Sinners

Résumé du film : Alors qu’ils cherchent à s’affranchir d’un lourd passé, deux frères jumeaux (Michael B. Jordan) reviennent dans leur ville natale pour repartir à zéro. Mais ils comprennent qu’une puissance maléfique bien plus redoutable guette leur retour avec impatience … « À force de danser avec le diable, un beau jour, il viendra te chercher chez toi. »

Note du film : Muriel ★★★
 
Avis : « Sinners », ou Les pécheurs comme on dirait si on était au Québec (comme dans les péchés capitaux), c’est mon petit coup de cœur du mois, un film fantastico-horrifico-dramatique qui mélange joyeusement les genres.

On nous y présente une bourgade du Mississippi au milieu des champs de coton pendant les dernières années de la prohibition, et sa palette de personnages est dominée par Michael B. Jordan dans un double rôle, il joue les jumeaux Elijah alias « Smoke » et Elias alias « Stack » de retour au bercail après des années à chercher fortune, vétérans de la première guerre mondiale en Europe et par la suite, ils ont baigné dans les coups louches à Chicago, la ville d’Al Capone. Les frères s’apprêtent à ouvrir un tripot clandestin dans une vieille grange où l’alcool, le jeu et la musique vont couler à flots. Dans la culture afro-américaine, on appelle ça un juke joint.

Ce que les frères et leurs amis qui leur filent un coup de main n’ont pas prévu, c’est que le sang va également couler à flots après l’arrivée du mystérieux Remmick (interprété par Jack O’Connell) qui se présente comme un musicien itinérant, flanqué de ces deux acolytes récemment endoctrinés, on va dire… car Remmick est un vampire dans la plus pure tradition, cachant sa nature bestiale derrière un visage avenant et cherchant à agrandir "sa famille", tel un prédicateur qui chercherait de nouvelles ouailles.

Le film de Ryan Coogler, le réalisateur des « Black Panther » de Marvel et du premier « Creed », est un hommage à la culture musicale afro-américaine, en effet le blues fait partie intégrante du film, la bande originale est franchement phénoménale. Et on s’en doute, cette histoire donne à nouveau à Coogler l’occasion de traiter du racisme, parfois frontalement, parfois plus subtilement. Le film prend le temps d’installer ses personnages, visuellement c’est vraiment très réussi et le côté viscéral des buveurs de sang rappelle les meilleures versions du genre.

Un mélange détonnant à apprécier également en IMAX, c’est d’ailleurs le premier long métrage sous ce format dont la direction photo est confiée à une femme, Autumn Durald Arkapaw. Un film loin d’être parfait mais proposant suffisamment de grands moments pour marquer. En tout cas, sur moi ça fonctionne bien car ça touche à deux genres que j’apprécie énormément : l’horreur et le film musical, et ça donne quelque chose d’assez unique à l’écran.  Envoûtant, je dirais même.

Horreur, drame – 2h17 – De Ryan Coogler avec Michael B. Jordan, Hailee Steinfeld, Miles Caton, Jack O'Connell, Delroy Lindo et Wunmi Musaku.