Interview de Marina Vlady
Dans le cadre du Festival 2 Valenciennes
- 21 mars 2018-
Dans le cadre du Festival 2 Valenciennes
- 21 mars 2018-
Marina Vlady est une actrice de légende qui a plusieurs cordes à son arc. Elle a été révélée en 1949 à l’âge de 11 ans dans le film « Orage d’été » de Jean Gehret mais c’est surtout le film « Avant le déluge » d’André Cayatte qui lui ouvre les portes de sa carrière en France. Elle a été mariée à Robert Hossein qui l’a dirigée dans plusieurs films et elle a ensuite enchaîné les tournages de films d’auteurs et d’autres plus populaires. L’actrice qui est également l’auteure de plusieurs romans a accepté de nous rencontrer quelques heures avant l’ouverture du Festival de Valenciennes dont elle présidait le jury fiction.
Thomas : Marina Vlady, la présidence d’un jury comme celui-ci, c’est une première pour vous ?
Marina Vlady : Ce n’est pas la première fois que je fais partie d’un jury mais c’est la première fois que j’en préside un. Je me suis fait un peu piégée, au départ je n’avais pas spécialement envie de venir mais je suis très contente d’être là ! Thomas : Qu’est-ce qui fait selon vous un film « coup de cœur » ? Marina Vlady : C’est impossible à dire, ça dépend du thème, des acteurs, de la photo, du son, etc. Je ne connais pas du tout les réalisateurs en compétition. Je suis tout à fait prête à regarder leurs films, à ressentir des émotions. |
Thomas : Quel regard portez-vous sur le cinéma d’aujourd’hui ?
Marina Vlady : Il est tellement différent d’un film à l’autre. Il y a des films qui m’émeuvent, me troublent, me révoltent, il y a de tout. Le cinéma est un art tellement multiforme. Je ne connais pas le choix des films ici, je préfère les films d’auteur intimistes mais il n’empêche que je peux aller voir un Avatar ou un truc comme ça. Mais je regarde beaucoup de vieux films sur les chaînes de cinéma.
Thomas : Vous êtes plutôt nostalgique ?
Marina Vlady : Non, pas nostalgique mais le cinéma des années 30 à 60 me touche beaucoup. Cela dit, il y a aujourd’hui de très beaux films. Cette année, on a donné des Césars à des films qui sont magnifiques.
Thomas : Vous avez un parcours très éclectique, tourné avec une quantité de metteurs en scène différents. Si vous deviez retenir les personnes les plus marquantes, quelles seraient-elles ?
Marina Vlady : Orson Welles, Jean-Luc Godard. Scola, malgré qu’on ne se soit pas très bien entendus en tant qu’êtres humains mais je l’admire énormément. Mais il y en a tellement, j’ai fait 80 films…
Marina Vlady : Il est tellement différent d’un film à l’autre. Il y a des films qui m’émeuvent, me troublent, me révoltent, il y a de tout. Le cinéma est un art tellement multiforme. Je ne connais pas le choix des films ici, je préfère les films d’auteur intimistes mais il n’empêche que je peux aller voir un Avatar ou un truc comme ça. Mais je regarde beaucoup de vieux films sur les chaînes de cinéma.
Thomas : Vous êtes plutôt nostalgique ?
Marina Vlady : Non, pas nostalgique mais le cinéma des années 30 à 60 me touche beaucoup. Cela dit, il y a aujourd’hui de très beaux films. Cette année, on a donné des Césars à des films qui sont magnifiques.
Thomas : Vous avez un parcours très éclectique, tourné avec une quantité de metteurs en scène différents. Si vous deviez retenir les personnes les plus marquantes, quelles seraient-elles ?
Marina Vlady : Orson Welles, Jean-Luc Godard. Scola, malgré qu’on ne se soit pas très bien entendus en tant qu’êtres humains mais je l’admire énormément. Mais il y en a tellement, j’ai fait 80 films…
Thomas : Le film moteur de votre carrière, c’est « Avant le déluge » d’André Cayatte ?
Marina Vlady : Ah, tout à fait, pour la France, oui. Thomas : Quels étaient vos rapports avec André Cayatte ? Marina Vlady : Oh, magnifiques, extraordinaires, c’était un maître. En plus, j’avais 15 ans. On était une bande de gosses, on avait des rôles très difficiles à jouer. C’était un film très pesant. Un peu pesant d’ailleurs quand on le revoit actuellement mais ce sont des très beaux rôles. |
Thomas : J’aime particulièrement le film « Les bonnes causes » de Christian-Jaque. Quels souvenirs conservez-vous de ce tournage ?
Marina Vlady : C’est un film qu’on m’a proposé pour jouer le rôle de l’infirmière évidemment puisque j’étais la jeune première. Et j’ai dit non, moi je veux jouer la s… (le personnage de Catherine Dupré dans le film). C’est un contre-emploi, ça m’a beaucoup amusée de jouer ça et je crois que j’ai eu tout à fait raison d’ailleurs.
Marina Vlady : C’est un film qu’on m’a proposé pour jouer le rôle de l’infirmière évidemment puisque j’étais la jeune première. Et j’ai dit non, moi je veux jouer la s… (le personnage de Catherine Dupré dans le film). C’est un contre-emploi, ça m’a beaucoup amusée de jouer ça et je crois que j’ai eu tout à fait raison d’ailleurs.
Thomas : On rapporte que, sur ce tournage, Bourvil était assez intimidé par la présence de Pierre Brasseur. Vous confirmez ?
Marina Vlady : Bourvil était extraordinaire, c’était un très grand tragédien. C’était un merveilleux comédien mais c’était un excellent tragédien. On a passé des moments formidables. Je n’ai jamais ressenti un sentiment d’écrasement de la part de Pierre Brasseur vis-à-vis de Bourvil. Mais vous savez, quand on tourne un film de cet acabit et avec des gens comme eux, on est tous égaux. Un jeune acteur aurait pu être un peu ému. Moi, j’ai été très émue quand j’ai rencontré Orson Welles. J’avais 13 ans quand il m’a choisie pour un film qui ne s’est pas fait. Je peux vous dire que j’avais le souffle court, je ne pouvais plus respirer tellement j’étais émue de me retrouver devant ce grand homme. |
Thomas : C’est un regret pour vous que ce film ne se soit pas réalisé ?
Marina Vlady : Ah, c’est un grand regret. C’était un très beau thème, en plus. C’était l’histoire d’une jeune paysanne qui remplace au pied levé l’actrice principale d’un film qui se tourne en Italie. Elle devient une star et elle en meurt.
Thomas : Avec le recul, vous avez d’autres regrets ?
Marina Vlady : Oui, j’ai refusé « Le blé en herbe » par exemple pour tourner « Avant le déluge ». C’est Nicole Berger qui l’a tourné mais c’était un rôle magnifique pour moi. J’ai préféré « Avant le déluge » qui m’a semblé un scenario plus intéressant.
Thomas : Vous avez pris une orientation différente avec l’écriture. Vous avez un projet actuellement ?
Marina Vlady : J’ai sorti un bouquin il y a deux ans, ça ne s’écrit pas tout seul. Je n’ai pas d’idée immédiate.
Thomas : Et au cinéma ?
Marina Vlady : Les rôles de femmes mures pour ne pas dire de vieilles dames ne sont pas intéressants au cinéma. On n’écrit pas beaucoup pour elles. Passé un certain âge, il n’y a plus de rôle intéressant. S’il y en a un, tout le monde se précipite et c’est Deneuve qui le fait !
Thomas : Il y a des gens avec qui vous aimeriez travailler aujourd’hui ?
Marina Vlady Pas au cinéma, ça ne m’intéresse plus tellement. On m’a proposé des choses que j’ai refusées. Par contre, quand on me propose un rôle au théâtre, je cours tout de suite. C’est mon métier, j’aime le théâtre. Je ne suis pas en attente mais je suis prête à prendre la route du théâtre tout de suite.
Marina Vlady : Ah, c’est un grand regret. C’était un très beau thème, en plus. C’était l’histoire d’une jeune paysanne qui remplace au pied levé l’actrice principale d’un film qui se tourne en Italie. Elle devient une star et elle en meurt.
Thomas : Avec le recul, vous avez d’autres regrets ?
Marina Vlady : Oui, j’ai refusé « Le blé en herbe » par exemple pour tourner « Avant le déluge ». C’est Nicole Berger qui l’a tourné mais c’était un rôle magnifique pour moi. J’ai préféré « Avant le déluge » qui m’a semblé un scenario plus intéressant.
Thomas : Vous avez pris une orientation différente avec l’écriture. Vous avez un projet actuellement ?
Marina Vlady : J’ai sorti un bouquin il y a deux ans, ça ne s’écrit pas tout seul. Je n’ai pas d’idée immédiate.
Thomas : Et au cinéma ?
Marina Vlady : Les rôles de femmes mures pour ne pas dire de vieilles dames ne sont pas intéressants au cinéma. On n’écrit pas beaucoup pour elles. Passé un certain âge, il n’y a plus de rôle intéressant. S’il y en a un, tout le monde se précipite et c’est Deneuve qui le fait !
Thomas : Il y a des gens avec qui vous aimeriez travailler aujourd’hui ?
Marina Vlady Pas au cinéma, ça ne m’intéresse plus tellement. On m’a proposé des choses que j’ai refusées. Par contre, quand on me propose un rôle au théâtre, je cours tout de suite. C’est mon métier, j’aime le théâtre. Je ne suis pas en attente mais je suis prête à prendre la route du théâtre tout de suite.