Saison 2: The assassination of Gianni VersaceLa saison 2 tant attendu de « American Crime Story » est sortie le 17 janvier sur les plateformes américaines de VOD. Pour le plus grand bonheur des fans de la mode, cette saison se porte sur l’assassinat du fameux créateur de mode Gianni Versace, gérant de la maison familiale de haute couture du même nom. Comment ne pas reprocher à la série son titre accrocheur, nous donnant une fausse idée de ce qu’est véritablement le programme ? En effet, « The assassination of Gianni Versace » aurait mieux fait de s’appeler « Le road trip d’un meurtrier ». La série de neuf épisodes commence par le meurtre du fameux couturier et glisse ensuite tout doucement dans l’histoire de son meurtrier, le tueur en série Andrew Cunanan. N’en déplaise aux fans du créateur qui espérait suivre sa vie, Gianni Versace n’apparait qu’en second plan dans la série et est surtout là pour enclencher le récit. « L’assasinat de Gianni Versace » dans son titre français est finalement une série psychologique qui a pour but principal de comprendre le fonctionnement d’un psychopathe. Le montage est non-chronologique et forme une boucle, c’est à dire que l’on commence par assister à la fin (avec l’assassinat) avant que la série ne remonte toute la vie du meurtrier. Bien entendu, cela comprend tout ce qui a pu se passer avant entre les deux hommes mais aussi, à nous montrer la vie entière d’un enfant devenu un des hommes les plus recherchés du 20ème siècle. Mieux encore, on suit l’avant, le pendant et l’après des cinq meurtres d’Andrew Cunanan, des meurtres exclusivement dirigés sur des homosexuels et des hommes très fortunés. La lutte des classes, l’ascension sociale sont les deux noyaux principaux de l’histoire. L'obsession du meurtrier à rechercher la gloire et la reconnaissance découle d’un profond mal-être intérieur et d’un sentiment d’infériorité, son obsession à faire partie d’un monde qui n’est pas le sien après une éducation ultra chouchoutée par un père menteur, manipulateur et violent. Un des derniers épisodes de la mini-série (et l’un des plus intéressant) s’atèle d’ailleurs à nous montrer la relation qui unissait Andrew Cunanan et son père. On apprend ainsi que le meurtrier meurtri et victime de son milieu familial aurait pu être un enfant heureux et avoir une vie normale si sa relation toxique et malsaine avec son père n’avait pas été si importante. Sous les apparences d’une famille parfaite en pleine ascension sociale se cache une famille aux relations tangibles. Un fils idolâtré par son père et des aînés délaissés, une mère qui n’a pas son mot à dire, … voici le portrait d’une famille qui a mené son cadet à devenir un des plus grand tueurs en séries de tous les temps. La photographie est stylisée et change en fonction de la localisation de l’action. La série nous ballade entre Miami, l’Italie et l’île de Manille d’où est originaire le père d’Andrew. Seul bémol ici, on aurait pu s’attendre à une photographie plus recherchée et en accord avec le style de la maison de couture Versace mais il n’en est rien.
La ressemblance et transformation de l’acteur vénézuélien qui prête ses traits au créateur de mode, Édgar Ramírez (vu dans le film « Carlos » d’Olivier Asayas) est frappante et apporte un réalisme fabuleux à la mini-série. Et puis, comment ne pas mentionner la pop star Ricky Martin (Antonio D’amico) l’amant brun, musclé et imposant mais aussi amour tendre, mystérieux et joyeux de la vie de Gianni. Enfin, comment ne pas souligner la performance exceptionnelle de Darren Criss (vu dans Glee) en Andrew Cunanan qui lui a valu d’ailleurs le Prix du meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm à la 76ème Cérémonie des Golden Globes. Avec un changement d’intonation, de posture, de démarche l’acteur caméléon passe d’un beau, jeune et intelligent garçon à un meurtrier obscur en un claquement de doigts. Sa performance à elle seule rattrape d’ailleurs certaines faiblesses de la série. La saison 2 tant attendue d’ « American Crime Story » ne répond pas à toutes nos attentes et arrive parfois à nous ennuyer à cause de ses nombreuses longueurs … mais heureusementle processus de narration non chronologique, la performance magistrale de Darren Criss et le plongeon dans la vie d’un meurtrier sauvent les meubles et finit par nous convaincre que nous n’avons pas perdu notre temps. Rappelons toutefois que la vraie famille Versace fustige la série et affirme dans une communiqué qu’elle n’est que commérages et spéculations qui n’a qu’un souci, celui de « créer une histoire sensationnelle, en reprenant des rumeurs contradictoires ». Et même si Donatella Versace s’obstine à dire qu’elle n’a pas eu l’envie de regarder la série, l’icône créatrice de mode aura un mot gentil pour celle qui interprète son rôle à l’écran : « Pénélope Cruz est une excellente actrice, une personne merveilleuse et une amie sincère ». Tout est dit.
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« Sex Education », la nouvelle série britannique pour ados de Netflix est sortie au début de l’année sur la plateforme et a déjà bien fait parler d’elle depuis … Dans un lycée aux allures de campus américains, Otis, fils d’une sexologue et jeune garçon vierge en pleine crise d’adolescence, recherche, avec son seul et meilleur ami Eric, la popularité et les petits copains. Mais ce n’est pas tout : avec la rebelle Maeve, Otis créera un business de thérapie sexuelle qu’ils installent clandestinement au sein de leur lycée… Par quoi commencer si ce n’est par dire que que la série est particulièrement drôle. En effet, une des forces de « Sex Education » est son humour grotesque et fin à la fois. La série joue avec certains stéréotypes de l’adolescence (le jeune garçon timide, vierge et maigrichon, le meilleur ami gay et excentrique, la rebelle brillante, le sportif sous pression, le fils à papa violent et la fille populaire, simplette mais gentille) et parvient à donner de l’épaisseur à ses personnages. Passant par l’homophobie, l’avortement, le manque de communication dans un couple, la stimulation au lit, les problèmes érectiles, la série aborde tous types de situations et apporte une diversification rythmée par des rebondissements et évite ainsi l’ennui ! « Sex » c’est effectivement le thème principal de ces huit premiers épisodes. La sexualité est abordée d’une façon très décomplexée (enfin!) et évoque certains problèmes rencontrés par les jeunes adolescents à tel point que la série peut faire office de thérapie sexuelle en ligne pour certains spectateurs. Mieux qu’un rendez-vous chez un thérapeute, connectez-vous à votre ordinateur et regardez « Sex Education » ! Un autre point fort de la série est qu’elle suit en parallèle Otis et ses camarades mais aussi la vie de sa mère sexologue. Cette relation entre la mère célibataire et son fils est intéressante grâce au parallélisme des situations (Otis et sa mère sont deux thérapeutes, l’un amateur et l’autre professionnel). De plus, cette analogie montre la peur qu’ont les parents de voir leurs enfants devenir grands. Ce « problème », si souvent évincé dans les créations cinématographiques, permet d’avoir deux points de vue sur les mêmes thématiques et rend la série plus profonde dans son propos. Les relations adolescents/parents sont très présentes à l’écran : curiosité mal placée d’une mère et son fils, trop grande pression mise sur un enfant sportif, manque de communication entre père et fils, absence physique et morale des parents, acceptation de l’homosexualité … la liste est longue ! Si avec toutes les histoires abordées vous ne vous retrouvez pas dans les relations que vous pouvez entretenir avec vos enfants ou avec vos parents alors nous ne pouvons plus rien faire pour vous … Ode à l’acceptation de soi et de son corps, hymne au féminisme et volonté de se libérer cette « masculinisation » trop présente dans notre quotidien, « This is my vagina » » deviendra assurément l’une des répliques phares de cette série. D’ailleurs, la série forge une forte identité de personnages féminins complexes (si bien décrit par le personnage de Maeve d’ailleurs !), forts et libérés de leur sexualité et du poids de la société actuelle. Maeve, la mère d’Otis et la pimbêche un peu bête mais très sympa se libèrent sexuellement tandis que du côté masculin, Otis est confronté à des problèmes de masturbation, Eric évolue difficilement entre son homosexualité et la terreur du lycée, Adam (le fils du directeur qui violente ce dernier) est confronté à des problèmes érectiles… « Sex Education » c’est aussi un beau clin d’œil à ce qu’on pourrait appeler « la sexualité masculine non-toxique ». Il est peut-être difficile d’être une femme et de combattre les clichés et la sexualisation des corps mais il l’est tout autant que d’être un homme et de ne pas pouvoir pleurer, douter ou s’assumer… Ici, les personnages principaux s’assument : Eric vient d’une famille africaine religieuse et porte des tenues excentriques, du vernis et aime se déguiser en Drag Queen, Otis n’a pas honte d’assumer l’excentricité d’Eric, de danser un slow avec lui au bal de promo devant le regards moqueur des élèves ou d’être tendre avec sa mère. Vous l’aurez compris, la série de Laurie Nunn est un cri d’amour à la sensibilité masculine. Du côté technique, les décors, les lieux et les cadres sont assez sympathiques. Les réalisateurs ne se sont pas contentés de faire une œuvre qui tienne la route uniquement dans sont scénario. Ils ont additionné à cela plusieurs effets de caméra (comme l’utilisation de travelling compensé façon Hitchcock) pour un résultat final convaincant ! Avec une bande son à l’ancienne qui passe de « Give up the funk » de Parliament à « Like sugar » de Chaka Khan ou « Dancing with myself » de Billy Idol, cette musique 100% vintage vient rythmer et colorer les épisodes et, nous en sommes sûrs fera plaisir aux adeptes de ce genre musical ou le faire découvrir aux amateurs. Et en parlant de vintage, le style vestimentaire de nos personnages surfe de même sur la vague, celle où la mode se démode, et nous offre des costumes haut en couleur qui collent parfaitement à la peau des personnages attachants. Curieux ? On ne saurait trop vous conseiller d’y jeter un coup d’oeil rapidement avant que ne sorte une deuxième saison. Ne soyez pas en retard La série « Plan coeur » petite nouveauté de Netflix est sortie sur la plateforme le 7 décembre 2018. Comment vous avez pu passer à côté ? Dans cette mini-série de 8 épisodes d’une vingtaine de minutes et 100% française, on suit la jeune et jolie Elsa (Zita Hanrot) perdue et désespérée après sa rencontre avec le beau Jules (Marc Ruchmann). Bien entourée par ses copines Charlotte (Sabrina Ouazani) et Emilie (Joséphine Drai) elle reprend petit à petit confiance en elle. Mais la rencontre avec son nouveau Jules est-elle vraiment une pure coïncidence ? Après la série politique « Marseille », le géant du e-cinema nous livre une comédie romantique plutôt adressée à un public plutôt jeune, bien que le programme saura aussi satisfaire et combler les plus âgés par son humour, sa tendresse et ses rebondissements. Cette comédie-romantique rafraichissante donne du baume au cœur dans le froid d’hiver ! « Hooked plan », le titre en anglais, est une création de Noemie Saglio, co-créatrice de la série de sketch humoristique « Connasse » qui aboutira au film sorti en 2015 « Connasse : princesse des coeurs ». Souvent critiqué pour son côté trop « gentillet » ou sans prise de tête, « Plan Cœur » surfe avant tout sur la vague « Génération Y » à coup d’emojis « aubergine », « pêche » et autres références aux réseaux sociaux… mais aussi aux pratiques moins courantes comme celles des Escort Boy… La qualité principale de la série est qu’elle s’attarde plus sur la vie de notre personnage principal, Elsa, sans délaisser toutes les autres histoires annexes qui viennent finalement s’entremêler. L’enchevêtrement de toutes ces intrigues renforce d’ailleurs les liens de cette bande d’amis, tout en rajoutant un comique de situation non négligeable. Bien sûr « Plan Cœur » s’adresse essentiellement à un public féminin mais pourrait aussi séduire la gente masculine qui se laissera emporter dans des histoires rocambolesques où son tendre humour fonctionne à merveille et nous fait enchaîner les épisodes sans relâche.
Côté masculin, on découvre les personnages d’Antoine, interprété par le beau Syrus Shahidi, (en couple avec Emilie mais aussi frère de Charlotte), Mathieu (qui sort secrètement avec Charlotte) et Maxime, l’ex d’Elsa… Pas besoin de vous faire un dessin : les nœuds vont forcément se croiser et donner encore plus des possibilités au dénouement final… L’autre point fort de « Plan Cœur » est qu’elle nous rappelle des situations vécues par chacun d’entre nous : Qui n’a jamais arranger une rencontre pour sa meilleure copine ? Qui n’a jamais entretenu une relation secrète ? Regretté un peu son ex ? Vécu un rencard super gênant ? Ou le désespoir de l’amour ? La nouvelle série Netflix est rafraichissante, drôle et mignonne, et réunit tous les ingrédients pour commencer l’année 2019 sur une douce note d’amour et de rire. Si de notre côté, on espère une saison 2, on vous met au défi de ne pas binge-watcher… Les paris sont pris ? Margaux décrypte la saison 4 « Peaky Blinders : saison 4 » marque un vrai tournant dans la série et non la fin de son histoire. Avec cette nouvelle saison, les Peaky « fucking » blinders s’attaquent (ou en tout cas ripostent) a du lourd, du très, très lourd ! Remplie rebondissements, de suspense et de « bad guys », (parmi lesquels Adrien Brody qui joue le chef Luca Changretta), le nouvel opus nous tient en haleine et entrouvre la possibilité d’une saison 5, que l’on attend déjà de pieds fermes. L’entrée d’Adrien Brody (« Le Pianiste » « King Kong ») dans la série marque l’arrivée de la mafia italienne venue des États-Unis. Malheureusement, l’acteur new-yorkais a beau faire de son mieux, il reste peu convaincant dans ce rôle caricatural. Son cure-dent dans la bouche est censé lui donner de la consistance mais on se doit de le dire, c’est plutôt …. raté ! Heureusement Cillian Murphy, lui, est toujours aussi impressionnant en Thomas Shelby. Que serait « Peaky Blinders » sans le charisme de l’acteur irlandais ? Et sans celui de Helen McGregor, toujours aussi parfaite en Tante Polly ? Mais ils ne sont pas les seuls à assurer dans leurs rôles. Cole Finn (Michel Gray) a toujours la classe et ferait presque de l’ombre à son frère, dans la vrai vie comme dans la série, Joe Cole (vu aussi dans « Black Mirror » saison 4) Mais le plaisir vient aussi de celui de retrouver Tom Hardy dans son rôle de Alfie Solomons, malheureusement peu présent mais toujours très convaincant. « Peaky Blinders », vous l’avez compris peu compter un sacré casting ! Par contre, certains fans de la famille Shelby, risquent d’être déçus par le manque de réalisme émotionnel des personnages, vides de sentiments. A la mort de l’un d’eux, les membres la tribu ne semblent pas vraiment éprouver de la peine, leur colère s’avèrant un peu factice. Paradoxalement, c’est aussi dans cela que « Peaky Blinders » trouve son rythme et sa force : la série ne tombe jamais dans le mélodrame et évite la dramatisation à l’extrême de la perte d’un de ces personnages. Dans cette nouvelle saison, les Shelby sont forcés à aller de l’avant et n’ont pas le temps de pleurer leurs morts, car la menace se répand dans les rues de Birmingham. On ne regarde pas « Peaky Blinders » pour s’émouvoir mais pour rentrer dans un univers de mafieux, de mensonges, de corruption et parfois même de violence et ça marche ! Côté technique, sa magnifique photographie, signée Cathal Watters, dépeint parfaitement l’ambiance des années de l’Après-Guerre. Le directeur de la photographie nous laisse apprécier de belles compositions au niveau du cadrage et une colorimétrie qui appuie sur le côté vintage. Les décors d’un paysage industriel de l’après-guerre sont d’un grand réalisme et on ne s’étonne pas de découvrir qu’une partie de cette ville existe vraiment et est visitable à Liverpool. Même si certains reprochent à cette saison 4 d’user de plans et ralentis pompeux, « Peaky Blinders » garde sa ligne de mire : toujours plus de barbarie ! Le dernier épisode finit d’ailleurs en beauté avec un switch particulièrement bien orchestré par le réalisateur David Caffray et ne nous donne qu’une seule envie : se plonger dans la saison 5 ! « The end of the F**ING world » est une des nouvelles séries made in England diffusée sur Netflix et très populaire en ce moment. Deux adolescents Alyssa et James se retrouvent dans un road trip fou façon Bonnie & Clyde. James, 17 ans, timide et réservé, pense être un psychopathe et n’a qu’une chose en tête : trouver une victime pour assouvir son désir de tuer. Alyssa, 17 ans également, est une adolescente au caractère bien trempé. Nouvelle en ville, elle n’a qu’un seul rêve : vivre l’amour. Très vite, ils trouvent donc chez chacun d’entre eux un certain intérêt: James échafaude tout un plan pour tuer Alyssa tandis que cette dernière essaie de vivre avec lui une histoire d’amour. Les huit épisodes de la première saison sont très fluides et s’enchaînent très bien, notamment parce qu’ils ne durent qu’une vingtaine de minutes chacun. Totalement déjantée, la série « The End of the F**cking world » met en scène deux protagonistes très particuliers et totalement différents mais qui s’assemblent parfaitement bien et finissent par former un duo attachant. D’ailleurs, la prestation de Jessica Barden (« Hanna », « The Lobster ») crève littéralement l’écran et fait un peu d’ombre à son partenaire Alex Lawther (vu dans « Black Mirror »). Le personnage d’Alyssa rythme la série par son côté percutant et totalement décalé des codes sociaux. Son franc parler et sa liberté d’esprit impressionnent... Elle n’a peur de rien ! A ses côtés, Alex Lawther s’en sort bien malgré l’interprétation magistrale de sa partenaire. James est mystérieux, renfermé, complexe mais au fil des épisodes, on finit par le comprendre et l’apprécier. Cette première saison nous permet d’être les témoins de l’évolution personnelle des personnages mais aussi du développement de leur duo : c’est si jouissif de voir ces deux personnalités hors norme changer et apprendre l’un de l’autre Seulement, « The end of the f**cking world » n’est pas qu’un moment de rigolade à l’anglaise. La série prend de l’ampleur grâce aux sujets qu’elle aborde. En seulement huit épisodes elle évoque des problèmes d’adolescents tels que la sexualité, la solitude, le passage de l’adolescence à l’âge adulte mais présente aussi des sujets plus complexes comme ceux des familles recomposées, des agressions sexuelles (féminine comme masculine) ou du décès d’un parent. Charlie Covell les présente d’ailleurs en deux parties distinctes. La première (d’environ 5 épisodes) nous fait voyager dans un univers comique où les gags et les situations totalement absurdes s’enchaînent alors que les trois derniers épisodes se rapprochent d’un univers dramatique et plus sombre. Cette différenciation est marquée par la transformation physique des personnages qui donne un nouveau tournant à l’histoire. Aussi, tous les sentiments et pensées de nos deux protagonistes sont retranscrits par leur voix-off et c’est l’un des point fort de « The End of the F**cking world »: aucun personnage ne prend l’ascendant sur l’autre dans la narration. Ils ont le même temps d’expression du début jusqu’à la fin, ce qui permet d’obtenir leurs visions personnelles de la situation. Les dialogues donnent de la sensibilité aux personnages : ils sont bruts, dits à vif. Et c’est peut-être aussi le « problème » de cette série susceptible d’attirer un public plus jeune (de 15 à 20 ans) même s’il n’y a pas d’âge pour apprécier une belle histoire fusse-t-elle tournée autour d’adolescents. Et comment parler de la série de Charlie Covell sans évoquer l’esthétisme des plans et de la merveilleuse bande son ? Les plans sont d’une grande poésie et excessivement bien composés. Les cadres sont très maîtrisés, notamment à travers la mise en place de beaux travellings. Le changement de ratio entre le présent et les souvenirs des protagonistes est aussi très intéressant dans la réalisation. L’image est très léchée comme on dit dans le « jargon cinématographique » notamment grâce à une merveilleuse colorimétrie au style vintage, très plaisante et qui sublime l’histoire. Cependant certains pourront reprocher l’effet « clip vidéo » de certains plans. La bande son, entêtante, est très agréable et en totale adéquation avec ce « road trip à l’américaine ». Les paroles des chansons se claquent d’ailleurs sur les actions présentées à l’écran et trouveront sans aucun doute leur place dans votre application Shazam. « I just turned 18. And I think I understand. What people mean to each other »… C’est avec cette phrase si émouvante et remplie d’une fragilité d’adolescence que se termine cette première saison. Si le titre laisse penser qu’il s’agit d’une fin, c’est bien le commencement d’un grand succès (et d’une grande aventure) auquel nous assistons. « The End of the F**cking world » est une série touchante, parfois cruelle, drôle et poétique à la fois. C’est une aventure courte, unique et captivante. Un vrai petit bijou Netflix qu’on a hâte de retrouver dans une deuxième saison! ► La saison 2 ◄ Après une première saison mouvementée qui a su faire parler d’elle et séduire la critique, la série britannique « The End of the Fucking World » revient pour une saison 2 parfois un peu lente mais croustillante ! Nouvelle saison signifie nouveaux personnages et pas des moindres. Parmi eux, celui de Bonnie (interprétée par Naomi Ackie). Le premier épisode de la mini-série en 8 volumes de plus ou moins 20 minutes, est d'ailleurs une introduction de son passé (pour mieux comprendre son présent) et prendra tout son sens par la suite... Ce qu’il y a de frappant dans cette saison 2 c’est à quel point la scénariste de la série (Charlie Covell) a réalisé un travail monstre sur la psychologie des personnages : rien n’est laissé au hasard et leur psychologie est tellement complète que nous ne sommes jamais dans le jugement des personnages mais toujours dans leur compréhension. Elle nous expose que chaque acte entraîne des conséquences sur les destins des uns et des autres mais aussi du regret, de l’amertume et de la vengeance.
Cette suite ne nous prend pas au dépourvu car on connait les intentions des personnages grâce à l’utilisation, à bon escient, de leurs voix off reflétant leurs pensées intérieures. On se délecte et on se retrouve soi-même dans certaines situations… Ici, la tristesse se mélange à l’humour et certaines scènes/répliques sont hilarantes (on pense à celle de la pharmacie). Et puis il y a ce final qui répond à la grande question : est-il si difficile de dire « Je t’aime » ? Quelle beauté ! Nos personnages se libèrent enfin quand ils arrivent à s’avouer leurs sentiments, c’est dans un dernier plan, très significatif, qui présente nos deux héros au centre de l’image devant un vaste et magnifique paysage de montagne... La photographie toujours aussi soignée et vintage, sa bande son jouissante menée par des artistes comme Graham Coxon, Bettye Swann, The contessas, Julie London ou encore Billy Fury sont autant de délices pour nos oreilles et nos yeux ! Avec cette deuxième (et dernière saison), nos attentes sont récompensées et, même si sa fin est jugée comme suffisante par la réalisatrice et créatrice de la série Charlie Covell, on peut d’ores et déjà dire que « The end of the Fucking World » nous manquera Margaux décrypte la saison 4« Black Mirror », c’est la série à ne pas louper si vous aimez les univers futuristes (peut-être pas tant que ça) parfois glaçants ! Et bonne nouvelle, le cauchemar technologique est de retour pour une saison 4 saisissante ! Netflix n’en finit plus de nous surprendre ! « Black Mirror » est en effet une série originale où chaque épisode raconte une histoire différente avec des personnages interprétés par des acteurs différents. Le fil conducteur ? Les nouvelles technologies et les conséquences de celles-ci, abordées dans chaque épisode d’une quarantaine de minute à parfois plus d’une heure. Cette quatrième saison de Black Mirror sera riche en couleurs et en monochrome (avec l’épisode « MetalHead » qui réutilise avec succès ce « bon vieux » noir et blanc d’avant). Les épisodes.
Inspiré de « Star trek » et dans un univers totalement kitch de science fiction « USS Callister » réussit le tour de force d’aborder les problèmes d’entreprises et les problèmes sociaux dans un univers (presque) totalement fictif. On se ballade tantôt dans un monde réel avec un concepteur timide et à l’allure sympathique, et plus tard dans un univers de science fiction coloré où évolue le personnage insupportable du capitaine Robert Daly. Soutenu par un beau casting (Jesse Plemons de « Battle Ship » ou « The Master » et Cristin Milioti du « Le loup de Wall Street » ou « Fargo ») et une photographie réjouissante « USS Callister » est un « must see » pour tous les fans de science fiction mais aussi pour tous les septiques qui hésiteront longuement avant de se lancer dans la vision de ces 76 minutes ! • Le deuxième épisode s’intitule « Arkangel » et il raconte l’histoire d’une mère célibataire qui élève seule sa fille unique. Un jour, alors que sa fille joue dans un parc pour enfant, celle-ci disparaît et ne réapparaît que quelques heures plus tard. Sa mère, morte d’inquiétude, décide de lui faire poser un implant dans le crâne lui permettant de localiser sa fille à tout moment mais aussi d’avoir accès à sa vision via une tablette. Mais l’opération est irréversible... Adolescente, la jeune fille vivant ses premières fois et souhaitant son émancipation, demande à sa mère de ne plus la surveiller. S’ensuit tout un tas de péripéties qui pourrait bien séparer le duo mère/fille pour de bon. C’est un des épisodes les plus intéressants de la saison. Tout d’abord par son esthétisme (comme toujours dans « Black Mirror »), ses cadres sont maîtrisés et la colorimétrie qui amènent une ambiance stressante voire malsaine. Le jeu des actrices est plus que convaincant parmi lesquelles la mère interprétée avec brio par Rosemarie DeWitt (vu aussi dans « La La Land »). Mais au delà d’une mise en scène et d’un esthétisme remarquables, c’est surtout le sujet abordé qui est digne d’intérêt.
• « Crocodile» est le troisième épisode et sans doute le plus décevant même s’il constitue le thriller de cette quatrième saison. Son histoire ? Une détective enquête sur un banal accident de la route. Pour se faire, elle utilise une technologie permettant d’avoir accès à la mémoire des témoins. En se plongeant dans celle d’une jeune femme architecte qui a en apparence « tout pour être heureuse » (la belle maison, le mari aimant et l’enfant bien élevé), elle va réveiller de vieux souvenirs bien sombres et sera prise dans cette spirale infernale. « Crocodile» est le plus gros échec de cette saison : une mise en scène très limitée, des plans rébarbatifs, un réalisateur bien plus intéressé par l’esthétisme que par le jeu des acteurs, une actrice qui fait de son mieux pour s’en sortir… Difficile d’être captivés par tout ce cafouillage et une histoire qui ne tient pas en haleine d’autant plus que la morale technologique de l’épisode n’est pas assez poussée : le rendu est ennuyant et prévisible. Durant ces 59 minutes, le spectateur n’a juste qu’une envie : sortir de ce cercle sans fin. • Heureusement l’épisode « Hang the DJ » vient rattraper la déception du précédent. Cet épisode, c’est la romance 2.0 de cette quatrième saison. Grâce à une application ultra sophistiquée qui organise des « rendez vous au compte à rebours », nos deux protagonistes se rencontrent lors d’un premier rendez vous mais sont séparés par les règles strictes de l’application (le but du programme étant d’organiser un nombre de rendez-vous assez suffisant pour définir le profil parfait pour chacun des candidats). « Hang the DJ » , est un épisode où l’ambiance tendre fait croire en l’amour aux éternels célibataires sans jamais tomber dans le niais. On s’attache aux deux personnages et on est heureux de les voir ensemble. Les acteurs , Joe Cole (vu aussi dans « Peaky Blinders ») et Georgina Campbell, forment un duo atypique et nous emmène dans leurs aventure amoureuses où apparaissent quelques révélations de dernières minutes. Si vous aimez les jolies romances que vous aussi vous vous êtes déjà inscrits sur des sites de rencontres sans succès vous pourriez aimer cet épisode particulier. • La claque de cette saison, c’est « MetalHead ».
« MetalHead » c’est un plongeon dans 41 minutes de suspense et de tension. Sa réalisation est plus que convaincante et malgré la fadeur que peut imposer le noir et blanc, on reste fixé à notre écran sans vouloir en perdre une seule seconde ! L’actrice Maxine Peake joue parfaitement son rôle à tel point que l’on apprécie son côté « badass pris par son personnage à la fin de l’épisode. Le cauchemar technologique est parfaitement représenté par ces robots chiens, et l’épisode prend une toute autre ampleur une fois que l’on a vu cette vidéo • Enfin, « Black Museum » est le dernier épisode marquant la fin de cette saison 4. Une jeune fille, en panne d’essence dans un désert, tombe sur un musée qui regroupe des objets des pires meurtres de tous temps. Son propriétaire est un ancien « inventeur de technologie » dont on voit les paroles en début d’épisode, malgré les sordidités des histoires racontées. L’atmosphère pesante (presque physiquement) peut plaire aux amateurs de thriller psychologiques. Néanmoins, la fin est décevante par son renversement de situation peu prévisible…mais ennuyant. L’épisode, qui s’articule autour de trois récits, s’essouffle au bout de 40 minutes. L’enchaînement des histoires de meurtres racontées ne donne aucune direction à l’épisode et nous divise entre l’envie d’en savoir plus sur chacun des objets présentés et l’ennui de ne pas savoir où aller. Cependant on ne peut pas enlever à « Black Museum » sa belle mise en scène et le jeu d’acteur impressionnant de Douglas Hodge (« Penny Dreadful ») qui nous donne des frissons tout le long de ces 69 minutes. Pour conclure, on peut dire que cette saison 4 part un peu dans tous les sens mais pour le plus grand plaisir des spectateurs. Malgré quelques déceptions, la saison se tient et remplit tout à fait son rôle en restant tout aussi intéressante que les trois premières saisons. On a déjà hâte de découvrir la 5ème saison, qui par ailleurs, n’est pas encore annoncée ! "Dark" c’est la nouvelle série originale Netflix « made in Germany » à ne pas louper ! De ses inspirations à "Twin Peaks" et Stephen King en passant par les 80’s, elle vous fera penser, dans un premier temps , à "Stranger Things", une autre série qui fait fureur sur la plateforme. Même thématique sur des enfants qui disparaissent, même bois effrayant, une sorte d'« Upside Down » inter-temporel... Mais détrompez vous « Quand Netflix a lancé Stranger Things, on avait fini les scénarios de Dark », avoue Baran bo Odar, l’un des créateurs de la série. Si on devait résumer l'histoire de "Dark" en quelques lignes, on écrirait qu'il s'agit d'une histoire de disparition d’enfants dans la commune allemande de Winden. Mais la série trouve sa force en s’éloignant vite des préjugés et du « déjà-vu ». Ainsi, on apprend au fur et à mesure que tous les habitants sont reliés les uns aux autres par le passé, le présent ou l’avenir. Comment? Grâce à une grotte sombre et mystérieuse dans un bois effrayant et qui constitue un passage temporel où les protagonistes ont la possibilité de remonter dans des époques différentes, toutes séparées de 33 ans : 1953, 1986 et 2019. Et c’est peut être là la plus grande qualité mais aussi le plus grand défaut de "Dark" : on s’y perd un peu entre tous ces va-et-vient temporels. On rencontre des personnages plus jeunes en 1953 et d'autres qui n’existaient pas encore, mais aussi des adolescents ou adultes en 1986 qui deviendront parents ou grand parents en 2019. Sortez votre crayon et du papier : un arbre généalogique ne sera pas de refus! Pas toujours facile donc de suivre l'intrigue mais accrochez-vous parce que "Dark" « worth it » ! Le jeu des acteurs y est persuasif, les dialogues réalistes. Si vous n’êtes pas convaincus par l’histoire, la beauté et la composition des plans gagneront votre attention et la musique originale de Ben Frost, parfois trop présente certes, l'anime avec brio. Les 10 épisodes sont rythmés par une multitude de rebondissements et c’est une réelle chasse à l’indice et aux secrets qu’entame et poursuit le spectateur. "Dark" est le genre de série qu’il faudrait voir au moins deux fois pour en saisir tous les éléments. N’ayant point envie de vous décourager, je vous la recommande chaudement car cette série « made in Germany », nous change des univers américains et nous prend dans son tourbillon de mystère et de secrets. N’attendez-plus, la saison 2 arrive bientôt ! |
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