Note du film : 7/10 (par Sally) Résumé du film : « Room » (la chambre) c’est le nom qu’a donné Joy au cabanon exigu dans lequel elle est séquestrée depuis 7 ans et dans lequel elle a donné naissance à un petit garçon, Jack. Son fils, qui n’a connu que ces quatre murs, s’imagine le monde extérieur à travers les récits de sa jeune mère, les livres qu’elle lui lit et par la télévision. L’année de ses 5 ans, l’enfant se voit confier une mission de la plus haute importance : s’échapper et trouver de l’aide pour délivrer sa mère. Le plan est bien élaboré, l’occasion toute trouvée mais Jack risque d’être confronté à un monde qu’il n’a jamais côtoyé. Avis : Tendre, poignant et intense à la fois, « Room » aborde le sujet délicat de la détention et des conséquences qu’elle peut avoir sur ceux qui en sont victimes. Adapté du best-seller d’Emma Donoghue, il offre un scénario incroyable basé sur une série de faits divers horrifiants. Si son casting est excellent, on parvient difficilement à mettre le doigt sur ce qui ne nous a empêché d’être totalement immergé dans l’histoire. Bien réalisé, magistralement interprété, il ne nous a cependant pas marqué autant qu’on ne l’avait envisagé. La véritable force du film, c’est le jeu des comédiens, qu’ils soient expérimentés ou débutants. On comprend d’ailleurs aisément pourquoi Brie Larson a remporté l’Oscar, le Bafta ET le Golden globes de la meilleure actrice. Cette triple récompense, amplement méritée, atteste de la qualité du jeu de l’actrice et au vu de sa prestation dans le film, on ne peut qu’acquiescer. Son travail de préparation a été colossal et est une vraie valeur ajoutée à l’interprétation de la jeune comédienne. En effet, nous avons lu dans la presse qu’elle a demandé à ne pas être maquillée, ne s’est pas se lavé le visage, s’est coupée de toute vie sociale durant plusieurs semaines et a entamé un régime pour se rapprocher au plus du physique que pouvait avoir la prisonnière qu’elle incarne à l’écran. Son corps comme son esprit sont le reflet d’une réalité impressionnante, d’un investissement considérable et d’une implication sans limite dans cette aventure cinématographique. L’actrice américaine de 26 ans marque un tournant dans sa carrière par ce rôle marquant, pour les spectateurs comme pour elle-même. Mais elle n’est pas la seule à nous bluffer tout au long du dernier film de Lenny Abrahamson. A seulement 9 ans, Jacob Tremblay envoie du lourd! Le jeune canadien possède déjà un charisme, un professionnalisme incroyables que beaucoup d’adultes peuvent lui envier ! Son jeu est tel que nous aurions aussi eu besoin de sortir de la chambre lors de ses « crises » de colère, ses caprices ou ses réactions démesurées vis-à-vis de sa mère… le caractère bien (trop) trempé de Jack avait de quoi taper sur les nerfs… « Room » dont le sous-titre est « Le monde de Jack » tourne véritablement autour de son personnage et il fallait être sacrément solide pour assurer ce rôle délicat, de sa captivité à sa liberté. La découverte d’un monde dont il ne connaît rien passe dans son regard tantôt émerveillé, tantôt impressionné et est tellement juste qu’on pourrait croire que l’acteur lui-même n’avait jamais vu la lumière du jour. Un grand bravo à lui car il mérite autant d’éloge que son aînée adulée par les critiques Le duo de comédiens que forment Brie et Jacob est le sel de la réussite de ce film. Sans ce tandem, le résultat aurait sans doute été tout autre. L’intelligence du réalisateur vient de là : leur jeu, leur proximité, leur peur commune et leur authenticité sont réelles : la filiation entre les deux protagonistes du film est évidente ! Sean Bridgers (« Dark Places ») qui incarne le "Vilain Nick", tient lui aussi un rôle très délicat, celui du séquestreur. Forcément détesté pour les actes qu’il commet, l’acteur assume pleinement et se détache totalement de l’humanité qu’il pourrait avoir pour ses détenus. Lenny Abrahamson, démontre par moment, une générosité intéressée de la part bourreau et en même temps, l’horreur dont il est capable, des années après l’enlèvement de la jeune Joy. Ses arrivées sont angoissantes, dérangeantes, preuve que la caméra comme le comédien parviennent à suggérer une crainte qu’il n’est pas facile de faire passer à travers un écran. Joan Allen, William H. Macy et Tom McCamus viennent compléter ce casting et offrent eux aussi une prestation poignante et tendre. Mais trêve de compliments sur ce casting impeccable, passons au scénario. Ponctuée de clins d’œil à la littérature populaire (« Le comte de Monte Cristo », « Alice aux pays des merveilles » sont autant de référence citées dans le film, des standards qui font appel à la libération d’une part, à l’évasion dans un autre monde de l’autre...), l’intrigue se décompose en deux temps. Un première, qui se déroule dans « la chambre », et montre les conditions de détention des deux victimes, et une autre, qui montre la libération et le retour à la vie, avec ses joies et ses difficultés. Bien équilibré, le scénario ne nous a cependant pas totalement convaincu, peut-être parce que le sujet est très délicat à aborder et encore plus à présenter sur grand écran. Ajoutons aussi que, tout au long de ces presque deux heures, nous avons davantage été attentifs à la prestation des comédiens sans entrer totalement dans l’histoire et en restant des spectateurs, tenus à distance malgré toutes les bonnes stratégies utilisées par Lenny Abrahamson (réalisateur de « Frank » -avec Michael Fassbender- « Garage » et « Adam & Paul », des longs métrages que nous n’avons personnellement pas vu jusqu’ici mais qui méritent qu’on s’y intéresse et s’y attarde). La faute à la vision en version française ? Peut-être… Date de sortie en Belgique : 2 mars 2016 Durée du film : 1h58 Genre : Drame
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