Se faisant, on pourrait considérer “Last Breath” comme un film de genre qui n’en oublie pas la dimension humaine ! Quelle belle surprise ! L’histoire nous ramène quelques années en arrière en 2012 précisément, au large des côtes écossaises. On y suit un bateau que nous pourrions qualifier de “maintenance” avec à son bord, tout un équipage de techniciens, machinistes, officiers de bord et bien sûr des plongeurs qui exercent l’un des plus dangereux métiers du monde! Leur mission ? Descendre dans les profondeurs, parfois entre 90 et 100 mètres pour y travailler sur des pipelines. Car avec le temps, l’érosion et les autres problèmes techniques endommagent les 32000 km de canalisations destinées à transporter, sous pression et sur de grandes distances, des matières fluides (ici du gaz naturel). Aussi, la surveillance et les nombreuses réparations indispensables font le quotidien de ces plongeurs bravant le danger. Et le coup du sort va s’abattre sur Chris Lemons qui se retrouvera coincé à près de 100 mètres. La faute à une série de circonstances défavorables (météo punitive, dysfonctionnements des aides électroniques du bateau etc..). Hélas, comme si cela ne suffisait pas, le plongeur se retrouve également privé d’oxygène. Et même si une cellule de trois plongeurs est présente (un qui reste dans une structure servant aussi de base, et un autre censé être à ses côtés), rien ne se passe comme prévu. Là, le spectateur se rend compte que parfois la réalité précède parfois la fiction (c’est le cas de le dire!) Totalement privé d’oxygène, le malheureux se retrouve alors seul, dans le froid et l’obscurité attendant l’aide de ses amis dans l’immensité des fonds marins. Les réussites du film sont nombreuses et nous pourrions citer la formidable ambiance sonore et visuelle (le plongeur seulement éclairé de sa torche !) mais aussi d’une situation relativement inédite au cinéma. C’est que le microcosme des plongeurs en saturation n’a pas beaucoup été traité jusqu’ici. Nous comprenons mieux les amitiés sincères qui se forgent au fil des missions et toute la procédure qui permet de rester en vie (les capsules pressurisées et le temps nécessaire pour remonter les fameux paliers liés à la pression où les plongeurs doivent attendre pour s’accoutumer de nouveau aux changements de variation). Il n’est pas un inenvisageable de penser que cette vie terriblement exigeante (vie de famille épistolaire, dangers du quotidien, hygiène de vie impeccable) n’est pas à la portée de tous. Enfin, comment ne pas évoquer un trio magnifique joués par Woody Harrelson dont on se dit que la seule présence illumine l’écran, Simu Liu et Finn Cole (le plongeur piégé). Finalement, "Last Breath" nous immerge merveilleusement bien dans les profondeurs marines grâce à des acteurs extrêmement convaincants. Aussi, nous sentons que le réalisateur a tenu à nous livrer un film qui joue avec nos émotions grâce à des images ou des sons évoquant les peurs de notre inconscient. L’eau apparaît comme une force colossale et froide. De cette immensité, nous en ressentons la solitude et le danger permanent. En filigrane, ce sont de véritables questionnements qui nous parviennent comme le don de soi, notre rapport aux autres mais aussi les angoisses de la mort et la lutte pour la vie.
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