Sauf que la comédie, avec une thématique aussi forte, finit par s’anesthésier d’elle-même pour laisser souvent la place au mélodrame. Les deux compères réussissent la transition sans sombrer dans le pathétique. Tout d’abord, il y a cet énorme quiproquo à faire avaler au public. Quoi de mieux pour ce faire que d’user des bonnes vieilles ficelles du vaudeville. A voir Bruel en peignoir à l’ouverture du film, on aurait pu croire à une blague de mauvais goût si le tournage n’avait précédé les accusations à son encontre. Point de masseuse à l’attendre derrière la porte de l’appartement mais des huissiers. La mécanique comique est lancée. L’acteur partage l’affiche avec son vieux complice Luchini et tous deux reforment 35 ans après le duo de P.R.O.F.S. L’alliage prend forme et la différence d’âge entre les deux acteurs n’entache pas la crédibilité de l’histoire selon laquelle ils sont copains depuis la fac. Certaines séquences nous rappellent par moments le cinéma de Francis Veber. En particulier la scène où Arthur explique à une cancéreuse en rémission que ce n’est pas lui qui est malade mais César. On pense inévitablement au « Dîner de cons » et à ses quiproquos. Malheureusement, le récit, de par sa nature sans doute, n’a pas la puissance comique que l’on attendrait d’une telle référence et on est souvent dans l’entre-deux. Puis on assiste à la mutation du récit dans sa seconde partie. Du rire franc ou nerveux, on passe à l’émotion. Les plus sensibles écraseront sans doute l’une ou l’autre larme au coin de l’œil à l’issue de la projection. Luchini excelle dans les deux genres et met un point d’honneur à exécuter une partition émouvante lors de l’éloge dédié à son ami, point d’orgue de la conclusion. L’acteur, déjà remarqué dans « Alice et le maire », ne devrait pas passer très loin du César du meilleur acteur 2020. Moins évidente est la composition de Patrick Bruel, lequel semble manquer le coche. Il n’y a plus qu’à espérer que le film ne fera pas l’objet du même boycott populaire que celui opéré sur le dernier Roman Polanski en raison de leur actualité réciproque. De notre point de vue, « Le meilleur reste à venir » est un divertissement de qualité, bien supérieur au « Prénom ». L’amitié et l’amour, fils conducteurs du scénario, y sont traités avec pudeur et dans leur sens le plus noble. Sans toutefois renouveler le genre, la mise en scène de Delaporte-de la Patellière parvient à véhiculer un flot d’émotions dans un mélange de styles propre à une certaine tendance du cinéma français contemporain. Date de sortie en Belgique/France : 4 décembre 2019 Durée du film : 1h57 Genre : Comédie dramatique
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