La plateforme 2

Résumé du film: Pensez-vous qu’on puisse faire régner l’ordre dans l’enfer de la Plateforme ? Et si c’est le cas, qui peut s’en charger ?

Note du film :  François ★

Avis : En 2019 sortait le premier volet d’un film qui faisait songer au thriller horrifique "Cube". Comme ce dernier, des personnes étaient enfermées sans que l’on en connaisse la raison. Et comme son ainé, "La Plateforme" représentait, pour les protagonistes qui la peuplaient, un fameux obstacle à surmonter pour espérer recouvrer leur liberté. Bien sûr, certaines règles régissent la vie sur la Plateforme, ainsi que des mécanismes singuliers. ​

Aussi, comme souvent dans ce genre de film, un grand nombre d’injustices sont présents. A la fin, nous nous posions énormément de questions. Avec cette suite, aurons-nous droit à des réponses ? Hélas, nos espoirs ont été douchés assez tôt… Retour sur une déception manifeste.
 
Chronologiquement, la "Plateforme 2" est un prequel à son prédécesseur. Dès lors, nous découvrons, en plus de certaines figures familières, de nouveaux personnages auxquels nous ne nous attachons pas. C’est le premier défaut du film qui se veut d’ailleurs beaucoup plus violent et qui met en place d’anciennes lois propres à la Plateforme. Et forcément, nous comprenons que celles-ci ne subsisteront pas contrairement à ce mécanisme de mort immuable.

La volonté du réalisateur et scénariste Galder Gaztelu-Urrutia est de verser dans la surenchère sanguinolente mais aussi de tendre vers une dimension métaphorique difficilement compréhensible. Inutilement complexe, le film risque de perdre les courageux qui pensaient obtenir des éclaircissements sur leur propre questionnement.

Alors que le premier film mettait l’accent sur le partage et la difficulté de dialoguer pour arriver à plus d’équité, le second volet continue sur sa lancée et renforce encore l’aspect égoïste de l’Homme, incapable de se mobiliser pour le bien commun. Réduit à l’état d’animal (pas très social), les protagonistes commettent de vraies horreurs sans qu’on en comprenne toujours la nécessité. Ici, un gourou ressemblant au Christ fait trembler les résidents des étages en faisant respecter, par tous les moyens, la Loi qui est censée faire tenir cette micro-société.

Cependant, ce qui nous a frappé est la disparition de l’aspect angoissant au détriment d’une violence gore exacerbée qui n’apporte pas grand-chose au récit. Et puisque nous évoquions de nouvelles règles (historiquement plus anciennes que celles présentes dans le premier film donc), le fait que les personnages puissent changer d’étage à leur guise atténue la sensation d’un huit clos étouffant. D‘ailleurs, nous avons éprouvé quelques difficultés à cerner un scénario plus confus.

Définitivement, cette "Plateforme 2" est une déception à la hauteur des espoirs que nous lui portions. Incapable de réinventer une formule moins aboutie, chacun des éléments qui constitue le film est une déception. Personnages moins charismatiques, lourdeur du récit, complexité inutilement excessive et absence de sens apparent ; tous ces éléments constituent notre déception d’un film ronflant et brouillon. Dommage car son ainé laissait de bonnes questions qui méritaient des réponses... La nôtre à "fallait-il se lancer dans la vision de cette suite?" est vite répondue: Non!

​Date de sortie sur Netflix : 4 octobre 2024 
Durée du film : 1h 39min
Genre : Epouvante-horreur
De Galder Gaztelu-Urrutia ; Avec Milena Smit, Hovik Keuchkerian, Óscar Jaenada