"Louis de Funès, à la folie"
Direction d’ouvrage Alain Kruger- avec le concours de Thibaut Bruttin
Direction d’ouvrage Alain Kruger- avec le concours de Thibaut Bruttin
Difficile de manquer l’exposition Louis de Funès qui a démarré à la Cinémathèque de Paris. Outre des émissions télévisées qui se multiplient sur celui qui demeure incontestablement le plus grand acteur comique français du XXème siècle, des livres continuent d’abonder dans les librairies, présentant un intérêt et une qualité souvent sommaires. Nous avons opté pour la lecture de ce qui s’apparenterait à un livre « catalogue » de l’exposition puisque l’ouvrage a été dirigé par monsieur Alain Kruger, commissaire de celle-ci. Voilà qui promettait de belles surprises au premier abord. Bien illustré, l’ouvrage ne se présente pas comme « une biographie de plus » mais plutôt comme un ensemble d’essais d’historiens et critiques de cinéma. A cela s’ajoutent des entretiens avec des professionnels qui ont croisé la route de l’artiste : Serge Korber, Danièle Thompson ou encore Michel Drucker pour ne citer qu’eux, mais aussi d’autres professionnels qui en sont des admirateurs. |
De ses débuts aux premiers succès, des classiques aux derniers films tournés par l’acteur, l’ouvrage n’apprend rien d’autre que ce que l’on connaît déjà sur la carrière de Louis de Funès mais il a le mérite de ne pas suivre la filière biographique maintes fois exploitée. Certains focus apportent une couleur particulière, comme ce témoignage de Daniel Gélin ou encore des extraits d’entretiens de Louis de Funès avec la presse de l’époque. Sans oublier des illustrations choisies de certaines pièces qui figurent dans l’exposition (des maquettes du décorateur Max Douy, des dessins du costumier Jacques Fonteray, etc.) Ce sont par ailleurs à l’une ou l’autre exception près les seuls éléments iconographiques vraiment intéressants de ce livre, la plupart des autres photos ayant déjà été éditées dans d’autres circonstances.
Les parties les plus critiques de l’ouvrage surviennent lorsque des thématiques sont abordées. Alain Kruger s’intéresse à la cuisine, Bertrand Dicale au corps, Céline Candiard à la commedia dell’arte, Sébastien Le Pajolec au « père funambule », etc. Certains thèmes comme la musique ont un réel intérêt quand on sait qu’elle a vraiment influencé le travail de Louis de Funès. Stéphane Lerouge tire à ce sujet le meilleur essai de ce bouquin. D’autres thématiques n’ont pas spécialement leur place dans un tel catalogue consacré à un artiste qui, aussi génie (fu)fut-il, n’a jamais été le maître omnipotent de son œuvre comme le fut Chaplin. Tirer des similitudes entre le choix d’un thème présent dans un film de Girault, un autre de Oury ou un troisième sous prétexte que Louis de Funès en est l’acteur principal n’est peut-être pas la meilleure logique à suivre quand on sait qu’il y a derrière des maisons de production et scénaristes divers.
Aussi, s’obstiner à mettre en comparaison l’univers de Jacques Tati et celui de Louis de Funès relève plus de la prétention intellectuelle que d’une analyse fondée. D’autant que les sources au sujet de la prétendue admiration de Louis de Funès pour Tati divergent…Il aurait été plus judicieux de mettre Louis de Funès en tête-à-tête avec ses maîtres à penser : Charles Chaplin, Laurel et Hardy ou encore Buster Keaton. Mais sans doute fallait-il trouver un maximum d’arguments « made in France » pour faire entrer dans le temple du cinéma un artiste de la veine populaire tant critiquée. Bertrand Dicale revient dans un chapitre sur cet apogée de la critique. Quant au volet « drôle de genre » écrit par Thibaut Bruttin, une sorte de métaphore sexuelle, il fera tout au plus poindre le doute et une grosse part d’incompréhension dans le chef des « funesophiles », à condition qu’ils arrivent jusqu’à la fin de la lecture de l’article.
De belle facture, ce « Louis de Funès, à la folie » fera, on l’espère, changer d’avis les plus réfractaires : ceux qui ont toujours pensé que rire à une mimique de Funès relève du blasphème. Les convaincus le rangeront tout au plus dans un rayon de leur bibliothèque.
Les parties les plus critiques de l’ouvrage surviennent lorsque des thématiques sont abordées. Alain Kruger s’intéresse à la cuisine, Bertrand Dicale au corps, Céline Candiard à la commedia dell’arte, Sébastien Le Pajolec au « père funambule », etc. Certains thèmes comme la musique ont un réel intérêt quand on sait qu’elle a vraiment influencé le travail de Louis de Funès. Stéphane Lerouge tire à ce sujet le meilleur essai de ce bouquin. D’autres thématiques n’ont pas spécialement leur place dans un tel catalogue consacré à un artiste qui, aussi génie (fu)fut-il, n’a jamais été le maître omnipotent de son œuvre comme le fut Chaplin. Tirer des similitudes entre le choix d’un thème présent dans un film de Girault, un autre de Oury ou un troisième sous prétexte que Louis de Funès en est l’acteur principal n’est peut-être pas la meilleure logique à suivre quand on sait qu’il y a derrière des maisons de production et scénaristes divers.
Aussi, s’obstiner à mettre en comparaison l’univers de Jacques Tati et celui de Louis de Funès relève plus de la prétention intellectuelle que d’une analyse fondée. D’autant que les sources au sujet de la prétendue admiration de Louis de Funès pour Tati divergent…Il aurait été plus judicieux de mettre Louis de Funès en tête-à-tête avec ses maîtres à penser : Charles Chaplin, Laurel et Hardy ou encore Buster Keaton. Mais sans doute fallait-il trouver un maximum d’arguments « made in France » pour faire entrer dans le temple du cinéma un artiste de la veine populaire tant critiquée. Bertrand Dicale revient dans un chapitre sur cet apogée de la critique. Quant au volet « drôle de genre » écrit par Thibaut Bruttin, une sorte de métaphore sexuelle, il fera tout au plus poindre le doute et une grosse part d’incompréhension dans le chef des « funesophiles », à condition qu’ils arrivent jusqu’à la fin de la lecture de l’article.
De belle facture, ce « Louis de Funès, à la folie » fera, on l’espère, changer d’avis les plus réfractaires : ceux qui ont toujours pensé que rire à une mimique de Funès relève du blasphème. Les convaincus le rangeront tout au plus dans un rayon de leur bibliothèque.
- Thomas -