Les Cesar du Cinema 2025
14 Nominations pour « Le comte de Monte-Cristo », 13 pour « L’amour Ouf » et 12 pour « Emilia Perez », les favoris étaient nombreux à pouvoir braquer la banque des César de cette 50ème édition ! Mais les véritables « hold up », au-delà d’« Emilia Perez » qui a remporté 7 César parmi lesquels celui de la Meilleure réalisation ET du Meilleur film (troisième combo dans la carrière de Jacques Audiard) ont été opérés par deux autres longs-métrages d’une humanité et d’une vérité extraordinaires : « L’histoire de Souleymane » et « Ving-Dieux ». Si leurs interprètes principaux ont été auréolés du César de la Révélation masculine pour l’un et de la Révélation féminine pour l’autre, ce ne sont pas les seuls prix que ces films ont remporté. Retour sur une soirée riche en surprises, en émotions et en amour de l’autre
► Happy birthday les César du cinéma 50 ans ! Cette année, l’Académie des César soufflait sa 50ème bougie, un anniversaire célébré en grande pompe cette année encore dans la salle de l’Olympia, conviant de nombreux acteurs du cinéma français à prendre part à la fête : techniciens, producteurs, réalisateurs, comédiens ou invités chanceux ont pu assister à l’un des temps fort du septième art dans l’Hexagone. Et quelle soirée ! Confortablement installés dans notre canapé, jonglant entre retransmission de la Cérémonie et défilé de Lauréats dans la « Press room » virtuelle, nous avons repris ici quelques temps forts de ce grand cru 2025. Se succédant sur la scène, remettants, intervenants et lauréats ont ainsi fait passer des messages personnels, retenant difficilement quelques larmes ou émotions débordantes, adressant des remerciements aux « gentils » mais aussi à ceux qui ont su tendre une main à des acteurs issus du quotidien. |
► Des films engagés qui subliment les oubliés et la ruralité
Mettant en lumière les invisibles, les exclus de la société ou gratifiant à nouveau le talent de réalisateurs et acteurs qui font notre plus grand bonheur, les César ont été, une nouvelle fois, l’occasion de mettre en lumière les films de l’année écoulée : « L’histoire de Soulaymane », « Emilia Perez », « Flown », « La zone d’intérêt » ou encore le court métrage « L’homme qui ne se taisait pas » ont plus que jamais été les témoins récompensés d’une époque difficile, d’un monde dans lequel chaque jour est un combat contre la peur ou la haine de l’autre, une main tendue vers l’acceptation, l’intégration, le respect de la différence et l’inclusion.
Abou Sangaré a d’ailleurs ouvert le bal d’une bien jolie façon, rappelant à qui veut/peut l’entendre son parcours difficile depuis son arrivée en France, après avoir tenté le tout pour le tout et avoir quitté sa Guinée natale et traversé la Méditerranée. Aujourd’hui récompensé par un César, celui de la Révélation masculine pour « L’histoire de Souleymane » appelé ailleurs « Meilleur espoir », le tout jeune acteur en a eu (de l’espoir) et le tient dans ses mains au terme d’une cérémonie qui n’a cessé de rappeler le besoin de s’ouvrir au (reste) du monde. Soulagé, déstressé, il reconnaît, dans la salle de presse comme sur scène, que le cinéma lui a sauvé la vie, l’a libéré d’une prison dans laquelle il se sentait enfermé, belle preuve que dans la vie, rien n’est jamais perdu et que tout est à inventer !
De leurs côtés, « La ferme de Bertrand » et le premier long-métrage césarisé « Vingt-Dieu » ont eux, permis à la ruralité de monter à la Capitale et faire entendre la voix de ceux et celle qui se battent au quotidien pour nous nourrir alors qu’ils tentent eux, de survivre.
A ce propos, nous avons eu la chance de pouvoir interroger Maïwène Barthèlemy, César de la Révélation féminine en direct de la salle de presse virtuelle où les lauréats se sont succédés. L’opportunité unique qu’elle a vécue au cinéma, sa fierté de représenter le travail d’agricultrice sur la scène, voici ce qu’elle a évoqué :
Véronique (pour Ecran et toile et RCF Belgique) : « Les agriculteurs se sont mobilisés sur les routes et à Bruxelles et ont voulu donner de la voix dans les médias. Grâce à « Vingt Dieux » et au travail de son équipe, on a pu donner une visibilité, une vérité sur tout ce qui fait la ruralité française ou euopéenne aujourd’hui. Ce prix récompense un double travail : celui de la terre et celui des plateaux, que pouvez-vous dire par rapport à cela.
Mettant en lumière les invisibles, les exclus de la société ou gratifiant à nouveau le talent de réalisateurs et acteurs qui font notre plus grand bonheur, les César ont été, une nouvelle fois, l’occasion de mettre en lumière les films de l’année écoulée : « L’histoire de Soulaymane », « Emilia Perez », « Flown », « La zone d’intérêt » ou encore le court métrage « L’homme qui ne se taisait pas » ont plus que jamais été les témoins récompensés d’une époque difficile, d’un monde dans lequel chaque jour est un combat contre la peur ou la haine de l’autre, une main tendue vers l’acceptation, l’intégration, le respect de la différence et l’inclusion.
Abou Sangaré a d’ailleurs ouvert le bal d’une bien jolie façon, rappelant à qui veut/peut l’entendre son parcours difficile depuis son arrivée en France, après avoir tenté le tout pour le tout et avoir quitté sa Guinée natale et traversé la Méditerranée. Aujourd’hui récompensé par un César, celui de la Révélation masculine pour « L’histoire de Souleymane » appelé ailleurs « Meilleur espoir », le tout jeune acteur en a eu (de l’espoir) et le tient dans ses mains au terme d’une cérémonie qui n’a cessé de rappeler le besoin de s’ouvrir au (reste) du monde. Soulagé, déstressé, il reconnaît, dans la salle de presse comme sur scène, que le cinéma lui a sauvé la vie, l’a libéré d’une prison dans laquelle il se sentait enfermé, belle preuve que dans la vie, rien n’est jamais perdu et que tout est à inventer !
De leurs côtés, « La ferme de Bertrand » et le premier long-métrage césarisé « Vingt-Dieu » ont eux, permis à la ruralité de monter à la Capitale et faire entendre la voix de ceux et celle qui se battent au quotidien pour nous nourrir alors qu’ils tentent eux, de survivre.
A ce propos, nous avons eu la chance de pouvoir interroger Maïwène Barthèlemy, César de la Révélation féminine en direct de la salle de presse virtuelle où les lauréats se sont succédés. L’opportunité unique qu’elle a vécue au cinéma, sa fierté de représenter le travail d’agricultrice sur la scène, voici ce qu’elle a évoqué :
Véronique (pour Ecran et toile et RCF Belgique) : « Les agriculteurs se sont mobilisés sur les routes et à Bruxelles et ont voulu donner de la voix dans les médias. Grâce à « Vingt Dieux » et au travail de son équipe, on a pu donner une visibilité, une vérité sur tout ce qui fait la ruralité française ou euopéenne aujourd’hui. Ce prix récompense un double travail : celui de la terre et celui des plateaux, que pouvez-vous dire par rapport à cela.
© Académie des Arts et Techniques du Cinéma 2025
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Maïwène Barthèlemy : C'était mon premier film mais par chance j'ai joué un rôle qui me représente, un métier que je vis au quotidien et ça a facilité certaines choses. Je ne pouvais pas trouver meilleur rôle que ça. Je suis très fière d'avoir fait, par exemple la scène de vêlage. J'en parle souvent mais faire cela sans fiction, sans astuce et le montrer au grand public à qui ça plait, c’est trop bien !
On est très fiers d'avoir pu représenter la campagne, le territoire du Jura, le fromage et tout ce qui tourne autour des produits du terroir. Je trouve que Louise (Courvoisier, la réalisatrice, ndlr) l’a extrêmement bien représenté : on a vraiment fait du fromage, on a vraiment fait un vêlage, on a tourné avec des vraies vaches, c'est du concret et ça on ne le voit pas partout. On ne s’attendait pas à un succès public comme celui-ci, en tout cas, pas moi. On m’a parlé du nombre d’entrées, de tout ce qui se disait sur le film mais je n’y connais rien moi. Je ne me rendais pas compte de tout ça et ça a été une grande surprise pour tout le monde, même pour Louise. |
Meilleur premier film, le plébiscite de « Vingt dieux » est en effet une des belles surprises de cette édition 2025. Récompenser des acteurs qui ont tout donné (et parfois favorisé le travail agricole aux fastes et paillettes des César) et sa réalisatrice c’est montrer combien le cinéma peut donner un coup de projecteur sur la jeunesse rurale, mais aussi sur une histoire de famille, sur une région mise en valeur par le travail de son acteur. C’est une fiction certes, mais la vie surtout !
Et si l’authenticité, la justesse des propos et la véracité de situations connues de nombreux citoyens français ont été particulièrement récompensés, d’autres favoris sont partis presque bredouilles : « L’amour ouf » de Gilles Lellouche a reçu le César du meilleur second rôle (Big up à Alain Chabat) alors que « Le comte de Monte-Cristo » est reparti avec le César des Meilleurs décors et des Meilleurs Costumes.
► Viva Emilia !
Avec ses 7 statuettes, « Emilia Perez » a véritablement braqué les César 2025 : « Meilleure adaptation », « Meilleure musique originale », « Meilleur montage », « Meilleur son », « Meilleure photographie », « Meilleur film » ET « Meilleure réalisation » ont ainsi permis à l’équipe technique et à Jacques Audiard de venir parler, à plusieurs reprises, du dernier long-métrage du réalisateur français.
Lauréats du César de la Meilleure musique originale, Clément Ducol et Camille ont non seulement remercié le cinéaste pour ce fabuleux cadeau pour la vie qu’a été l’opéra mélodramatique « Emilia Perez » mais également les chanteuses (et actrices) présentes dans la salle d’avoir donné toute l’âme à leur chanson. Et ce ne sont pas les seuls à avoir été touchés par la grâce d’Audiard.
Et si l’authenticité, la justesse des propos et la véracité de situations connues de nombreux citoyens français ont été particulièrement récompensés, d’autres favoris sont partis presque bredouilles : « L’amour ouf » de Gilles Lellouche a reçu le César du meilleur second rôle (Big up à Alain Chabat) alors que « Le comte de Monte-Cristo » est reparti avec le César des Meilleurs décors et des Meilleurs Costumes.
► Viva Emilia !
Avec ses 7 statuettes, « Emilia Perez » a véritablement braqué les César 2025 : « Meilleure adaptation », « Meilleure musique originale », « Meilleur montage », « Meilleur son », « Meilleure photographie », « Meilleur film » ET « Meilleure réalisation » ont ainsi permis à l’équipe technique et à Jacques Audiard de venir parler, à plusieurs reprises, du dernier long-métrage du réalisateur français.
Lauréats du César de la Meilleure musique originale, Clément Ducol et Camille ont non seulement remercié le cinéaste pour ce fabuleux cadeau pour la vie qu’a été l’opéra mélodramatique « Emilia Perez » mais également les chanteuses (et actrices) présentes dans la salle d’avoir donné toute l’âme à leur chanson. Et ce ne sont pas les seuls à avoir été touchés par la grâce d’Audiard.
Paul Guilhaume, César de la meilleure photo, a joué le jeu des impressions à chaud suite à notre question posée dans la salle de presse virtuelle du jour :
Véronique (pour Ecran et toile et RCF Belgique) : Il y a une fidélité dans votre travail avec Jacques Audiard, une confiance réitérée à plusieurs reprises. Comment travaille-t-on avec un tel réalisateur génial mais aussi exigeant ? Paul Guilhaume : Le travail sur l’image des films d’Audiard, ça réussit à ses directeurs de la photo. Ses films ont été nommés dans un tas de catégories très souvent mais à la photo encore plus je pense. Ce n’est pas un hasard car Jacques est quelqu'un qui a une vision précise de ses films. Il ne fait pas que sentir une histoire, il voit des images. Une histoire forte combinée à des images fortes ça réussit forcément au directeur de la photo qui l'accompagne. Jacques fait partie de ces réalisateurs qui ont besoin de tout savoir, de prévoir comment on fera le film. On cherche ensemble l’image qui collera à chaque séance. Ce César, il clôture plusieurs années de travail ensemble. |
© Académie des Arts et Techniques du Cinéma 2025
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► Des surprises et de beaux sourires.
Comme chaque année, la Cérémonie des César a aussi été l’occasion de mettre à l’honneur deux invités prestigieux : Costa Gravas et Julia Roberts. Si l’un a été introduit par Karin Viard, l’autre s’est vue racontée par un autre acteur d’Outre-Atlantique ,Clive Owen, le discours alarmiste ou les remerciements courts mais sincères ont précédé un retour dans la salle qui a vibré de surprises à plusieurs reprises. Notamment lorsque Karim Leklou s’est vu proclamé Meilleur acteur et a partagé son éloge de la gentillesse et sa spontanéité avec toute l’assemblée.
Autre César soulevé avec étonnement mais tellement mérité, celui de Hafsia Herzi qui concourrait dans la même catégorie que Adèle Exarchopoulos, Karla Sofia Gascón, Zoe Saldaña ou encore Hélène Vincent, un rôle dans « Borgo » qui marque lui aussi les esprits !
Se terminant dans la nuit avancée, la 50ème Cérémonie des César a été l’occasion, comme chaque année, de montrer le savoir-faire des équipes, sur grand ou petit écran. Des magnétos de qualité se sont enchainés, rendant hommage « En Fanfare » à tout ce qui fait le sel de la francophonie : Alain Delon, le box office et les succès commerciaux/public, Michel Blanc, les disparus de l’année, les « oubliés des César ».
Entre émotions, rires et autodérisions, cette nouvelle soirée dédiée au septième art a réussi sa mission de pousser la porte de la curiosité et de mettre en lumière de nombreux films qui ont rythmé l’année écoulée.
Comme chaque année, la Cérémonie des César a aussi été l’occasion de mettre à l’honneur deux invités prestigieux : Costa Gravas et Julia Roberts. Si l’un a été introduit par Karin Viard, l’autre s’est vue racontée par un autre acteur d’Outre-Atlantique ,Clive Owen, le discours alarmiste ou les remerciements courts mais sincères ont précédé un retour dans la salle qui a vibré de surprises à plusieurs reprises. Notamment lorsque Karim Leklou s’est vu proclamé Meilleur acteur et a partagé son éloge de la gentillesse et sa spontanéité avec toute l’assemblée.
Autre César soulevé avec étonnement mais tellement mérité, celui de Hafsia Herzi qui concourrait dans la même catégorie que Adèle Exarchopoulos, Karla Sofia Gascón, Zoe Saldaña ou encore Hélène Vincent, un rôle dans « Borgo » qui marque lui aussi les esprits !
Se terminant dans la nuit avancée, la 50ème Cérémonie des César a été l’occasion, comme chaque année, de montrer le savoir-faire des équipes, sur grand ou petit écran. Des magnétos de qualité se sont enchainés, rendant hommage « En Fanfare » à tout ce qui fait le sel de la francophonie : Alain Delon, le box office et les succès commerciaux/public, Michel Blanc, les disparus de l’année, les « oubliés des César ».
Entre émotions, rires et autodérisions, cette nouvelle soirée dédiée au septième art a réussi sa mission de pousser la porte de la curiosité et de mettre en lumière de nombreux films qui ont rythmé l’année écoulée.