Elle recueille une jeune fille malvoyante et son grand frère qui viennent de perdre leur père, et très vite on apprend qu’elle n’a pas choisi par hasard cette fille en particulier et que son frère est en fait une nuisance puisqu’il risque de contrecarrer ses plans. On baigne dans le mélodrame familial plein de non-dits et puis tout à coup un élément surnaturel intervient et ajoute encore une couche de pathos à un climat déjà tendu. Tout se passe quasi en intégralité à l’intérieur d’une maison qui devrait être un havre de paix pour les enfants mais qui est terriblement anxiogène. L’horreur psychologique laisse alors la place à une horreur plus frontale, le caractère malsain du personnage de Sally Hawkins nous apparaissant par bribes jusqu’à ce que la vérité, que l’on voit quand même venir, se révèle dans toute son aversion. Une épouvante qui prend aux tripes, dans un genre assez proche du « Hérédité » de Ari Aster, vous voilà prévenu.e.s, un film à réserver aux estomacs solides car rien ne nous est épargné en images gore. Outre la prestation glaçante de Hawkins, les jeunes acteurs sont irréprochables, je trouve que Billy Barratt notamment, dans le rôle du grand frère Andy, est vraiment très touchant. Si vous recherchez un film dérangeant, intense et qui laisse une marque émotionnelle, « Substitution » est la vraie bonne pioche du moment.
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Et pour cause, sa romance dramatique sur fond de musiques intergénérationnelles (2 be 3, Dalida, Michel Delpech, Claude Nougaro, Kamaro, Stromae - ils sont nombreux les artistes convoqués pour faire parler les sentiments de ses héros) est portée à merveille par Juliette Armanet et Bastien Bouillon, plus lumineux que jamais. Et passée la surprise de ne pas retrouver le couple que nous avions adoré dans sa version courte (présentée au FIFF il y a quelques années et auréolé du César du meilleur court métrage), on se plonge avec délice dans ce film musical drôle, tendre et délicat. Dans cette nouvelle version (au même titre) Cécile, une cheffe parisienne gagnante de Top Chef, retourne dans son village natal inquiète pour la santé de son père. Sur place, elle retrouve Raphaël, un ami d’adolescence pour lequel elle partage des sentiments et revivre des souvenirs qui vont la bouleverser. Si son histoire semble toute simple et peu originale, la façon qu’a Amélie Bonnin de filmer ses protagonistes les subliment. Juliette Armanet, chanteuse connue pour les titres « Le dernier jour du disco » ou « Qu’importe » brille dans le rôle de Cécile tiraillée par ses futurs choix. Sa performance, pleine de sincérité et de nuances fait d’elle une actrice née qu’on aime voir et revoir dans ce film. À ses côtés, Bastien Bouillon incarne Raphaël avec une justesse et un charme désarmant. Peu habitués à le voir dans ce genre de rôle, on ne peut qu’apprécier la complicité que le lie à Juliette Armanet. Et autour de ces amoureux transis, un large casting tout aussi touchant composé de François Rollin, Dominique Blanc, Tewfik Jallab ou Lorella Cravotta. Mais le premier rôle n’est-il pas finalement tenu par la bande originale du film ? Une playlist appréciable qui lie l’intrigue, révèle les non-dits et émeut. Renforçant la nostalgie d’une histoire qui fait battre les cœurs, elle sert le film, toujours, par petites touches ou plus longues interprétations. Amélie Bonnin, à qui ont doit l’idée, le scénario et la mise en scène, jongle entre les plans larges maîtrisés et les plans rapprochés savamment montés pour donner vie à un album souvenir qu’on aimerait tous feuilleter. Délicat, émouvant, nostalgique et bienveillant, « Partir un jour » est un petit coup de cœur qui fait du bien. Un film positif qui aborde la difficulté du dialogue, le poids des souvenirs, le plaisir des retrouvailles et les secrets enfouis.
Son point fort ? Son Stitch 2.0, intégralement recréé en images de synthèse : expressif, drôle et toujours aussi chaotique, il parvient, (tout comme pour les images diffusées lors du SuperBowl) a s’intégré dans les décors réels. Autre gros coup de cœur du casting (en chair et en os cette fois), la jeune Maia Kealoha, notre fameuse Lilo ! Toute mimi, à la fois agaçante et attachante, la jeune comédienne de 6 ans crève l’écran ! Sa relation houleuse et tendre avec Stitch, fonctionne à merveille et nous offre des scènes tout aussi émouvantes que dans sa version animée. Mais qu’est-ce qui a changé en 23 ans ? Et bien, pas grand-chose justement et c’est ce qui fait que la nostalgie bat son plein dans cette nouvelle sortie live Disney. Si le dessin animé nous en mettait plein les yeux avec ses couleurs chatoyantes, ses traits doux et son animation à l’ancienne, la version 2025 joue la carte de la modernité mais ne perd rien de sa beauté graphique et humaine. Mieux, l’âme du film reste intacte : ohana (que l’on peut traduite par « esprit de famille » continue de résonner dans le cœur des personnages comme dans celui de ses spectateurs. Emouvant à bien des instants, le film n’en oublie pas ses nombreuses scènes humoristiques menées franc battant par Zach Galifianakis (Jumba) et Billy Magnussen (Pikly). Les situations cocasses causées par Stitch déclenchent des rires intergénérationnels que l’on soit petit ou plus grand. Film d’aventure sur fond de science-fiction, « Lilo & Stitch » s’adresse à toute la famille et reste un plaisir pour les yeux comme pour le cœur. Magique, drôle, nostalgique, cette version 2025 modernise intelligemment le classique sans non plus le trahir, s’appuie sur des effets spéciaux superbes, un casting attachant (Amy Hill et Sydney Agudong en tête) et des valeurs qu’on ne peut que partager !
Un final explosif pour Ethan “Maverick” Dès les premières minutes, le film plonge le spectateur dans une course contre la montre où Ethan Hunt et son équipe doivent affronter une menace d’un genre nouveau : une intelligence artificielle capable de manipuler l’information et semer le chaos à l’échelle mondiale. Ce scénario, ancré dans les préoccupations contemporaines, confère au film une dimension particulièrement fataliste. Cependant, ce qui surprend, c'est avant tout les changements de rythme qui donnent l’impression que les protagonistes, sont, à certains moments, plongés dans un état de tétanie devant le danger imminent. En effet, jamais le monde n'avait été menacé de la sorte par une entité artificielle qui mène l'humanité à la suspicion, aux doutes et aux offensives nucléaires dans un contexte de désinformation. Imaginez une version 2.0 de la guerre froide en y ajoutant une intelligence artificielle qui prévoirait les scénarios les plus probables. Ça c’est pour la nouveauté de ce dyptique (apparu dès l’opus précédent). Heureusement, certaines constantes demeurent, à commencer par les scènes d'action époustouflantes parfaitement mises en scène par le réalisateur Christopher McQuarrie. Tom Cruise, fidèle à sa réputation, repousse encore les limites du possible avec des cascades à couper le souffle. Parmi les moments les plus marquants, une séquence aérienne d’une complexité inégalée et une autre dans laquelle l’agent Hunt se retrouve piégé des profondeurs dans un sous-marin russe. Alors que l’oxygène vient à manquer et que la pression de l’eau menace de broyer la coque, le doit trouver un objet important. Cette scène suffocante, où chaque souffle compte, insuffle une angoisse palpable et renforce l’urgence absolue de la mission. Amis thalassophobes vous voilà prévenus ! Ces scènes, parfaitement chorégraphiées, témoignent du savoir-faire exceptionnel du réalisateur qui nous l’a déjà prouvé dans le passé. Un rythme en dents de scie, mais un casting rompu à l’exercice Si l’action est omniprésente, le film souffre néanmoins de sa longueur. Avec près de trois heures au compteur (2h49 pour être précis), certaines séquences semblent s’étirer inutilement, ralentissant le rythme global. Toutefois, nous l’écrivions, ces moments plus contemplatifs où notre héros est en proie au doute ou à la perte d’un être cher, permettent de prendre la mesure sur une situation apocalyptique. Le casting, quant à lui, est irréprochable. Tom Cruise livre une performance intense et nuancée, tandis que Hayley Atwell apporte une fraîcheur bienvenue à l’équipe. Simon Pegg et Ving Rhames, fidèles compagnons de Hunt, offrent des instants de légèreté bienvenus, équilibrant la tension omniprésente du récit. En effet, pour ce dernier tour de piste, le réalisateur a voulu jouer sur la corde sensible avec plusieurs flashbacks et moments clés de la franchise, hommage bienvenu ou choix superflu, votre sensibilité vous en apportera la réponse. Trois petits tours (aériens) et puis s’en vont.. "Mission: Impossible - The Final Reckoning" réussit son pari : offrir un beau final à une saga emblématique. Malgré quelques longueurs, le film impressionne par son ambition et son exécution magistrale.
Le seul élément expliqué est la volonté du protagoniste d’acheter une très belle villa qui jouxte l’océan comme dans ses souvenirs d’enfant, lorsqu’il allait surfer depuis la maison de son grand-père qu’il rêve d’acquérir. Obnubilé par cette idée qui vire à l’obsession, il rencontre assez rapidement les Bay Boys, une sorte de secte emmenée par un gourou charismatique.Quelle joie de retrouver Julian McMahon toujours aussi hypnotisant. Face à cette bande de surfeurs qui ont la main mise sur cette portion de la plage, Nicolas Cage se démène comme un beau diable et interprète à la perfection ce père de famille qui finira par douter de lui comme du principe même de réalité. Car oui, le film se présente comme un cauchemar éveillé dans lequel il est impossible d’accéder à la plage défendue par ces cerbères sur planches. La tension monte rapidement pour ne plus redescendre et être toujours palpable. Et dans son rôle, Nicolas Cage est parfait. Il incarne véritablement son personnage et parvient même à tordre son regard pour avoir l’air halluciné par des évènements qui le dépassent. Sincère, ses tourments devant cette société hostile (même la police est corrompue, et plus largement presque tous les personnages présentés à l’écran) deviennent les nôtres. Errant telle une âme en peine, l’homme qui se rêvait de nouveau surfeur sur cette plage perd souvent l’équilibre, chute aussi mais finit toujours par se relever avec une hargne désespérante. Tel un boxeur sonné, la quête du personnage semble prendre un vrai chemin de croix au point où il finira par douter de tout, et nous avec lui ! Devant tant de situations surréalistes, le désespoir et l’absurde se conjuguent afin que nous passions un moment singulier. Hélas, la mise en scène est inconstante et les nombreux recours aux gros plans pour nous montrer la désorientation du personnage ne le nourrissent pas vraiment. Volontairement flou sur le passé du personnage (nous ignorons même son nom), ce procédé n’aide malheureusement pas le spectateur à s’impliquer émotionnellement. Alors que la photographie brûle la rétine de ses couleurs chaudes, la bande son certes adéquate, ne parvient pas à insuffler un supplément d’âme. Mais le plus dommageable est de ne pas approfondir la dimension psychologique pourtant bien effleurée. En effet, si ce cauchemar éveillé évoque la critique sociale et la folie, nous avons du mal à discerner la réalité du caractère hallucinatoire. Beaucoup de (fausses ?) pistes nous sont livrées sans que nous ayons la certitude des celles à privilégier. Il en résulte un flou presque constant que nous aurions voulu voir se dissiper. De même, contrairement à la révolte intérieure vécue par le personnage de Nicolas Cage, c’est presque le contraire qui se déroule à l’écran. Si cela gronde en lui, les manifestations de sa colère sont trop rares. Abasourdi, choqué, et finissant par douter, le personnage souffre un peu trop de tétanie selon nous..
Pop corn movies troublants, ils sont tous parvenus, en quelques années, à amuser ou impressionner ses nombreux spectateurs. Et à l’heure où tous les slashers ou films d’horreur de notre adolescence renaissent de leurs cendres (« Alien », « Evil dead », « Candyman », « Halloween », « Scream » ou encore tout bientôt « Souviens-toi de l’été dernier » pour ne citer que ceux-là) il semblait presque normal de voir revenir la licence « Destination finale ». Mais que vaut cette déclinaison « Bloodlines » ? Installé en force par une première longue scène ultra stressante et particulièrement bien filmée, le long-métrage de Zach Lipovsky et Adam B. Stein n’a pas à rougir à côté de ses 5 aînés. L’intrigue peine, par moments, à démarrer mais les morts sont toujours aussi machiavéliques et rebutantes, les dialogues décalés et la mécanique bien huilée. Parvenant à faire le lien avec les autres épisodes précédents (on apprécie les très nombreux clins d’œil et la présence d’un guest), « Bloodlines » ne déroge à aucune règle et c’est peut-être là le petit problème. Efficace (même si certains effets spéciaux risibles sont poussés à outrance), le film ne réinvente pas le concept, y reste fidèle sans prise de risque et arrive 14 ans plus tard sans aucune réelle plus value. Mais qu’espérions-nous de plus finalement ? Cochant toutes les cases, convoquant un large casting et des situations toujours minutieusement orchestrées, « Destinale finale 6 : Bloodlines » est, comme tous les autres de la saga, un plaisir coupable à voir entre amis ou pour la nostalgie de l’époque, celle où foncions dans les salles obscures pour frissonner le mercredi ou le samedi de sa sortie.
Horreur – 1h49 – De Zach Lipovsky et Adam B. Stein Kaitlyn Santa Juana, Teo Briones, Richard Harmon , Owen Patrick Joyner , Anna Lore , Gabrielle Rose, April Telek, Rya Kihlstedt et Brec Bassinger
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Légende
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