Avec « Jouer avec le feu », les sœurs Coulin ouvrent la porte d’une famille aimante sans histoire jusqu’à ce que Félix, l’aîné fréquente un groupuscule inquiétant et influençant. Une intrigue qui, en un peu moins de deux heures, nous montrera les conséquences et dommages collatéraux de choix douteux, d’un dialogue rompu malgré un amour inconditionnel fraternel et paternel. C’est un drame intime et pudique qui cogne, qui distille de l’espoir mais aussi une certaine noirceur, un film fort qui ne laisse pas indifférent. En quelques minutes à peine (et pour toute la durée de sa construction), on comprend aisément pourquoi Vincent Lindon a reçu le Prix d’Interprétation à la dernière Mostra de Venise tant il met de lui, avec naturel et intensité dans ce rôle (comme dans beaucoup d’autres par ailleurs). Chef de chantier, acteur raté, employé de bureau, syndicaliste, agent de sécurité, tous les costumes semblent taillés sur mesure ou hyper ajustés pour une carrure qu’on a de nombreuses fois pû admirer. Ici encore, son interprétation est d’une fluidité exceptionnelle, coule dans son histoire comme l’eau d’une rivière qui dévale la vallée se nourrissant des obstacles rencontrés mais ne cessant jamais d’atteindre son but aussi loin ou difficile soit-il. Et il n’est pas étonnant non plus, dès lors, de voir Benjamin Voisin (mais aussi Stefan Crepon) jouer sa plus belle partition pour se mettre au diapason du grand acteur français. A cette famille, on y croit ! Leur drame nous bouleverse, leurs détresses aussi. Les bouffées de respiration et les moments de lumière nous éclairent tout autant ! Sobre mais efficace, loin d’être démonstratif, inutilement verbeux ou poncif, « Jouer avec le feu » dit ce qu’il a à dire, ni plus ni moins, ne s’encombre jamais de détails, de surplus, de démesures.
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