Anima 2025
Et voilà que se termine à peine la 44e édition du festival international du film d’animation de Bruxelles, toujours un émerveillement pour les petits, les grands et tous ceux au milieu ! Cette année, l’affiche et l’habillage visuel très colorés du festival était dû à l’artiste allemand Raman Djafari qui a entre autres réalisé des clips vidéo pour Coldplay et Elton John en duo avec Dua Lipa, il était d'ailleurs présent pour une rencontre avec le public. La partie exposition nous a donné à voir les si jolies marionnettes du long métrage Sauvages de Claude Barras sorti en 2024. Comme toujours une large sélection de courts et longs métrages, de conférences et de masterclasses se sont enchaînés pendant 10 jours d’une programmation intense du côté de la place Flagey. |
Rétrospective et critiques de ce que j’y ai vu cette année :
Arcane : making of de la saison 2 : une rencontre très attendue en présence d’une partie de l’équipe créative de la série animée sensationnelle de Netflix, Fortiche Prod était représentée par Philippe Llerena (CTO), Pauline Motard (layout supervisor), Anne-Laure To (art supervisor) et Adam Bachiri (FX 3D supervisor). Découverte fascinante, images à l’appui, de l’énorme travail conceptuel derrière cette épopée visuellement époustouflante mettant à profit le meilleur de la 2D et de la 3D. Cette rencontre fut suivie d’une séance de questions-réponses avec le public parmi lequel se trouvaient des fans en cosplay de Jinx et Vi, les deux sœurs héroïnes de la série. Un des meilleurs moments du festival, assurément.
Arcane : making of de la saison 2 : une rencontre très attendue en présence d’une partie de l’équipe créative de la série animée sensationnelle de Netflix, Fortiche Prod était représentée par Philippe Llerena (CTO), Pauline Motard (layout supervisor), Anne-Laure To (art supervisor) et Adam Bachiri (FX 3D supervisor). Découverte fascinante, images à l’appui, de l’énorme travail conceptuel derrière cette épopée visuellement époustouflante mettant à profit le meilleur de la 2D et de la 3D. Cette rencontre fut suivie d’une séance de questions-réponses avec le public parmi lequel se trouvaient des fans en cosplay de Jinx et Vi, les deux sœurs héroïnes de la série. Un des meilleurs moments du festival, assurément.
Ensuite direction la salle du théâtre Marni pour découvrir un film que j’avais raté à sa sortie fin 2024 : « La plus précieuse des marchandises » de Michel Hazanavicius. Une histoire touchante traitant de l’antisémitisme ambiant dans la Pologne rurale de la Seconde guerre mondiale, on y suit l’histoire d’un couple de bûcherons qui recueille un bébé abandonné lors d’un convoi ferroviaire dont on se doute bien de ce qu’il transporte, en effet le village se situe le long du chemin de fer qui mène au camp d’Auschwitz, on nous le montrera plus tard dans le film. Si la première partie est réussie dans son approche en forme de conte, entre tendresse et répulsion causée par le racisme primaire du bûcheron - qui se laissera finalement toucher au cœur par cette petite fille innocente - la seconde partie du long métrage adopte un ton plus solennel, voire un peu trop lourd, j’ai préféré la subtilité des débuts au manque de délicatesse de la fin. Note du film : Muriel ★★ |
Retour à Flagey pour une conférence intitulée Le regard féminin dans l’animation donnée par Cécile Noesser qui, extraits à l’appui, a retracé l’histoire du court métrage animé au féminin, une discipline qui tend à la parité alors que les femmes réalisatrices sont beaucoup moins nombreuses dans le long métrage ou la série d’animation, même encore en 2025. Des réalisatrices telles que Susan Pitt, pionnière du genre avec son surréaliste « Asparagus » en 1979 ou Florence Miailhe avec son premier court-métrage « Hammam » en 1991 qui ont ainsi trouvé le médium parfait pour exprimer des sujets féminins, si pas féministes.
Enfin, place à la sélection de longs métrages découverts pendant le festival :
Enfin, place à la sélection de longs métrages découverts pendant le festival :
Fureru (Japon, 2024) - sélection officielle
Résumé du film : Aki, Ryo et Yuta, sont des amis d’enfance qui ont grandi sur la même île, ont 20 ans et vivent ensemble dans le quartier de Takadanobaba à Tokyo. L’un est barman, l’autre agent immobilier et le troisième étudiant en stylisme. Fureru, une mystérieuse créature ramenée de l'île, a de mystérieux pouvoirs télépathiques qui les relie entre eux. Note du film : Muriel ★★ Avis : Un animé de très jolie facture aux héros sympathiques que nous suivons de l’enfance à l’âge adulte, trois garçons unis pour la vie par Fureru, la petite créature magique qui les accompagne partout, une belle amitié qui ne laisse pas la place à la critique ou à la moindre parole blessante... sauf qu’ils vont bientôt découvrir que cette amitié n’est peut-être pas aussi spontanée qu’en apparence car Fureru filtre leurs pensées. |
Leur amitié peut-elle survivre sans lui ? Des moments drôles, d’autres touchants, peut-être une trame qui se perd un peu en cours de route, surtout que l’on en sait finalement très peu sur la créature. Pas désagréable pour autant, à réserver aux amateurs de japanimé.
Animation – 1h47 – De Tatsuyuki NAGAI
Animation – 1h47 – De Tatsuyuki NAGAI
Tony, Shelly et la lumière magique (République tchèque, Hongrie, Slovaquie, 2023 ) - en compétition
Résumé du film : Tony, né avec la particularité de rayonner, n’est jamais sorti de chez lui. Affublé d’un masque multiforme, il rêve d’amitiés. Sa vie est bouleversée par l’arrivée de sa nouvelle voisine, Shelly. Ensemble, le duo se lance à la recherche de la mystérieuse voix qui résonne dans les murs de leur immeuble. Note du film : Muriel ★★★ Avis : Très belle découverte que ce film en animation stop motion qui, de l’aveu du réalisateur/animateur qui était présent à Anima, est fait de bouts de ficelle et de tissu. Les enfants plus impressionnables doivent se le rappeler dans les moments les plus sombres de cette belle histoire d’amitié qui fait se rencontrer le Bien et le Mal d’une manière très originale. Aussi bien adapté pour les enfants que pour les adultes, le mélange de fantaisie dans un monde réaliste - un immeuble en milieu urbain et ses locataires hauts en couleur – est empreint d’une poésie visuelle qui séduit très vite et dont on ne décroche qu’à la toute fin de l’histoire. Les moments drôles s’alternent avec les séquences de gentille frousse et le développement des personnages permet de s’attacher à eux, que ce soit le garçon très spécial qui se lie d’amitié avec la nouvelle voisine aventureuse ou tous les personnages secondaires qui vivent dans l’immeuble. Ajoutez à cela une forte dose de magie et vous obtenez cette réussite du genre qui a pris deux années de travail à l’artiste. Animation – 1h22 – De Filip POŠIVAČ |
Anzu, chat-fantôme (Japon, France, 2024)
Résumé du film : Karin, 11 ans, est abandonnée chez son grand-père, le moine d’une petite ville de province japonaise. Celui-ci demande à Anzu, son chat-fantôme jovial et serviable, bien qu’assez capricieux, de veiller sur elle. La rencontre de leurs caractères bien trempés provoque des étincelles. Une production franco-japonaise pleine de délire et de magie ! Note du film : Muriel ★(★) Avis : Une coproduction franco-japonaise, adaptation d’un manga et tournée sur le mode de la rotoscopie (principe de filmer en prise de vues réelles et de recréer les séquences en animation). |
Le long métrage suit le style artistique du manga à la lettre pour donner vie à ce chat humanoïde nonchalant et un peu vulgaire qui circule parmi les hommes et s’exprime comme eux sans que cela n’étonne (un personnage basé sur le “bakeneko” du folklore japonais). L’action se situe en effet au Japon dans un milieu provincial où les divinités et les démons se mêlent à l’humanité, on y fait connaissance avec tout un panel de personnages surnaturels typiques du pays du soleil levant. Le problème du film est qu’il nous fait d’abord croire que le personnage principal sera cette petite fille qui est laissée chez son grand-père qu’elle ne connaît pas, avant de bifurquer complètement sur les aventures rocambolesques du chat fantôme, un problème de rythme qui ne rend pas le film indigeste mais ne nous permet pas non plus de vraiment nous attacher aux personnages ou aux événements en tant que spectateur. Un de ces films qui bénéficient grandement de l’ambiance qui règne dans une salle de cinéma où les fous rires des uns contaminent les autres, expérience difficile à recréer devant son écran à la maison. À recommander à partir de 9 ans en raison de l’humour pas toujours très fin.
Animation – 1h34 – De Yoko KUNO et Nobuhiro YAMASHITA
Animation – 1h34 – De Yoko KUNO et Nobuhiro YAMASHITA