S’inspirant beaucoup du cinéma des frères Coen, le réalisateur nous montre une fois de plus l’étendue de son talent ! Retour sur la première belle surprise cinématographique de la rentrée. Ce qui est formidable avec le cinéma de Franck Dubosc, c’est qu’il prend soin de ses personnages en leur conférant une histoire et donc une personnalité souvent touchantes. On sent l’amour qu’il porte à ses protagonistes et nous suivons nous aussi. Ici, les héros (ou plutôt anti-héros) de ces tribulations sont des personnages ordinaires plongés, malgré eux, dans une situation extraordinaire les menant à évoluer dans une réalité qui les dépasse, de quoi nous amener dans des situations cocasses mais également tendues. Ainsi, un « Ours dans le Jura » se veut très drôle, et pourtant, il s’agit d’un véritable thriller noir que n’auraient pas renié quelques grands cinéastes américains ! On pense inévitablement à « Fargo » sans qu’il n’y ait cet air de déjà vu. Bien sûr, la neige aide à la comparaison, tout comme les étendues sauvages et les cadavres qui vont s’empiler dans un esprit gentiment foutraque ! Mais si ce tour de force fonctionne aussi bien, c’est grâce à la dynamique du film qui permet l’enchainement de séquences tantôt prenantes, tantôt drôles. L’humour noir n’est jamais loin et cela est dû à la maestria du réalisateur/scénariste qui n’a pas son pareil pour jouer avec le comique de situation. Avons-le, nous rions beaucoup dans ce film grâce à des personnages hauts en couleur, parfaitement campés par des comédiens fantastiques. Outre Franck Dubosc qui passe devant et derrière la caméra pour notre plus grand bonheur, nous retrouvons Laure Calamy, sa partenaire à l’écran. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’alchimie entre eux fonctionne parfaitement. Nous croyons à ce couple usé et rongé par le temps qui a fini par s’installer entre eux, les privant de la spontanéité et de l’amour des débuts. Il est intéressant de noter que Franck Dubosc va jouer avec les silences pour traduire l’incompréhension de ce Michel dépassé par les évènements. Laure Calamy, elle, jouera avec sincérité le rôle de Cathy, une mère de famille qui en est aussi la locomotive. Et elle aura besoin de son sang-froid pour gérer le double accident macabre provoqué par son mari et, en même temps, faire face à l’enquête minutieuse d’un gendarme joué par un Benoît Poelvoorde des grands jours. Il se dégage du jeu de l’acteur une vérité désarmante que nous avions jadis aperçu dans le « Vélo de Ghislain Lambert » ou encore les « Emotifs anonymes ». Bref, on en redemande ! Citons aussi la très belle composition de Joséphine de Meaux parfaite dans le rôle de la collègue hyper touchante de Benoît Poelvoorde. Bien sûr, d’autres acteurs nous ont fait une très bonne impression à l’image de Louka Meliava, parfait dans le rôle du tueur froid et charismatique. Hélas, plus le film avance et plus celui-ci prend des allures de farce macabre très (trop diront certains) généreuse. Et pourtant, jamais les situations (aussi grotesques soient-elles) ne se font au détriment des personnages merveilleusement écrits et interprétés. Voilà un film aux nombreux rebondissements qui oscille en permanence (et avec une certaine maitrise) entre une douce folie et une évidente gravité. Pour son troisième film, Franck Dubosc nous livre un film qui nous happe dès les premiers instants pour ne jamais nous lâcher. Mieux, le film s’amuse à changer de genre et à passer du thriller à la comédie, puis au polar aux faux airs de western avec une facilité déconcertante.
Comédie, Thriller - 1h 53min - De Franck Dubosc avec Franck Dubosc, Laure Calamy, Benoît Poelvoorde
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