Nous allons à la rencontre de ces personnages liés par le sang grâce à une ancêtre qu’ils ont en commun : une femme prénommée Adèle (Suzanne Lindon), décédée depuis longtemps, et dont la maison en Normandie, abandonnée depuis la Seconde guerre mondiale, est sur le point d’être rachetée et rasée par un promoteur immobilier qui prévoit de construire une ZAC à sa place, c’est-à-dire un centre commercial et un parking gigantesque en lieu et place du terrain et des champs qui entourent la masure. Les héritiers à divers degrés sont contactés et quatre d’entre eux sont envoyés en tant que représentants du groupe afin de visiter la maison, de faire l’inventaire de son contenu et de décider du sort de celle-ci. Sur place, ils découvrent des bribes de la vie de cette femme qu’ils n’ont pas connue, dont ils ignoraient même l’existence, alors qu’ils ne seraient pas en vie sans elle. Parallèlement, alors que ses descendants mènent l’enquête pour retracer la vie de cette dame, il nous est donné à nous, spectateurs, de la rencontrer dans sa jeunesse, alors qu’elle quitte sa Normandie natale afin de retrouver sa mère à Paris, celle-ci l’ayant confiée tout bébé à sa grand-mère et n’ayant jamais fait partie de sa vie. Montée à Paris, Adèle mène une enquête également, afin de retrouver sa mère d’abord, afin de connaître l’identité de son père ensuite. Une façon de se trouver avant de pouvoir elle-même faire face à son avenir. Un va-et-vient constant entre notre époque et la toute fin du 19e siècle nous permet de faire connaissance avec une galerie de personnages attachants, alors que nous tentons de recoller les morceaux de l'histoire, exactement comme les descendants le font dans le film. Klapisch est un cinéaste du bienveillant, le Paris de la Belle Époque qu’il nous montre est idéalisé, édulcoré, c’est vrai, mais le message est teinté de mélancolie et d’espoir, par contre point de regret(s). Le message du film, justement, pourrait être que l’on ne peut vivre le présent pleinement et se projeter dans le futur que si on comprend son passé, nos ancêtres ayant peut-être plus d’influence que nous le pensons sur notre vie et nos choix. Le film bénéficie en tout cas d'un casting jeune et frais, et parmi les plus expérimentés on retrouve avec bonheur Vincent Macaigne, Zinedine Soualem et même Cécile de France dans un rôle secondaire tellement savoureux. Le réalisateur convie même de grands noms de ces années qui annonçaient le 20e siècle, qu’ils soient peintres (l’art du passé) ou photographes (l’art de l’avenir).
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Car pour qui s’est déjà plongé dans l’univers de l’auteure dont est extrait ce long-métrage, il pouvait résider une crainte de se sentir dépasser ou assommer de descriptions inutiles ou au contraire, un enthousiasme d’y retrouver la patte de cette Amélie Nothomb si singulière… Mais détrompez-vous, l’adaptation du court roman « Métaphysique des tubes » relève le défi de mêler savoir-faire et tendresse, histoire personnelle et universelle dans un contexte d’expatriation. Philosophie et résolument émouvant, « Amélie et la métaphysique des tubes » est davantage une ode à l’enfance qu’à l’écrivaine au grand chapeau ! Un film entre naïveté et… lucidité. Dans son roman sorti en 2000, Amélie Nothomb dépeint ses premières années de vie dans un Japon fantasmé par ses dires et ses souvenirs. De sa naissance à sa prise de conscience et ses premiers pas et mots (à l’âge d’environ 3 ans), elle nous confie une lecture introspective des événements entourant sa famille, sa vie, la venue de sa grand-mère et l’arrivée providentielle d’une « nounou/aide familiale » qu’elle a chérie. Tout cela, le film le conserve, allant jusqu’à nous guider par une voix off bienvenue, contextualisant tantôt les épisodes de sa vie, tantôt les émotions qui la traversent Poétique et d’une grande beauté artistique « Amélie et la métaphysique des tubes » donne une place de choix à l’enfance au sens large. Découvrant la douceur du chocolat blanc de son pays natal (élément déclencheur qui l’ouvrira sur toutes les curiosités qui l’entourent) mais aussi les traditions japonaises qu’elle pense être siennes, la petite Amélie entre dans le monde, celui qui ne se limite plus à sa chambre ni à son humble maisonnée mais à la nature et la grandeur des espaces qui l'ont toujours entourée. Après une installation nécessaire où les difficultés de la vie semblent être des obstacles insurmontables vient la délivrance, l’indépendance, la liberté et… sa quête identitaire. Comment peut-on se définir ? Comment savoir à quelle culture appartenir ? Evoluant dans une société japonaise souffrant des marques de la colonisation, la jeune Amélie va être tiraillée entre envie d’apprendre (ou d’appartenir) et rappelle à une réalité qui la précède (et la dépasse). Et si le fond est admirable, la forme l’est tout autant. D’un point de vue esthétique, le film est une merveille d’artisanat, fait de textures douces, de palettes de couleurs très justement choisies pour dépeindre les questionnements de l’enfance. Et si la 2D semble parfois lui conférer un petit style intemporel, le film s’inscrit pourtant dans une très jolie modernité et actualité, celle de (se) découvrir et sortir d’une solitude qui pèse alors que tout est à faire !
Avis : Après avoir emmené Tom Cruise dans les airs avec son « Top Gun : Maverick », Joseph Kosinski visse Brad Pitt et Damson Idris à un nouveau siège : celui des formules 1. De Daytona à Abu Dhabi en passant par Le Strip de Vegas, Monza ou Francorchamps, la team du film (qui suit les traces du vrai circuit) côtoie les plus grands coureurs automobiles pour notre plus grand plaisir. Tourné au moment du vrai championnat, le long-métrage fleure bon l’authenticité, apporte ce qu’il faut de tension et de complicité pour un tour de piste des plus éprouvants émotionnellement parlant mais tellement grisant ! Et pour cause : caméras embarquées sur des bolides survoltés ou portées à l’épaule dans les paddocks vus maintes fois à la télé, tout est pensé pour que le spectacle soit total sans non plus paraître trop « documenté ». Car même si la fiction se mêle pour les besoins du film à la réalité, tout l’artifice autour de la compétition n’a jamais été aussi intense et immersif. La vitesse et les G reçus par Brad Pitt et son complice Damson Idris nous font tourner la tête, certaines scènes au ras du sol faisant même battre notre cœur comme jamais alors que les confrontations avec Verstappen, Perez, Leclerc ou Hamilton (producteur du film) apportent son lot de tension sportive. Mais au-delà de cette grande place accordée aux compétitions « éprouvantes », l’histoire personnelle de nos protagonistes vient ajouter une touche psychologique et émotionnelle bienvenue. Le besoin de performance ou d’adrénaline, les plaisirs ou l’aversion pour la popularité, l’expérience et la fougue de la jeunesse ne cessent de s’opposer jusqu’à un accord de « survie » nécessaire, parfaitement bien installé. On apprécie le personnage de Ruben (excellent Javier Bardem, comme toujours), le rôle de Kerry Condon et le ballet incessant et nerveux qui se joue dans les écuries, une danse frénétique qui entraîne directeur, ingénieurs, pilotes ou encore techniciens. Se plonger dans « F1 », ce n’est pas que vivre une expérience de cinéma XXL. C’est partager des émotions, apprécier ou découvrir un univers ultra populaire, vibrer, s’émouvoir, bref, vivre à 300 à l’heure.
Avis : Avec « 28 ans plus tard », Danny Boyle signe un retour tonitruant dans l’univers qu’il a créé avec son acolyte Alex Garland, offrant une réinvention intelligente et pleine de subtilité d'un genre maintes fois exploité. Là où d’autres séries ou films plus « bourrins » proposent de l’action quasiment permanente, Boyle préfère la suggestion : la tension psychologique règne en maître, plus efficace que l’overdose de démonstrations sanglantes vues dans les deux premiers films de la licence. Avec « 28 ans plus tard », on prend le temps de respirer, d’observer, de ressentir et d’enfin s’attacher aux personnages principaux qui nous accompagneront dans une tension permanente dont on sort difficilement indemne… Dans cette nouvelle déclinaison de son univers devenu culte, Danny Boyle nous propose quelques petites nouveautés, à commencer par une classification des différents types de « zombies », certains étant peu dangereux, d’autres terriblement effrayants. Mais ce n’est pas tout ! Comme écrit plus haut, cette suite est l’occasion rêvée de s’attacher à son personnage principal, (le jeune Spike interprété de façon très convaincante par Alfie Williams ) et sa famille/communauté. Qu’il s’agisse des éclats d’énergie d’un jeune casting ou de la présence plus posée des comédiens chevronnés, l’ensemble est impeccable. Chaque interprète incarne son rôle avec conviction, renforçant l’immersion et la tension que vivent les protagonistes dans cette Angleterre devenue si hostile. Aussi, dans cette suite qui nous parvient plus de 20 ans plus tard, Danny Boyle continue de nous présenter un monde post-apocalyptique mais le fait en prenant son temps, en rendant ce constat presque contemplatif là où son premier long-métrage s’inscrivait plutôt dans une dynamique nerveuse qui nous retournait le cerveau. Ici, la fragilité humaine ou l’audace des uns côtoie la peur silencieuse et l’ombre menaçante des contaminés moins nombreux mais tout aussi inquiétants. Loin des rythmes effrénés habituels du genre, l’histoire nous permet d’observer, installer, distiller peu à peu l’angoisse qui ne cesse de s’installer. La musique, elle, rappelle ce sentiment d’urgence sans non plus l’imposer. Nerveuse, rock, la bande originale rythme l’action, amplifie la terreur ou dynamise les fuites déjà bien présentées dans son tout premier opus. Et si le film s’approche grandement du nouveau coup de génie, on regrette toutefois son final un peu trop brusque, nous laissant avec de nombreuses interrogations et cette question « à quand la suite ?».
Avis : « Elio ». Voilà une proposition originale signée Pixar qui nous a intriguée dès ses premières images. Joyeux mix entre références du studio d’animation célèbre et clins d’œil aux incontournables « Rencontre du 3ème type » ou « E.T » (pour la naïveté de son héros principal et son attachement aux extraterrestres), le film est un réel plaisir pour les yeux et une prouesse technique appréciable ! En effet, l’utilisation de sa 3D (tant pour les décors que pour ses personnages) rend l’univers d’Elio remarquable et totalement immersif tant nous sommes happés par la profondeur des mondes évoqués. Il y a la Terre bien sûr mais surtout le Communiverse qui, par ses couleurs et ses grands espaces ressemblent davantage à un énorme parc d’attractions qu’à une planète habitée. Car c’est avant tout de cela que nous parle le film : l’attirance pour l’inconnu, ce grand questionnement lié à une possible autre source de vie quelque part dans l’immensité de notre voie lactée… Une thématique qui résonne particulièrement dans le cœur et la tête de Elio, jeune orphelin recueilli par sa tante Olga (responsable d’un site d’observation spatial doublée formidablement en français par Zita Hanrot). Jamais le garçonnet ne s’est senti aussi seul que depuis le décès de ses parents mais aussi si peu attaché à son quotidien, à sa planète, au monde qui l’entoure… Alors, quand sa demande d’être enlevé par des entités extraterrestres est exaucée, il semble reprendre un souffle de vie et se trouver une réelle utilité, fusse-t-elle dangereuse et difficile à raconter ! Pour nous accompagner dans cette jolie quête de soi, Elio peut compter sur de très joyeux « martiens » de tous horizons mais aussi et surtout sur l’amitié qu’il se crée avec Glordon, le rejeton d’un despote destructeur venu menacé l’équilibre de l’univers… Techniquement irréprochable, sympathique et résolument positif, « Elio » souffre néanmoins d’une petite inconstance de rythme et nous fait vivre un réel petit ventre mou dans son deuxième tiers avant de repartir de plus belle vers un final on ne peut plus touchant et cohérent avec le début de son récit. Magnifié par sa technique admirable et ses reliefs dignes d’un film de live action, « Elio » est un film d’animation familial appréciable dans sa forme comme dans son fond et on patriculièrement touchant. Et si on garde quelques petites réserves que pour en faire un des films phares des studios Pixar, on ne peut qu’apprécier cette proposition originale qui change des suites et remasterisations de ces dernières semaines.
Et parce qu’il entre aussi bien dans l’univers de l’horreur que dans celui du thriller ou comme ici du fantastique, maître King n'a de cesse de "montrer" qu'il a plus d’une corde à son arc et trouve un écho chez de nombreux réalisateurs notamment chez Mike Flanagan qui, après « Doctor Sleep », se lance dans une nouvelle adaptation plutôt réussie. Difficilement classable et « résumable », « The life of Chuck » a une originalité appréciable, celle de se construire, en trois actes inversés. Retraçant la vie d’un certain Charles Krantz (alias "Chuck" que personne ne connait, le film dépeint plusieurs réalités de façon succcessive : celle d’une fin du monde, d’une journée dans la vie d’un banquier ordinaire et celle de quelques années de son enfance. Audacieux, ce choix expérimental n’est pas dû au hasard et seule la vision du film pourra l’expliquer et le démontrer. Puzzle biographique et émotionnel, son intrigue se met peu à peu en place lorsque l’on croise la route de nombreux personnages incarnés par Tom Hiddleston (le fameux Chuck), Mark Hamill, Karen Gillan, Chiwetel Ejiofor, Annalise Basso ou encore Jacob Tremblay et que les répliques résonnent comme un air de déjà vu... Si on regrette de ne pas pouvoir en écrire plus de peur de révéler le fond de ce drame fantastique, on peut résolument dire qu'entrer dans la vie de Chuck, c'est en découvrir une multitude. Aux manettes de cette adaptation, on peut compter sur Mike Flanagan qui confirme ici sa capacité à mêler tendresse et fantastique. Sa mise en scène varie selon les époques, les personnages, le ton donné et démontre, une fois de plus, qu’il maîtrise tous les genres et peut adapter un matériau signer « Stephen King » pour le grand public sans trop nous distancer. Pourtant, malgré cette maîtrise indéniable, une impression de déséquilibre flotte : on est tantôt happé, tantôt laissé à distance, partagés tout du long entre fascination et frustration. L’ellipse qui se révèle peu à peu nous surprend dans son final mais le second acte, par exemple, peut sembler un peu long par moments. Singulier, le cinéma de Mike Flanaghan a déjà divisé et le fera peut-être encore mais on doit avouer que l’expérience audacieuse de « The life of Chuck » lui fera marquer quelques bons points et que, quelques jours et heures après sa vision, son histoire continue d’infuser, de questionner, de se révéler.
Note du film : Véronique ★★★★ Avis : Il est des films dont la simple annonce suscite impatience mais aussi inquiétude. Aussi, adapter le premier volet de la saga « Dragons » en live action relevait du défi délicat : comment transposer la poésie et la profondeur émotionnelle de l’animation sans en trahir la magie ? Le public répondra-t-il présent après avoir apprécié ses trois volets animés? On pensait le pari risqué mais le résultat dément tous les doutes car c’est avec un immense plaisir (non coupable) qu’on retrouve Dean DeBlois à la barre d'une relecture cinématographique XXL qui fait battre les coeurs. Fidèle à sa première version animée, il signe ici un spectacle grandiose à voir sur grand écran avec les enfants (un peu plus grands). ► Quand Dean Deblois ravive la flamme Comme attendu au vu de ses premières bandes annonces, l’histoire de « Dragons » reprend les grandes lignes de l’œuvre animée de 2010 : Harold, jeune viking un peu foireux, se lance dans la quête initiatique que le fera devenir un chasseur de dragons. Alors qu’il blesse un Fury nocturne, il découvre une autre facette de ces animaux mythiques. Krokmou devient son ami et les petites missions pour assurer sa survie se multiplient. Mais la plus grande d’entre elle n’est-elle pas de convaincre son peuple que les dragons redoutés sont peut-être bien moins agressifs et destructeurs qu’imaginé? Si le récit reste fidèle au film d’animation sorti il y a 15 ans déjà, il gagne ici en intensité grâce à la mise en scène et ses prises de vues réelles. Falaises vertigineuses, village viking, nid de dragons, tout prend vie dans une beauté technologique à couper le souffle. Le réalisme apporté par le live action donne du poids aux scènes d'action, et rend les moments d’émotion encore plus denses (n’oubliez pas de prévoir quelques petits mouchoirs). ► Un duo qui fait vibrer les coeurs Dans cette version live apprécié et appréciable, Mason Thames incarne sans retenue, Harold, un adolescent qui refuse de se conformer aux traditions de sa tribu et tente d’écouter la petite flamme qui brûle en lui. Interprété avec une justesse remarquable, on s’attache à ce gentil viking distrait et utopiste mais aussi toute sa petite clique de copains casqués. Krokmou, quant à lui, est une merveille d’animation numérique. La qualité des effets spéciaux est admirable permettant tantôt de le craindre, tantôt de l’adorer. Son regard vert intense, ses petits bruitages et ses vols dynamiques apportent une réelle féérie à un univers fantastique savamment planté. La complicité entre le dragon numérique et Harold est incontestable et on se lance dans l’aventure (déjà connue) avec un grand bonheur. Et si Krokmou peut sembler inquiétant, les autres dragons du film sont tout aussi effrayants. Leurs caractères, leurs visuels, leurs bruitages les rendent plus vrais que nature et c’est probablement l’un des points forts du film ! Fans de « Cœur de dragon » ? Vous n’avez encore rien vu et apprécierez sans doute cette relecture décuplée par les technologies actuelles signée Dreamworks. Cerise sur le gâteau, la musique de John Powell vient magnifier les envolées ou les scènes plus intimistes, devenant un médium admirable qui ne se contente pas d’accompagner le film mais le rend plus grand encore.
On prend les mêmes et on recommence ? La première partie du film réussit à capturer l’esthétique et l’intensité propre à la saga. Les combats sont minutieusement chorégraphiés, et la mise en scène soignée rappelle le style des précédents volets. Car même si le réalisateur Len Wiseman est plutôt habitué aux séries, on lui doit tout de même « Die hard 4 ». Le genre action, il connait ! Mais alors, quelles sont les nouveautés ? Et bien d’abord, l’héroïne, bien que plus vulnérable que John Wick, incarne une tueuse déterminée dont les motivations s’inscrivent dans la logique de cet univers. La présence de Winston et Charon renforce cette continuité et les amateurs de la franchise retrouvent avec plaisir les cadres bien établis du monde des assassins. En cela, le film fonctionne plutôt bien. Cependant, à mesure que l’histoire progresse, le film semble perdre de vue sa cohérence. L’un des exemples les plus marquants est l’utilisation du lance-flammes dans un combat rapproché, une scène où l’héroïne exécute ses adversaires dans un ballet pyrotechnique improbable. Certes, l’effet est spectaculaire mais cette exagération frôle le ridicule et s’éloigne de la logique tactique des précédents films. Autre problème à souligner : la représentation de la secte qui contrôle la ville d’Hallstatt. Annoncée au départ comme une organisation secrète et redoutée, elle finit par opérer au grand jour, avec une influence qui la fait presque passer pour une entité officielle. Cette absence de subtilité rompt avec l’approche raffinée de la saga principale et affaiblit l’impact de cette menace censée être invisible. Mais l’un des aspects les plus dérangeants du film est très probablement la violation de l’hôtel Continental par certains tueurs. Depuis le premier John Wick, ce lieu incarne un sanctuaire sacré où les assassins savent qu’aucune violence ne peut être tolérée sous peine de représailles immédiates. Pourtant, dans « Ballerina », ce crédo semble négligé, comme si les conséquences n’étaient plus un frein. Cette incohérence est d’autant plus frustrante que l’hôtel joue un rôle clé dans la mythologie de la saga et cela représente, à notre sens, un crime de lèse-majesté impardonnable. En définitive, même si les fans de John Wick risque de se pousser au portillon, « Ballerina » est un film en demi-teinte. Il démarre sur une note prometteuse en respectant les codes de la franchise, mais sa seconde moitié s’égare dans l’excès et l’invraisemblance, fragilisant la crédibilité de son univers.
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Légende
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