Interview d’Anne Parillaud
« Coup de cœur » du FIFA de Mons
Thomas – 15 février 2017
« Coup de cœur » du FIFA de Mons
Thomas – 15 février 2017
Ce mercredi 15 février 2017, le « coup de cœur » du Festival du Film d’Amour de Mons revenait à l’actrice Anne Parillaud qui a fait le déplacement pour présenter les films « Tout pour plaire » de Cécile Telerman et « Sex is comedy » de Catherine Breillat. Un peu plus exigeante sur le choix des photos prises dans le contexte de ce festival, l’actrice a accepté sans problème de revenir sur quelques-uns des grands moments de sa carrière et de nous parler de ses souhaits cinématographiques.
Thomas : Anne Parillaud, les deux films « coups de cœur » choisis par le FIFA sont-ils aussi des coups de cœur personnels ?
Anne Parillaud : “Sex is comedy”, oui. Parfois, il y a des films paliers et les autres films sont comme des marches pour arriver à ces paliers. Ce n’est pas péjoratif car on ne peut pas arriver au palier sans les marches. Ce que j’appelle les films paliers, ce sont des films où j’ai vraiment réalisé quelque chose que je n’avais pas perçu avant et donc c’est comme une clé que je reçois à travers ce film-là. Pour le film « Nikita » de Besson, j’avais reçu la clé de l’abandon à un personnage. Dans “Sex is comedy”, j’ai reçu la clé de l’abandon à un metteur en scène.
Thomas : Et en ce qui concerne « Tout pour plaire » ?
Anne Parillaud : C’est un film que j’aime beaucoup, mais il est plus léger, c’est une comédie. C’était vraiment un clin d’œil car c’est un film belge et c’est la seule fois que j’ai travaillé avec une équipe belge. J’ai trouvé ça approprié de le présenter à Mons. Mais c’est pour moi un film moins important.
Thomas : Dans « Sex is comedy », vous incarnez une réalisatrice confrontée à un problème de mésentente entre ses acteurs. Avez-vous rencontré en tant qu’actrice des difficultés similaires ?
Anne Parillaud : Oui, absolument. Ca arrive très souvent. Je l’ai vu et je l’ai vécu moi-même. Il y a effectivement des moments où vous devez jouer une scène d’amour et vous ne supportez plus votre partenaire à tous les niveaux. C’est un enfer ! Il faut passer outre et s’abandonner à ce que vous devez faire. Les metteurs en scène sont un peu pris en otage car si un acteur ne veut plus faire telle ou telle scène, ça devient compliqué.
Thomas : Anne Parillaud, les deux films « coups de cœur » choisis par le FIFA sont-ils aussi des coups de cœur personnels ?
Anne Parillaud : “Sex is comedy”, oui. Parfois, il y a des films paliers et les autres films sont comme des marches pour arriver à ces paliers. Ce n’est pas péjoratif car on ne peut pas arriver au palier sans les marches. Ce que j’appelle les films paliers, ce sont des films où j’ai vraiment réalisé quelque chose que je n’avais pas perçu avant et donc c’est comme une clé que je reçois à travers ce film-là. Pour le film « Nikita » de Besson, j’avais reçu la clé de l’abandon à un personnage. Dans “Sex is comedy”, j’ai reçu la clé de l’abandon à un metteur en scène.
Thomas : Et en ce qui concerne « Tout pour plaire » ?
Anne Parillaud : C’est un film que j’aime beaucoup, mais il est plus léger, c’est une comédie. C’était vraiment un clin d’œil car c’est un film belge et c’est la seule fois que j’ai travaillé avec une équipe belge. J’ai trouvé ça approprié de le présenter à Mons. Mais c’est pour moi un film moins important.
Thomas : Dans « Sex is comedy », vous incarnez une réalisatrice confrontée à un problème de mésentente entre ses acteurs. Avez-vous rencontré en tant qu’actrice des difficultés similaires ?
Anne Parillaud : Oui, absolument. Ca arrive très souvent. Je l’ai vu et je l’ai vécu moi-même. Il y a effectivement des moments où vous devez jouer une scène d’amour et vous ne supportez plus votre partenaire à tous les niveaux. C’est un enfer ! Il faut passer outre et s’abandonner à ce que vous devez faire. Les metteurs en scène sont un peu pris en otage car si un acteur ne veut plus faire telle ou telle scène, ça devient compliqué.
Thomas : Dans « Pour la peau d’un flic » et dans « Le battant », vous avez joué quelques scènes intimes aux côtés d’Alain Delon. Quel souvenir gardez-vous de ces tournages ?
Anne Parillaud : J’ai un très bon souvenir. C’était difficile dans le sens où j’étais une jeune actrice et j’avais un monstre sacré devant moi. J’avais tellement peur de le décevoir, tellement peur de ne pas être à la hauteur… En plus, il était le metteur en scène et les enjeux étaient compliqués. Thomas : Ce sont les deux seuls films réalisés par Alain Delon à ce jour. Comment dirigeait-il ses acteurs en étant lui-même l’acteur principal ? |
Anne Parillaud : Il dirigeait avant la scène, en disant tout ce qu’il voulait et ce qu’il attendait. Après, il jouait la scène puis il regardait dans le combo. C’est plus compliqué mais ça peut créer aussi une intimité plus forte encore parce que la relation au metteur en scène n’est pas la même qu’à l’acteur. Avoir les deux dans le même, si ça se passe bien, ça fait une double relation donc elle est plus forte. Tout s’est très bien passé.
Thomas : Avez-vous une préférence entre ces deux films ?
Anne Parillaud : « Le battant » !
Thomas : Avez-vous une préférence entre ces deux films ?
Anne Parillaud : « Le battant » !
Thomas : En tournant « Nikita », aviez-vous l’impression de tenir le rôle de votre carrière ?
Anne Parillaud : Pas du tout. J’ai adoré faire ce film et incarner ce personnage. Je sentais bien qu’il y avait une osmose évidente avec lui mais je ne savais pas du tout que ça allait être le film culte que c’est devenu. Quand j’ai vu le film pour la première fois, Besson m’avait mise toute seule dans une salle et lui était derrière. Je ne me suis pas spécialement aimée car je ne sais pas me regarder. Je ne m’apprécie pas du tout et ne suis donc pas du tout une fan de moi-même. Quand j’ai vu le film, ça a été très très douloureux. Quand je voyais les autres films avant, je me disais que c’était un peu normal que je ne m’aime pas parce que ce n’étaient pas les rôles que je voulais faire. Nikita était vraiment un rôle que je voulais faire et qui est magnifique. Je me suis dit alors « Si je ne m’aime pas dans Nikita, je ne m’aimerai jamais ». Le fait de ne pas m’aimer m’a permis d’échapper au cabotinage des acteurs qui veulent reproduire ce qui a plu au public et qui donc s’enferment dans l’étroitesse de la séduction. Du coup, je « re-virginise » totalement à chaque film ! |
Thomas : « Nikita » vous a ouvert les portes des Etats-Unis. Cela vous a-t-il redonné confiance en vous ?
Anne Parillaud : J’avais eu le César, donc je me suis dit c’est sûr que ce film est réussi et valable. En ce qui concerne le fait d’être rassurée, je ne l’ai jamais été et je ne le serai jamais.
Thomas : Y a-t-il des rôles que vous voudriez interpréter aujourd’hui ?
Anne Parillaud : Plein ! Quelqu’un dans la recherche de l’absolu religieux comme une moniale par exemple. Une prostituée, l’opposé donc. Une avocate, aussi.
Thomas : Avocate, c’est ce que vous vouliez être à la base ?
Anne Parillaud : Exactement.
Thomas : Votre parcours peut sembler différent de celui de la plupart des actrices qui souhaitaient faire du théâtre alors que leurs parents ne le voulaient pas. Vous, c’est l’inverse qui s’est produit ?
Anne Parillaud : Oui, mais ils ne pensaient pas que ça allait devenir ma profession. C’était juste pour travailler mon élocution à la base.
Thomas : Quel a été l’élément déclencheur ?
Anne Parillaud : J’avais eu le César, donc je me suis dit c’est sûr que ce film est réussi et valable. En ce qui concerne le fait d’être rassurée, je ne l’ai jamais été et je ne le serai jamais.
Thomas : Y a-t-il des rôles que vous voudriez interpréter aujourd’hui ?
Anne Parillaud : Plein ! Quelqu’un dans la recherche de l’absolu religieux comme une moniale par exemple. Une prostituée, l’opposé donc. Une avocate, aussi.
Thomas : Avocate, c’est ce que vous vouliez être à la base ?
Anne Parillaud : Exactement.
Thomas : Votre parcours peut sembler différent de celui de la plupart des actrices qui souhaitaient faire du théâtre alors que leurs parents ne le voulaient pas. Vous, c’est l’inverse qui s’est produit ?
Anne Parillaud : Oui, mais ils ne pensaient pas que ça allait devenir ma profession. C’était juste pour travailler mon élocution à la base.
Thomas : Quel a été l’élément déclencheur ?
Anne Parillaud : « L’hôtel de la plage ». Quand j’ai tourné ce film, je me suis dit c’est parfait, je vais pouvoir être une avocate mais une avocate au cinéma. C’est-à-dire, mettre un costume, prendre un dossier (un film) et aller défendre un personnage comme on défend un client. Cette obsession de la justice qui m’a amenée à vouloir être une avocate, je le fais dans le cinéma. Ce n’est pas la justice telle qu’on l’entend qui définit ce qui est bien ou mal. C’est au contraire démontrer que dans le mal, il peut y avoir une explication. J’ai souvent joué des condamnés, des hors normes, car ça m’intéressait de justifier leur état et de montrer que de victimes ils sont passés à monstres
Thomas : Y a-t-il des gens avec qui vous souhaiteriez travailler ? Anne Parillaud : Oui, mais avant tout ce qui m’intéresse c’est un rôle. C’est le rôle qui est déclencheur de tout. |
Thomas : Envisageriez-vous de mettre en scène votre propre film ?
Anne Parillaud : Oui, ça me travaille depuis longtemps. Mais comme je fonctionne avec les besoins et pas avec les plaisirs, il fallait que j’attende que le passage à l’acte se fasse par le besoin. Ca y est, c’est fait car je termine l’écriture d’un roman que je voudrais porter à l’écran.
Thomas : Quelle est la thématique ?
Anne Parillaud : La partie obscure des êtres humains. C’est ça qui m’intéresse chez les individus.
Anne Parillaud : Oui, ça me travaille depuis longtemps. Mais comme je fonctionne avec les besoins et pas avec les plaisirs, il fallait que j’attende que le passage à l’acte se fasse par le besoin. Ca y est, c’est fait car je termine l’écriture d’un roman que je voudrais porter à l’écran.
Thomas : Quelle est la thématique ?
Anne Parillaud : La partie obscure des êtres humains. C’est ça qui m’intéresse chez les individus.
Photo de Thomas Leodet