Si Tim Burton est un artiste accompli à la patte reconnaissable entre toutes, c’est aussi un fabuleux raconteur d’histoires (souvent fantastiques). Mais dans le cas présent le scénario est-il assez fort pour donner un sens à ces joyeuses retrouvailles ? Pas sûr… Pour autant, boudons-nous notre plaisir ? Absolument pas! La vérité est peut-être à aller chercher dans ce monde étrange de l’entre-deux. Beetlejuice, beetlejuice, beetlejuice Quel plaisir de retrouver à l'écran les personnages qui, étant plus jeunes, nous ont, tour à tour, amusés et même peut-être fait frissonner ! Car écrivons-le d’emblée, « Beetlejuice Beetlejuice » est un formidable roller coaster nostalgique mené par un créateur de génie qui parvient, une nouvelle fois, à nous amuser. Et pourtant, de nouvelles menaces font irruption et le ton introductif est plutôt angoissant même si nous retrouvons ensuite l’humour, la satire, et même l’absurde au sein d’un univers toujours aussi déjanté. Le film ne possède peut-être plus l’originalité qui était jadis la sienne mais il parvient sans cesse à nous faire rire et même à nous surprendre! Le fan service fonctionne en plein, et le retour de vieilles figures est apprécié et pourtant, il dépasse le simple recours à la nostalgie pour inscrire cette joyeuse galerie de personnages dans la vision loufoque du réalisateur. Pour autant « Beetlejuice » deuxième du nom n’est pas exempt de défauts. À commencer par la fâcheuse envie de démultiplier les intrigues pour ne pas toutes les développer comme il se doit. L’histoire n’est pas aussi bien construite que cela et nous ressentons l’impression d’un patchwork assez bancal qui prendrait le dessus sur la cohérence de l’ensemble. De même, bon nombre de personnages secondaires semblent passer dans le vortex de cet univers qui ne parvient pas à les contenir de façon cohérente… fâcheux (à l’image du personnage incarné à l'écran par Monica Bellucci qui, dans une introduction forte, est oubliée dans le développement pour revenir tel un cheveux sur la soupe en fin de récit). Il n’empêche, le plaisir de retrouver les protagonistes- qui ont bien sûr vieillis mais rien perdus de leur superbe- l’emporte sur toutes ces imperfections. Quel plaisir de retrouver Beetlejuice à l'écran ! Michael Keaton est toujours aussi génial dans le rôle du fantôme malicieux puisque chacune de ses apparitions sont réellement truculentes ! On se régale de ses jeux de mots et des gags visuels qui en découlent ! On ne compte d’ailleurs plus les clins d'oeil adressés directement aux spectateurs, les ruptures du quatrième mur nous rendant complices de cet anti-héros « délicieux » et irrévérencieux ! De même, nous retrouvons avec plaisir Winona Ryder qui retrouve le personnage de Lydia Deetz. Et même si nous n’avons pas été convaincu par son jeu, celui de Catherine O'Hara qui incarne Delia Deetz. En revanche, Jeffrey Jones, pourtant présent dans le précédent volet (ainsi que dans plusieurs films du réalisateur dont « Sleepy Hollow ») répond absent à l’appel, la faute aux accusations d’agression sexuel. Mais son personnage, lui, nous revient et apparait “en quelque sorte” grâce à la fantaisie du réalisateur qui use d’une stratégie assez remarquable que pour le noter. Quant à Jenna Ortega, que le réalisateur a dirigé dans « Mercredi », elle éclaire le film de son talent et assure dans la lignée qui a déjà été dessinée. D'autres petits nouveaux participent à la fête à commencer par un délirant Willem Dafoe ou encore Justin Theroux dont le personnage fait songer à Otto (présent dans le premier volet). Des nouveaux arrivés s’inscrivant parfaitement dans l’univers burtonien. Nous saluons également la volonté du metteur en scène de garder un esprit traditionnel en recourant aux mêmes effets spéciaux que dans le premier opus. Finalement, bien qu’imparfait à de nombreux égards, ce « Beetlejuice Beetlejuice » parvient à nous faire oublier ses défauts grâce à une folie retrouvée et une générosité que tous les fans de la première heure devraient apprécier !
Et que dire des décors, costumes et autres trouvailles issues de l’imagination débordante d’un réalisateur décidemment surprenant pour nous emporter totalement. De plus, un bel effet de profondeur vient sublimer le tout! Du côté des couleurs, celles-ci varient selon l’endroit dépeint. Le monde réel voit une palette plus réaliste. Quant au monde de l’au-delà, il permettra le recours aux couleurs saturées et pour le moins flashy, un vrai régal ! Le fabuleux contraste joue un peu plus sur l’effet de profondeur qui ravit la rétine ! En définitive, voilà une nouvelle démo technique! Niveau son, deux pistes encodées en Dolby Atmos (en français et en anglais) dépotent lorsque la situation l’exige ! En plus d’être amples, celles-ci sont précises et offrent beaucoup de clarté aux dialogues. Les effets surround sont très convaincants également. De plus, quel bonheur d’écouter la musique de Danny Elfman dans ces conditions. Un sans-faute! ► Les bonus Au registre des extras du film « Beetlejuice, beetlejuice », nous retrouvons les commentaires audio de Tim Burton. Par la suite, la séquence On envoie la sauce : le making-of de Beetlejuice Beetlejuice (28′) permet à l’équipe de revenir sur la genèse du projet et des raisons par lesquelles il a fallu attendre 35 ans pour célébrer les retrouvailles. C’est aussi l’occasion d’évoquer le scénario, le retour du casting original, la danse, la maison iconique des Deetz et bien plus encore. On enchaine avec Le fantôme hors norme : Beetlejuice est de retour! (8′), qui, comme son nom l’indique fait intervenir le réalisateur et son acteur iconique. Ensemble, ils parlent de leur vision commune du personnage. Rencontre avec les Deetz (7′),lui, se centre sur la relation qui unit Delia, Lydia et Astrid et l’évolution des personnages depuis le premier film. Assez amusant, Ça rétrécit de partout ! (6′) permet à l’équipe de nous parler des monstres aux petites têtes réalisés grâce à l’animatronique. Ces derniers ont bien plus d’importance dans le film. Une vie animée après la mort : l’art de la stop-motion pour Beetlejuice Beetlejuice (9′) nous révèle les secrets de la technique de la stop motion. Finalement, on apprend que celle-ci n’a pas foncièrement changé. Ce bonus s’intéresse aux décors et objets clés du film tels que le serpent de sable, le crash de l’avion ou encore le requin. Le Manuel pour les personnes décédées (12′) est super intéressant puisqu’il nous révèle les secrets des monstres de l’au-delà, et toute la conception créative qui passe par les dessins, mais aussi le maquillage ou les effets spéciaux liés à l’utilisation de marionnettes. Enfin, jusqu’à ce que la mort nous sépare : première danse de Beetlejuice et Lydia (8′) est comme son nom le suggère un bonus expliquant la scène de danse présente vers la fin du film.
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