Non, ce qui est à remettre en cause, c’est le scénario, la mise en scène ou dirons-nous, le montage qui semble étirer le film au lieu de le dynamiser. Car les deux heures et quart de cette « Folie à deux », on les sent, vraiment ! Peut-être parce que le personnage de Arthur Fleck est installé et que les rappels des événements qui l’ont conduit à l’asile d’Arkham sont trop récurrents. Peut-être parce que les scènes fantasmées par Arthur sont trop nombreuses et parfois dispensables… Peut-être aussi parce qu’on ne parvient pas à s’attacher au duo formé par Lee (Lady Gaga) et Arthur. Et si vous pensiez trouver le développement de la figure du Joker, vous risqueriez bien d’être fortement déçus car la métaphore du mal, de la folie incarnée par le Joker habité par moment par Arthur répond de plus en plus aux abonnés absents. Oui, le nouveau long métrage de Todd Philipps est un film d’auteur confidentiel. Bien sûr qu’il propose toujours une lecture très personnelle d’un mythe, d’une thématique… Mais cette fois, nous avons réellement la sensation d’avoir été laissé de côté, de ne pas avoir été intégrés à l’histoire qu’il voulait nous conter. Si on apprécie l’idée que la société peut être fascinée par une figure déstabilisée, que la folie personnifiée peut être idéalisée, que nous faisons de ces figures notre propre projection, avec ce qu’elle comporte de fantasme et de déception, on ne peut s’empêcher de se demander ce qu’a voulu nous raconter Todd Philipps dans sa deuxième proposition. Très jolie playlist interprétée avec justesse et parfois émotion, la bande originale du film peut plaire ou lasser, l’aspect musical du film (qui prend le relais lorsque la parole ne peut exprimer les sentiments) étant très présent dans cette « Folie à deux ». Sympathique à contempler dans la forme, plus dubitative dans son fond, la suite de « Joker » (dont le lien avec DC est de plus en plus tenu) nous a semblé en deçà de la première proposition voire dispensable et fourvoiera les fans venus chercher un angle attendu et jamais aperçu dans son premier volet comme dans sa suite. Dommage ! ► Le son et l’image Époustouflante de précision, l’image est de très solide facture grâce à son transfert Dolby Vision! C’est bien simple, les noirs sont abyssaux et la qualité est semblable au tout premier opus, déjà démo technique à l’époque! Et que dire du piqué de l’image? Celui-ci offre une précision chirurgicale.
Comme toujours chez Warner, les bonus sont de grandes qualités, et bien sûr, « Joker: Folie à deux » n’échappe pas à la sacro-règle! Présentés en HD et aussi en VOST, ceux-ci éclairent parfaitement l’envers du décor. Commençons par la pièce maîtresse de cette partie avec l’excellent making of (44’) qui retrace les 81 jours de tournage. De notre point de vue, il s’agit de la séquence la plus intéressante tant elle éclaire le film! Il est à noter que celui-ci est chapitré et permet une navigation beaucoup plus fluide. Enchaînons avec trois modules consacrés à la musique, aux décors et la palette chromatique (21’) qui définissent chacun la vision du réalisateur sur ces composantes essentielles. Enfin, quel plaisir de voir un extra consacré au cartoon réalisé et inclus dans le film. Réalisé par Sylvain Chomet-à qui on doit « Les Triplettes de Belleville », nous comprenons mieux l’excellence de celui-ci et nous régalons de la découvrir dans son entièreté.
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