Résumé du film : Un jeune migrant se fait tirer dessus alors qu'il traverse illégalement la frontière. Sous le coup de sa blessure, Aryan découvre qu'il a maintenant le pouvoir de léviter. Jeté dans un camp de réfugiés, il s'en échappe avec l'aide du Dr Stern qui nourrit le projet d'exploiter son extraordinaire secret. Les deux hommes prennent la fuite en quête d'argent et de sécurité, poursuivis par le directeur du camp. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Véritable ovni dans le paysage cinématographique de cette fin d’année, « La lune de Jupiter » interpelle, déstabilise, impressionne autant qu’il déconcerte. Cette fable contemporaine sur fond de migrations dépeint une société hongroise ternie par les violences quotidiennes. A mi-chemin entre la science-fiction et le drame, le dernier film de Kornél Mundruczó ne laissera personne indifférent. S’ouvrant sur une scène des plus réalistes, « La lune de Jupiter » nous entraîne bien vite dans la vie d’Aryan, un jeune syrien déterminé à rejoindre l’Europe coûte que coûte. Blessé par les balles des policiers hongrois lors d’une tentative de passage en bateau, le migrant se découvre un pouvoir de guérison… et de lévitation. Séparé de son père, Aryan n’aura de cesse de le rechercher et gagne un camp de réfugiés. Mais plutôt que d’y retrouver ses copains de route, il rencontre Stern, un médecin peu scrupuleux, qui arrondit ses fins de mois en faisant passer des réfugiés contre d’importantes sommes d’argent. Allié intéressé, Stern voit dans le don de Aryan une opportunité très lucrative de pouvoir rembourses ses dettes. Evoluant dans une Hongrie rongée par la violence, le terrorisme, la pauvreté et décrépitude, Stern et Aryan entament deux quêtes parallèles : celle qui permettra au jeune syrien de retrouver son père et l’autre qui démontrera au commun des mortels qu’Aryan est un ange capable des plus grands miracles. Fils de charpentier (on n’invente rien), le Syrien use (et abuse) de ses envolées pour impressionner le premier venu. La peur qu’engendre une telle vision fait mouche et notre tandem voit les liasses de billets tomber du ciel. Mais ce n'est pas cet argent de poche prolifique qui intéresse Aryan: son objectif ultime est de retrouver son père et gagner une Europe plus sûre. Si l’idée de départ est honorable, son traitement nous a par contre laissé presque insensible. La réalisation plus qu’efficace et le jeu des acteurs (de Zsombor Jéger et Merab Ninidze) ne sont absolument pas à remettre en cause. Le souci vient plutôt d’une longueur parfois trop tenace et d’une répétition inlassable des mêmes procédés scénaristiques. Les longs plans séquences maîtrisés impressionnent, tout comme cette capacité de mettre en lumière un fait de société que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Mais la contemplation peut parfois alourdir le propos, difficile à cerner par ailleurs. Mystique, « La Lune de Jupiter » n’est pas un film tout public tant il nécessite une lecture rigoureuse de l’intention du réalisateur pour en cerner tous les enjeux. Intéressant dans son traitement, le film social et fantastique trace le chemin d’un migrant pas comme les autres et nous renvoie, jusque dans sa dernière scène, à la réalité vécue dans une partie de cette dite Europe « accueillante » mais si hermétique aussi. Date de sortie en Belgique/France : 22 novembre 2017 Durée du film : 2h03 Genre : Drame / Science Fiction Titre original : Jupiter holdja (Jupiter’s moon)
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Résumé du film : Édith, 45 ans, ouvrière dans une usine textile, voit sa vie bouleversée par un plan social. Loin de son fils et sans attache, plutôt que le chômage, elle est la seule à choisir de rejoindre son usine délocalisée au Maroc… Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Prendre le large c’est, dans le langage courant, partir loin, s’éloigner d’un endroit que l’on veut fuir. Mais ça peut aussi vouloir dire prendre l’air, se retrouver, apporter un regard neuf sur sa vie. Dans le film de Gaël Morel, il y a un peu de tout cela. A travers son cinquième long-métrage, le réalisateur français propose une relecture intéressante d’une thématique malheureusement trop actuelle : celle de la délocalisation. Edith, veuve et solitaire, travaille depuis des années dans une usine de textile. A sa fermeture, elle se voit proposer un poste équivalent dans la ville de Tanger où elle sera reclassée et payée sur base du salaire local. Alors que de beaucoup accepteraient des indemnités de départ et un renouveau professionnel (incertain), Edith décide d’accepter et traverse la Méditerranée pour s’installer dans la ville marocaine. Certains spectateurs associeraient le résumé du film à un autre long-métrage sorti cette année : « Crash Test Aglaé », mais il n’en est rien. Là où le film de Eric Gravel nous proposait un road movie sur fond comédie, « Prendre le large » nous emmène dans le parcours réaliste d’une femme déterminée et admirable par son courage. Confrontée à une culture qui n’est pas la sienne, à un mode de vie presque archaïque à côté de celui qu’elle connaissait, Edith évolue dans une société dont elle ne connait ni les règles ni les repères. Surnommée « La Française », l’ouvrière tenace va de métier en métier, survivant à l’austérité du pays et affrontant le regard de ses habitants méfiants, du moins, dans un premier temps. Heureusement pour elle, Edith fera la rencontre de Mina et de son fils Ali (interprétés respectivement par Mouna Fatou, véritable star au Maroc, et Kamal El Mari). Son sujet, Gaël Morel le connait bien car son père travaillait dans une usine de textile. Pas étonnant dès lors, qu’il ait opté pour ce point de départ de son histoire et qu’il rende, par la même occasion, hommage au monde ouvrier. Pour incarner son héroïne, le cinéaste a eu l’excellente idée de proposer le rôle à une actrice qui connait également bien cet univers : la lumineuse Sandrine Bonnaire. Naturelle et investie, la comédienne prend à bras le corps l’histoire d’Edith, la fait évoluer et lui donne vie, avec une grâce toute naturelle et une force de caractère remarquable. Touchante et convaincante, Sandrine Bonnaire retrouve ici un rôle taillé sur mesure, de ceux qui nous font prendre conscience (mais faut-il encore le rappeler ?) de l’étendue de son talent. La lumière du Maroc éclaire son visage, les sourires abondent, les relations humaines la font grandir, Edith renait un peu plus chaque jour et semble enfin avoir trouvé un sens à sa vie. Si le film évoque bien sûr la différence, l’acceptation et le fossé qui existe entre nos deux cultures, c’est avant tout le parcours d’une ou plusieurs femmes que Gaël Morel met en avant. D’Edith à Mina, une mère marocaine résolument moderne et libérée, en passant par Karima, c’est la (sur)vie de ces combattantes qui est mise en lumière d’une bien jolie façon. Non, « Prendre le large » n’est pas exempt de défauts mais l’espoir qui réside dans le scénario et l’atmosphère générale du film, le jeu impeccable de ses acteurs (de premier ou second plan) et la chaleur (humaine) qui se dégage de cette grosse heure trente de film comblent nos attentes, marquent nos esprits quelques jours encore après la sortie de notre salle et, cerise sur le gâteau, nous font aimer un peu plus encore cette actrice prodigieuse qu’est Sandrine Bonnaire ! Pour notre part, vous l’avez compris, nous avons été conquis. Et vous ? Date de sortie en Belgique : 22 novembre 2017 Date de sortie en France : 8 novembre 2017 Durée du film : 1h43 Genre : Drame Résumé du film : Après cinq années d’absence, Antoine revient à Bruxelles, décidé à affronter son passé. Il frappe à la porte de Camille, la femme qu’il a aimée et la mère de leur petite fille Elsa, qu’il n’a jamais rencontrée. Lorsqu’il arrive, Camille est sur le point de partir pour un voyage d’affaires important. Elle attend la baby-sitter qui tarde à arriver. Camille panique et demande à Antoine d’attendre la baby-sitter cinq minutes pour ne pas rater son avion. Pris au dépourvu, Antoine accepte. Il est bien loin de s’imaginer que la baby-sitter n’arrivera jamais et qu’il va se retrouver seul face à sa fille pendant trois journées d’été. Note du film : 9/10 (par Véronique) Avis : Thomas Blanchard est un habitué du Festival du Film Francophone de Namur. Après le remarquable « Préjudice » et le truculent « Voyage au Groenland », le comédien nous revient dans un film où tendresse et complicité se conjuguent au présent. Après un départ en demi-teinte où chaque personnage semble s’accorder sur une situation étonnante, le film prend son envol pour nous faire atteindre les sommets de l’émotion et de l’amour que se partagent Antoine et Elsa. Véritable bonbon acidulé qui se savoure avec gourmandise, « Drôle de père » est un véritable feel good movie. La complicité entre la toute jeune et étonnante actrice Lina Doillon (fille de la réalisatrice) et Thomas Blanchard fait indéniablement la force du film. Ce papa tombé du ciel fera le bonheur de la fillette durant trois jours. Sous le regard amusé et attendri de ses spectateurs, Antoine et Elsa croquent la vie à pleines dents, partageant les rires, les histoires du soir et les balades dans le sable. Résolument positif, le film ne s’attarde pas sur les conséquences et les suites de cette garde improvisée. Pas plus que sur le passé mystérieux des parents de la fillette. Sans jamais expliquer la raison de l’absence de son papa durant cinq ans, ni celle de son retour inopiné, la réalisatrice et scénariste Amélie Van Elmbt parvient à nous faire entrer dans la vie d’Elsa par une petite porte discrète qui ne se refermera qu’au son de sa douce voix. La petite heure trente de film passe comme une flèche et nous touche e droit au cœur, nous faisant retenir quelques larmes et nous remplissant les yeux de bonheur. Ces petites vacances extraordinaires, nous les avons vécues nous aussi. Nous nous sommes attachés aux membres de cette famille éphémère où chacun trouve sa place (parmi eux, Xavier Seron et Alice De Lencquesaing). Nous avons pris plaisir à pousser la porte de cet appartement magique où les plantes apportent un peu plus de vie dans la routine de ce célibataire passionné par la cuisine et la flore de son père. « Drôle de père », nous a permis de retrouver notre âme d’enfant et de prendre le large l’espace d’un instant. Vous l’aurez compris, Amélie Van Elmbt, qui signe son deuxième long métrage, nous offre un joli moment de cinéma, sans anicroche. Tourné aux quatre coins de notre plat pays, son long métrage nous fait du bien, nous fait oublier notre quotidien et n’a qu’un seul objectif : nous prendre par la main. Date de sortie en Belgique : 22 novembre 2017 Durée du film : 1h26 Genre : Comédie Vus dans le cadre de festivals belges: "M", le premier film réussi de Sara Forestier et "A beautiful Day" de Lynne Ramsay valent tous deux le détour. De sortie ce mercredi 15 novembre dans nos salles, découvrez avis complets ici:
- "M" -"A beautiful day" Résumé du film : Emmanuelle Blachey est une ingénieure brillante et volontaire, qui a gravi les échelons de son entreprise, le géant français de l'énergie, jusqu'au comité exécutif. Un jour, un réseau de femmes d'influence lui propose de l'aider à prendre la tête d'une entreprise du CAC 40. Elle serait la première femme à occuper une telle fonction. Mais dans des sphères encore largement dominées par les hommes, les obstacles d'ordre professionnel et intime se multiplient. La conquête s'annonçait exaltante, mais dans une guerre tous les coups sont permis.. Note du film : 8/10 (par François) Avis : Présenté en avant-première lors de la 32e édition du Festival international du Film Francophone de Namur, « Numéro Une » nous a conquis dès les premières images. Quand Tonie Marshall (« Tu veux ou tu veux pas ? », « Vénus Beauté ») parvient à allier le fond- avec une intrigue certes déjà vue mais néanmoins efficace, et la forme - avec des plans à la beauté singulière, cela donne un film enthousiasmant ! D’ailleurs, le plan d’ouverture mêle la lumière à une extrême noirceur. La première scène nous place aux côtés de Emmanuelle Blachey (très convaincante Emmanuelle Devos) sur la plage de Deauville. La célèbre station est baignée par le soleil automnal. Pourtant, un corps a été retrouvé, attirant l’attention de notre héroïne avant une intervention publique. La réalisatrice prend ici son temps de filmer la nature : l’impact des vagues sur les coquillages, la finesse des grains de sable dorés par ce soleil orangé et le visage pensif d’Emmanuelle assistant impuissante à l’évacuation du corps de cette femme. Tous ces éléments participent à rendre le film beau et intriguant…Bien sûr l’intrigue s’envolera une fois la rencontre avec quelques femmes influentes établie. Le spectateur est en effet convié à la réunion et aux enjeux cruciaux qui en découlent. Aucune femme n’a jusqu’ici été à la tête d’une grande entreprise. Serait-ce là le prétexte pour Tonie Marshal de nous livrer un film adoptant le point de vue féministe ? Non ! Même si la grande force du film est de dépeindre avec beaucoup de justesse une triste réalité. C’est que le combat pour l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes se pose toujours en 2017. Il suffit d’être attentif à l’actualité pour se rendre compte que de trop nombreuses inégalités subsistent encore et toujours. Outre l’aspect purement financier avec l’égalité des salaires à poste équivalent, c’est toute la considération de la compétence féminine qui est en jeu ici. Et le film « Numéro Une » parvient à soulever certains « malaises », certaines situations injustes avec beaucoup d’adresse. C’est aussi là la force du film ! Pour ce faire, la réalisatrice peut compter sur un casting solide (et très éclectique): jugez plutôt : outre Emmanuelle Devos, nous retrouvons Suzanne Clément, Richard Berry (on aime le détester !), John Lynch et Benjamin Biolay (fantastique dans le rôle de l’éminence grise). Quel plaisir de voir à l’écran les interactions entre tout ce beau monde ! Plusieurs scènes sont d’ailleurs truculentes (nous le disions, mention spéciale pour Richard Berry et Benjamin Bioley). Tonie Marshal prend le temps de suivre le parcours de l’héroïne, son quotidien, ses questionnements, les coups bas dont elle ou ses collaborateurs font les frais. Hormis quelques maladresses à ce niveau (certaines techniques de dissuasion nous semblent un peu « grossières » car d’après nous, on ne suit pas une élection présidentielle non plus !) l’ensemble se montre cohérent et plaisant à suivre. Les jeux de pouvoir sont bien montrés et après la vision, on se dit qu’on ne doit pas être trop loin de la réalité. Les personnages sont bien développés et chacun possède une certaine psychologie rendant l’ensemble intéressant à suivre. « Numéro Une », le nouveau film de Tonie Marshal développe avec beaucoup de justesse la condition féminine sans tomber dans des travers féministes maladroits. Fort bien réalisé (l’esthétisme de certains plans témoignent d’un soin particulier et d’une véritable vision), très bien joué par l’ensemble des acteurs, nous prenons plaisir à suivre l’héroïne dans ce film engagé mais aucunement donneur de leçon, bonne pioche ! Date de sortie en Belgique : 15 novembre 2017 Date de sortie en France :11 octobre 2017 Durée du film : 1h50 Genre : Drame Résumé du film : Depuis déjà plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve ultime est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz. Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d’amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords. Ensemble, ils vont accomplir un voyage extraordinaire qui leur révèlera la véritable histoire qui se cache derrière celle de la famille de Miguel… Note du film : 8,5/10 (par Véronique) Avis : Il fait parler de lui depuis de nombreux mois ce nouveau film des studios Pixar/Disney. Ses affiches colorées et ses bandes annonces énergiques ont su faire patienter les plus curieux jusqu’à ce mois de novembre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que « Coco » valait véritablement la peine que l’on attende. L’histoire colorée de Miguel va vous emporter dans une série d’aventures où un large panel d’émotions est au rendez-vous. Sa musique, sa réalisation, ses images, son histoire, le caractère de ses personnages, les enjeux qu’il présente, tout fait de « Coco » un grand, grand film d’animation ! Lee Unkrich, qui a longtemps été un homme de l’ombre (et collaborateur sur des longs métrages d’animation tels que « Le monde de Némo », « Monstres et Compagnie » ou encore « Toy Story 2 ») a connu un franc succès avec sa toute première réalisation solo : « Toy Story 3 », couronné de l’Oscar du meilleur film d’animation il y a quelques années de cela. Le savoir aux commandes d’un nouveau Disney/Pixar était donc une très belle nouvelle. Confiants, nous avons pris un plaisir total à découvrir les aventures de Miguel et de toute sa famille et recommandons aux petits comme aux grands de s’offrir une sortie ciné que personne ne risque de regretter. A la fin du générique de « Coco », on ne pourra qu’applaudir le travail réalisé sur ce nouveau cru à la longueur plaisante : tendre, émouvant, dynamique et coloré, « Coco » a toutes les qualités pour toucher son public en plein cœur ! C’est en tout cas vrai pour nous, malgré les quelques petites longueurs. Après « Vaiana » ou encore « Vice et Versa », les célèbres studios américains élargissent un peu plus le spectre de leurs jeunes héros et ne se cantonnent plus à la revisite de célèbres contes internationaux. Exit les jolies princesses blondes, brunes ou rousses et bienvenue à la multiculturalité, aux thématiques plus actuelles et aux héros plus proches d’un (jeune) public exigeant. Il ne suffit plus d’offrir des aventures pétillantes aux spectateurs, il faut aussi les amuser, les interpeller et les marquer. « Coco » a donc la mission délicate de nous emmener au Mexique, lors du Jour des Morts (une fête religieuse particulière) et nous impliquer tous, européens ou (latino-) américains. Il est d’ailleurs étonnant que le film n’ait pas été programmé pour une sortie en raccord avec son sujet principal, mais qu’importe… Novembre, avril ou encore août, le succès aurait sans doute été garanti. Fêté le 2 novembre, ce rituel est présenté de façon très instructive et vivante dans le film de Lee Unkrich. Mais n’est-ce pas normal quand on sait qu’Adrian Molina, célèbre storyboarder des studios Pixar, co-réalise et écrit la trame générale de l’histoire apportant ainsi quelques références de ses racines mexicaines à l’histoire de Miguel ? Miguel, c’est justement le héros de notre histoire. Admirateur du guitariste et chanteur Ernesto de la Cruz, notre petit bonhomme n’a qu’un rêve : égaler celui qu’il imite à la perfection. Mais dans la famille Rivera, il est interdit de parler, d’écouter ou de jouer de la musique. En effet, Rosita, l’arrière arrière grand-mère de Miguel a élevé seule sa petite fille Coco (voilà donc d’où vient le titre du film…), après le départ brutal de son mari musicien… Depuis des générations, la musique est bannie de la vie de famille et la renommée de Rivera s’est faite dans un domaine tout aussi admirable : la fabrication de chaussures ! Mais Miguel n’a pas cela dans le sang et seule la vibration des cordes de sa guitare lui apporte de la joie. Décidé à participer à un concours musical organisé dans sa ville natale, le jeune garçon tente le tout pour le tout pour se trouver un instrument de musique prestigieux et exposer son talent à qui veut l’entendre… C’est ainsi, par le hasard des choses et de la magie de cette nuit particulière, que Miguel va se retrouver dans le Monde des morts, de l’autre côté du pont qui relie l’univers des vivants à celui des défunts… A priori, on pourrait penser que le monde des morts est sombre, froid et peu accueillant mais ici, c’est bien tout le contraire qui nous attend. La couleur, la bonne humeur, la fête, le rire et l’amitié attendent le jeune Miguel, téléporté dans une « réalité » qu’il n’était pas prêt de s’imaginer. Impatients de découvrir quels présents leurs familles leur ont laissés, les morts se font une joie de partager cette nuit et se parent de leur plus beaux atours. Et qui dit fête, dit musique ! Miguel comprend qu’il a la chance inespérée de rencontrer celui qui le fait rêver : Ernesto de la Cruz. Si nous choisissons volontairement de taire la suite des événements, nous pouvons cependant dire que les rencontres que fera le jeune mexicain nous marqueront toutes, nous amusant (merci Hector !), nous touchant, nous fâchant bref, nous faisant passer par une série d’émotions où se côtoient les rires et les larmes. En substance, le film traite de nombreux sujets tels que l’importance de la famille ou celle des souvenirs. Nos défunts peuvent-ils encore exister si nos mémoires commencent à les effacer ? « Coco » donne à réfléchir et enivre par sa musique latine entraînante, ses couleurs chatoyantes et ses décors hallucinants. Affûté jusque dans les moindres détails, l’univers entier de « Coco » fait briller nos yeux et chavirer nos cœurs. Entrer dans un tel film n’est que pur bonheur ! Du côté du casting, on applaudit aussi l’idée d’avoir choisi des comédiens originaires du Mexique pour donner vie aux extravagants personnages du film : Anthony Gonzalez, Gael García Bernal, Benjamin Bratt, Selene Luna prêtent ainsi leur voix à Miguel, Hector, Ernesto de la Cruz ou encore Tia Rosita pour ne citer que quelques-uns d’entre eux. La preuve est (une fois de plus) faite qu’il ne faut pas trouver des acteurs vedettes pour que la réussite soit complète. Entre les images en sépia nous racontant les souvenir de la famille et les scènes d’aventures ultra colorées, nous baladons notre âme de cinéphile de chemin en chemin sans attendre la fin. Parfois convenu, le scénario recèle de jolies trouvailles et se voit agrémenté de dialogues franchement bien rédigés. Véritable cadeau dont on se délecte encore et encore, « Coco » est assurément un film à ne pas manquer, pour son sujet comme son univers ensoleillé ! Qu’est-ce que vous attendez ? Foncez ! Date de sortie en Belgique/France : 29 novembre 2017 Durée du film : 1h40 Genre : Animation Le hasard du calendrier veut que cette semaine, deux films consacrés au monde du tennis sortent côte à côté dans nos salles ciné. "Borg/McEnroe", qui retrace la finale de Wimbledon de 1980 et "Battle of the sexes" , l'histoire incroyable de Billie Jean King et de son combat pour la reconnaissance de la qualité du tennis féminin.
Radicalement différent, les deux film valent la peine que l'on s'y attarde, pour la qualité de leurs castings et de leurs scénarios. Vus dans le cadre du "Film Fest Gent", notre avis de "Battle of the sexes" est ici et celui de Borg/McEnroe est là. Résumé du film : Une jeune infirmière est kidnappée par quatre adolescents violents évadés d’un hôpital psychiatrique avant d’être embarquée dans une virée pour l'enfer. Poursuivi par un agent des forces de l’ordre dérangé et avide de vengeance, l’un de ces jeunes aura dès lors une destinée tragique et les horreurs auxquelles il va faire face vont peu à peu le transformer et faire de lui Le monstre connu aujourd'hui sous le nom de Leatherface. Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Prologue de la célèbre saga « Massacre à la tronçonneuse », débutée en 1974 par Tobe Hooper et comptant sept numéros en tout, « Leatherface » ne fait pas dans la demi-mesure. Adressé aux fans de la première heure, le film des deux comparses français Julien Maury et Alexandre Bustillo raconte la genèse du célèbre monstre sanguinaire. Respectant les codes des autres films de la licence, « Leatherface » a cependant moins d’épaisseur et de densité que ses prédécesseurs. Se voulant sombre et pourtant peu inquiétant, le long métrage dégoute plus qu’il n’impressionne. Vous voulez du gore ? Des scènes trash ? Des massacres sanguinolents ? Bienvenue dans le Texas effrayant de deux réalisateurs français. Loin d’être un film de série Z, « Leatherface » est plutôt terre à terre et se prend peut-être un peu trop au sérieux. Après une installation rapide du contexte familial de Jed/Jackson/Leatherface, on entre dans une course poursuite déjantée où la violence occupe une place centrale. Texas, 1955. La fille d’un policier est retrouvée morte dans une grange par l’un des fils Sawyer. Etonnement, ce n’est pas la première fois qu’un membre de cette famille se retrouve sur ou à proximité d’un lieu de crime. Convaincu que le coupable se trouve dans cette famille de « tarés », Hal Hartman (Stephen Dorff) Texas Ranger enragé et assisté de l’officier Sorrel – (Finn Jones, Loras Tyrell dans la série « Game of Thrones ») jure qu’il fera la lumière sur toutes ces affaires et fera tomber la fratrie complète dès que l’occasion s’y prête. Dix ans plus tard, nous voilà à l’Asile Gorman, où des enfants, enlevés à leurs parents violents ou négligents, sont pris en charge. Tous instables psychologiquement, ces patients sont capables des pires violences. Parmi eux, Jedidiah, le plus jeune de la famille Sawyer, appelé à présent Jackson. A priori inoffensif, l’adulescent côtoie pourtant les pires bourreaux de l’état et se fait la malle avec trois autres jeunes internés. Elisabeth, jeune infirmière est entraînée par la bande violente dans des mésaventures parfois écoeurantes de force ou de gré. Soutenue par Jackson, la belle pense avoir trouvé un allié face aux autres aliénés. Mais cela sera de courte durée. Traqués par la police locale, les jeunes s’adonnent à une violence croissante, tentant de survivre avec les armes qui sont les leurs. Blessé au visage lors d’une course poursuite, Jackson (Sam Strike) va peu à peu se transformer en « Leatherface », un des plus grands méchants du cinéma d’horreur… Plutôt réussi dans la forme (pour peu que l’on accepte les scènes véritablement gores), le film pêche surtout dans son fond. L’intrigue ne prend pas le temps de se mettre en place et enchaîne les événements à vitesse grand V. Difficile dans ce cas de cerner les enjeux et la psychologie des personnages principaux. La transformation de Jackson en Leatherface n’a d’ailleurs lieu que dans le dernier tiers du film et retombe comme un soufflé à la cuisson mal maîtrisée et l’intérêt du film s'en voit affecté. La boucle entre la première scène d’introduction et le final est bouclée mais notre enthousiasme est malheureusement passé. Peu charismatique, le Jackson de Maury et Bustillo n’arrive pas à la cheville de celui présenté plus de quarante ans plus tôt. Faut-il dès lors faire le déplacement en salles pour assister à la naissance de ce méchant singulier ? Pas vraiment non, à moins d’en être vraiment passionné. Date de sortie en Belgique : 8 novembre 2017 Durée du film : 1h30 Genre : Horreur/Thriller Résumé du film : Une maison bourgeoise au milieu de nulle part. Une cité à Sète. Une mère et sa fille. Deux amis d’enfance. Une disparition. Un chantage. La confrontation de deux mondes Note du film : 6/10 (par Véronique) Avis : Thierry Klifa n’en est pas à son premier long-métrage. Mais avec « Tout nous sépare », il change radicalement d’univers et s’essaie au thriller sombre sur fond de thème social. Habitué à collaborer avec Christopher Thompson pour l’écriture de ses précédents films, le réalisateur (et ancien journaliste pour Studio) a fait appel aux services du scénariste et metteur en scène Cédric Anger pour écrire son intrigue. Il faut dire que « La prochaine fois, je viserai le cœur » avait touché le cœur de cible auprès du public et de la critique et qu’il était plutôt judicieux de recouvrir au talent d’Anger pour entrer de plein pied dans un drame sombre. Mission réussie ? Pas totalement. Fidèle à ses acteurs, Thierry Klifa ne bat toutes les cartes et garde en main deux atouts de valeur: Catherine Deneuve et Nicolas Duvauchelle avec qui il a déjà tourné précédemment. Découpé en deux parties distinctes, « Tout nous sépare » permet aussi et surtout à Ken Samaras (alias Nekfeu), de se frayer un chemin dans le monde du 7ème art de façon plutôt concluante. En effet, s’il fait ses premiers pas au cinéma, le chanteur/rappeur parvient à crever l’écran et à donner le change à ses partenaires de haut vol, à commencer par Diane Kruger. Si plusieurs duos (voire trio) voient le jour au fil des événements, nous retiendrons assurément celui formé par Catherine Deneuve et Ken Samaras, qui n’est pas sans nous rappeler celui formé un an plus tôt par Gérard Depardieu et Sadek dans « Tour de France ». D’ailleurs, une des thématiques abordées dans les deux films se ressemble quelque peu puisqu'elle marque la rencontre entre deux univers que tout oppose, celle d’un habitant de banlieue défavorisée où survivre n’est pas aisé et celle d’une personnalité bourgeoise ou « nationaliste ». « Tout nous sépare » annonce par ailleurs le ton et la couleur jusque dans son titre et sa très belle affiche. Si le duo Samaras/Deneuve fonctionne, on déplore cependant le jeu (trop) superficiel de la grande Catherine, qui en devient presque caricatural. Peu convaincante, l’actrice de renom est d’une rigidité et une fausseté telles qu’elle ne parvient pas une seule seconde à nous faire croire à son personnage et c’est bien dommage ! De sa relation avec sa fille handicapée au désolant chantage dont elle fait preuve, aucun des événements ne pourra tonifier son personnage blasé mais par ailleurs bien écrit. Après une première partie traditionnelle, installant chacun des personnages et son cadre de vie (et avec un Nicolas Duvauchelle une fois de plus étonnant), on bascule dans une histoire convenue où se tissent des liens plus durables et « hors norme ». Ce découpage dessert quelque peu le propos du film et le développement de chaque protagoniste S’il révèle la nature profonde de chacun d’eux, il révèle aussi la nature profondément humaine des uns et des autres, face à des événements qu’ils n’ont pas souhaité. Somme toute classique, « Tout nous sépare » n’est ni un bon, ni un mauvais film mais plutôt un long métrage dont on ne sait que penser. Doté de bonnes intentions, il ne parvient jamais réellement à nous passionner et s’annihile sans doute par cloisonnement d’histoires un peu trop académique. Et pourtant, il n’y a rien à blâmer dans le scénario bien ficelé de Cédric Anger où bourgeoisie et petites frappes des cités se rencontrent, s’affrontent et s’entraident. Un film intéressant mais peu marquant, qui saura trouver son public mais peut-être davantage lors d’une diffusion télévisée Date de sortie en Belgique : 1 novembre 2017 Date de sortie en France : 8 novembre 2017 Durée du film : 1h38 Genre : Thriller/Drame Résumé du film : L'histoire de Maik Klingenberg, un petit voyou de 14 ans qui grandit dans une famille riche mais dysfonctionnelle à Berlin. Pendant les vacances d'été, sa mère part en cure de désintoxication et son père en "voyage d'affaires" avec sa jeune assistante. L'adolescent se retrouve donc seul chez lui, à passer ses journées au bord de la piscine. Quand son camarade immigré d'origine russe Tschick fait irruption avec une voiture volée, ils décident de prendre la route, sans plan précis. Note du film : 8/10 (par Véronique) Avis : Adapté du roman de Wolfgang Herrndorf, « Tschick » fleure bon la jeunesse, l’insouciance et l’été. En effet, le joli road movie de Fatih Akin, passé inaperçu parmi les nombreuses sorties de ce début de mois de novembre, nous fait vivre une épopée sympathique aux côtés de Maik et Andrej, deux garçons de 14 ans, rejetés par leurs camarades de classe et leur famille. Laissés à eux-mêmes au début des vacances d'été, les adolescents décident de partir à l’aventure, à bord d’une Lada bleue. Naïfs et insouciants, Andrej et Maik se lient d’une belle amitié, de celle qui naît au hasard de la vie mais qui les marquera pour de nombreuses années. Ayant vécu tous deux des épisodes familiaux ou relationnels difficiles, les adolescents décident de partir à l’aventure, laissant derrière eux le passé qui les ronge. Mais leur périple est ainsi l’occasion de les faire sentir vivants, de s’ouvrir à l’autre et de se confier sur des secrets difficiles à porter. De leur enthousiaste aventure à son final bien moins réjouissant, le film de Fatih Akin nous fait vivre de belles émotions, nous faisant rire autant que nous touchant par la dureté de la vie réelle une fois l’aventure juvénile terminée. Nous qui découvrions son univers par cette belle porte d'entrée qu’est « Tschick », avons envie de la pousser un peu plus et de nous attarder sur ses cinq autres longs métrages (parmi lesquels « The cut » ou « En juillet ») afin de mesurer leurs qualités. Interprétés par les très bons acteurs allemands Tristan Göbel et Anand Batbileg , les personnages de Maik et Andrej (surnommé Tschick, d’où le titre éponyme du film) sont vraiment attachants et le reflet de deux jeunes en quête d’identité. Servant l’histoire avec beaucoup de générosité, les deux comédiens lui donnent vie dès leur première rencontre, même si l’arrivée de Isa (Mercedes Müller), la fille de la bande éphémère, viendra quelque peu compromettre l’équilibre qui s’était installé entre les deux compagnons de fortune. Récompensé de plusieurs prix (parmi lesquels celui du Meilleur film bavarois jeunesse et le prix du jury jeune au Zlin Film Festival), le film se savoure en famille et fera vivre de belles aventures aux petits comme aux grands. Sous ses airs de petit film allemand sans prétention, « Tschick » est à découvrir absolument ! Date de sortie en Belgique : 1 novembre 2017 Durée du film : 1h32 Genre : Comédie dramatique Résumé du film : Yassine, jeune étudiant marocain vient à Paris faire ses études d’architecture avec un visa étudiant. Suite à un événement malencontreux, il rate son examen, perd son visa et se retrouve en France en situation irrégulière. Pour y remédier, il se marie avec son meilleur ami. Alors qu’il pense que tout est réglé, un inspecteur tenace se met sur leur dos pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un mariage blanc… Avis (par Véronique) : Sorti une semaine plus tôt en France, « Epouse-moi mon pote » a fait un démarrage fulgurant dans les salles françaises, plaçant le film de Tarek Boudali en quatrième place du classement du nombre d’entrées enregistrées pour un film français en 2017. Il n’y a pas à dire, le jeune public de la Bande à Fifi est au rendez-vous. Mais que vaut les dernières aventures de la troupe ? Largement critiqué dans la presse ces derniers temps, « Epouse-moi mon pote » crée la polémique. Le traitement maladroit de son sujet lui vaut des coups de bâtons ici et là, accusant son réalisateur et scénariste, Tarek Boudali, de véhiculer des stéréotypes accablants sur la communauté homosexuelle et on peut comprendre la hargne de certains médias. Néanmoins, lors de leur avant-première, nous avions échangé avec Tarek Boudali et son ami Philippe Lacheau sur le traitement de fond du film et l’idée qu’ils en avaient. Pour eux, le but était pourtant simple : démontrer la bêtise de deux jeunes hommes remplis de préjugés sur l’homosexualité. Ce n’est donc pas de la communauté que l’on se moque mais de deux « couillons » (comme ils aiment les appeler) qui n’ont rien compris et sont complètement à côté de leurs pompes. Sans cette lecture, on peut en effet trouver le film dérangeant. Le titre de travail « Mariage (blanc) pour tous » nous mettait pourtant sur la voie et évoquait peut-être plus aisément l’intention (cachée) de son réalisateur. Cette parenthèse faite, qu’avons-nous pensé du film ? Avant toute chose, il faut l’avouer, nous ne sommes pas le public cible des troublions de la Bande à Fifi. Difficile donc d’entrer dans leur univers loufoque avec le même plaisir que ce million de spectateurs et fans de la première heure, venus pousser la porte de leurs salles dès les premières séances ou autres avant-premières. Pour nous, c’est sûr, l’humour de Boudali, Lacheau et compagnie est un peu gras et parfois difficile à digérer tant il est copieux (voire écoeurant, c’est selon) mais ça, on le savait déjà avant de nous lancer dans la vision de leur nouveau long métrage. Le public auquel il s’adresse y trouvera toutefois tout ce qu’il a pu apprécier dans les autres films de la troupe, à savoir les deux « Baby sitting » et « Alibi.com » (sorti il y a quelques mois seulement). Vous aimez ces trois films ? Vous aimerez alors « Epouse-moi mon pote », film surfant sur la même vague de vannes et comiques de situation chères à ces amis de longues dates. Si par contre, les premiers opus ne vous avez pas fait décocher un seul sourire, « Epouse-moi mon pote » ne le fera pas davantage. Quoique… certaines scènes avec Julien Arruti (aveugle dans le film) nous ont amusées. Faute avouée à moitié pardonnée ? Le message général du film, distillé en filigrane, nous montre combien la société actuelle nous contraint parfois à cacher notre véritable identité, histoire d’entrer dans le moule et ne pas faire de vague. Alors oui, le chemin emprunté pour le faire comprendre est maladroit, semé de blagues graveleuses et parfois bordeline, mais n’est-ce pas là l’esprit de la Bande à Fifi ? A quoi s’attendre d’autre ? En entrant dans la salle, vous le savez en connaissance de cause, non ? Au même titre que tous ces comédiens qui ont fait confiance à Tarek Boudali pour sa première réalisation : Philippe Duquesne, Andy Raconte, Doudou Masta ou encore Charlotte Gabris, qui rempile après avoir tenu le rôle d’Estelle dans les « Baby Sitting ». Adressé à un public ados/adulescents, le film souffre du même procès d’intention que « Gangsterdam », sorti il y a quelques mois de cela. Peut-on rire de tout, avec n’importe qui ou surtout, n’importe comment ? Il semblerait qu’en 2017, la réponse soit non. Les amateurs de la Bande trouveront dans ce nouveau film tout ce qu’ils ont déjà aimé ces cinq dernières années. Pour les autres, pas sûr qu’il faille emprunter ce chemin réservé aux initiés et aux amateurs de comédie démesurée. L'interview de Philippe Lacheau et Tarek Boudali est à lire ici: interview Date de sortie en Belgique : 1 novembre 2017 Date de sortie en France : 25 octobre 2017 Durée du film : 1h32 Genre : Comédie Récompensé par la Caméra d’Or lors du dernier Festival de Cannes et du Prix d’Ornano-Valenti au Festival du Cinema américain de Deauville, « Jeune femme » nous raconte l’errance de Paula mais aussi la souffrance d’une génération de trentenaires en manque de repères. Perdue au milieu de ce Paris impersonnel, son héroïne s’accroche, s’octroie des libertés et tente de renaître.
Notre avis sur long métrage de Léonor Serraille, qui avait fait aussi l’ouverture du Festival du Film Francophone de Namur se trouve ici : http://www.ecran-et-toile.com/les-films-du-fiff-2017/jeune-femme Date de sortie en Belgique/France: 1 novembre 2017 Durée du film : 1h37 Genre : Drame Résumé du film : Après une série de meurtres qui ressemblent étrangement à ceux de Jigsaw, le tueur au puzzle, la police se lance à la poursuite d'un homme mort depuis plus de dix ans. Un nouveau jeu vient de commencer... John Kramer est-il revenu d'entre les morts pour rappeler au monde qu'il faut sans cesse célébrer la vie, ou bien s'agit-il d'un piège tendu par un assassin qui poursuit d'autres ambitions ? Note du film : 7/10 (par Véronique) Avis : Vous reprendrez bien un peu de « Saw » en ce jour d’Halloween ? Si le huitième volet de la célèbre saga n’est pas estampillé d’un beau VIII mais rebaptisé « Jigsaw », le concept n’a absolument pas changé. Prenez quelques victimes, enfermez-les ensemble, soumettez-les à des épreuves douloureuses et saupoudrez le tout de tortures physiques et mentales et vous obtenez un « Saw » digne de ce nom. Dans ce nouvel opus, tout y est, pour le plus grand plaisir (machiavélique) de ses courageux spectateurs. Public averti, vous voilà prévenu : au vu des nouveaux événements, il semblerait que John Kramer soit revenu… Dix ans ont passé depuis la mort de John Kramer. Le vieux psychopathe, qui périt dans le troisième volet rappelons-le, semble revenu d’entre les morts pour s’adonner à de nouveaux jeux sordides. Résurrection ou oeuvre d’un fan, d’un disciple ou d’un autre tueur en série? C’est là que réside toute la question de ce « Saw » version 2017. Le nouveau film, qui succède donc au « Saw VII : chapitre final » sept ans après sa clôture, a été confié aux frères jumeaux Michael et Peter Spierig qui avaient réalisé, il y a quelques années de cela, les films « Prédestination » et « Daybreakers » (tous deux avec Ethan Hawke). Habitués au cinéma d’horreur et de science fiction, les frangins se lancent dans la folle aventure des jeux démoniaques de façon franchement convaincante. Mutilations, tortures, pressions psychologiques, tous les ingrédients sont réunis pour donner une suite logique aux sept épisodes antérieurs. Si on craint de se lasser du concept, « Jigsaw » est là pour montrer qu’en la matière, on a beau recycler les mêmes tours de passe- passe, cela peut toujours fonctionner. Nul doute que les fans de la première (et de la dernière) heure, trouveront ici tout ce qui les avaient terrifiés ces dernières années. Scénariste, réalisateurs, l’équipe a totalement changé mais l’esprit des « Saw » n’en est pas pour autant écartée. Seule la musique culte de Charlie Clouser reste la même et ravive nos souvenirs telle une madeleine de Proust … au goût de fer. Et qui dit nouvelle équipe dit nouveaux personnages. Exit Amanda Young, Mark Hoffman et Jill Tuck, certains étant antérieurement morts sous nos yeux. Ici, remise à zéro de tous les compteurs : nouvelle histoire, nouvelles victimes, nouveaux pièges. Seule l’ombre de John Kramer plane au-dessus des enquêteurs. Si certains protagonistes semblent se connaître, nous ne le découvrons qu’au fil de l’enquête et du nouveau jeu pervers qui s’abat sur des proies choisies pour des raisons a priori évidentes. Parallèlement à ce nouveau test de survie, nous faisons la connaissance du médecin légiste Logan Nelson (Matt Passmore), de son assistante Eleonore Bonneville (Hannah Emily Anderson) et des détectives Halloran (Callum Keith Rennie ) et Keith (Clé Bennett) associés sur cette nouvelle série de meurtres dérangeants. Semblant s’imbriquer sans forcer dans la saga horrifique, cette énième histoire originale a des airs de déjà vus mais garde le cap du suspense tout au long de son heure trente. Cohérente, l’intrigue ne révolutionne pas le genre mais le sert de façon éloquente. Par contre, si vous connaissez quelque peu les mécanismes des autres épisodes de « Saw », la surprise ne sera sans doute pas totale. A force d’abuser de faux twist, les scénaristes finissent par nous amuser plus que nous étonner. Surfant sur un condensé de ce que l’on a pu voir ces treize dernières années, « Jigsaw » parvient néanmoins insuffler un stress omniprésent. Les scènes violentes qui font le sel de la franchise sont bien évidemment au rendez-vous et nous ne saurons trop conseiller aux âmes sensibles de s’abstenir. Honnête continuité d’une saga initiée en 2004 (déjà !), « Jigsaw » célèbre surtout les dix ans de la mort du plus effroyable psychopathe que le cinéma d’horreur ait jamais compté : John Kramer. Et si le cauchemar n’avait pas fini de se répéter ? A vous de le vérifier, pour peu que ce genre de film puisse (encore) vous attirer… Date de sortie en Belgique/France : 1 novembre 2017 Durée du film : 1h32 Genre : Horreur/Thriller Résumé du film : Deux frères pas très futés décident de monter le casse du siècle: empocher les recettes de la plus grosse course automobile de l’année. Pour réussir, ils ont besoin du meilleur braqueur de coffre-fort du pays: Joe Bang. Le problème, c’est qu’il est en prison... Note du film : 7,5/10 (par Véronique) Avis : Steven Soderbergh. Voilà un nom de réalisateur très populaire. « Traffic », « Solaris », «Erin Brockovich seule contre tous », « Contagion » et la série des « Ocean’s », c’était lui. Alors, quand on voit poindre son nom tout en haut de l’affiche de « Logan Lucky », on ne peut que s’enthousiasmer (ou s’interroger). Le quinquagénaire, qui sort de sa récente retraite, parvient-il à se renouveler dans le genre Heist Movie qui lui est cher ? Oui, cent fois oui. Plus qu’un énième film de genre, « Logan Lucky » divertit tout en dressant le portrait d’une Amérique en décrépitude. Un nouveau Soderbergh à l’horizon, une bande annonce qui dépote, un casting de haut vol, il faudrait être totalement blasé pour ne pas se pencher sur le phénomène… Et grand bien leur fasse à tous ces curieux qui découvriront un Soderbergh nouveau de jolie qualité. Avec son dernier long-métrage, le cinéaste a eu l’excellente idée de monter un film indépendant, sans se soucier des grosses machineries financières du monde du cinéma. Les mains totalement libres, il a ainsi pu se lancer dans un projet très personnel où rednecks et gangsters déjantés se rencontrent pour le meilleur et pour le pire. Adam Driver et Channing Tatum sont ici deux frères paumés, éclopés par la guerre ou par la vie. Sans le sou, l’ancien soldat et l’ex-champion de football américain décident de braquer la caisse d’un des plus grands événements du coin organisé par la Nascar. Tout semble préparé, le timing parfait, l’équipe au taquet mais il manque l’essentiel : un braqueur professionnel… Mais quand on sait que les frangins sont poursuivis par une poisse coriace, on peut aisément s’imaginer ce que cela peut donner. En total osmose, les deux acteurs tiennent ici des rôles d’envergure et empathiques comme on les aime. A la fois touchants et drôles, les frères Logan sont aussi le reflet d’une société américaine où les plus petits peinent à survivre, oubliant leurs rêves pour une réalité difficile et trop terre à terre. Peu considérée, c’est toute une tranche de la population US qui vit dans les villages isolés où l’argent et le travail se font de plus en plus rare. Survivre oui, mais à quel prix ? Aux grands maux les grands remèdes, les Logan décident de prendre eux aussi leur part du butin. Mais ils ne peuvent le faire seul. S’ils sont le cerveau, il leur faut les mains. Et c’est Joe Bang et ses frères (foireux) qui s’y colleront… Daniel Craig, qui arbore un look à la Jean-Paul Gauthier, n’a pas son pareil pour jouer le gangster survolté. Exit le côté rigide de James Bond, on se régale de sa prestation mémorable à tel point que l’on reverrait le film une nouvelle fois rien que pour cela : du grand Daniel dans toute sa superbe! Aidé de ses deux frères (interprétés par les truculents Jack Quaid et Brian Gleeson), Joe est le spécialiste tout trouvé pour s’introduire dans le coffre hyper sécurisé de la course automobile…oui mais, cela semble compromis quand on sait que notre sympathique cambrioleur est incarcéré depuis quelques années… Les enjeux sont simples mais la mise en place du casse bien plus périlleux qu’il n’y parait. Braquage, voitures, hommes de mauvaise vie, que serait un film du genre sans une demoiselle dans le casting principal? Ici, c’est Riley Keough (Millier, la sœur des Logan) qui vient le compléter avec bagout. Aussi malicieuse que ses frères, la jeune femme parvient à exister aux côtés de personnalités atypiques et leur rend bien leur jeu. Très agréable à suivre, « Logan Lucky » s’adresse à un public large et est sans conteste une des plus belles réussites du genre, pour peu qu’on accepte de se laisser emporter dans ce scénario bien pensé mais parfois bancal. En sortant de sa retraite, Steven Soderbergh nous offre un film dynamique et franchement plaisant. Certes, le film n’est pas exempt de défauts mais il a le mérite de permettre à chacun de ses personnages (et ses acteurs) d’exister et à nous, spectateurs, de prendre notre pied. Entre drame social et comédie burlesque, « Logan Lucky » n’est peut-être pas l’incontournable que tout le monde attend, mais un vrai bon petit divertissement. Date de sortie en Belgique : 1 novembre 2017 Date de sortie en France : 25 octobre 2017 Durée du film : 1h59min Genre: Comédie |
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