"Claude Zidi en toute discrétion"
un livre de Vincent Chapeau - Editions Hors Collection
un livre de Vincent Chapeau - Editions Hors Collection
En plus de 80 millions d'entrées cumulées, Claude Zidi est le réalisateur français n° 1 au box office. Pour la première fois, il revient en toute liberté sur son parcours avec lucidité et humour.
On connaissait la passion de Vincent Chapeau pour les comédies françaises. Le cinéphile diplômé des Beaux-Arts avait consacré un ouvrage de référence au classique de Gérard Oury sous l’intitulé « Sur la route de la grande vadrouille », édité par la maison Hors Collection. Sous le patronat du même éditeur, l’auteur a cette fois jeté son dévolu sur le cinéma de Claude Zidi en consacrant une « semi-biographie » à l’auteur des « Bidasses en folie », de « L’aile ou la cuisse » ou encore des « Ripoux » pour ne citer qu’eux. Semi-biographie ? On s’explique. Zidi est peu prolixe lorsqu’il s’agit d’évoquer sa carrière et encore moins sa vie. Le livre ne s’attarde d’ailleurs que sur ses années de cinéma, faisant l’impasse à la demande de l’intéressé sur son enfance et même sur sa vie privée. On ne sait donc que très peu de choses sur celui qui va pourtant s’intéresser très tôt au septième art.
Heureusement, la cinéphilie (parfois poussée à l’extrême) de l’auteur vient combler ces lacunes d’informations. Ainsi, Vincent Chapeau revient sur les premières années d’un Zidi d’abord caméraman pour de nombreux réalisateurs de la nouvelle vague. |
Tout au long des années 60, Zidi collabore avec Jacques Demy, Agnès Varda, Serge Korber, Philippe Clair, Jean-Pierre Mocky, Jacques Doniol-Valcroze et surtout Claude Chabrol avec qui il travaillera sur 10 films. Une bonne moitié de l’ouvrage est ainsi consacrée à ses années dans l’ombre des plus grands. A travers des anecdotes du principal concerné et celles de ses partenaires, on découvre l’envers du décor de nombreux classiques parmi lesquels « Le jour le plus long » auquel a collaboré Zidi à ses débuts.
Un reproche dans cette première partie un peu longue. L’auteur se perd souvent dans des digressions qui nous éloignent de l’essentiel du propos. Ses références bibliographiques sont nombreuses mais on aurait aimé par moments un peu plus d’authenticité et peut-être un peu plus de témoignages directs du réalisateur.
Quand Zidi passe à la réalisation en 1971 en mettant en scène ses propres scénarios, le livre retrouve sans doute son public. Les passionnés de l’univers des « Charlots » seront comblés puisque l’ouvrage regorge d’anecdotes. Les aficionados du cinéma de Louis de Funès resteront quant à eux sur leur faim. C’est assez paradoxal d’ailleurs puisque l’auteur raconte avoir eu envie d’interviewer Claude Zidi en visitant un (ex)musée consacré à cet immense acteur que Zidi a mis en scène à deux reprises dans « L’aile ou la cuisse » et « La zizanie ». Les quelques pages consacrées à ces deux films devenus des classiques du répertoire comique français paraissent bien maigres et ne dévoilent que très peu d’informations inédites…Dommage.
On se délecte néanmoins des coulisses du tournage de « La moutarde me monte au nez » et de « La course à l’échalotte » réunissant Pierre Richard et Jane Birkin. On y apprend même la genèse de ce couple comique devenu mythique. Plus tard, Zidi associera Jean-Paul Belmondo et Raquel Welch dans « L'Animal ». Un regret pour le cinéaste malgré le gros succès populaire de ce film. Enfin, Chapeau aborde ce que Zidi a probablement réussi de mieux : l’association Noiret-Lhermitte - ce dernier signant d’ailleurs la préface- dans un film qui donnera lieu à des suites à succès sous l’intitulé « Les Ripoux ». Une œuvre qui lui vaudra d’ailleurs de remporter le César du meilleur réalisateur et celui du meilleur film. Last but not least, le tournage d’ « Astérix et Obélix contre César » qui a initié la série d’adaptations cinématographiques du célèbre héros créé par Uderzo est également abordé.
Si on salue l’initiative de cet hommage à l’un des derniers réalisateurs comiques de la grande époque du cinéma français, on regrette néanmoins que les principaux titres de sa filmographie n’aient pas bénéficié d’un meilleur éclairage au regard d’un développement parfois trop conséquent de ses débuts en tant que caméraman. Une erreur de dosage qui freinera peut-être plus le grand public que le cinéphile convaincu.
Un reproche dans cette première partie un peu longue. L’auteur se perd souvent dans des digressions qui nous éloignent de l’essentiel du propos. Ses références bibliographiques sont nombreuses mais on aurait aimé par moments un peu plus d’authenticité et peut-être un peu plus de témoignages directs du réalisateur.
Quand Zidi passe à la réalisation en 1971 en mettant en scène ses propres scénarios, le livre retrouve sans doute son public. Les passionnés de l’univers des « Charlots » seront comblés puisque l’ouvrage regorge d’anecdotes. Les aficionados du cinéma de Louis de Funès resteront quant à eux sur leur faim. C’est assez paradoxal d’ailleurs puisque l’auteur raconte avoir eu envie d’interviewer Claude Zidi en visitant un (ex)musée consacré à cet immense acteur que Zidi a mis en scène à deux reprises dans « L’aile ou la cuisse » et « La zizanie ». Les quelques pages consacrées à ces deux films devenus des classiques du répertoire comique français paraissent bien maigres et ne dévoilent que très peu d’informations inédites…Dommage.
On se délecte néanmoins des coulisses du tournage de « La moutarde me monte au nez » et de « La course à l’échalotte » réunissant Pierre Richard et Jane Birkin. On y apprend même la genèse de ce couple comique devenu mythique. Plus tard, Zidi associera Jean-Paul Belmondo et Raquel Welch dans « L'Animal ». Un regret pour le cinéaste malgré le gros succès populaire de ce film. Enfin, Chapeau aborde ce que Zidi a probablement réussi de mieux : l’association Noiret-Lhermitte - ce dernier signant d’ailleurs la préface- dans un film qui donnera lieu à des suites à succès sous l’intitulé « Les Ripoux ». Une œuvre qui lui vaudra d’ailleurs de remporter le César du meilleur réalisateur et celui du meilleur film. Last but not least, le tournage d’ « Astérix et Obélix contre César » qui a initié la série d’adaptations cinématographiques du célèbre héros créé par Uderzo est également abordé.
Si on salue l’initiative de cet hommage à l’un des derniers réalisateurs comiques de la grande époque du cinéma français, on regrette néanmoins que les principaux titres de sa filmographie n’aient pas bénéficié d’un meilleur éclairage au regard d’un développement parfois trop conséquent de ses débuts en tant que caméraman. Une erreur de dosage qui freinera peut-être plus le grand public que le cinéphile convaincu.
- Thomas -