Avis : Par Toutatis, quel personnage a bien pu balancer un menhir aussi colossal sur la tête de Guillaume Canet pour embarquer le cinéaste césarisé (Ne le dis à personne) sur les chemins de la bêtise ? Car il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cet indigeste divertissement, annoncé à grand renfort de tambours et attendu par les millions de fanatiques du plus célèbre des petits Gaulois. Sans prendre le parti d’un cinéaste qui avait pourtant toute notre estime, nous ne suivrons donc pas les conseils prodigués par l’un des titres phares de sa filmographie et nous le dirons à tout le monde ! Commençons par le moins mauvais : Les vingt premières minutes semblaient atténuer les a priori laissés par les extraits d’une bande annonce à laquelle nous ne pouvions échapper. Si toute ressemblance avec des personnages d’une célèbre fiction ne serait vraiment que pure coïncidence, quelques gags ou répliques ont eu l’heur de nous tirer un (caïus) rictus. Citons par exemple cette référence à la célèbre séquence des sables mouvants de « La Chèvre » jouée par un Pierre Richard/Panoramix. L’acteur-icône du cinéma comique français des années 70, que l’on aperçoit très peu dans cette aventure, est probablement l’incarnation la mieux réussie d’un des personnages de la B.D. En attribuant le rôle d’Astérix à Guillame Canet et celui d’Obélix à Gilles Lellouche, Pathé et Les Editions Albert René signaient déjà leur première erreur de casting. Le premier, bien trop grand (ou pas assez petit) ne contrebalance pas la maigreur du second qui ressemble plus à un Obélix en rémission. Ce dernier ne parvient, à aucun moment, à nous faire oublier l’interprétation très juste de son prédécesseur Gérard Depardieu. Il faut chercher très loin les comparaisons physiques avec les personnages d’Uderzo, la palme revenant sans doute à Jérôme Commandeur qui n’a même pas pris la peine de passer un coup de rasoir avant de monter sur le bouclier d’Abraracourcix, le chef du village. Arrêtons les improbables comparaisons de traits pour nous attarder davantage sur les caractères. Astérix, version 2023 après Jésus-Christ, est un Gaulois végan à tendance dépressive, Canet semblant l’avoir métamorphosé en adolescent en pleine mutation vocale. Boostée par un vent Me Too de circonstance, Cléopâtre (Marion Cotillard) qui n’a semble-t-il pas beaucoup de travail en Egypte puisqu’elle vit à Rome avec César (Vincent Cassel), ne pense qu’à sa libération sexuelle. Quant à l’Empereur des Romains, dont l’interprétation de Cassel est totalement insignifiante, il ne ferait pas peur à un nouveau-né pour qui semble avoir été conçu le scénario de ce film. Quand bien même les plus jeunes seraient davantage concernés que les adultes par ce divertissement dit « familial », sa longueur et l’absence totale de l’esprit « bon enfant » propre à Goscinny lui font littéralement manquer sa cible. Les références cinématographiques utilisées à outrance - Chabat, sors de ce corps- tombent à plat et ne fonctionnent pas sur un public lambda qui n’aura pas assez de potion magique pour surmonter le bêtisier du générique de fin.
Durée du film: 1h51
Genre : Comédie , Aventure Date de sortie en Belgique/France : 1er février 2023 De Guillaume Canet – Avec Gilles Lellouche, Vincent Cassel, Jonathan Cohe, Marion Cotillard , Julie Chen, Leanna Chea, José Garcia, Pierre Richard, Philippe Katerine, Jérôme Commandeur , Audrey Lamy et Gérard Darmon
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♥ : Coup de coeur ★★★★: Excellent film ★★★: Très bon film ★★: Bon film ★: Passable ○: On en parle? A (re)découvrir: Janvier 2023 |