Résumé du film : Tom of Finland dresse le portrait de l'un des artistes finlandais les plus célèbres et les plus influents de la culture gay. Touko Laaksonen se débarrasse des conventions de la Finlande conservatrice de l´après guerre avec ses dessins au crayon homoérotiques d'hommes hyper-musclés en uniforme. Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : Se fondant dans la masse des sorties de cette fin d’hiver, « Tom of Finland » est un biopic inattendu mais véritablement savoureux. Si le titre parle de lui-même et nous entraîne dans l’histoire de l’icône pop gay Touko Laaksonen, le film varie les thèmes et ne se contente pas de nous assaillir des coups de crayons et de dessins populaires. C’est aussi un véritable coup de maître et une fresque historique de grande qualité, qui dépeint à merveille les mentalités des époques traversées par un homme désireux d’aimer et de se voir publier. « Tom of Finland », c’est bien sûr la présentation de la naissance d’un art sulfureux décrié à son époque. Mais c’est aussi et surtout un formidable portrait pudique d’un artiste marqué par la guerre et la condamnation de son homosexualité, considérée comme débridée par la société européenne bien pensante. A travers son exercice de mémoire, Dome Karukoski nous fait (re)découvrir l’imagerie gay dont seul Touko Laaksonen avait le secret. De ses premiers coups de crayons à ses sujets de prédilection, le film du réalisateur finlandais nous montre l’admiration que suscite son œuvre, le pouvoir de libération et la prolifération d’un art apprécié aux quatre coins de la Terre et particulièrement par une communauté homosexuelle évoluant dans une Amérique bien moins puritaine. La beauté des traits, des souvenirs, les courbes des visages que Touko a croisés se marquent sur le papier et révèlent un univers reconnaissable entre tous. Inspirées de ses rencontres personnelles dans l’obscurité d’un parc d’Helsinki ou dans les cafés tamisés de la capitale, ses productions choquent autant qu’elles fascinent. Jusqu’à ce que l’artiste se fasse publier outre Atlantique et voit sa notoriété décoller. Contraint à s’exiler au début de sa carrière, le voilà adulé et invité à mettre sur pied des expositions dont il n’osait même pas rêver. Mais derrière cette gloire et cette célébrité se cachent les traumatismes d’un combat mené au front ou la condamnation d’une homosexualité trop longtemps traquée car perçue comme une perversion, une maladie curable dont personne ne voulait entendre parler. Perpétuellement rappelé à son statut d’artiste gay, Touko, devenu Tom of Finland est bien sûr devenu une icône mais aussi un formidable porte-drapeau d’une communauté injustement jugée lors de l’apparition d’un « cancer de la vie » appelé sida. « Tom of Finland » est devenu un exemple de liberté, notamment grâce à la publication de son premier recueil de « physiques picturaux », que certains jeunes découvraient à la lumière d’une lampe de poche, cachés sous une couverture. Maintenant, l’art sulfureux de Touko trouve sa place dans les plus grands musées nationaux et dans un formidable biopic distribué dans les salles de notre pays. Son histoire d’amour vécue avec Nipa, la relation singulière qu’il entretenait avec sa sœur, les difficultés d’assumer son homosexualité mais aussi sa popularité, rien n’est négligé dans l’extraordinaire film de Dome Karukoski. Mené de main de maître par Pekka Strang , « Tom of Finland » est sans aucun doute une petite pépite qui se mérite, une ode à la liberté d’expression mais aussi à celle d’aimer. Date de sortie en Belgique : 14 mars 2018 Durée du film : 1h55 Genre : Biopic
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Résumé du film : Après 3 ans de prison, Ben veut renouer avec son fils et trouver sa place dans la société. De travail de réinsertion en petites récidives, d'amitiés sincères en tentation intégriste, Ben va mener combat pour résister à lahaine et retrouver sa dignité d'homme libre. Note du film : 6,5/10 (par Véronique) Avis : Avec son sujet sensible et sa tension permanente, « La part sauvage » de Guerin Van de Vorst marquera très certainement quelques-uns de ses spectateurs. Si la rédemption et la reconstruction sont des sujets maintes fois abordés dans divers longs métrages, celui-ci choisit de prendre un angle intéressant et actuel que l’on apprécie à sa juste valeur. Entre les images sublimes d’un Bruxelles portuaire et délaissé mais aussi celles plus solaires de certains quartiers et l’histoire touchante d’un jeune père de famille, on ne manque pas de trouver un intérêt et une sensibilité qui interpellent et inquiètent… Porté à bout de bras par un Vincent Rottiers sincère et totalement impliqué, « La part sauvage » ne manque pas de nous rappeler « Waldstille », le film de Martijn Maria Smits, qui présentait l’histoire de Benjamin, jeune père sorti de prison et désireux de retrouver sa fille. Ou encore celle de « Layla M » (de Mijke de Jong), où l’on suivait une lycéenne très impliquée dans sa foi musulmane et prête à suivre ses « mentors » dans des combats qui ne sont peut-être pas les siens. A la croisée de ces thématiques, on trouve celle de Ben, jeune homme de 28 ans, s’attelant à retrouver une vie ordinaire en travaillant dans le garage d’un de ses amis, en reprenant contact avec son jeune fils et en trouvant refuge dans une religion qui se tourne vers les autres. La complicité qu’il retrouve avec Samir (le tout jeune Simon Caudry) et avec sa voisine de pallier Lucie (Salomé Richard) fait battre le cœur de ce papa foireux. Mais c’était sans compter sur les tourments et les influences de cette religion nouvellement adoptée qui au-delà de son rôle de sauveuse pourrait s’avérer dangereuse. C’est qu’à force de se confronter à certains obstacles sociaux ou familiaux, Ben refoule toujours plus profondément la colère qui l’anime, au point de perdre les repères qu’il s’était peu à peu construits. A trop vouloir trouver la lumière et suivre son propre chemin sans se préoccuper de son entourage, ce jeune père en soif d’amour filial perd pied. Comment se reconstruire quand on sort de prison et que tout semble nous avoir été enlevé ? Les images de son appartement vide et si rudimentaire, renvoient à la solitude qui habite ce personnage rempli de mal-être. Son seul réconfort, il le trouve dans le sourire de son jeune fils et pour profiter de ces moments précieux l’irresponsable papa ne recule devant rien. Mais l’amour paternel est-il plus important que la foi à laquelle Ben s’est voué et pour laquelle il est prêt à tout concéder ? Parfois déséquilibrée, l’histoire de Ben donne à réfléchir sans se vouloir moralisatrice. La force de conviction de Vincent Rottiers, la naïveté du petit Simon Caudry et la lumière (ou la désolation) qui émane de ce quartier de Molenbeek nous entraîneront dans un film malheureusement trop actuel où famille et foi tiraillent son héros. Date de sortie en Belgique : 14 mars 2018 Durée du film : 1h20 Genre : Drame Résumé du film : Jocelyn, homme d'affaires en pleine réussite, est un dragueur et un menteur invétéré. Lassé d'être lui-même, il se retrouve malgré lui à séduire une jeune et jolie femme en se faisant passer pour un handicapé. Jusqu'au jour où elle lui présente sa soeur...Elle-même handicapée. Note du film : 9/10 (par Véronique) Avis : Franck Dubosc, c’est le Guillaume Musso du cinéma. Il nous présente régulièrement des histoires a priori légères sur écrans ou sur scène, mais qui demandent de la rigueur, du temps et du cœur. Le point commun entre ces deux auteurs ? Ils touchent un large public (fidèle) toujours aux aguets d’un nouveau cru. Et ça tombe plutôt bien car celui du sieur Dubosc est un grand film bien charpenté, teinté d’humour et d’humanité que l’on prend plaisir à savourer. Franck Dubosc nous raconte des histoires abracadabrantes ou touchantes depuis près de vingt ans mais celle-ci est peut-être la plus belle de toute. Et plutôt que confier les rennes à Fabien Onteniente ou un autre de ses comparses, l’acteur et scénariste porte cette fois la casquette de réalisateur et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle lui sied à ravir ! « Même ta voiture triche. Ce sont les Ferrari qui sont rouges, par les Porsche » Rempli d’une belle humilité, son premier long-métrage met en lumière deux personnages féminins attachants : Florence (Alexandra Lamy) et Marie (Elsa Zylberstein). A n’en pas en douter, le « jeune » metteur en scène aime ses actrices et a trouvé le moyen subtil de les confondre dans des situations à la fois drôles et touchantes. Resplendissantes, les deux jeunes femmes ont un dénominateur commun : Jocelyn, petit ami potentiel pour l’une, patron de l’autre. Trichant en permanence sur qui il est, le chef d’entreprise s’enlise dans une situation de laquelle il est difficile de s’extirper. Menteur invétéré, il a cette fois poussé le vice un peu loin, faisant croire à un handicap moteur pour draguer la nouvelle voisine de pallier de feu sa mère. Mais ce que Jocelyn n’avait pas vu arriver, c’est l’apparition dans sa vie d’une belle et rayonnante vraie handicapée interprétée brillamment par Alexandra Lamy. « Vous rêvez que votre histoire d’amour perdure ? Moi qu’elle puisse arriver. » Très justement dosé dans ses situations cocasses, « Tout le monde debout » n’accable aucunement les soucis liés aux différents handicaps et s’en moque parfois avec légèreté. Les petits clins d’œil, les quiproquos et les gags dénoncent même subtilement quelques problèmes rencontrés au quotidien. Mais ce qui fait assurément le point fort du film, ce qu’il passe aisément d’une comédie potache à une comédie romantique dont on se régale de bout en bout et inlassablement. « Tu ne t’aimes pas, c’est pour ça que tu te caches ! » Handicap ou pas, l’histoire de Franck Dubosc est somme toute très universelle et montre la rencontre, parfois difficile ou maladroite entre deux personnes que tout oppose, du moins, en apparences. Religion, culture, classe sociale, on peut tricher dans tout et trouver un écart dans chaque situation. Ici, l’humoriste le démontre d’une bien belle façon. D’autant plus que les personnages que l’on fréquente durant ces deux heures de film sont on ne peut plus aimables et appréciables. La porte refermée, on voudrait tellement les retrouver… Dynamique par les gags incessants, même dans les scènes les plus anecdotiques, le film est un vrai plaisir coupable qu’on regardera encore et encore et qu’on ne peut oublier. Son thème musical nous touche au cœur, tout comme l’histoire originale d’un Franck Dubosc au sommet de son art de conteur. L’univers de l’humoriste se fond dans un récit tout en sobriété et ralliera à sa cause les fans de la première heure mais aussi peut-être ses fervents détracteurs. « Tout le monde debout » marquera sans aucune doute la comédie française de son empreinte et trouvera sa place dans le « top 10 » de notre année 2018, pour sa candeur, son humour mais aussi ses valeurs, pour la tendresse qui s’en dégage et pour les bien faits dont il est l’instigateur. Un vrai coup de cœur et un feel good movie qui ne se refuse pas et qui montre combien Franck Dubosc n’a pas fini de nous étonner ! Date de sortie en Belgique/France : 14 mars 2018 Durée du film : 1h47 Genre : Comédie Résumé du film : Profitant du plus gros ouragan ayant jamais touché les Etats-Unis, une équipe de braqueurs d’élite infiltre la plus grande réserve de billets des États-Unis. Leur objectif: un braquage exceptionnel de 600 millions de dollars. Dans la ville désertée, Casey, une des convoyeuses de fond, et Will, un météorologiste de génie, vont devoir unir leurs forces en utilisant les connaissances de Will pour survivre au milieu de cette « tempête du siècle » et empêcher ces voleurs impitoyables de parvenir à leurs fins. Note du film : 4/10 (par Véronique) Avis : Envie d’un film où votre cerveau est peu sollicité et l’action exagérée ? « Hurricane » est fait pour vous. Si les raccourcis scénaristiques, les aberrations et les dialogues risibles ne sont pas un frein à votre plaisir cinématographique, le dernier film de Rob Cohen pourrait bien trouver un intérêt à vos yeux. Si par contre, l’idée de vous faire balader sur la côte américaine aux côtés de deux héros improvisés dans une histoire cousue de fil blanc vous rebute, inutile de dépenser vos précieux deniers et vous rendre dans votre complexe ciné préféré. Son accroche annonçait le ton : Rob Cohen, le réalisateur de « Fast and Furious » premier du nom et de « xXx » livre un nouvel opus sorti tout droit de l’imaginaire de Carlos Davis, Jeff Dixon, Anthony Fingleton, Scott Windhauser et de lui-même où casse, survie et ouragan se cotoient durant 1h40 pour le plaisir de certains fans du genre. Par contre, point de Vin Diesel à l’horizon. Les deux héros du jour ne sont autres que Toby Kebbell et Ryan Kwanten, deux frères survivants d’un précédent ouragan ayant frappé la ville de Gulfport vingt deux ans auparavant. Si l’un est devenu mécanicien (après un petit passage par l’Afghanistan), l’autre est un grand spécialiste météorologique hyper équipé et passionné de tornades et ouragans. Alors qu’un énorme lieu à la réserve fédérale de l’Etat, les deux frangins se voient embarqués dans une aventure improbable au faux suspense. Autant le dire tout de suite. Si l’action ne cesse que rarement et ne lâche jamais le spectateur au point de lui retourner totalement le cerveau, les faiblesses scénaristiques et les absurdités de certaines scènes font de ce film à l’idée intéressante, un nanar pas du tout assumé. Malgré quelques bonnes intentions et un jeu des plus correct, le film se noie dans des incohérences évidentes qui lassent bien vite le cinéphile exigeant. Petite amourette, effets spéciaux criards, héros hyper résistants, méchants faussement surprenants, casse simpliste et catastrophe démesurée forment un tourbillon de déceptions qui ne donne aucun panache à ce film creux. Franchement dispensable, le dernier né de Rob Cohen a peu d’intérêt en soi et n’a sa place que dans des fêtes du cinéma où un fort rabais pourrait justifier la vision de ce navet… Vous voilà prévenu. Date de sortie en Belgique : 7 mars 2018 Date de sortie en France : 28 février 2018 Durée du film : 1h43 Genre : Catastrophe / Action Résumé du film : Cindy et Mike voyagent à travers la campagne avec leur fille rebelle. Ils décident de passer la nuit dans un camping isolé afin de passer ensemble les derniers jours de leurs vacances. Alors que la famille se prépare à prendre une nuit de repos bien méritée, on frappe à la porte. "Est-ce que Tamara est là?". Ainsi débute un jeu du chat et de la souris mortel avec trois psychopathes masqués. Note du film: 6/10 (par Véronique) Avis : Johannes Robert, qui avait signé le décevant « The door » et l’inquiétant « 47 meters down » nous revient avec « The strangers 2 : prey at night », la suite de « The Strangers », sorti il y a dix ans et initié par Bryan Bertino. Avec ce nouveau slasher (entendez par là un film d’horreur où un psychopathe masqué s’en prend à une série de victimes), les spectateurs amateurs de frissons trouveront leur lot de suspense, de stress et de scènes inquiétantes. S’il ne révolutionne pas le genre et s’appuie sur un scénario banal, il faut reconnaître que certains effets de surprise ne manqueront pas de serrer quelques mâchoires et de torturer quelques accoudoirs. Ames sensibles et public impressionnable s’abstenir. « The strangers » deuxième du nom, nous présente cette fois l’histoire d’une famille faisant étape dans un camping des plus désert. Nuit noire, brume rafraîchissante et bungalows déserts forment le trio idéal pour installer un décor inquiétant où trois psychopathes évoluent masqués et armés dans le but de décimer qui viendrait à leur rencontre. Malheureusement pour eux, les quatre membres d’une famille ordinaire croiseront leur route et subiront la folie et la soif de sang (totalement injustifiée) de ces trois tortionnaires. Qui dit torture dit scènes de violence, jeu du chat et de la souris, poursuites au ralenti, téléphones aux lignes coupées, manque d’électricité, portables endommagés et gros méchants aux grandes enjambées. Partout et surtout où on ne les attend pas, les trois tarés poursuivront inlassablement leurs petites victimes, laissant les spectateurs à bout de souffle et jamais véritablement tranquilles. Equilibré et justement minuté, le film ne fait pas dans la longueur et va quasiment à l’essentiel : un bon point pour un long-métrage du genre « horreur » où il est souvent tentant de rallonger à l’accès l’intrigue initiale, au risque de perdre notre intérêt. Cependant, si l’heure vingt passe presque comme une flèche, nous ne manquerons pas de trouver ridicules certaines scènes très appuyées où le faux suspense est mis en scène de façon presque caricaturée. Il n’empêche, le jeu juste des quatre acteurs principaux (Christina Hendricks – Joan dans la série « Mad Men » - Martin Henderson - Dr Nathan Riggs dans « Grey’s Anatomy », Lewis Pullman et Bailee Madison) ne vient pas entacher le déroulement de l’intrigue par un sur jeu souvent risible quand il n’est absolument pas maîtrisé. Parmi les trouvailles de Johannes Robert, il y a le choix d’une bande originale très eighties où chaque meurtre est accompagné d’une chanson populaire dédramatisant quelque peu les images choc présentées sur grand écran. Une chose est certaine, nous n’entendrons plus « Cambodia » ou « Total eclipse of the heart » de la même façon. Autre aspect positif, dans la réalisation cette fois, c’est le choix opéré par l’équipe du film lors de scènes post-traumatiques où les repères des personnages affectent également le spectateur. Immersive, la mise en scène générale du film est plutôt soignée et convient au genre présenté. Sous ses petits airs de « The Purge » ou de « Funny Games », « The strangers 2 : Prey at night » rempli largement le cahier des charges et offre à qui le souhaite un thriller psychologique horrifique classique mais efficace. Convenu mais stressant à de nombreux moments, le dernier long-métrage de Johannes Robert est plutôt une bonne pioche et plaira très certainement aux fans du genre désireux de se faire peur. Avis aux amateurs ! Date de sortie en Belgique : 7 mars 2018 Date de sortie en France : 18 avril 2018 Durée du film : 1h25 Genre : Horreur Résumé du film : Setsuko mène une vie solitaire et sans saveur à Tokyo entre son travail et son appartement, jusqu’à ce que sa nièce Mika la persuade de prendre sa place à des cours d’anglais très singuliers. Cette expérience agit comme un électrochoc sur Setsuko. Affublée d’une perruque blonde, elle s’appelle désormais Lucy et s’éprend de John son professeur ! Alors, quand Mika et John disparaissent, Setsuko envoie tout balader et embarque sa sœur, dans une quête qui les mène de Tokyo au sud californien. La folle virée des deux sœurs, qui tourne aux règlements de compte, permettra-t-elle à Setsuko de trouver l’amour ? Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Débarqué de nulle part et distribué dans quelques salles du pays, « Oh Lucy » est un film savoureux et surprenant auquel on prend part dès les premières minutes et dont on sort ému. C’est que la comédie dramatique de Atuko Hirayanagi est très universelle et parle à chacun d’entre nous, faisant vibrer la corde de l’émotion juste et en adéquation avec celle de son personnage principal : Setsuko. Nous faisant passer du rire à la tristesse, de la dynamique ville de Tokyo aux espaces ensoleillés de la Californie, « Oh Lucy » joue sur les contrastes et déstabilise par le mélange de genres qu’il utilise. Néanmoins, la découverte est plaisante et l’idée, parfois maladroitement exploitée, de mélanger les cultures et de briser les stéréotypes habituels bienvenue. Setsuko est une célibataire bordélique, stricte et perdue dans un train-train pesant et morne. Quand sa nièce lui propose de reprendre ses cours d’anglais, la tante entrevoit la possibilité de découvrir un monde dans lequel elle ne se serait sans doute jamais aventurée. Mais loin d’être habituels, ces cours d’anglais changeront profondément sa personnalité, son apparence et lui ouvriront les portes d’une liberté et d’une jeunesse retrouvée. Shinobu Terajima, incroyable actrice japonaise, parvient ainsi à communiquer une lumière à son personnage, une beauté et une fureur de vivre (et d’aimer) qu’elle avait jusqu’ici refoulées. La transformation de Setsuko en Lucy est loin d’être une mutation grossière où perruque et maquillage outrancier suffisent à marquer le changement d’identité. Ici, cette évolution se fait en toute subtilité, révélant peu à peu les émotions qui animent cette « Lucy » et nous touchant aussi, nous permettant de comprendre ce dont elle a toujours cruellement manqué. Partie retrouver sa nièce et son professeur d’anglais dont elle s’est amourachée, Setsuko va découvrir une Amérique idéalisée où finalement déconvenues peuvent aussi exister. Accompagnée dans sa quête par sa sœur, interprétée par la très juste Shohei Imamura, elle nous entraînera tantôt dans un road movie cocasse, tantôt dans un drame latent. Et c’est justement cet équilibre presque dosé qui donne toute sa saveur au film de la jeune réalisatrice Japonaise qui, parait-il, s’est inspiré de certains ressentis personnels pour alimenter ceux de la femme qu’elle met en scène. Mais que serait ce long-métrage, sans la présence opportune de Josh Hartnett ? Elément déclencheur du bouleversement de la vie de ces femmes japonaises, le professeur d’anglais qu’il incarne a sans doute sous-estimé l’impact qu’auraient ses agissements sur la famille entière de Sestuko. Discret et pourtant omniprésent, l’acteur trouve ici un rôle de guide, excentrique mais aussi de foireux, qui lui sied à ravir. Le trio formé par Hartnett, Imamura et Terajima fonctionne remarquablement et donne tout le sel à cette histoire originale et attendrissante. Humour, détresse, amour et affection ponctuent habillement l’heure trente de cette tragi-comédie étonnante à côté de laquelle nous serions bêtement passés, faute de projections régulières et de mise en lumière. Et pourtant, ce cinéma indépendant americano-japonais à toute sa place dans nos salles et nous offre un moment de légèreté que nous avons particulièrement apprécié. Un film à voir pour son originalité, son casting et sa subtilité et ce, malgré quelques petites failles que les belles émotions distillées parviennent facilement à combler. Date de sortie en Belgique : 7 mars 2018 Date de sortie en France : 31 janvier 2018 Durée du film : 1h35 Genre : Comédie dramatique Résumé du film : Après s'être tenu prudemment à l'écart pendant des années, Gaspard, 25 ans, doit renouer avec sa famille à l'annonce du remariage de son père. Accompagné de Laura, une fille fantasque qui accepte de jouer sa petite amie le temps du mariage, il se sent enfin prêt à remettre les pieds dans le zoo de ses parents et y retrouver les singes et les fauves qui l'ont vu grandir... Mais entre un père trop cavaleur, un frère trop raisonnable et une sœur bien trop belle, il n'a pas conscience qu'il s'apprête à vivre les derniers jours de son enfance. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Avec sa folie douce et son univers très particulier, « Gaspard va au mariage » est une petite curiosité qui vaut la peine de s’y intéresser. Mené par deux comédiens que l’on affectionne, le dernier film de Antony Cordier nous emmène dans un zoo où déséquilibres familiaux et événements bouleversants se révèlent au coeur d’une nature apaisante. L’affiche décalée (aux faux airs de « Captain Fantastic ») et son titre « Gaspard va au mariage » donnent d’ailleurs déjà le ton de ce film atypique, mi-comédie, mi-drame où amour fraternel presque incestueux, non-dits et folie poétique prennent place dans une histoire aux apparences banales. Ainsi, Gaspard, jeune inventeur devenu adulte, retrouve la maison familiale où les plus beaux souvenirs de l’innocence de son enfance l’attendent, tels des fantômes dont il est difficile de se débarrasser. Mal à l’aise dans cette famille avec laquelle il n’a plus rien à partager, le jeune homme ne cherche pas à faire sa place mais à profiter de ce passage furtif pour présenter sa toute récente petite amie, rencontrée sur le chemin du domaine. Mensonges, secrets et déconvenues se confondent, créant quelques jalousies au sein de la fratrie. Si l’histoire n’a rien de bien original en soit, les décors fabuleux dans lesquels évoluent toute la smala sont eux de toute beauté. Qu’il s’agisse des prairies où vagabondent okapis, girafes, lions et buffles ou de la maison tout droit sortie d’un conte fabuleux, les lieux découverts révèlent à eux seuls un imaginaire qui réveille nos rêveries infantiles. D’ailleurs, nos héros semblent tous avoir gardé la naïveté de l’enfance refusant de grandir ou d’ouvrir les yeux sur une réalité difficile à digérer. Outre ces espaces grandioses et lumineux, ce qui éveille notre intérêt est sans aucun doute le tandem formé par Félix Moati (« Hippocrate », « A trois on y va ») et Laetitia Dosch (révélée dans « Jeune femme »), deux jeunes comédiens que l’on prend grand plaisir à découvrir film après film. Justes, impliqués et attachants, les deux compères nous prennent par la main et nous guident dans la découverte de cette histoire originale, structurée en quatre parties distinctes. Entourés d’autres comédiens tout aussi remarquables, le duo complice se cherche et se trouve, laissant une place de choix au reste du casting : la toujours impeccable Marina Foïs, l’étonnante Christa Théret, le sobre Guillaume Gouix et le belge extravagant Johan Heldenbergh. Très agréable et surprenant, « Gaspard va au mariage » marque par son univers atypique mais aussi par sa bande originale succulente sur laquelle danse un casting de qualité qu’on prend plaisir à retrouver. Date de sortie en Belgique : 7 mars 2018 Date de sortie en France : 31 janvier 2018 Durée du film : 1h45 Genre : Comédie. Résumé du film : David est un jeune père de famille comblé : une femme qu’il aime, deux jeunes enfants adorables, une bande de potes soudée avec laquelle ils partent en vacances en tribu. Mais au retour de leur dernier séjour dans les Vosges, David est interrogé par la police dans le cadre d’un meurtre. Rapidement, l’enquête établit que David, sous des dehors irréprochables, n’avait pas une vie aussi lisse que ce qu’il prétendait. Le doute se propage et des clans se forment. Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Présenté dans plusieurs festivals et mis en lumière par diverses avant premières, « Une part d’ombre » de Samuel Tilman est un thriller psychologique de belle qualité. Nous tenant en haleine de bout en bout, le film révèle finalement peu d’éléments tangibles à ses spectateurs, les laissant dans le flou et dans le doute jusqu’au générique de fin. Acteurs à part entière dans la quête de vérité qui nous préoccupe, nous nous questionnons sur l’innocence ou la culpabilité de ce jeune père de famille et assistons impuissants aux détournements et critiques de ses collègues et amis proches. Si le délit occupe une place prépondérante dans le récit de Samuel Tilman, ce sont finalement les réactions qu’auront les uns et les autres face à cette part d’ombre qui aliment essentiellement cette sombre histoire. Samuel Tilman, 43 ans, a déjà fait sa place dans le cinéma belge depuis quelques années. Après avoir co-scénarisé et produit plusieurs films, dont « Çà rend heureux » de Joachim Lafosse et réalisé divers documentaires ou courts métrages, l’Ixellois de souche se voit récompensé par le Magritte du meilleur court métrage en 2011. Proche de Fabrizio Rongione avec qui il a co-écrit deux spectacles et la mise en scène de plusieurs éditions de la Cérémonie des Magritte, Tilman signe un premier long-métrage de qualité ambitieux et plutôt maîtrisé. Quoi de plus normal dès lors que de mettre en scène son fidèle ami Fabrizio Rongione (véritable bête de travail si on juge le nombre de films enchaînés ces dernières années), acteur de talent aux multiples facettes. Aussi complexe que son personnage David, Rongione passe du rire au visage fermé, de la bonhomie à la colère avec une aisance remarquable. Ici encore, on mesure l’ampleur de ses capacités et suivons les frasques de son personnage avec un intérêt certain. Aidé dans sa quête de vérité par Noël, qui lui voue une amitié inconditionnelle, David va tenter de prouver son innocence en retrouvant celui qui serait le réel coupable de l’homicide dont il est potentiellement accusé. Tout cela est bien sûr à mettre entre guillemets puisque tout l’intérêt du film réside à savoir si oui ou non, le personnage principal joue sur les apparences et s’enlisent dans des mensonges dont il a le secret. Noël, c’est l’acteur débutant Baptiste Lalieu, alias Saule, dont on connaît la voix, la stature et les textes mais dont on découvre la capacité de jeu. Plutôt concluant dans ce premier rôle, le paisible chanteur, nous guide de la première découverte au procès avec une bienveillance qui force le respect. Fidèle compagnon de route, il est sans doute le seul à ne s’être jamais détourné de son ami et collègue, peut-être parce qu’il a lui-même des choses à cacher ? Entouré par un casting presqu’exclusivement belgo-belge, le jeune acteur ne démérite pas et fait sa place au sein de l’équipe d’acteurs de chez nous, composée de Yoann Blanc, Natacha Régnier, Steven Driesen ou encore Erika Sainte. Minute après minute, les secrets pesants dans cette « Part d’ombre » se révèlent peu à peu, accablant son héros et semant à chaque instant un peu plus le doute. C’est là toute l’intelligence du film : surprendre les spectateurs, les déconcerter, les garder en haleine et les embrouiller. Lent, le film prend son temps mais ne nous laisse quasiment jamais pour compte. Tantôt juge, tantôt avocat, nous jouons le jeu et réfléchissons à l’attitude que nous aurions pu avoir face à ce genre de situation et évoluons à pas de loup dans cette drôle d’affaire. Si on regrette parfois le manque de structure et de clarté de certains moments-clés, on se réjouit de trouver dans ce long-métrage une certaine audace et une belle identité. Jouant avec le suspense et la tension psychologique, « Une part d’ombre » montre que le doute est partout et que s’il est toujours permis, il est parfois aussi condamnable de s’écarter et de juger un ami. Le regard des proches sur des faits aussi sombres soient-ils, les jugements hâtifs, les silences qui en disent long ne sont-ils pas aussi déplorables que certains agissements ? Original et parfois aussi bancal, le film de Samuel Tilman pourrait bien créer la surprise et intriguer ceux qui accepteraient d’entrer dans son récit sans trop réfléchir. Date de sortie en Belgique/France : 7 mars 2018 Durée du film : 1h30 Genre : Thriller Résumé du film : Rita, petite fille de quatre ans au caractère bien trempé, découvre le monde en compagnie de son fidèle ami, Crocodile qui vit dans une baignoire et qui ne pense qu’à manger comme tout bon crocodile. Ensemble, ils apprennent à pêcher, ramassent des myrtilles dans la forêt, tentent d’apprivoiser un hérisson, partent camper dans la montagne et quand il neige, font des courses de luge ou encore du ski. Ils partent même sur la Lune ! En somme, une amitié entre grands aventuriers ! Note du film : 6,5/10 (par Véronique) Avis : Après « Martine » et son chien Patapouf ou « Peter et Eliot le Dragon », voici « Rita et Crocodile ». Dans ce moyen-métrage animé, la réalisatrice danoise Siri Melchior nous emmène dans l’imaginaire d’une fillette de 4 ans, et dépeint avec réalisme les émotions et les sentiments qui animent les tous petits enfants. Composé de huit petites épisodes d’environ cinq minutes chacun, « Rita et Crocodile », nous fait vivre des aventures naïves où la petite fille et son ami (imaginaire ?) s’adonnent tantôt au ski ou à la capture d’un hérisson, tantôt à la pêche ou à la cueillette de myrtilles. Rita emmène son crocodile au gré de ses envies: au zoo, à la belle étoile ou encore sur la Lune sans que celui-ci ne rechigne. C’est que la jeune Rita n’est pas une petite fille facile : directive, râleuse et de mauvaise foi, elle s’emporte dans des éclats de rire, comme dans des disputes dont seuls les enfants de son âge ont le secret. Du haut de ses quatre ans, la miss mène son monde à la baguette et surtout ce pauvre gentil crocodile. Complice, protecteur bien que peu courageux, l’animal la suit partout, s’amuse de tout et lui reste fidèle jusqu’au bout. L’imaginaire débordant et les dessins peints à la main divertissent petits et grands, même si le public cible est très clairement les moins de 8 ans. Le petit métrage animé se laisse regarder, surtout pour ses petites musiques enfantines et ses dessins épurés. Les micro aventures présentées apportent un peu de féerie dans notre quotidien et s’accordent sans doute sur les histoires rocambolesques que nos petites têtes blondes se sont déjà amusées à inventer. Gentil et naïf, le film « Rita et Crocodile » est une nouvelle belle idée de sortie ciné en famille pour ouvrir les portes de l’animation aux plus petits spectateurs et peut-être futurs cinéphiles. Date de sortie en Belgique : 7 mars 2018 Durée du film : 40 minutes Genre : Film d’animation |
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