Si elle s’avère être une jolie petite comédie romantique sans grande prétention, « La dégustation » est aussi une petite parenthèse des plus sympathiques à la fin de cet été cinématographique. Retour gagnant d’un duo attachant Après « L’étudiante et Monsieur Henri » et « Venise n’est pas en Italie », Ivan Calbérac nous invite à nous joindre à sa « Dégustation » et à partir à la rencontre de deux personnages que tout oppose : Jacques, caviste aigri et peu avenant, et Hortense, une grenouillère de bénitier très altruiste. Incarné avec beaucoup de justesse par Bernard Campan et Isabelle Carré, ce duo touchant et attachant va embarquer dans un ascenseur émotionnel où rien ne sera jamais vraiment reposant, livrant par bribes des morceaux de leur passé, de leur vécu et qui, au fil du temps, tentera de se réparer. Déjà associé dans le magnifique « Se souvenir des belles choses » de Zabou Breitman, le tandem réitère l’exercice merveilleux de nous toucher en plein cœur sans en faire des tonnes, en habitant les émotions et les vies de leurs personnages de façon fluide et ultra-convaincante. Evoluant aux côtés de deux autres rôles secondaires bienveillants (interprétés avec drôlerie par Mounir Amamra et Eric Viellard), Jacques et Hortense vont s’appréhender, se séduire et grandir comme deux adolescents qui s’engageraient au début de leur vie…
Durée du film : 1h32 Genre : Comédie, romance Date de sortie en Belgique/France : 31 août 2022 De Ivan Calbérac – Avec Bernard Campan, Isabelle Carré, Mounir Amamra, Eric Viellard
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Après « Harry, un ami qui veut vous du bien » ou encore « Seules les bêtes », le réalisateur sexagénaire nous entraîne dans une nouvelle histoire où les tensions sont nombreuses, les différentes pistes douteuses et ses personnages marqués au fer rouge par une enquête qu’ils peinent à résoudre ou à faire avancer. Dépeignant avec justesse la psychologie et les émotions personnelles de l’équipe chargée de l’enquête, « La nuit du 12 », ne fait pas que mettre en lumière la brutalité et la violence dont sont victimes les femmes, il permet de comprendre à quel point chaque enquêteur peut ramener une partie de son enquête avec lui, qu’il veuille ou non se détacher de son travail, de ses impasses ou de ses rebondissements positifs. Pour incarner les principaux policiers chargés de l’enquête, on peut compter sur Bastien Bouillon et Bouli Lanners, deux acteurs qui mêlent avec brio, silences, jeu en retenue et expressions fortes des émotions de leurs personnages respectifs. Si on souligne bien sûr la qualité de son casting secondaire, ce sont les regards et la rage muette des deux premiers que l’on retiendra le plus, leur capacité à donner beaucoup avec sobriété, humilité et humanité. Si l’on sait d’emblée que le récit présenté se base sur l’histoire vraie d’une jeune fille immolée (et retranscrite dans le livre « 8.3, une année à la PJ » de Pauline Guéna dont il est adapté), une affaire qui n’a jamais trouvé d’issue et a donc été classée, jamais nous ne nous désintéressons de l’enquête réalisée, des auditions passées, des indices collectés, bien au contraire. Nous ne cherchons pas à faire la lumière sur ce qui s’est passé mais bel et bien sur ce qui fait que cela n’a jamais pu être résolu, au grand dam de cette équipe qui a tout donné.
Durée du film : 1h55
Genre : Thriller/polar Date de sortie en Belgique : 31 août 2022 De Dominik Moll – Avec Bastien Bouillon, Bouli Lanners, Pauline Serieys, Anouk Grinberg , Pierre Lottin et David Murgia.
« Le collier rouge » (2018), « Effroyables jardins », « Dialogue avec mon jardinier », « Les enfants du marais », « L’été meurtrier », etc. les présentations ne sont plus à faire et pour peu que l’on connaisse une partie de sa filmographie, on sait combien Jean Becker a le don d’humaniser son propos, de mettre en scène des personnages bien dessinés auxquels nous parvenons facilement à nous attacher. Et une fois encore, le réalisateur est parvenu à nous embarquer aux côtés de deux géants du cinéma français : Gerard Depardieu et Fanny Ardant. Si le film en lui-même a un petit côté plan-plan, très classique et verse davantage dans le téléfilm que le métrage de cinéma, il n’en reste pas moins un plaisir à découvrir dans ses aspects théâtraux et plus sentimentaux, pour son histoire touchante d’un homme au crépuscule de sa vie et pour les personnages secondaires qui gravitent autour de lui et bénéficient de sa grande humanité et son extrême bienveillance.
Durée du film : 1h37 Genre : Drame Date de sortie en Belgique/France : 24 août 2022 De Jean Becker – Avec Gérard Depardieu, Fanny Ardant, Stéfi Celma, Benoit Poelvoorde, Anouk Grinberg et Fred Testot
Y a d'la rumba dans l'air, le smoking de travers ; ta vie tu peux pas la r'faire. Tu cherches des morceaux d'hier Pépère… Un peu à la manière de « Camping », « Rumba la vie » réhabilite la figure du looser magnifique ! Il y a un côté has been dans les personnages qu’aime incarner Franck Dubosc au cinéma. Pourtant, ce film, à l’instar de « Camping » justement ne se moque jamais de ses personnages : Franck Dubosc les aime et les dépeint avec beaucoup de sensibilité. La preuve en est : il est parfait dans le rôle de ce père resté dans le passé qui a fuit depuis longtemps ses responsabilités. Apprenant ses ennuis de santé, il se met en tête de rattraper le temps perdu et tente de renouer avec sa fille. D’ailleurs, la jeune actrice qui l’accompagne dans cette rumba endiablée est parfaite dans le rôle. Louna Espinoza dégage une belle sincérité et réussi avec brio ses premiers pas devant la caméra. Le reste du casting ne démérite pas car il est porté par de sacrés comédiens : Jean-Pierre Darroussin, Marie-Philomène Nga et Karina Marimon sont au diapason dans ce portrait touchant. En bonus, nous avons même le plaisir de retrouver l’écrivain Michel Houellebecq dans le rôle d’un cardiologue très « spécial » alors que Catherine Jacob referme ce casting éclectique. Entre les mains expertes de Franck Dubosc, la caméra épouse formidablement les corps et suit ses pas et ceux de sa partenaire à l’écran en donnant l’illusion de voir deux danseurs confirmés ! Et cerise sur le gâteau, « Rumba la vie » offre aux spectateurs, en plus de ses scènes comiques, de belles séquences riches en émotion où se dégage une sensibilité désarmante. Et nous tenons à rassurer les lecteurs les plus sceptiques, ce n’est jamais trop mièvre !
Durée du film : 1h43
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique/France : 25 août 2022 De Franck Dubosc – Avec Franck Dubosc, Louna Espinosa, Jean-Pierre Darroussin, Marie-Philomène Nga, Catherine Jacob et Michel Houellebecq
Pour « La dégustation », de Ivan Calbérac où elle retrouvera Bernard Campan, et dans « La dérive des continents (au Sud) », la comédie politique et familiale signée Lionel Baier. Dans ce dernier, la comédienne que l’on aime toujours contempler, incarne une responsable du service migration au sein de l’Union Européenne, une femme déterminée et respectée qui a déjà pas mal bourlingué et se retrouve à gérer un camp de migrants installé à Catane, dans une ancienne base de l’OTAN. Alors que Emmanuel Macron et Angela Merkel s’apprêtent à venir découvrir le site (et donner par la même occasion un coup de projecteur sur la situation des immigrés), son fils Albert, avec qui elle n’a plus de contact depuis quelques temps débarque et remet en cause son travail mais aussi sa personnalité. Mère et fils se retrouveront-ils ou le temps les a-t-il définitivement séparés ? C’est l’une des questions que « La dérive des continents (au Sud) », va soulever. Après « Comme des voleurs (à l’Est) » et « Les Grandes Ondes (à l’Ouest) », le réalisateur suisse choisi une autre direction cardinale, celle du Sud, pour nous plonger au cœur d’une actualité encore brûlante (le sort des migrants « parqués » dans des camps, celle du regard que portent certains pays sur cette situation, l’action outrancière des uns pour dénoncer un système et le déni des autres). Mais il choisit de le faire dans un double discours dont il nous donner les clés : un lié à la venue de M & M (et de leurs représentants quelques jours avant) et un autre plus métaphorique présenté à travers la relation dysfonctionnelle qui anime Nathalie et Albert. Intelligent, le film est également doté d’une belle démarche cinématographique, d’une photographie journalistique intéressante et d’une trame fictive et parodique appréciable. Mettant l’humain au centre de son film, Lionel Baier offre un regard bienveillant sur ses protagonistes et sur ceux qui ont tout perdu, si ce n’est l’espoir de trouver une porte d’entrée vers une Europe divisée. Isabelle Carré incarne, avec grande justesse, une Nathalie peu conventionnelle et maternelle, une femme que l’on aimerait croiser et encourager. Quant à Théodore Pellerin, qui tient le rôle de son fils, il se révèle peu à peu tout au long du film, passant de la caricature et l’exagération à la sobriété et l’équilibre. Si son approche et son sujet en font un film digne d’intérêt, « La dérive des continents (au Sud) » nullement moralisateur, reste cependant un peu trop classique ou « scolaire » que pour totalement nous satisfaire.
Durée du film : 1h29 Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 24 août 2022 De Lionel Baier - Avec Isabelle Carré, Ursina Lardi, Tom Villa et Théodore Pellerin
Avis : « Là où chantent les écrevisses » est sans doute la jolie bouffée d’air frais que l’on attendait dans nos salles cet été. En effet, le film d’Olivia Newman (adapté du best-seller du même nom) a ce petit côté 90’s nostalgique dans lequel on aime se plonger, des personnages bien dessinés auxquels on s’est vite attachés et une intrigue en plusieurs parties savamment amenée. Léger et divertissant, le long-métrage ne constitue pas LA sortie ciné de cet été mais vaut malgré tout la peine de s’y intéresser. Du marais à l’écran En 2018, un roman au titre poétique, « Là où chantent les écrevisses », apparait sur les tables et les étagères des librairies et bibliothèques de nombreux pays. Douze millions d’exemplaires vendus plus tard, Olivia Newman se lance dans son adaptation réussie au jeune casting prometteur et livre un film frais, lumineux et intriguant à l’image de ce que Delia Owens proposait dans son roman. Filmé dans des décors naturels époustouflants (de la Nouvelle-Orléans), « Là où chantent les écrevisses » nous propose un film d’enquête sur fond de drame familial et sentimental, un métrage ancré dans les 50/60’s dont on se délecte deux heures durant, un film de procès pour lequel on se passionne jusqu’à son générique de fin. Porté par la Britannique et très prometteuse Daisy Edgar-Jones, le métrage nous offre une photographie léchée sublimant les marais, plages et forêts de Floride, ses jeunes comédiens et les lieux traversés, éloignés de la civilisation où tout n’est que consommation et rapidité. De temps, il en est question dans le film, celui que l’on prend pour observer (et croquer) la nature, celui qui file en attendant le retour des êtres chers ou celui perdu, enfermée entre quatre murs pour un meurtre non avéré. Nous, nous prenons le nôtre pour embarquer aux côtés de Kya, Tate et Chase, à arpenter les marécages et les plans d’eau où coquillages, poissons, insectes et oiseaux trouvent leur équilibre si bien redessiné par cette Kya que tout le monde a abandonné. Touchante, cette fille des marais présentée sous les traits de Daisy Edgar-Jones ou de la jeune Jojo Regina (tout aussi bluffante que son aînée) prend vie en quelques dizaines de minutes, nous fait vivre ses tumultes et aventures le cœur battant, les yeux grands ouverts sur cette nature que l’on aime tant. Et si le film peut sembler s’adresser aux amateurs de bluettes, il n’en est rien. Il parlera aussi ou davantage aux quarantenaires qui ont jadis rêver devant « De grands espérances », « Et au milieu coule une rivière » ou encore « Out of Africa », des films sans grande prétention que celle de nous faire oublier notre quotidien, nous prendre par la main et nous faire vivre quelques histoires qui nous déchirent le cœur puis nous font du bien.
Durée du film : 2h05 Genre : Drame/Thriller Date de sortie en Belgique/France : 17 août 2022 Titre original: Where The Crawdads Sing De Olivia Newman – Avec Daisy Edgar-Jones Taylor John Smith Harris Dickinson Michael Hyatt Sterling Macer, Jr. et David Strathairn
Et comme souvent avec le tandem, le pitch de départ se veut simple et efficace : Humberto Suarez (José Luis Gomez) est un homme riche ayant célébré ses 80 ans. Parti de rien, l’homme s’est construit un empire dans l’industrie pharmaceutique et voudrait laisser une trace dans l’Histoire. Et quoi de mieux que de produire un chef d’œuvre du cinéma pour y parvenir ? Il charge alors une réalisatrice de génie aux méthodes singulières (magnifique Penelope Cruz) d’adapter à l’écran un livre dont il a acquis les droits et qui met en opposition deux frères. Pour incarner ces frères ennemis à l’écran, le choix se porte sur deux comédiens antagonistes interprétés par les géniaux Antonio Banderas et Oscar Martinez, deux têtes d’affiche qui font des étincelles ! Les acteurs sont fabuleux et apportent au film tout le sel nécessaire pour en faire une grande réussite ! Incarnant deux personnalités extrêmement différentes, on comprend combien tout les oppose, de la technique de jeu à leur mode de vie. Le personnage joué par Antonio Banderas cabotine et baigne dans le luxe, recherche le succès et la reconnaissance par les prix internationaux qui lui sont accordés alors que son partenaire est, lui, plutôt attiré par la dimension intime du jeu avec une approche plus théâtrale et moins démonstrative. Quel bonheur de voir ce duo explosif à l’écran ! On s’amuse devant les situations créées durant les répétitions et on rit de bon cœur devant de nombreuses situations. S’il existe pas mal de films qui montrent l’envers du décor du cinéma ou du théâtre, rares sont ceux qui mettent l’accent sur tout le travail préparatoire. Que font les acteurs pour se préparer, pour rire ou pleurer ? Comment intensifier un regard ou jouer un homme ivre sur une échelle contenant 10 gradations d’ivresse ? Le plaisir ressenti en voyant ce fabuleux trio d’acteurs ne faiblit pas et on en redemande! Pensé autour des lectures et répétitions précédant le tournage du film, cette « Compétition Officielle » ressemble à un ensemble de sketchs créatifs se succédant selon les jours de réunions. On s’amuse des trouvailles liées aux jeux très différents des acteurs mais aussi des trésors d’ingéniosité de cette réalisatrice sensible qui fera tout son possible pour que ses acteurs ne fassent qu’un avec leurs personnages. En allant plus loin, nous y avons également vu un espace où les acteurs et actrice nous parlent de leur métier et nous font réfléchir sur cette profession. Car oui, si le film nous marque tant, c’est parce que les comédiens sont extrêmement généreux dans leur envie de nous transmettre à la fois le processus créatif utilisé lors des tournages mais aussi le besoin de prestige ou de reconnaissance des acteurs, la diversité des techniques de jeu, et les nombreuses tensions liées à l’égo. Un régal dont on ne veut rien manquer. Souvent Gaston Duprat et Mariano Cohn posent la caméra pour favoriser le grand angle et saisir les lieux de répétition : un bureau avec une grande table, une terrasse, un vieux théâtre… Très vite, et avec beaucoup de fluidité, la caméra se rapproche du visage de ceux et de celle qui travaillent de concert pour que nous ne loupions rien des émotions délivrées ! Chapeau ! Véritable coup de cœur de ce mois d’aout, « Competencia Oficial » nous a totalement emportés. Captivés par le talent conjugué de Penelope Cruz, Antonio Banderas et Oscar Martinez, nous avons, l’espace d’un instant, été les témoins privilégiés d’un audacieux projet de cinéma tourné dans un huis clos dont on se souviendra longtemps !
Engagé et totalement indépendant, le cinéaste new yorkais a toujours su faire des propositions originales, tant par ses intrigues que par leur traitement fastueux. « Nope » ne déroge pas à la règle et démontre une fois de plus que l’industrie cinématographique américaine permet à des jeunes auteurs de faire leur place au soleil et trouver le chemin de nos salles, aussi farfelues soient leurs histoires… Ce « Nope » est-il le sommet d’un chemin entamé il y a quelques années ou est-il en deçà de ce qu’on pouvait en espérer ? Retour sur quelques impressions après une phase de digestion recommandée… Ouvre les yeux Il y a réellement une part hypnotique dans le dernier long-métrage de Jordan Peele, une attraction qui attire le regard, nous fait scruter chacune de ses images avec une belle intensité, une fascination pour sa mise en scène et sa photographie exemplaire. « Nope », c’est un beau film, un hommage au septième art, au western, à la science-fiction, au suspense, c’est une master class cinéphile portée par un réalisateur plus que jamais engagé. Néanmoins, à force de vouloir dénoncer et se détacher de la grosse machinerie qu’est Hollywood (un des sujets largement abordés dans son métrage) et de vouloir s’affirmer comme un faiseur d’objets filmiques intrigants et indépendants, il perd une partie de son public qui, des heures ou des jours après sa vision, cherche encore à comprendre toutes les significations qui se sont insinuées durant la projection. Défendant depuis son premier film les minorités et les mettant superbement en scène dans ses trois réalisations, Jordan Peele a su mettre un coup de projecteur sur la place, trop restreinte encore, occupée par les Afro-Américains, les Asiatiques, les Latinos. L’exemple présenté par son héroïne (délicieuse Emerald jouée à la perfection par Keke Palmer) lors de sa collaboration sur un gros tournage hollywoodien en est la preuve vivante : « The horse in motion » réalisé par Eadweard Muybridge a marqué certains esprits mais personne n’est capable de citer le nom de son acteur… Ce fait repris et travesti dans le film pour appuyer son propos n’est qu’un exemple de faits divers parmi tant d’autres exploités dans ce « Nope » plutôt complexe si on prend la peine de d’établir des liens et l’analyser, un long-métrage qui mériterait plusieurs visions chez les courageux spectateurs qui voudraient en cerner tous les contours, les tenants et aboutissants et la compréhension globale de tout ce qui y est présenté. Si cette démarche consistant à se renseigner sur les sujets évoqués, triturer les images dans tous les sens pour en comprendre le message caché est un exercice plaisant à réaliser, il peut être aussi « usant » tant les éléments distillés ça et là sont nombreux et trop peu connectés que pour en comprendre véritablement le sens (caché). Si en déroulant son fil, nous avions bien compris le lien qui unissait l’extrait de « l’anniversaire de Gordy » avec l’intrigue principale, de nombreuses autres questions restent en suspens et ne trouvent pas de véritables réponses… nous laissant parfois cois devant certaines scènes emblématiques ou incrédules devant les apparentes incohérences des autres. Porté de façon exceptionnelle par Daniel Kaluuya (qui retrouve son réalisateur cinq ans après leur première collaboration) « Nope » nous a quelque peu déçus. Bien sûr, on reconnait la qualité de ses images (essentiellement tournées en Imax et en pellicule), de son récit, de son interprétation, la beauté des effets spéciaux et l’ingéniosité de traiter de façon différente, les thématiques « extraterrestre », écologique et sociologique. Mais nous regrettons le manque de lecture raisonnée et raisonnable de son propos, l’appui trop insistant des sujets déjà exploités précédemment, le manque de sobriété et surtout, son manque de clarté. « Nope » est un beau et bon film, une histoire familiale prenante aux thématiques sous-jacentes intéressantes. Mais c’est aussi une expérience ciné éprouvante qui déconcerte et nous laisse par moments de côté, rendant sa complexité parfois trop difficile à cerner.
Durée du film : 2h15 Genre : Science-fiction/Thriller/Horreur Date de sortie en Belgique : 17 août 2022 Date de sortie en France : 10 août 2022 De Jordan Peele – Avec Daniel Kaluuya, Keke Palmer, Steven Yeun, Michael Wincott et Brandon Perea
Ce deuxième opus « Bons pour l’asile » s’inscrit totalement dans la même veine et, à quelques détails près, nous fait revivre quelques joyeux souvenirs aux côtés de Pierre Richard, Eddy Mitchell et Bernard Le Coq (venu remplacer Roland Giraud dans le rôle d’Antoine). Reflétant avec brio la mentalité gauchiste de ses protagonistes, ce nouveau volet s’intéresse cette fois au sort des réfugiés venant en France pour trouver quelques notes d’espoir mais se voient reclus et peu intégrés dans notre société individualiste où la peur de l’autre prédomine sur l’envie de le connaître. A travers son nouveau film, Christophe Duthuron nous fait donc vivre un combat mené par quelques citoyens pour la liberté de vivre, d’exister, de s’intégrer… Si Montcoeur, petit village paisible où vivent Mimile et Antoine est le reflet de cette France conservatrice et fermée à la multiculturalité, la venue de Pierrot, sa clique et de ses petits protégés pourrait bien changer les mentalités et ouvrir des portes restées trop longtemps fermées (un sujet toujours malheureusement d’actualité). Ce qui est appréciable dans le film de Duthuron, c’est son parti pris et son souhait d’ouvrir les yeux sur plusieurs réalités : l’intrusion des uns dans les vies des autres, l’exode rural de plus en plus marqué, la désertion de certains métiers et l’absence de commerces (et de réseau) dans les zones reculées. C’est aussi le plaisir de retrouver nos trois anarchistes et les petits camarades qui gravitent autour d’eux pour défendre de nobles causes (on pense à la comédienne Claire Nadeau qui, avec son personnage, rejoint l’association « Ni vieux ni maîtres » d’une bien belle façon) et mener leur combat jusqu’au bout. Cependant, même si l’humour est bien pe(n)sé et les intentions louables, nous regrettons les petites histoires annexes et la surexploitation de certains personnages secondaires, le manque de sobriété et le côté trop théâtral (et moins bédéesque) qui est apporté à ce long-métrage rempli de bons sentiments et de belles amitiés.
Durée du film : 1h32
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique/France : 17 août 2022 De Christophe Duthuron – Avec Pierre Richard, Eddy Mitchell,Bernard Le Coq, Alice Pol et Myriam Boyer
Récompensé par le prix de la Meilleure réalisation au dernier Festival de Cannes, son long-métrage a en effet plus d’un argument pour séduire les cinéphiles et les fans de Park Chan-Wook : scénario alambiqué hyper maîtrisé, jeu d’acteurs époustouflant, photographie sublime, atmosphère prenante, son puzzle géant de plus de 2h15 fascine. Un amour impossible S’il nous entraîne dans l’enquête dirigée par Hae-joon (Park Hae-il) et son équipe, Park Chan-Wook nous invite également à nous questionner sur la capacité de rester neutre dans une affaire alors que notre cœur a déjà pris parti pour la principale suspecte. Brûlant d’un amour impossible (lié au statut qui lie les deux protagonistes), l’inspecteur est obsédé par l’intrigante Seo-rae, une chinoise venue pour quelques raisons obscures en Corée du Sud. Veuve du défunt et étrangement liée à son tragique destin, la jeune femme est au centre des attentions du policier, un inspecteur consciencieux qui risque bien de perdre pied et mettre à mal son discernement s’il ne se détache pas de ses sentiments « envahissants ». Si la présomption d’innocence court et qu’il est difficile de faire toute la lumière sur cette drôle d’affaire, Hae-Joon restera-t-il dans l’ombre et évitera-t-il de tomber amoureux de cette femme placide et étrange ? Divisé en deux parties bien distinctes, l’intrigue de « Decision to leave » nous montre l’évolution psychologique des personnages principaux, un triangle amoureux composé d’un policier, son épouse et une suspecte, un trio qui ne sortira pas indemne des liens tissés ou dénoués durant près de deux années. Si le second volet du dytique peut nous sembler inutile ou un peu longuet, on comprend, à la lecture du final, ses intentions et la raison de nous le présenter. Porté par deux comédiens coréens d’exception (Park Hae-il et Tang Wei) ce thriller dramatique romantique fascine autant qu’il déconcerte, excelle dans sa mise en scène et sa progression d’équilibriste qui nous fait craindre la chute à mesure que l’on s’approche du bord de son issue…
Durée du film : 2h18 Genre : Thriller/Policier Date de sortie en Belgique : 10 août 2022 De Park Chan-Wook – Avec Park Hae-il, Tang Wei, Go Kyung-Pyo et Yong-woo Park
Un tour de chant... peu convaincant Amateur de Luffy et de son équipage depuis quelques années, nous connaissons bien le manga. Tout du moins, celui des débuts… Alors quand le film a été annoncé, nous étions curieux de voir le résultat sur grand écran. Et inutile de tergiverser : ça a été une vraie douche froide. Tout d’abord parce que le film se transforme dès les premiers instants en une sorte de comédie musicale où Uta, la fille de l’Empereur Shanks le Roux se produit devant ses fans pour chanter et promouvoir la paix… Et du chant, il en sera question durant la très grande majorité du film éclipsant au passage l’équipage du chapeau de paille ! Ceux-ci sont donc mis au second plan et c’est bien dommage ! Ce « One Piece Red » nous apparait comme étant une friandise pop u(l)t(r)a acidulée et colorée, mais bien trop écœurante pour notre petit palais… Si le film s’adresse à la fois aux fans de la première heure, il n’en oublie pas les nouveaux venus. En effet, si nous avons vu quelques des grandes figures du manga (Capitaines Corsaires, officiers de la Marine, autres équipages), le long-métrage se veut accessible et limpide dans la compréhension de son histoire. Mais ce que nous reprochons, c’est précisément l’intégration maladroite et pesante d’un choix artificiel (lié à la chanteuse) dans un lore (entendez par là l’essence même de l’histoire et celles des personnages) comme celui de One Piece. Même l’animation souffre de quelques critiques et alterne un aspect moderne (avec même parfois des touches de 3D) et un côté criard voire illisible lors de la bataille finale, les plans plus classiques et Old School eux, sont hélas, trop peu nombreux.
Durée du film :1h55 Genre : Animation Date de sortie en Belgique/France : 10 août 2022 De Goro Taniguchi
Il faut dire que si on décortique un peu les noms qui figurent sur sa fiche technique, on sait d’emblée à quoi s’attendre et on ne peut que s’en accommoder. En effet, côté réalisation, on retrouve Baltasar Kormákur qui a déjà signé quelques films du genre parmi lesquels « Everest », « The deep » ou « A la dérive » mais aussi Ryan Engle à l’écriture du scénario, à qui on doit « Non stop » (avec Liam Neeson) ou « Rampage » (l’adaptation du jeu vidéo avec Dwayne Johnson en tête d’affiche)… Comment ne pas s’attendre dès lors à un survival sur fond d’action (parfois improbable) et de scènes stressantes en milieu hostile ? Avec « Beast », on retrouve un peu de tous les éléments qui constituent la filmographie de Kormákur, sauf que cette fois, c’est en Afrique du Sud, lors de joyeuses retrouvailles en pleine savane, que tout va partir en vrille. Nate (Idris Elba), un médecin et père de famille protecteur, emmène ses deux filles sur les traces du passé, dans le village natal de leur mère et une réserve supervisée par Tonton Martin, un ami de longue date qui connaît bien le terrain. Mais alors qu’ils font un petit tour du propriétaire pour apprécier et photographier la faune locale, un lion vengeur se met à les attaquer. Pourquoi ce félin solitaire est-il à ce point assoiffé de sang ? Quelles sont ses motivations et surtout, va-t-il finir par laisser tranquilles ces braves touristes pacifistes ? Les enjeux sont plantés, le jeu du (gros) chat et de la souris peut commencer… Dans son dernier film, Baltasar Kormákur s’amuse à nous terroriser durant une grosse heure d’angoisse qui ne fait que s’accentuer (la première demi-heure sert à planter le décor et à découvrir les protagonistes) et n’hésite pas une seule seconde à abuser des effets de son lion numérisé. Plutôt efficace dans son aspect jump scare et sa tension permanente, « Beast » a cependant un petit côté « trop facile », téléphoné (et même grossièrement monté) qui dessert totalement l’histoire, son aboutissement et son idée première. Pire, les protagonistes feignent la peur de façon parfois grotesque (hormis Idris Elba qui s’en sort à nouveau avec les honneurs) et nous font presque sourire par leur réaction invraisemblable, ce qui place parfois le métrage à la limite du nanar.
Durée du film : 1h33
Genre : Thriller Date de sortie en Belgique : 10 août 2022 Date de sortie en France : 24 août 2022 De Baltasar Kormákur – Avec Idris Elba, Sharlto Copley, Iyana Halley, Leah Sava Jeffries
Après la vision de la bande annonce sacrément tapageuse, nous nous sommes dit : « Voilà un film qui dépote ! Espérons qu’il ne verse pas trop dans la surenchère gratuite ». Et, bien que cela soit tout de même le cas, le film du cascadeur/réalisateur David Leitch reste plaisant à regarder ! Tout d’abord parce que Brad Pitt y tient un rôle de mercenaire qui fait un gros travail sur lui. Refusant désormais la violence brutale liée à son activité, le tueur essaie d’entrer en relation et de gérer ses émotions avant de montrer les muscles. Sauf que, dans cet univers, rares sont ceux qui coopèrent. Envoyé dans un TGV japonais pour récupérer une mallette remplie de jolis billets verts, Coccinelle (son nom de code), remarque vite qu’il n’est pas le seul de sa profession à bord et tous ont le même objectif (ou presque). D’emblée la première qualité du film, outre la présence de Brad Pitt qui prend manifestement plaisir à cabotiner, est à trouver du côté des autres membres du casting! Et la palme revient au duo de tueurs nommés « Mandarine » et « Citron » joués par les acteurs Aaron Taylor-Johnson (« Tenet ») et Brian Tyree Henry (« Godzilla vs Kong »). Ces derniers parviennent même à faire jeu égal avec Brad en proposant une interprétation semblable à celles que l’on voyait dans les très bons buddy movies des années 90. Vous savez, ce genre qui mettait en opposition deux personnalités extrêmement différentes ! Et cela fonctionne très bien ici ! Bien sûr, d’autres tueurs les accompagnent, nous permettant de voir à l’écran Joey King, Bad Bunny, Andrew Koji mais aussi (et surtout ?) Hiroyuki Sanada (« Westworld », « Mortal Kombat ») Quant à l’histoire, celle-ci se révèle au fur et à mesure pour proposer un beau récit de vengeance certes classique mais divertissant. Entre les mains de l’ancien cascadeur, on peut penser retrouver de chouettes trouvailles pour rendre le vol de la mallette agréable à l’œil et c’est bien le cas ! Ca cogne, ça flingue, ça empoisonne, ça explose à tout va pour notre plus grand plaisir ! Visuellement bien réalisés, les nombreux effets spéciaux n’en demeurent pas moins assez visibles à l’écran. Finalement, les deux principaux reproches à formuler seraient à aller chercher du côté de la cohérence (mais au vu du genre…) mais surtout (et pire !) du rythme complètement saccadé. Des longueurs inutiles ont eu souvent raison de notre concentration pourtant nécessaire… David Leitch aurait gagné à resserrer son film en sacrifiant quelques séquences pour préserver le rythme et limiter l’effet patchwork trop grossier qui interrompt à plusieurs reprises le déroulement de son intrigue.
Durée du film : 2h06
Genre : Action, comédie Date de sortie en Belgique/France : 3 août 2022 De David Leitch – Avec Brad Pitt, Joey King, Aaron Taylor-Johnson, Brian Tyree Henry, Andrew Koji, Hiroyuki Sanada, Michael Shannon et Benito A Martínez Ocasio
C’est donc très enthousiastes que nous attenions la sortie de « As bestas » (« Las bestias » en version française), un long-métrage au climax anxiogène et tendu de bout en bout, un nouveau coup de maître qui nous poursuit des jours durant ! Ancrée dans les montagnes de Galice, sa nouvelle intrigue (co-écrite avec Isabel Peña sa complice scénaristique) s’ouvre sur une fabuleuse introduction dans laquelle nous voyons des « aloitadores » lutter pour immobiliser un cheval et lui couper sa crinière… Des images qui, si on en cerne bien les contours, indiquent dès le départ le ton et l’idée qui sera exploitée dans ce « Las bestas » angoissant dont on sort marqués et sonnés. En effet, Olga et Antoine vont vivre un véritable cauchemar rural lorsqu’installés depuis quelques temps dans un village reculé, ils se voient malmenés verbalement et psychologiquement par leurs voisins directs. Eleveurs célibataires, miséreux et sans le sous, Xan et Loren reprochent à ces étrangers de s’installer sur leurs terres, les faire croître et pérenniser leur projet de vie rêvée alors qu’eux non jamais cessés de trimer. Et à cela, ajoutons que les Français refusent catégoriquement de signer l’acception d’un projet d’installation d’éoliennes qui leur permettrait de toucher un petit chèque et vivre, dans les apparences seulement, plus décemment. Alors que les raisons qui poussent à malmener le couple qui n’a rien demandé se multiplient sans jamais s’arrêter, nous découvrons avec horreur ce que les deux frères mettent en place pour les terroriser. Cramponnés à nos sièges, nous faisons nôtres leurs craintes et angoisses, rageons contre ces antagonistes que nous souhaiterions voir tomber… Mais la justice est lente et les faits trop anecdotiques que pour justifier une vraie implication des autorités et le cauchemar ne fait que perdurer… Si l’histoire de base peut semble simpl(ist)e et vite exploitée, Rodrigo Sorogoyen utilise son expérience du thriller pour nous enfermer dans un récit anxiogène et amener des éléments clés qui vont crescendo jusqu’à un point que nous n’aurions pu imaginer. Il y intègre une belle analyse du genre humain et pousse dans leurs retranchements quatre comédiens qui crèvent l’écran. Denis Ménochet et Marina Foïs (qui tient probablement ici son meilleur rôle) d’un côté, deux acteurs français qui ont dû apprendre la langue de Cervantès et avancer, visages fermés et émotions livrées en finesse et pudicité, mais aussi Luis Zahera et Diego Anido qui parviennent, par leur seule présence ou silhouette, à nous terroriser.
Durée du film : 2h17
Genre : Thriller Date de sortie en Belgique : 3 août 2022 Date de sortie en France : 20 juillet 2022 Titre original : As bestas De Rodrigo Sorogoyen – Avec Marina Foïs, Denis Menochet, Luis Zahera, Diego Anido, et Marie Colomb
Aussi, John Hay a fait le choix de nous présenter la vie familiale, les joies et surtout les drames traversés par Roald Dahl, la perte de sa fille Olivia (surnommée Livvy) dans une tragédie intime efficace et touchante de laquelle on sort profondément bouleversés. Un film sur le deuil, la difficile capacité de rebondir après la perte d’un enfant et de la volonté (ou non) de se reconstruire et aller de l’avant. Pour interpréter le couple célèbre formé par Patricia Neal et Roald Dahl, « To Olivia » peut compter sur la performance toute en finesse et en nuances des comédiens britanniques Keeley Hawes et Hugh Bonneville. Presque méconnaissable, ce dernier incarne à la perfection un auteur tourmenté par ses démons, sa douleur mais aussi les échecs des ventes de ses publications… Aujourd’hui incontournable dans la littérature jeunesse, Roald Dahl n’a pas toujours été l’écrivain à succès que l’on connait et ce n’est d’ailleurs qu’au lendemain de la perte de sa fille adorée que décollera sa prolifique collection de succès. Si le travail d’écriture est bel et bien présent dans le récit de John Hay et Dave Logan, c’est le lien qui l’unit à son épouse, leur appréhension du quotidien et leur façon propre de réaliser leur deuil aux côtés de leurs deux autres enfants qui occupent la place centrale du film. Un film pudique et intime plutôt bien réalisé qui nous questionne et nous marque par sa porte d’entrée. Sans concession pour son héros principal (qui nous apparaît comme quelqu’un d’antipathique), « To Olivia » n’est pas exclusivement axé sur le regard de Roald Dahl. Il adopte également celui de Patricia, de la jeune Tessa et de quelques témoins extérieurs qui assistent à la décrépitude d’un couple qui semblait tellement s’accorder par le passé. Et si long-métrage de John Hay fait la part belle aux relations humaines, il n’en oublie pas pour autant de nous emmener du côté de l’enfance, celle d’une jeune Tessa, qui assiste impuissante à l’explosion familiale, à l’alcoolisme de ses parents mais qui garde néanmoins une part de naïveté et de clémence pour ces adultes hors normes déconnectés de tout et bouleversés.
Durée du film : 1h34
Genre : Drame Date de sortie en Belgique : 3 août 2022 De John Hay – Avec Hugh Bonneville et Keeley Hawes
Plage fermée, baignade interdite Porté par le trio de choc formé par Marina Foïs (dont c’est décidément l’année tant on la voit sur nos écrans), Jean-Pascal Zadi et Christine Gautier (que l’on a découverte dans « Teddy »), ce nouveau film de genre est une sorte d’hommage au célèbre « Dents de la mer » de Steven Spielberg et à « 47 meters down » mais en version bleu blanc rouge. Utilisant un requin animatronique et réalisant ainsi quelques captations à l’ancienne, « L’année du requin » est dotée d’une très belle photographie (merci David Cailley) de jour comme de nuit, de prises de vue originales et immersives et de quelques répliques qui font mouche. Néanmoins, on doit le reconnaître, nous lui préférons nettement leurs précédents longs-métrages, mieux maîtrisés sur la durée et dans les idées, plus drôles et plus audacieux aussi. Non pas que « L’année du requin » soit moins digne d’intérêt, loin de là (on encourage les jeunes réalisateurs à nous offrir un cinéma nouveau, à se plonger dans des genres moins répandus en Europe plutôt que de rester dans des cadres étriqués) mais force est de constater que le détachement des acteurs et son intrigue en spirale desservent une idée de base intéressante à exploiter. En deçà de ce qu’on pouvait en espérer, le dernier film des frères Boukherma constitue une petite pause rafraîchissante mais peu transcendante, un joli hommage aux films de requin (qui n’avait pas encore trouvé le chemin de la réalisation française) que l’on suit dans son thème principal comme dans ses annexes très actuelles mais malheureusement sans grand enthousiasme.
Durée du film : 1h27
Genre : Comédie Date de sortie en Belgique /France : 3 août 2022 De Ludovic et Zoran Boukherma - Avec Marina Foïs, Christine Gautier, Jean-Pascal Zadi et Kad Merad |
Légende
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