Note du film : 5,5/10 (par Thomas) Résumé du film : A la mort de sa mère, Zino décide de retrouver son père, Farid, qu’il ne connait pas. Celui-ci a quitté Alger depuis bien longtemps pour la France. Depuis 25 ans, Farid est devenu Lola. Lorsque Zino se présente à l’adresse de Farid, Lola dissimule dans un premier temps sa véritable identité. Mais l’heure de vérité approche… Avis : L’exploitation de la thématique de l’homosexualité et des « transgenres » est monnaie courante au cinéma depuis quelques années. Elle nous a offert quelques réussites comme « Albert Nobbs », « Carol » ou plus récemment « The Danish girl », couronnés de nombreux prix. Ce nouveau film de Nadir Moknèche ne surfe cependant pas sur la même vague que ces chefs- d’œuvre cités. A la lecture du synopsis, on s’attendrait à être immergé dans un drame profond. D’abord, il y a l’interdit de la religion qui a poussé Farid à la fuite. Il y a ensuite cette quête de filiation poursuivie par Zino, son fils, puis l’incompréhension de ce dernier à la découverte de son père. S’ajoutent la nouvelle vie de Lola, les souvenirs de son passé, ses blessures, sa volonté de connaître Zino, etc. Le résultat à l’écran s’affiche en demi-teinte. Il est bien entendu question d’états d’âme, de souffrance, de tabous autant que d’amour dans cette fiction inspirée de tranches de vécu du cinéaste. Certes, il y a Fanny Ardant dans le rôle-titre. L’interprète de « Vivement dimanche ! » et de « Pédale douce » scintille dans ce personnage complexe et le nom seul de cette immense actrice suffit à susciter la curiosité. A la question de savoir pourquoi il n’a pas choisi un homme ou un acteur transgenre pour incarner Lola, le réalisateur répond : « Devrait-on faire jouer Shakespeare uniquement par des aristocrates britanniques ? » En tordant le cou aux clichés et aux habitudes cinématographiques, Nadir Moknèche innove et la ressemblance physique entre Lola et Farid, qu’on entrevoit par le biais de flash-backs et de photos anciennes, est plutôt réussie. Tewfik Jallab, qui joue le rôle de Zino, n’est pas en reste. Ces deux acteurs portent le film à eux seuls ou presque, transgressant outre les genres, les idées. Lola n’est pas seulement ce père devenu femme, c’est aussi un hétéro devenu lesbienne. Le souvenir de sa défunte femme est quant à lui toujours brûlant malgré sa nouvelle vie. Côté technique, on relève une image soignée dont la puissance est renforcée par la musique magistrale de Pierre Bastaroli. Hélas, l’ensemble du film souffre d’une lenteur et d’un manque de rythme, ce qui fait naître assez vite l’ennui dans le chef du spectateur. « Lola Pater » est sans aucun doute un film aux qualités humaines intéressantes, servi par de talentueux acteurs, mais il est aussi amoindri par un scénario et une mise en scène trop traînards. Il n'y a pas de règles en matière de création cinématographique, disait Capra, seulement des péchés. Avant d’ajouter : « Et le péché capital, c'est l'ennui! » Disons que « Lola Pater » vit à moitié dans le péché ! Date de sortie en Belgique/France : le 9 août 2017 Durée du film : 1h35 Genre : Drame
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