Le seul élément expliqué est la volonté du protagoniste d’acheter une très belle villa qui jouxte l’océan comme dans ses souvenirs d’enfant, lorsqu’il allait surfer depuis la maison de son grand-père qu’il rêve d’acquérir. Obnubilé par cette idée qui vire à l’obsession, il rencontre assez rapidement les Bay Boys, une sorte de secte emmenée par un gourou charismatique.Quelle joie de retrouver Julian McMahon toujours aussi hypnotisant. Face à cette bande de surfeurs qui ont la main mise sur cette portion de la plage, Nicolas Cage se démène comme un beau diable et interprète à la perfection ce père de famille qui finira par douter de lui comme du principe même de réalité. Car oui, le film se présente comme un cauchemar éveillé dans lequel il est impossible d’accéder à la plage défendue par ces cerbères sur planches. La tension monte rapidement pour ne plus redescendre et être toujours palpable. Et dans son rôle, Nicolas Cage est parfait. Il incarne véritablement son personnage et parvient même à tordre son regard pour avoir l’air halluciné par des évènements qui le dépassent. Sincère, ses tourments devant cette société hostile (même la police est corrompue, et plus largement presque tous les personnages présentés à l’écran) deviennent les nôtres. Errant telle une âme en peine, l’homme qui se rêvait de nouveau surfeur sur cette plage perd souvent l’équilibre, chute aussi mais finit toujours par se relever avec une hargne désespérante. Tel un boxeur sonné, la quête du personnage semble prendre un vrai chemin de croix au point où il finira par douter de tout, et nous avec lui ! Devant tant de situations surréalistes, le désespoir et l’absurde se conjuguent afin que nous passions un moment singulier. Hélas, la mise en scène est inconstante et les nombreux recours aux gros plans pour nous montrer la désorientation du personnage ne le nourrissent pas vraiment. Volontairement flou sur le passé du personnage (nous ignorons même son nom), ce procédé n’aide malheureusement pas le spectateur à s’impliquer émotionnellement. Alors que la photographie brûle la rétine de ses couleurs chaudes, la bande son certes adéquate, ne parvient pas à insuffler un supplément d’âme. Mais le plus dommageable est de ne pas approfondir la dimension psychologique pourtant bien effleurée. En effet, si ce cauchemar éveillé évoque la critique sociale et la folie, nous avons du mal à discerner la réalité du caractère hallucinatoire. Beaucoup de (fausses ?) pistes nous sont livrées sans que nous ayons la certitude des celles à privilégier. Il en résulte un flou presque constant que nous aurions voulu voir se dissiper. De même, contrairement à la révolte intérieure vécue par le personnage de Nicolas Cage, c’est presque le contraire qui se déroule à l’écran. Si cela gronde en lui, les manifestations de sa colère sont trop rares. Abasourdi, choqué, et finissant par douter, le personnage souffre un peu trop de tétanie selon nous..
0 Commentaires
Laisser un réponse. |
Légende
♥ : Coup de coeur ★★★★: Excellent film ★★★: Très bon film ★★: Bon film ★: Passable ○: On en parle? A découvrir: Avril 2025 Mars 2025 Février 2025 Janvier 2025 |