Il s’agit bien ici d’une adaptation libre et non d’un film totalement biographique, les noms des protagonistes sont changés, certaines situations sont amplifiées ou carrément modifiées pour les besoins du drame, mais dans les grandes lignes on est bien en terrain connu pour qui a déjà entendu parler de l’affaire. Thriller policier très sombre et solidement porté par Anthony Bajon (« Teddy », « Chien de la Casse ») dans le rôle du jeune gendarme idéaliste par les yeux de qui on aborde l’histoire, le réalisateur choisit de tourner dans la région même du vrai drame, Charleroi, en une plongée en arrière dans une époque, une communauté belgo-sicilienne du pays noir, et dans cette réforme des polices qui a mis en lumière tous les dysfonctionnements judiciaires et politiques de notre royaume. Très intelligemment construit, causant fascination et dégoût comme dans chacun de ses films, Du Welz (« Calvaire », « Inexorable ») nous met face au mal, sans fioritures. Nous suivons l’enquête, l’opération de surveillance (la vraie opération Othello prenant dans le film le nom de code Maldoror), ensuite les perquisitions, et surtout les bâtons absurdes mis dans les roues du jeune enquêteur qui veut aller au bout de son intuition, quitte à bafouer la loi. Le scénario nous donne tout le temps de faire connaissance avec lui, avec ses proches, son passé, ce qui crée un lien émotionnel fort qui permet de maintenir la tension jusqu’à la toute fin. Si on retrouve quelques visages familiers du cinéma du réalisateur, il est malgré tout quelque peu regrettable de ne pas retrouver plus d’acteurs belges au casting, coproduction avec la France oblige, sans doute. On retiendra pourtant la présence de l’inarrêtable Lubna Azabal côté belge et un second rôle pathétiquement tendre sous les traits de Béatrice Dalle côté français. Un film nécessaire qui permet aux plus jeunes de découvrir un passé encore trop proche, une blessure ouverte qui ne se refermera sans doute jamais pour notre pays, un signal d’alarme pessimiste qui devrait nous pousser à rester sur nos gardes, en tant que citoyen, parent, fonctionnaire de police ou bien maillon de la justice.
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Le film peut compter sur un rythme qui ne faiblit jamais pour nous présenter un sympathique jeu de massacre dans lequel l’excellente actrice Sophie Thatcher (« Heretic ») se montre particulièrement convaincante dans le rôle. A ses côté, l’acteur qui monte- Jack Quaid est parfait dans celui du petit ami qui cache bien son jeu… Le tandem dépote pour notre plus grand plaisir. Bien sûr, le film arrive certainement trop tard pour créer véritablement la surprise. Aussi, nous évoquions précédemment deux formidables séries d’anticipation qui incarnent le mètre étalon du genre. Alors, forcément, « Companion », aussi chouette soit-il, ne parvient presque jamais à surprendre (sauf peut-être dans sa dernière ligne droite- ce qui n’est pas si mal). Pourtant, le film se montre très habile dans le fond comme dans la forme pour nous emmener avec ses personnages et flirter avec le thriller psychologique (même si – soyons honnête- cette dimension est assez réduite). En prime, le réalisateur attire notre attention sur une misogynie et une violence, qui, probablement, émergerait davantage si des robots-femmes voyaient le jour pour flatter l’égo masculin. Hélas, si « Companion » avait tout pour s’engouffrer dans une forme de paranoïa auquel se prête si bien le registre de la science-fiction, il ne le fait pas. C’est dommage car il aurait pu porter une réflexion sur notre avenir, mais aussi la noirceur de ses potentielles dérives et le malaise provoqué par ce vertige des possibles. Au lieu de cela, le film préfère se centrer sur l’état de sa figure féminine qui comprend que tout ce qu’elle est n’est qu’invention, tissus synthétiques et lignes de code, oubliant une part scénaristique qui aurait mérité d’être creusée.
Science Fiction, Thriller - 1h 37min - De Drew Hancock avec Sophie Thatcher, Jack Quaid, Lukas Gage
D’une beauté humaine exceptionnelle, le film des réalisateurs iraniens Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha pourrait juste être une petite pépite à voir, à apprécier, à adorer… Mais quand on sait qu’en plus, le régime iranien le condamne parce qu’il montre une femme de 70 ans non voilée (ou mal voilée) séduire un inconnu, danser et boire du vin, on se dit qu’il y a décidément quelque chose qui cloche dans notre monde de 2025. D’une simplicité folle, d’une lumière qui inonde la salle et nos cœurs, « Ma favourite cake » n’a pas la prétention d’être un porte étendard car il est universel. Lili Farhadpour et Esmaeel Mehrabi pourraient être remplacés par Jane Fonda et Robert Redford, Marthe Villalonga et Francis Perrin que ce serait le même… ou presque parce que les acteurs choisis sont tellement remarquables et touchants dans leur sincérité qu’on ne voit pas le temps passer et que comme eux, on a les yeux qui pétillent et le visage qui rit. Si on ne connaissait d’ailleurs pas son origine, notre lecture en resterait tout aussi belle et touchante. Intime, la portée de cette rencontre qui insuffle une éphémère urgence de vivre et d’aimer ne peut que parler à ses spectateurs et les faire aimer la petite soirée que l’on vient, comme ses héros, de passer.
Après la vision du film, il nous est difficile de rester insensible face à cette comédie dramatique qui relate assez bien les relations familiales d’aujourd’hui. D’une redoutable efficacité, nous devons confesser ne jamais nous être ennuyés devant cette proposition certes très classique, mais terriblement plaisante. Andy Goodrich (Michael Keaton- très convaincant comme à son habitude-) possède une modeste galerie d’art jadis prestigieuse mais qui connait à présent quelques difficultés. Le film s’ouvre sur un appel téléphonique nocturne de son épouse qui lui confesse être en cure de désintoxication et lui demande de s’occuper pendant trois mois de leurs jumeaux. Et comme on peut s’en douter, Andy Goodrich n’a jamais été très présent avec son affaire qui requiert sa présence même tard le soir. D’ailleurs, il n’a pour ainsi dire jamais vu grandir sa fille aînée issue d’une autre relation (quel plaisir de revoir- ne serait-ce que rapidement- Andy MacDowell). Et si la réalisatrice évoque le dépassement de ce père face à ses responsabilités, le trait n’est heureusement pas trop appuyé et le papa expérimenté pourra compter sur sa fille aînée pour l’aider dans sa tâche. L’originalité du film est de poser un regard sur cette fille qui a toujours été à la recherche d’un père absent, qui pourtant là, est bien présent pour ses autres enfants. Dans son rôle, Mila Kunis joue avec beaucoup de justesse et déploie beaucoup de pudeur pour exprimer ses sentiments. Bien réalisé, « Goodrich » peut compter sur la sincérité de ses comédiens principaux (Michael Keaton et Mila Kunis en tête) pour nous faire passer un agréable moment. Et si le scénario se veut classique, il parvient tout de même à déployer une part de cruauté de ce que la vie peut parfois nous réserver. Et si nous avons été surpris de certaines scènes, cela témoigne du caractère implacable de l’existence.
Avec « Jouer avec le feu », les sœurs Coulin ouvrent la porte d’une famille aimante sans histoire jusqu’à ce que Félix, l’aîné fréquente un groupuscule inquiétant et influençant. Une intrigue qui, en un peu moins de deux heures, nous montrera les conséquences et dommages collatéraux de choix douteux, d’un dialogue rompu malgré un amour inconditionnel fraternel et paternel. C’est un drame intime et pudique qui cogne, qui distille de l’espoir mais aussi une certaine noirceur, un film fort qui ne laisse pas indifférent. En quelques minutes à peine (et pour toute la durée de sa construction), on comprend aisément pourquoi Vincent Lindon a reçu le Prix d’Interprétation à la dernière Mostra de Venise tant il met de lui, avec naturel et intensité dans ce rôle (comme dans beaucoup d’autres par ailleurs). Chef de chantier, acteur raté, employé de bureau, syndicaliste, agent de sécurité, tous les costumes semblent taillés sur mesure ou hyper ajustés pour une carrure qu’on a de nombreuses fois pû admirer. Ici encore, son interprétation est d’une fluidité exceptionnelle, coule dans son histoire comme l’eau d’une rivière qui dévale la vallée se nourrissant des obstacles rencontrés mais ne cessant jamais d’atteindre son but aussi loin ou difficile soit-il. Et il n’est pas étonnant non plus, dès lors, de voir Benjamin Voisin (mais aussi Stefan Crepon) jouer sa plus belle partition pour se mettre au diapason du grand acteur français. A cette famille, on y croit ! Leur drame nous bouleverse, leurs détresses aussi. Les bouffées de respiration et les moments de lumière nous éclairent tout autant ! Sobre mais efficace, loin d’être démonstratif, inutilement verbeux ou poncif, « Jouer avec le feu » dit ce qu’il a à dire, ni plus ni moins, ne s’encombre jamais de détails, de surplus, de démesures.
Avec une très belle expérience dans le genre, le réalisateur Michael Gracey (déjà la barre de « The Greatest Showman ») opère un retour en fanfare avec un film centré sur l’ex-idole des jeunes Robbie Williams. De ses débuts au décollage de sa carrière avec le groupe Take That à son succès interplanétaire, le chanteur y est représenté sous les traits d’un singe. Et ce choix est très pertinent car figurez-vous que c’est un peu l’image que l’intéressé à de lui ! De plus, cette particularité (véritable originalité du film) participe à créer une émotion nouvelle et jamais rencontrée dans un film du genre. Souvent, les biopics sont à la gloire des artistes dépeints. Cependant, « Better man » sort une nouvelle fois des sentiers battus en proposant un portrait sans concession qui montre l’artiste dans la lumière mais aussi dans ses zones d’ombre. Avec beaucoup de lucidité, le film porte un regard non édulcoré du chanteur pop en développant particulièrement la sphère familiale à travers les relations avec ses parents et sa grand-mère qui y tiennent une place centrale. Les plus perspicaces y trouveront même un bel ancrage social d’une famille modeste du Royaume-Unis mais aussi l’envol au firmament d’un artiste qui a toujours douté de lui et qui vit à travers le regard des autres. De sa jeunesse à sa mise en lumière avec Take That, puis à l’immense aventure solo, le film prend la forme d’un patchwork génial car éclatant et furieux ! Et que dire de la dimension musicale ? Explosive, celle-ci donne vie à des concerts qui décoiffent grâce à un son qui atteint des sommets et des jeux de lumière qui renvoient l’énergie folle déployée par le chanteur. Evidemment, les grands tubes sont présents mais servent l’histoire qui nous est racontée, chansons qui sont des confessions privées et qui, paradoxalement, nous sont adressées lorsque des moments importants de la vie du chanteur sont abordés. Aussi, comment ne pas évoquer les effets spéciaux très réussis ? Confiés au studio Weta (mondialement connu grâce au Seigneur des Anneaux), ceux-ci permettent de créer le bruit et la fureur mais aussi (chose rare) l’émotion. Tout au plus, nous pourrions reprocher quelques longueurs finales mais qui se comprennent tant la fresque dressée est grande! Finalement, que pouvons-nous écrire d’une expérience visuelle et musicale qui se vit sur grand écran ? L’essentiel a été communiqué et le reste vous appartiendra, amis lecteurs et futurs spectateurs.
Alors que le genre du thriller aérien était à la mode voici deux ou même trois décennie (oh « Les Ailes de l’enfer! » - C’est fou ce que le temps passe !), l’acteur et réalisateur Mel Gibson le réhabilite de façon extrêmement plaisante. A la clé, « Vol à haut risque » est un huis clos aussi minimaliste que le coucou dans lequel voyage trois personnages que tout oppose. Il y a d’abord une US Marshall au passé trouble incarné à l’écran de manière convaincante par Michelle Dockery. Chargée de transférer d’Alaska un témoin (Topher Grace) dans un procès mafieux, la jeune femme se révèrera au cours d’un voyage qui ne sera pas de tout repos. Car évidemment, comme dans tout bon film du genre, un infiltré va essayer de s’en prendre à lui. Et dans le rôle de l’aviateur psychopathe et obsédé sexuel, nous appelons Mark Wahlberg dont la calvitie (demandée par le scénario?) prêtera à sourire, tout comme ses blagues plus que “limites”. Manifestement, l’acteur aime cabotiner à outrance et l’on sent qu’il s’est approprié les codes de rôles jadis tenus par Jack Nicholson. Et si les rebondissements sont bel et bien présents, ils sont hélas tout aussi attendus et ne devraient pas surprendre grand monde. Le scénario ultra balisé est le grand perdant de ce vol improbable. Oubliez donc l’originalité et venant de Mel Gibson, ce côté un peu lisse peut surprendre. Cependant, le spectacle jouit d’une très belle mise en situation ultra rythmée et du sens du cadrage du réalisateur qui capitalise cet espace confiné. Sa réalisation est belle et offre de beaux panoramas enneigés.
« L’Acier a coulé dans nos veines » raconte l’histoire de ces travailleurs qui vivaient dans la bête d’acier que représentait Cockerill- Sambre. Justement considéré comme l’un des fleurons de l’industrie belge, avant son inexorable déclin, le film de Thierry Michel nous permet de mieux comprendre la réalité de centaines, voire de milliers de travailleurs et de leurs familles ainsi qu’un pan entier de notre savoir-faire. Situés à Seraing, Flémalle, Cheratte et Herstal, sur les rives de la Meuse et dans la région de Charleroi (sur la Sambre), ces sites ont vu défiler nombre de propriétaires, qui, au fil des rachats, ont mis toujours un peu plus à mal un secteur à l’économie que personne - même pas nos hommes politiques, n’ont réussi à sauver. Rachetée en 1998 par le groupe Usinor (qui deviendra Arcelor en 2001, puis ArcelorMittal en 2006), Cockerill-Sambre est le témoignage sanglant (car oui, plusieurs travailleurs ont perdu la vie dont certains par le suicide) d’une nouvelle configuration économique où l’humain est bafoué par des intérêts qui le dépassent. Au nom de l’argent et des contraintes imposées par l’Europe avec les quotas - qui posent évidemment encore problème aujourd’hui dans d’autres secteurs - le destin des travailleurs ne leur appartient plus et est souvent décidé à l’étranger de manière rationnelle et froide. Ainsi, nous voyons les conséquences directes de notre politique économique européenne qui demanderait un peu plus de protectionnisme. Car dans un marché de libre concurrence, tous n’ont pas les mêmes règles à observer. Et c’est justement cette logique capitaliste qui nous est donnée à voir au moyen de somptueuses images de coulées de lave en fusion dans les hauts-fourneaux quand ce n’est pas le visage des anciens ouvriers qui témoignent sur fond noir de ce deuil qu’ils ont été obligés de mener.
Note du film : Véronique ★★(★) Avis : Leigh Whannell voilà un nom qui ne dira probablement pas grand-chose aux communs des mortels. Mais pour qui s’intéresse au cinéma d’horreur (et les sorties estampillées Blumhouse), c’est une tout autre affaire. Scénariste des films de James Wan, il a également pris le contrôle du troisième volet de la saga « Insidious » et proposé une relecture très personnelle et psychologiquement intéressante de « L’homme invisible » avec son « Invisible man » (avec la grande Elisabeth Moss ). Dès lors, lorsque nous avons appris que le scénariste et réalisateur australien planchait sur le projet « Wolf man », il était difficile de cacher notre enthousiasme. Le résultat est-il à la hauteur de nos attentes ? Plutôt oui ! Au-delà de son aspect nanaresque de sa dernière partie de film, « Wolf man » assure dans son envie de dépoussiérer le mythe des lycanthropes. Ici, nous suivons une histoire de famille qui se voit quitter sa belle métropole pour quelques semaines dans la forêt de l’Oregon lorsque Blake prend acte de l’avis de décès de son père disparu il y a de nombreuses années sans jamais avoir retrouvé sa trace. Et si nous insistons sur la notion d’histoire de famille, c’est parce qu’il est question ici d’aborder le changement, la transformation sous le prisme de la compassion, de l’amour, de la peur aussi mais surtout de l’accompagnement. Des monstres, il en est bien question dans ce « Wolf man » 2.0, d’ambiance tendue aussi (il faut voir le film en salle pour mesurer combien la spatialisation des effets peut nous faire dresser les poils et sérieusement nous inquiéter) mais ce n’est pas ce que nous retenons foncièrement. Si on regrette quelques scènes trop sombres que pour mesurer totalement les propositions faites, on salue la multiplication des regards, des sensations, des perceptions de situations différentes en fonction de la place que le personnage occupe (humain ou loup-garou). On se sent oppressé par l’enfermement d’une maison totalement isolée mais on respire de se savoir si bien entouré, par les personnages ou par leurs sentiments. Pop corn movie horrifique qui ne fait pas que démontrer et s’intéresse à la métamorphose et tout ce qu’elle implique, « Wolf man » est une petite réussite qui marquera moins les esprits que « Invisible man » (le jeu de Christopher Abbott et Julia Garner sont néanmoins à souligner) à cause de ses petits paresses et cette vilaine manie blumhousienne de vouloir créer de la tension parfois inutile et des jumpscares prévisibles, tout aussi prévisibles que sa trame générale et son dénouement.
Comédie musicale, thriller (érotique), fantastique, comédie romantique, drame, elle a tout fait, tout essayé pour le plaisir des cinéphiles et des spectateurs du monde entier. Pas étonnant dès lors qu’elle se lance un « nouveau » défi en campant le personnage de Romy, une PDG très en contrôle jusqu’à ce qu’elle rencontre Samuel, un stagiaire entreprenant et particulièrement attirant. « Babygirl » se dit être un thriller érotique, un film montrant l’attirance d’une femme d’âge mûre pour un jeune homme qui pourrait être son fils. Un long-métrage sur le désir, la décomplexion, l’abandon mais aussi le jeu de pouvoir, la domination psychologique, le danger… C’est en partie le cas. Mais Halina Reijn (qui s’offre le luxe de voir Nicole Kidman crever l’écran face à sa caméra) a surtout su comment aborder son sujet avec pudeur, tension mais suggestion, intimité, vérité et aussi cruauté. Et ce sont là quelques bons points qui font de ce film un drame plus qu’une démonstration. Ecrivons-le d’ailleurs : quiconque voudrait se rincer l’œil et voir un long-métrage érotique de deux heures risquerait bien d’être déçu, l’interdiction du film aux moins de 12 ans (seulement) étant déjà une piste sur l’absence de scènes chocs sur notre grand écran. Et pourtant… Faut-il montrer pour mesurer le désir et l’accomplissement ? Pas spécialement et c’est là un des tours de force de ce « Babygirl » bien loin des « Cinquante nuances de Grey » (avouons d’ailleurs que nous n’en avons jamais lu/vu un seul). Suggérer, accompagner, découvrir l’impact psychologique plutôt que le choc de la rencontre des corps. Si Harris Dickinson (sorte de Jordan Bardella aux yeux clairs évoluant dans le monde de l’e-commerce) nous a plutôt laissé de marbre, nous ne pouvons qu’applaudir la prestation de Nicolas Kidman qui, une fois de plus, assume tout : l’autodérision, le poids de l’âge, la condition et la carrière de son personnage. Et dans les bonnes surprises qu’on a véritablement appréciées, les merveilleux seconds rôles de Antonio Banderas et de Esther McGregor qui accompagnent tous deux les errances et les bouleversements de Romy, épouse ou maman perdue dans sa recherche d’un épanouissement personnel et intime. Thriller (érotique) correct, le premier long-métrage de Halina Reijn trouve cependant très vite ses limites et s’étire inutilement sur la longueur. Le passé de son héroïne est parfois trop étalé pour contextualiser son conditionnement et état émotionnel, on apprécie voir l’émotion et les conséquences d’un abandon total ainsi que le développement moral et psychologique d’une quinquagénaire qui semble vivre pleinement pour la première fois de sa vie mais une fois passé l’émoi de la rencontre, on comprend très vite vers où on va.
Thriller (érotique), drame psychologique – 1h49 – De Halina Reijn avec Nicole Kidman, Harris Dickinson, Antonio Banderas, Sophie Wilde et Esther McGregor
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