraordinaire de ses jeunes héros. Car cette fois, ce n’est pas un mais deux sujets qui tentent de comprendre la raison qui les poussent à recommencer cette journée indéfiniment, l’un trouvant cela plutôt grisant, l’autre le subissant. Devenus complices par la force des choses, Mark et Margaret vont peu à peu déjouer le tour que leur joue la quatrième dimension et mettent tout en œuvre pour sortir dans ce rêve éveillé grandi et déjouer les plans de leur étrange destinée. Pour porter cette romcom pour teenagers, on peut compter sur l’attachant couple formé par Kathryn Newton (Margaret) et Kyle Allen (Mark), deux jeunes acteurs montants qui, à ne pas en douter, gagneront le cœur des jeunes spectateurs. Bloqués tous les deux dans une journée estivale tantôt positive, tantôt lassante, nos deux jeunes héros vont apprendre à dompter les caprices du temps, à trouver un peu de positif dans cet inlassable recommencement et à apprécier les cadeaux du quotidien que l’on ne voit peut-être plus par manque d’intérêts pour l’environnement et les gens qui nous entoure.
Et puis, la bande annonce de ce « Coming 2 America » a été diffusée avec ses belles promesses et une belle vague de nostalgie nous a submergé ! Mais souvent, il est bon de laisser le passé derrière nous et Craig Brewer le réalisateur du film aurait dû le savoir mieux que quiconque. Retour sur une déception à la hauteur de nos espérances… Pas Sexy le Chocolat ! Pourtant, les premiers instants du film sont extrêmement réjouissants puisque nous revoyons certains protagonistes du premier film et la magie opère en plein ! Oui mais voilà, très vite, le film repart sur une base paresseuse et l’illusion se brise pour ne revenir que très ponctuellement, dès qu’une référence au premier film est montrée à l’écran ! Pour le reste, nous avons droit à pas mal de vulgarité (le personnage incarné par Leslie Jones est INSUPPORTABLE) et de nombreux effets faciles font lever les yeux au ciel tant le résultat se montre affligeant. Et comme si cela ne suffisait pas, la dimension de la comédie musicale s’invite trop souvent à la fête pour retenir prisonnier le spectateur qui demandait juste un voyage nostalgique réussit. Hélas, l’histoire est extrêmement classique et n’apportera aucune surprise. Dans cette intrigue, le roi Akeem (toujours incarné par l’excentrique Eddie Murphy) apprend qu’il est le père d’un fils aux Etats-Unis. Et c’est ce même fils joué par Jermaine Fowler qui pourrait apporter la stabilité politique au Zamunda. Car oui, une loi ancestrale prévoit que le trône ne peut être remis qu’à un descendant mâle. Et bien évidemment, le roi Akeem n’a que des filles. Comme si cela ne suffisait pas, le pays belliqueux voisin qui convoite le Zamunda est entre les mains du général Izzi (Wesley Snipes qui volerait presque la vedette à Eddie Murphy)... Les ennuis s’annoncent mais une solution semble toute trouvée : direction les USA ! Rien d’original donc et même si tout le monde ou presque est présent pour reprendre son vieux rôle, la mayonnaise a du mal à prendre et le film ne réussit jamais véritablement son envol. Comme énoncé plus haut, la faute est à aller chercher du côté du scénario rachitique mais pas seulement. La principale raison a été de vouloir moderniser un récit qui semble, aujourd’hui plus que hier, daté et surtout de mauvais goût. De nombreux personnages et situations agacent au lieu de faire rire, la finesse de l’original a disparu au profit d’une balourdise souvent écœurante. Avant, au moins, on y croyait un peu et aucun personnage n’était exaspérant ! Outre la vaguelette féministe trop grossière pour vraiment convaincre, le film tente de dénoncer le sexisme mais, paradoxalement, en use et en abuse de manière outrancière ! Jamais nous ne rions des propositions émises si ce n’est lorsque les anciens personnages reviennent pour un caméo mélancolique ! D’ailleurs, la seule force du film est à aller chercher du côté du casting (Arsenio Hall, Shari Headley, James Earl Jones, John Amos) qui, bien que ne se foulant pas, parvient sans mal à enthousiasmer les fans de la première heure en jouant habilement sur la corde de la nostalgie…
Grosse farce bien grasse et indigeste, « Connectés » a le pouvoir impressionnant de rallonger le temps au point de nous faire vérifier, à de très nombreuses reprises le temps, restant avant de libérer les spectateurs de ce fléau visuel. Il faut dire que le premier long-métrage (qui a osé souffler et le dernier ?) de Romuald Boulanger n’a rien de bien original. Sorte de remake français du très moyen « Unfriended » (c’est dire !) en mode apero virtuel malaisant avec un casting beaucoup moins bon que les ados du film d’horreur américain, le métrage n’a vraiment aucun argument pour justifier son échec cuisant (voire brûlant). Navet français énervant au final on ne peut plus évident, « Connectés » est plat, sans saveur, sans surprise, bref, sans intérêt. Film « à suspense » avec de gros, gros guillemets dans lequel prennent place quelques acteurs français (et belge, coucou Stéphane De Groodt !) tels que Nadia Farès, François-Xavier Demaison, Vanessa Guide, Michaël Youn, Audrey Fleurot ou encore Claudia Tagbo (Frank Dubosc lui, ne vient faire qu’un caméo), le film sorti sur Amazon Prime Video (pour le coup, on remercie la pandémie de ne pas lui avoir accordé une sortie en salle) est loin des comédies potaches dans lesquelles on s’est habitué à voir tout ce petit monde. Mais il tout aussi éloigné des belles idées que cette période troublée aurait pu développer. Vide et totalement dispensable, « Connectés » reçoit un gros carton rouge et renvoie tout le monde sur le banc de touche sans discuter ! Les dialogues sont affligeants, les situations sont fake et mal interprétées, la redondance du procédé contreproductive et c’est sans parler de l’absence totale de spontanéité de nos « invités »…
Si le monde des super héros vous intrigue ou vous passionne, si la violence, les retournements de situation, le sang, l’injustice et un humour très très (très ?) en dessous de la ceinture ne vous effraient pas alors il se peut que la série « The Boys » soit faite pour vous ! Adaptation du comic éponyme de Garth Ennis et illustré par Darick Robertson, « The Boys » est une série qui avait déjà failli être adaptée sur grand écran en 2008. Heureusement, le projet se verra finalement confié au showrunner Eric Kripke (« Supernatural ») qui va véritablement y injecter une empreinte singulière. Âmes sensibles s’abstenir ! The World is not enough La grosse particularité de la série est de proposer des super héros adulés par le grand public et hautement détestables tant ils sont misogynes, psychopathes, narcissiques et donc forcément ultra-violents… Au nombre de sept (ils se font d’ailleurs appeler « The Seven » en anglais), ceux-ci jouissent de pouvoirs extraordinaires. Alors que le « Homelander »- « la Protecteur » (antithèse de Superman tant il est sadique) est invulnérable, capable de voler et de projeter des rayons laser de ses yeux, les autres ne sont pas en reste ! Dans cette équipe, nous retrouvons des ersatz de Flash et d’Aquaman, un homme invisible, et des femmes quasiment invulnérables dotées de pouvoir lumineux ou d’une grande force ! Bien sûr, dans la deuxième saison, un changement de casting se fera au niveau des super héros et il se murmure qu’un autre viendra encore avec la troisième saison déjà sur les rails ! Chouette ! La série développe d’ailleurs un ton plutôt pessimiste où la manipulation médiatique et l’influence toujours plus inquiétante des réseaux sociaux marquent la politique des Etats-Unis. Serait-ce une allusion à la gestion du pouvoir made in USA avec son flux constant de fake news ? Très probablement ! ’ailleurs, c’est dans ce contexte particulier que s’épanouit l’entreprise « Vought International » trop contente de pouvoir capitaliser ses célèbres super héros au moyen d’une propagande implacable et d’un merchandising parfaitement calibré et affreusement envahissant ! C’est bien simple, ces « icônes » de l’Amérique sont présents partout aux Etats-Unis, sur chaque building et leur influence se fait sentir jusqu’au sommet du pouvoir américain…Vous comprenez le problème à venir ? Nous préférons d’ailleurs taire l’intrigue principale mais sachez que les nombreuses implications et autres intentions véritables de Vought International font vraiment froid dans le dos ! Cette dimension anxiogène se manifeste surtout dès la deuxième saison puisque la situation et les forces en présence ont été présentées préalablement. Casting royal ! Heureusement, face à ces forces de l’ombre, l’Amérique et plus largement le Monde doit son salut à un groupe de rebelles qui s’est juré de faire tomber les « Sept », et ce ne sera pas à coup d’articles de lois mais bien à coup de gros calibres qui vous arracheraient la porte blindée du coffre de Fort Knox !
Quant à Chace Crawford qui incarne l’homme poisson, on se dit que personne d’autre ne pouvait incarner ce loser magnifique avec autant de justesse que lui. Les héroïnes ne sont pas en reste et ont du charisme à revendre. Que ce soit l’actrice Erin Moriarty qui joue le rôle de Starlight ou Dominique McElligott dans le rôle de la Reine Maeve, ces actrices sont irréprochables ! Quant aux « Boys » chargés de faire le ménage à la dynamite sans s’embarrasser du reste, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils s’appliquent pour notre plus grand plaisir ! Dans le rôle du « boucher » (c’est assez explicite pas vrai ?!), quel plaisir de retrouver un Karl Urban (« Le Seigneur des Anneaux », « Star Trek », « Dredd ») plus en forme que jamais ! A ses côtés, des comédiens qui ne boudent pas le plaisir d’être là: Jack Quaid, Laz Alonso et Tomer Capon dans le rôle d’un Français (à l’accent épouvantable d’ailleurs pour cet acteur d’origine israélienne). Bien qu’appelée de cette manière, l’équipe est également composée de Kimiko, personnage traumatisé et muet parfaitement interprété par l’actrice Karen Fukuhara.
Durée de la série : 2 saisons soit 16 épisodes d’environ une heure.
Genre: Super-héros
Courageux et curieux de voir le final donné à cet « Escape Room » expéditif et condensé, nous avons affronté cette petite heure trente jusqu’à son ultime scène aussi foutraque que le métrage tout entier. Ses personnages creux et peu attachants, le scénario cousu de fil blanc et la réalisation aussi plate qu’un film tourné sur le smartphone d’un adolescent, les défauts s’accumulent et nous font regretter d’avoir suivi Tyler et ses amis dans cette soirée beaucoup trop arrosée. Clichés et agaçants, nos six camarades n’ont rien à proposer si ce ne sont des petits règlements de compte ridicules que l’on aimerait nous aussi écourter à coup d’énigmes et de pièges sanglants. En un mot comme en cent, il n’y a rien à attendre du métrage de Will Wernick sinon un petit ennui mortel et une incroyable perte de temps (Dieu merci, le film ne fait qu’une heure vingt, mais c’est bien suffisant pour nous paraître déjà très éprouvant) …
Sauf qu’à force de vouloir être en permanence dans la farce (lubrique), Sacha Baron Cohen nous sert un film dans lequel le spectateur doit faire un sacré ménage entre les vannes borderline et scènes ultra-poussives avant d’accéder à sa critique, certes juste, de l’Amérique trumpienne. Noyés dans la cyprine et les gags douteux, le journaliste kazakh se voit confronté à l’apparition du coronavirus et le scepticisme ambiant, l’abus de pouvoir, le sexisme, le racisme, la misogynie, le formatage et la construction d’une image, les abus sexuels, le puritanisme ou encore le système politique US et les accointances entre les grandes nations de ce monde… Ses rencontres et son pitch général permettant à ce Borat 2.0 grimé et déguisé pour éviter d’être démasqué de passé au crible la terrible actualité du monde occidentalisé. Surfant sur le même concept que son précédent opus, « Borat Subsequent Moviefilm: Delivery of Prodigious Bribe to American Regime for Make Benefit Once Glorious Nation of Kazakhstan» est bien sûr destiné à un public averti, celui qui appréciera retrouver le célèbre trublion accompagné cette fois de sa fille (Maria Bakalova). En reprenant ce qui a fonctionné dans son premier opus et en poussant un peu plus le curseur du pamphlet satirique Sacha Baron Cohen ravira les amateurs de sa démarche.Surfant sur le même concept que son précédent opus, « Borat Subsequent Moviefilm: Delivery of Prodigious Bribe to American Regime for Make Benefit Once Glorious Nation of Kazakhstan» est bien sûr destiné à un public averti, celui qui appréciera retrouver le célèbre trublion accompagné cette fois de sa fille (Maria Bakalova).
Mockumentary par excellence, le film de Jason Woliner (le réalisateur dont on parle peu tant son personnage principal lui vole la vedette) appuie là où ça fait mal sans détour et sans nuance, va au bout de son processus mais laissera sans aucun doute une partie de son public sur le côté de la route. On rit jaune, on s’offusque, on s’amuse ou on s’horrifie de la démarche d’un Baron Cohen qui n’a peur de rien ni de personne, caché derrière ses accoutrements ridicules, son personnage et son ton WTF mais on ne reste jamais insensible à la démarche et aux dénonciations de cette Amérique trumpienne aussi risible que le sujet du film. A la question « Peut-on rire de tout » nous répondons bien sûr que oui… mais définitivement pas avec n’importe qui. « Borat 2 » a beau être fidèle à sa ligne de conduite, il n’est bel et bien à voir que par les spectateurs avertis et aguerris ! Genre : Comédie Durée du film : 1h36 Titre original : Borat Subsequent Moviefilm: Delivery of Prodigious Bribe to American Regime for Make Benefit Once Glorious Nation of Kazakhstan. |
Légende
★★★★★: Coup de coeur ★★★★: Excellent film ★★★: (Très) bon film ★★: Peu mieux faire ★: Passable ○: On en parle? |