Les sorties du 30 octobre 2024
Juré N°2
Résumé du film : Alors qu'un homme se retrouve juré d'un procès pour meurtre, il découvre qu'il est à l'origine de cet acte criminel. Il se retrouve face à un dilemme moral entre se protéger ou se livrer.
Note du film: François ★★★ Avis : A 94 ans, la dernière légende du Cinéma américain nous livre ce qui semble être son dernier film. « Juré n°2 » est un film de procès comme il y en avait beaucoup il y a trois décennies. Habitués du genre, nous ne pensions pas être aussi surpris par ce film qui prouve que Clint Eastwood a encore beaucoup de choses à nous dire et à nous montrer ! Les années 90’ ont vu apparaitre de nombreux films du genre qui, habilement, ont su jouer avec nos nerfs. Et alors que nous pensions avoir tout vu, qu’il est agréable d’être surpris par une nouvelle et originale proposition de cinéma ! Oui, décidément, le grand Clint est avant tout un formidable raconteur d’histoires… |
Dès les premiers instants, « Juré n°2 » fait songer à son illustre modèle « Douze hommes en colère » de Sydney Lumet. Tout comme lui, ce film de procès nous présente une affaire d’homicide où des jurés sont chargés de délibérer sur le sort d’un homme accusé d’avoir tué sa petite amie. Ce n’est pas le seul point commun avec son modèle car comme ce dernier, le verdict entraine le sort de l’accusé qui sera soit condamné ou acquitté sur base d’un doute raisonnable. Rien de nouveau me direz-vous… Et c’est là que la bonne idée du réalisateur survient. Dès les premiers instants (et sans aucun spoil de notre part), le juré n°2 comprend que c’est lui le meurtrier malgré lui de la jeune femme. Ayant longtemps cru avoir renversé un animal, le personnage joué par le très convaincant Nicholas Hoult, comprend vite qu’il est l’auteur réel des faits reprochés à l’accusé. Oui mais que faire à ce stade, lui qui deviendra bientôt père de famille ? Doit-il écouter sa conscience qui se fait de plus en plus entendre ou serrer les dents et nier l’évidence... A moins qu’une autre solution ne soit possible ?
Bien sûr, pour Clint Eastwood, tout l’intérêt repose sur la notion de culpabilité de l’anti-héros mais aussi la mise en lumière de la notion même de Justice. En filigrane, nous retrouvons bien entendu la remise en question de la moralité même des membres du jury, leurs doutes, mais aussi leurs certitudes aveuglées par de forts préjugés.
Le réalisateur maitrise son sujet et pose sa caméra dans ce qui n’est pas cette fois un huis-clos. La discussion procède à la manière d’un révélateur des motivations et des préjugés de chacun et renvoie à ce que représente l’Amérique. Et si l’aspect n’est absolument pas moralisateur, nous percevons à l’écran la lutte de classes sociales distinctes.
Rarement (hormis pour le film de Sydney Lumet) nous n’avions ressenti autant de nuances dans les portraits dressés des différents protagonistes. Qu’ils soient jurés, avocats ou même accusé, tous ont une psychologie bien travaillée et extrêmement rafraichissante. Nous saluons d’ailleurs les performances conjuguées du duo d’avocats incarnés d’une fort belle manière par Toni Collette et Chris Messina mais aussi le chouette rôle de J.K Simmons qui permet au récit de gagner en complexité.
En effet, en ces temps ou des opinions extrêmement manichéennes se font entendre et où on nous demande de choisir, de lever ou de baisser les pouces virtuels, quel plaisir de voir à l’écran une réalité plus complexe, des motivations plus troubles et donc plus humaines qui ont de lourdes conséquences !
Tout comme les films qui l’ont précédé, l’œuvre du réalisateur explore la recherche de consensus, l’émergence du doute et les difficultés morales rencontrées dans un processus de décision démocratique qui repose sur l’Homme (faillible donc..). Très vite de nombreuses questions nous heurtent. Et nous ? Que ferions-nous ? Pourrions-nous agir différemment ? La Vérité est-elle toujours bonne à entendre ou même toujours nécessaire ? Bien sûr, d’autres interrogations plus conventionnelles sont posées : un homme seul peut-il provoquer un changement d’avis chez d’autres individus ? Si la question a déjà été évoquée précédemment, Clint Eastwood est parvenu à capter l’ère du temps, de son temps et par extension du nôtre. Tel un peintre qui esquisse une fresque, le film brosse un portrait de l’Amérique où le sujet est un Américain moyen, un type bien qui mène une vie paisible et qui s’est retrouvé au mauvais endroit et qui est en proie avec sa conscience, au mauvais moment… Pour un film testamentaire, c’est tout simplement édifiant ! Si Clint Eastwood tire réellement sa révérence après ce « Juré N°2 », nous pourrons à coups sûrs, rendre un verdict on ne peut plus positif sur son dernier tour de piste. Merci Clint !
Drame/Thriller - 1h 54min - De Clint Eastwood avec Nicholas Hoult, Toni Collette, Zoey Deutch – Bande annonce
Bien sûr, pour Clint Eastwood, tout l’intérêt repose sur la notion de culpabilité de l’anti-héros mais aussi la mise en lumière de la notion même de Justice. En filigrane, nous retrouvons bien entendu la remise en question de la moralité même des membres du jury, leurs doutes, mais aussi leurs certitudes aveuglées par de forts préjugés.
Le réalisateur maitrise son sujet et pose sa caméra dans ce qui n’est pas cette fois un huis-clos. La discussion procède à la manière d’un révélateur des motivations et des préjugés de chacun et renvoie à ce que représente l’Amérique. Et si l’aspect n’est absolument pas moralisateur, nous percevons à l’écran la lutte de classes sociales distinctes.
Rarement (hormis pour le film de Sydney Lumet) nous n’avions ressenti autant de nuances dans les portraits dressés des différents protagonistes. Qu’ils soient jurés, avocats ou même accusé, tous ont une psychologie bien travaillée et extrêmement rafraichissante. Nous saluons d’ailleurs les performances conjuguées du duo d’avocats incarnés d’une fort belle manière par Toni Collette et Chris Messina mais aussi le chouette rôle de J.K Simmons qui permet au récit de gagner en complexité.
En effet, en ces temps ou des opinions extrêmement manichéennes se font entendre et où on nous demande de choisir, de lever ou de baisser les pouces virtuels, quel plaisir de voir à l’écran une réalité plus complexe, des motivations plus troubles et donc plus humaines qui ont de lourdes conséquences !
Tout comme les films qui l’ont précédé, l’œuvre du réalisateur explore la recherche de consensus, l’émergence du doute et les difficultés morales rencontrées dans un processus de décision démocratique qui repose sur l’Homme (faillible donc..). Très vite de nombreuses questions nous heurtent. Et nous ? Que ferions-nous ? Pourrions-nous agir différemment ? La Vérité est-elle toujours bonne à entendre ou même toujours nécessaire ? Bien sûr, d’autres interrogations plus conventionnelles sont posées : un homme seul peut-il provoquer un changement d’avis chez d’autres individus ? Si la question a déjà été évoquée précédemment, Clint Eastwood est parvenu à capter l’ère du temps, de son temps et par extension du nôtre. Tel un peintre qui esquisse une fresque, le film brosse un portrait de l’Amérique où le sujet est un Américain moyen, un type bien qui mène une vie paisible et qui s’est retrouvé au mauvais endroit et qui est en proie avec sa conscience, au mauvais moment… Pour un film testamentaire, c’est tout simplement édifiant ! Si Clint Eastwood tire réellement sa révérence après ce « Juré N°2 », nous pourrons à coups sûrs, rendre un verdict on ne peut plus positif sur son dernier tour de piste. Merci Clint !
Drame/Thriller - 1h 54min - De Clint Eastwood avec Nicholas Hoult, Toni Collette, Zoey Deutch – Bande annonce
Les sorties du 16 octobre 2024
Smile 2
Résumé du film : À l’aube d’une nouvelle tournée mondiale, la star de la pop Skye Riley (Naomi Scott) se met à vivre des événements aussi terrifiants qu’inexplicables.
Submergée par la pression de la célébrité et devant un quotidien qui bascule de plus en plus dans l’horreur, Skye est forcée de se confronter à son passé obscur pour tenter de reprendre le contrôle de sa vie avant qu’il ne soit trop tard. Note du film : Muriel ★★(★) Avis : Suite directe du premier film sorti en 2022, déjà écrit et réalisé par Parker Finn dont c’était le premier long métrage (adapté de son propre court métrage), le réalisateur continue son histoire de possession démoniaque particulièrement malsaine et en profite pour augmenter la vitesse au compteur de l’horreur. Plus gore, plus généreux en jump scares, mais aussi plus long au risque de casser le rythme du film qui aurait pourtant bénéficié d’une action plus ramassée. |
Le premier « Smile » tentait déjà d’installer ce côté slow burn très stylisé mais qui ne réussissait pas à maintenir le niveau intense jusqu’à la fin, et c’était peut-être le principal défaut de ce premier essai d’un auteur certainement élevé au cinéma de genre japonais. Il y a effectivement du « Ring » (Hideo Nakata, 1998) dans son histoire de transmission de malédiction de personne à personne. Un défaut de jeunesse qui est en partie rectifié avec cette suite nettement mieux maîtrisée et qui bénéficie d’une prestation sans faille de Naomi Scott (« Aladdin », « Charlie’s Angels ») qui se pose là en nouvelle scream queen, avec talent(s) et panache ! Elle incarne une pop star de retour sur scène après un grave accident qui lui a laissé pas mal de traces physiques et psychologiques, elle est la victime toute trouvée de l’entité qui pousse au suicide ses victimes, un sourire forcé digne du Joker barrant leur visage à l’instant de la mort.
Il est évidemment nécessaire d’avoir vu le premier film pour comprendre le déroulé des événements, puisqu’ils reprennent avec le seul personnage survivant qui fait le lien avec cette suite au budget plus confortable (et ça se voit à l’écran). Après une séquence d’introduction rapide et efficace, on passe beaucoup de temps dans l’appartement de la chanteuse Skye Riley (Scott) qui se retrouve dans la boucle de la malédiction et cherche d’abord à la comprendre, ensuite à lui échapper. Les séquences de flippe plus généreuses apparaissent régulièrement dans ce lieu familier de l’héroïne qui pense devenir folle, déjà fragilisée par une santé mentale et physique défaillante. Quelques très riches idées viennent marquer visuellement ces scènes d’épouvante, visuel tout aussi important lors des scènes de répétition du concert où la chorégraphie, la musique et les costumes s’inspirent des plus grandes stars de la pop actuelle, Naomi Scott étant de plus très crédible dans cette discipline. Thématiquement, la critique du star system, des ultra fans au comportement inquiétant et de la facilité à se réfugier dans la drogue et l'alcool pour ces parvenus ajoute une couche dramatique à cette histoire d'épouvante.
Comme je le disais en intro, certaines longueurs grippent un peu un ressenti global pourtant positif, en effet on est passé pas loin d’un très bon film, mais le réalisateur confirme en tout cas la règle rare qui veut que la suite soit meilleure que le film original (comme pour « Evil Dead » par exemple). Alors ne boudez pas votre plaisir de frissonner, les sursauts sont garantis et c’est tout ce qu’on demande à un bon film d’horreur, après tout !
Horreur - 2h07 - De Parker Finn avec Naomi Scott, Rosemarie DeWitt, Lukas Gage, Dylan Gelula, Kyle Gallner, Peter Jacobson et Ray Nicholson – Bande annonce
Il est évidemment nécessaire d’avoir vu le premier film pour comprendre le déroulé des événements, puisqu’ils reprennent avec le seul personnage survivant qui fait le lien avec cette suite au budget plus confortable (et ça se voit à l’écran). Après une séquence d’introduction rapide et efficace, on passe beaucoup de temps dans l’appartement de la chanteuse Skye Riley (Scott) qui se retrouve dans la boucle de la malédiction et cherche d’abord à la comprendre, ensuite à lui échapper. Les séquences de flippe plus généreuses apparaissent régulièrement dans ce lieu familier de l’héroïne qui pense devenir folle, déjà fragilisée par une santé mentale et physique défaillante. Quelques très riches idées viennent marquer visuellement ces scènes d’épouvante, visuel tout aussi important lors des scènes de répétition du concert où la chorégraphie, la musique et les costumes s’inspirent des plus grandes stars de la pop actuelle, Naomi Scott étant de plus très crédible dans cette discipline. Thématiquement, la critique du star system, des ultra fans au comportement inquiétant et de la facilité à se réfugier dans la drogue et l'alcool pour ces parvenus ajoute une couche dramatique à cette histoire d'épouvante.
Comme je le disais en intro, certaines longueurs grippent un peu un ressenti global pourtant positif, en effet on est passé pas loin d’un très bon film, mais le réalisateur confirme en tout cas la règle rare qui veut que la suite soit meilleure que le film original (comme pour « Evil Dead » par exemple). Alors ne boudez pas votre plaisir de frissonner, les sursauts sont garantis et c’est tout ce qu’on demande à un bon film d’horreur, après tout !
Horreur - 2h07 - De Parker Finn avec Naomi Scott, Rosemarie DeWitt, Lukas Gage, Dylan Gelula, Kyle Gallner, Peter Jacobson et Ray Nicholson – Bande annonce
The apprentice
Résumé du film : Dans « The Apprentice », le réalisateur Ali Abbasi revient sur la vie de Donald Trump pendant ses jeunes années en tant qu’entrepreneur immobilier. Il s’agit de la période pendant laquelle Trump fait ses premiers pas dans l’entreprenariat. Il commence alors à fonder son empire immobilier sous la protection de son mentor, l’influent avocat de droite Roy Cohn. A partir de cette relation mentor-protégé, ce drame explore les thèmes de la corruption, de la déception et de la soif de pouvoir dans l’Amérique des années 70 et 80.
Note du film : François ★★★★/♥ Avis : A l’aube des élections présidentielles américaines, un film représente le gravillon dans la chaussure du candidat républicain. Ce film, c’est « The Apprentice », qui malgré une menace de procès du porte-parole de Donald Trump, défile avec panache sur nos écrans ! Alors, sortez votre plus beau costard, car nous partons pour New-York ! |
Relatant les années d’écolage de l’ancien (on l’espère !) président américain, l’excellent film d’Ali Abbasi (« Border ») relate la relation singulière entre Donald Trump et son mentor, l’avocat Roy Cohn qui, le premier, a cru en ce dernier. De là, découle la construction hallucinante du personnage qu’est devenu Donald Trump. Se servant des outils cédés par son modèle, l’ancien entrepreneur n’a reculé devant rien (ni personne) pour arriver à ses fins.
Pensé à la manière d’une fresque historique menée sans temps mort, le film nous parvient surtout comme étant une angoissante prise de conscience de ce qu’il pourrait survenir une deuxième fois.
Visuellement somptueux, l’effort de reconstitution est tel qu’il nous apparait comme étant une bouffée nostalgique et délicieuse dans les années 70 à une époque ou New-York était endettée, sale et plutôt mal fréquentée. D’ailleurs, le réalisateur a filmé cette période en 16 mm et au format VHS pour les années 80 qui basculeront les Etats-Unis dans la démesure des années Reagan. Alors que le grain est poisseux dans les années 70 pour coller à l’époque, on se retrouve avec un plaisir coupable dans le bling bling dans années 80 … Et on se délecte d’un tel voyage temporel, amplifié par une bande originale des plus entraînantes !
Selon, le réalisateur, il était important de montrer un jeune Trump extrêmement ambivalent qui a d’abord douté avant de rencontrer Roy Cohn. Et, c’est au contact de ce dernier que ce premier va prendre ses marques pour, peu à peu, dépasser le maitre. Fascinant !
Dans le rôle, Sebastian Stan est prodigieux ! Véritable acteur caméléon, il parvient à devenir véritablement son modèle, non sans une formidable capacité de dérision pour se métamorphoser sous nos yeux ébahis. A tel point, que nous ne faisions plus la distinction à la fin du film ! Mais rassurez-vous, la peur de regarder une parodie s’est envolée aussi rapidement que le vent qui tourne à Wall Street. Aux côtés de l’acteur principal, Jeremy Strong incarne un magnifique Roy Cohn plus vrai que nature ! A la fois féroce à ses débuts, le comédien est parvenu à évoluer avec le basculement de la santé de son personnage pour nous toucher en plein cœur. Une vraie claque d’interprétation !
Tantôt drôle (merci l’analyse pertinente de Trump), tantôt grave, le film éclaire plus qu’il ne nous apprend qui est réellement l’ancien président. Il n’empêche, ce portrait passionnant vaut surtout pour la formidable reconstitution et le jeu incroyable de ses comédiens. En filigrane, nous y voyons également la fascination qu’exerce le pouvoir et une très belle réflexion sur l’évolution du libéralisme américain totalement décomplexé dans les années 80 grâce à la politique d’ouverture de Reagan. Finalement, Trump est l’enfant de ce système capitaliste et l’image qui nous est donnée fait franchement froid dans le dos.
Drame - 2h 00 - De Ali Abbasi avec Sebastian Stan, Jeremy Strong, Maria Bakalova – Bande annonce
Pensé à la manière d’une fresque historique menée sans temps mort, le film nous parvient surtout comme étant une angoissante prise de conscience de ce qu’il pourrait survenir une deuxième fois.
Visuellement somptueux, l’effort de reconstitution est tel qu’il nous apparait comme étant une bouffée nostalgique et délicieuse dans les années 70 à une époque ou New-York était endettée, sale et plutôt mal fréquentée. D’ailleurs, le réalisateur a filmé cette période en 16 mm et au format VHS pour les années 80 qui basculeront les Etats-Unis dans la démesure des années Reagan. Alors que le grain est poisseux dans les années 70 pour coller à l’époque, on se retrouve avec un plaisir coupable dans le bling bling dans années 80 … Et on se délecte d’un tel voyage temporel, amplifié par une bande originale des plus entraînantes !
Selon, le réalisateur, il était important de montrer un jeune Trump extrêmement ambivalent qui a d’abord douté avant de rencontrer Roy Cohn. Et, c’est au contact de ce dernier que ce premier va prendre ses marques pour, peu à peu, dépasser le maitre. Fascinant !
Dans le rôle, Sebastian Stan est prodigieux ! Véritable acteur caméléon, il parvient à devenir véritablement son modèle, non sans une formidable capacité de dérision pour se métamorphoser sous nos yeux ébahis. A tel point, que nous ne faisions plus la distinction à la fin du film ! Mais rassurez-vous, la peur de regarder une parodie s’est envolée aussi rapidement que le vent qui tourne à Wall Street. Aux côtés de l’acteur principal, Jeremy Strong incarne un magnifique Roy Cohn plus vrai que nature ! A la fois féroce à ses débuts, le comédien est parvenu à évoluer avec le basculement de la santé de son personnage pour nous toucher en plein cœur. Une vraie claque d’interprétation !
Tantôt drôle (merci l’analyse pertinente de Trump), tantôt grave, le film éclaire plus qu’il ne nous apprend qui est réellement l’ancien président. Il n’empêche, ce portrait passionnant vaut surtout pour la formidable reconstitution et le jeu incroyable de ses comédiens. En filigrane, nous y voyons également la fascination qu’exerce le pouvoir et une très belle réflexion sur l’évolution du libéralisme américain totalement décomplexé dans les années 80 grâce à la politique d’ouverture de Reagan. Finalement, Trump est l’enfant de ce système capitaliste et l’image qui nous est donnée fait franchement froid dans le dos.
Drame - 2h 00 - De Ali Abbasi avec Sebastian Stan, Jeremy Strong, Maria Bakalova – Bande annonce
Julie keeps quiet
Résumé du film : Vedette d’une académie d’élite de tennis, la vie de Julie gravite autour de ce sport qu’elle adore. Quand son entraîneur fait l’objet d’une enquête puis est rapidement suspendu de ses fonctions, tous les joueurs du club sont encouragés à témoigner. Mais Julie décide de se taire…
Note du film : Véronique ★★★/♥ Avis : Le semaine dernière, de nombreux regards se sont tournés vers « TKT » de Solange Cicurel, un fim dénonçant le harcèlement scolaire et l’enfer que peuvent être les réseaux sociaux. Mais quelques jours plus tard, sortait dans nos salles « Julie keeps quiet », un autre film noir jaune rouge s’intéressant aux rouages du harcèlement, de l’emprise, du bouleversement… Un film plus intime, plus confidentiel, plus sobre, plus silencieux aussi… mais tellement plus puissant ! |
Pour son premier long-métrage, le jeune Lornardo van Dijl s’intéresse au monde du sport, du tennis, de l’exigence, de l’entraînement, du mental d’acier… Celui où chaque jour réserve son programme corporel, ses projets, ses besoins de dépassements. Un quotidien qui peut vite basculer lorsque le pilier qui vous suit s’effondre et votre monde avec. C’est ce qui arrive à Julie, une joueuse de tennis plus que prometteuse. A la veille d’un examen de la plus haute importance, la jeune fille apprend que son coach est renvoyé de son club et suivi par une enquête où chaque témoignage compte… Une affaire dont on ne sait rien, ne voit rien mais qui prend peu à peu le pas sur le mental de Julie qui décide, coute que coute, de ne rien dire.
Sorte de thriller psychologique de belle facture, ce drame 100% bilingue installe peu à peu une angoisse, un poids, un silence assourdissant ! Les quelques images que l’on peut voir de Jérémy (l’entraîneur des Hirondelles), les quelques échanges auxquels nous assistons distillent une inquiétude, font sonner notre système d’alarme à un point tel que chaque minute qui passe dans ce silence pèse sur son héroïne comme sur ses spectateurs. Julie, c’est Tessa Van den Broeck, joueuse de tennis qui habite comme personne son personnage et ses tourments. C’est une incroyable jeune actrice qui prend le film sur ses épaules, est de tous les plans et permet à « Julie keeps quiet » d’être le film coup de poing qu’il est réellement. Moins démonstratif et verbeux que d’autres films sur le même sujet, celui de Leonardo van Dijl met en place tous les mécanismes de l’emprise, ne les explicite pas… mais les fait vivre. Infusant dans notre esprit, son long-métrage nous appartient longtemps encore après sa projection, preuve qu’il est parvenu à laisser une trace indélébile comme « Slalom » quelques années avant lui.
Sobre dans sa mise en scène, sombre dans son sujet, « Julie keeps quiet » est un premier grand film qui marque les esprits, un film d’auteur qui révèle au grand jour le nom d’un nouveau réalisateur à suivre assurément !
Drame – 1h37 – De Leonardo van Dijl avec Tessa Van den Broeck, Pierre Gervais, Ruth Becquart et Koen De Bouw – Bande annonce
Sorte de thriller psychologique de belle facture, ce drame 100% bilingue installe peu à peu une angoisse, un poids, un silence assourdissant ! Les quelques images que l’on peut voir de Jérémy (l’entraîneur des Hirondelles), les quelques échanges auxquels nous assistons distillent une inquiétude, font sonner notre système d’alarme à un point tel que chaque minute qui passe dans ce silence pèse sur son héroïne comme sur ses spectateurs. Julie, c’est Tessa Van den Broeck, joueuse de tennis qui habite comme personne son personnage et ses tourments. C’est une incroyable jeune actrice qui prend le film sur ses épaules, est de tous les plans et permet à « Julie keeps quiet » d’être le film coup de poing qu’il est réellement. Moins démonstratif et verbeux que d’autres films sur le même sujet, celui de Leonardo van Dijl met en place tous les mécanismes de l’emprise, ne les explicite pas… mais les fait vivre. Infusant dans notre esprit, son long-métrage nous appartient longtemps encore après sa projection, preuve qu’il est parvenu à laisser une trace indélébile comme « Slalom » quelques années avant lui.
Sobre dans sa mise en scène, sombre dans son sujet, « Julie keeps quiet » est un premier grand film qui marque les esprits, un film d’auteur qui révèle au grand jour le nom d’un nouveau réalisateur à suivre assurément !
Drame – 1h37 – De Leonardo van Dijl avec Tessa Van den Broeck, Pierre Gervais, Ruth Becquart et Koen De Bouw – Bande annonce
Le robot sauvage
Résumé du film : LE ROBOT SAUVAGE suit l’incroyable épopée d'un robot – l'unité ROZZUM 7134 alias “Roz” – qui après avoir fait naufrage sur une île déserte doit apprendre à s'adapter à un environnement hostile en nouant petit à petit des relations avec les animaux de l'île. Il finit par adopter le petit d’une oie, un oison, qui se retrouve orphelin.
Note du film : Véronique ★★★★/♥ Avis : « Le robot sauvage ». Voilà une proposition cinématographique qui vaut réellement le détour par vos salles de cinéma ! Sorti sous l’égide des studios « Dreamworks », ce long-métrage pour petits et grands fera, à coups sûr, écho dans votre cœur tant il est rempli de belles émotions ! Son imagerie sublime qui offre une profondeur incroyable et donne vie à un bestiaire attachant dès ses premières images font pétiller nos yeux sans cesse, nous fait évoluer au fil des saisons, des années, nous émeut, nous amuse, nous inquiète. |
Véritable roller coaster, l’intrigue du « Robot sauvage » multiplie les points de vue (même s’il se recentre régulièrement sur trois d’entre eux), les thématiques, les environnements. Nous entraînant aussi bien au bord des falaises abruptes (où le vertige nous prend) que dans un habitat cosy créé de toutes pièces par Roz, dans les forêts peuplées d’une faune étrange que dans les champs industrialisés d’une société déshumanisée, l’histoire fascinante de ce robot sauvage se déroule sur la grande toile pour notre plus grand bonheur.
Petit buddy movie animé, « Le robot sauvage » nous narre l’histoire de Roz, un robot au service de ses amis de fortune, Joli Bec (une oie adoptée malgré elle par Roz) et Escobar (un renard malicieux solitaire), un trio amené à vivre des aventures hautes en couleur le temps d’une préparation de migration. Mais pas seulement… On y croise un castor déterminé, un ours mal léché, une maman opposum dépassée, une vieille oie expérimentée et une multitude de personnage secondaires qui entrent magnifiquement dans la danse. Chris Sanders avait déjà su faire des merveilles précédemment (avec « Lilo et Stitch » ou encore « Dragons ») mais signe ici un des meilleurs films d’animation qu’on ait vu ces dernières années, tous studios confondus.
Humour décapant et émotions sincères se succèdent sans fin dans ce film grandiose tant dans le fond que dans sa forme. Chaque plan, chaque scène est un plaisir inouï pour les yeux, ses dessins sont merveilleux, les dialogues sont truculents et le scénario captivant… Si on ne s’ennuie pas une seule seconde devant ce « Robot sauvage » admirable, on éprouve un seul regret : celui de voir l’histoire se terminer. Mais qu’à cela ne tienne, la sortie du film (déjà bien avancée grâce aux avant-premières organisées ces dernières semaines) et l’arrivée des congés est l’excuse parfaite pour emmener (à nouveau) petits et grands devant nos grands écrans !
Film d’animation – De Chris Sanders avec les voix originales de Lupita Nyong'o, Pedro Pascal ,Kit Connor , Bill Nighy, Mark Hamill et Catherine O'Hara – Bande annonce
Petit buddy movie animé, « Le robot sauvage » nous narre l’histoire de Roz, un robot au service de ses amis de fortune, Joli Bec (une oie adoptée malgré elle par Roz) et Escobar (un renard malicieux solitaire), un trio amené à vivre des aventures hautes en couleur le temps d’une préparation de migration. Mais pas seulement… On y croise un castor déterminé, un ours mal léché, une maman opposum dépassée, une vieille oie expérimentée et une multitude de personnage secondaires qui entrent magnifiquement dans la danse. Chris Sanders avait déjà su faire des merveilles précédemment (avec « Lilo et Stitch » ou encore « Dragons ») mais signe ici un des meilleurs films d’animation qu’on ait vu ces dernières années, tous studios confondus.
Humour décapant et émotions sincères se succèdent sans fin dans ce film grandiose tant dans le fond que dans sa forme. Chaque plan, chaque scène est un plaisir inouï pour les yeux, ses dessins sont merveilleux, les dialogues sont truculents et le scénario captivant… Si on ne s’ennuie pas une seule seconde devant ce « Robot sauvage » admirable, on éprouve un seul regret : celui de voir l’histoire se terminer. Mais qu’à cela ne tienne, la sortie du film (déjà bien avancée grâce aux avant-premières organisées ces dernières semaines) et l’arrivée des congés est l’excuse parfaite pour emmener (à nouveau) petits et grands devant nos grands écrans !
Film d’animation – De Chris Sanders avec les voix originales de Lupita Nyong'o, Pedro Pascal ,Kit Connor , Bill Nighy, Mark Hamill et Catherine O'Hara – Bande annonce
Sauvages
Résumé du film : À Bornéo, en bordure de la forêt tropicale, Kéria recueille un bébé orang-outang trouvé dans la plantation de palmiers à huile où travaille son père. Au même moment, Selaï, son jeune cousin vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille nomade aux compagnies forestières. La forêt ancestrale est plus que jamais menacée. Ensemble, Kéria, Selaï et le bébé singe baptisé Oshi vont alors braver tous les obstacles pour lutter contre la destruction programmée.
Note du film : Véronique ★★★ Avis : Claude Barras, voilà un nom qui suffit à lui-même pour raviver les émotions fortes ressenties à la vision de « Ma vie de courgette » sorti il y a 7 ans déjà ! |
Utilisant le support de la stop motion pour livrer une fiction qui n’en est pas vraiment une, le réalisateur a su toucher le cœur d’un large public, petit et grand, ce qui lui a valu d’être multirécompensé dans les festivals ou compétition où il est passé. Alors, quand « Sauvages » a livré ses premières images, la hipe autour de ce nouveau projet a été grande et l’attente en a réellement valu la peine.
Son univers riche et la minutie de chacun de ses détails, le travail colossal réalisé autour de son animation, de la création de sa stop motion et de son scénario font une fois de plus mouche. Il aura d’ailleurs fallu sept ans à Claude Barras et ses équipes pour livrer le produit fini... Mais l’attente en valait vraiment la peine ! Quel bonheur de retrouver son savoir-faire, ses personnages reconnaissables entre tous, quel plaisir de rire de certaines situations, de s’émouvoir par d’autres, de retrouver la voix de Michel Vuillermoz et celles de Benoit Poelvoorde et Laetitia Dosch. Se plonger dans « Sauvages », c’est retrouver de nombreux points communs avec son film précédent, c’est comme « rentrer à la maison ».
« Sauvages », c’est l’histoire de Kéria, jeune fille en quête d’identité marquée par la disparition de sa mère, une ado qui tente de se construire et trouver un sens à sa vie. Aimée par son père mais quelque peu solitaire, elle rencontre son cousin Selaï, venu de la forêt tropicale proche pour être scolarisé mais aussi Hoshi, un bébé orang outang orphelin qu’elle a recueilli dans la forêt quelques jours plus tôt. Ensemble ils vont cheminer, s’apprivoiser, partager des aventures et évoluer, dans la vie citadine mais surtout dans une nature avec laquelle elle ne s’était plus reconnectée.
Cette nouvelle quête initiatique sur fond de défense de notre biodiversité et de notre planète est subtile, touchante, humaine. Elle donne vie à des petits êtres de plasticine mais transforme bien vite la fiction en un vrai thème qui pose question. Et lorsque le générique de fin déroule et que Balavoine chante à tue-tête son « tous les cris, les SOS », on voit défiler une multitude de noms qui, année après année, ont fabriqué de leurs mains le très joli film de Claude Barras. Véritable travail d’équipe, de passionnés passionnants, « Sauvages » est un film à voir et à montrer aux plus jeunes comme aux plus grands, un long-métrage utile et divertissant, un bel objet de cinéma comme on aime tant en voir.
Film d’animation – 1h20 - De Claude Barras avec les voix de Benoit Poelvoorde, Laetitia Dosch et Michel Vuillermoz – Bande annonce https://youtu.be/4CSm4TguQGs
Son univers riche et la minutie de chacun de ses détails, le travail colossal réalisé autour de son animation, de la création de sa stop motion et de son scénario font une fois de plus mouche. Il aura d’ailleurs fallu sept ans à Claude Barras et ses équipes pour livrer le produit fini... Mais l’attente en valait vraiment la peine ! Quel bonheur de retrouver son savoir-faire, ses personnages reconnaissables entre tous, quel plaisir de rire de certaines situations, de s’émouvoir par d’autres, de retrouver la voix de Michel Vuillermoz et celles de Benoit Poelvoorde et Laetitia Dosch. Se plonger dans « Sauvages », c’est retrouver de nombreux points communs avec son film précédent, c’est comme « rentrer à la maison ».
« Sauvages », c’est l’histoire de Kéria, jeune fille en quête d’identité marquée par la disparition de sa mère, une ado qui tente de se construire et trouver un sens à sa vie. Aimée par son père mais quelque peu solitaire, elle rencontre son cousin Selaï, venu de la forêt tropicale proche pour être scolarisé mais aussi Hoshi, un bébé orang outang orphelin qu’elle a recueilli dans la forêt quelques jours plus tôt. Ensemble ils vont cheminer, s’apprivoiser, partager des aventures et évoluer, dans la vie citadine mais surtout dans une nature avec laquelle elle ne s’était plus reconnectée.
Cette nouvelle quête initiatique sur fond de défense de notre biodiversité et de notre planète est subtile, touchante, humaine. Elle donne vie à des petits êtres de plasticine mais transforme bien vite la fiction en un vrai thème qui pose question. Et lorsque le générique de fin déroule et que Balavoine chante à tue-tête son « tous les cris, les SOS », on voit défiler une multitude de noms qui, année après année, ont fabriqué de leurs mains le très joli film de Claude Barras. Véritable travail d’équipe, de passionnés passionnants, « Sauvages » est un film à voir et à montrer aux plus jeunes comme aux plus grands, un long-métrage utile et divertissant, un bel objet de cinéma comme on aime tant en voir.
Film d’animation – 1h20 - De Claude Barras avec les voix de Benoit Poelvoorde, Laetitia Dosch et Michel Vuillermoz – Bande annonce https://youtu.be/4CSm4TguQGs
Les sorties du 9 octobre 2024
Lee Miller
Résumé du film : Après une carrière de top-model et d’icône de la mode, Lee Miller se transforme en photographe de guerre intrépide pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle met en image les atrocités de la guerre pour le magazine "Vogue", aussi bien les soldats présents sur la ligne de front que l’horreur des camps de concentration. Elle montre non seulement la cruauté de la guerre, mais aussi la résilience des victimes. Elle en paiera le prix fort lorsqu’elle sera confrontée avec un traumatisme de son propre passé.
Note du film : Muriel ★★(★) Avis : Un film biographique sur l’artiste Lee Miller, un nom qui ne dira pas grand-chose au grand public et c'est en ça que ce film est tout à fait légitime, lui rendant toute la lumière qu'elle mérite. |
Lee Miller, je la connaissais en sa qualité de collaboratrice du grand photographe Man Ray, devant et derrière l’appareil photo de ce dernier. Elle a posé pour des couvertures du magazine Vogue en tant que modèle, a fréquenté toute la jet-set parisienne des années folles, en pleine période du surréalisme dont elle a côtoyé les artistes-phares, s'essayant elle-même au mouvement. Devenue photographe à part entière, c’est alors en photographe de guerre qu’elle s’est reconvertie pendant la Seconde Guerre mondiale. Et c’est cette période de sa vie que le film propose de voir, une période de dix années à peu près, le reste de sa vie est vaguement évoqué. Le film se base en fait sur le livre que le fils de Lee Miller a écrit quelques années après la mort de celle-ci, lorsqu'il a découvert dans les archives de sa mère toutes ses photos prises à Paris pendant la Libération et surtout dans les camps de concentration en Allemagne, avec toutes les horreurs qu’elle a pu y voir quand les Américains ont pénétré à l’intérieur des camps de Dachau et de Buchenwald. Ses photos forcément choquantes ont été refusées par son employeur de l’époque, le magazine Vogue britannique, mais elles ont bien été publiées un an après la guerre dans le Vogue américain qui n’était pas si frileux sur la réalité du conflit mondial et des camps.
Voilà pour le sujet. Pour le ton, on fait d'abord connaissance avec Lee en fin de vie alors qu’elle s'entretient chez elle avec un jeune homme, joué par le toujours excellent Josh O’Connor, qui a beaucoup de questions sur sa vie car elle est très secrète sur son passé, et même là on sent une résistance à se replonger dans ce que l’on comprendra être ses traumatismes. Et donc, on est sans cesse baladé entre cet entretien et les flashbacks de la vie insouciante de Lee juste avant et pendant la guerre alors qu’elle essaie de trouver des sujets intéressants pour le lectorat féminin pendant le blitz, mettant en avant l’effort de guerre des femmes à Londres. En 1944, elle parvient à se rendre à Paris lors de la Libération grâce à un photographe américain qui l’aide à faire la traversée, et de là ils passeront en Allemagne où ils seront témoins des horreurs du nazisme et où elle se fera prendre en photo dans la baignoire d’Adolf Hitler, dans un de ses appartements, un cliché devenu célèbre.
Si le film est clairement porté par Kate Winslet qui s’efface complètement derrière ce personnage complexe, comme seules les très grandes actrices sont capables de le faire, il est aussi très conventionnel dans son approche, chaque retour dans le temps vers le salon de Lee Miller face à son visiteur nous sort de l’histoire, en fait, alors que toute la partie "flashbacks" est vraiment très réussie. Un personnage aussi important - c’est d’ailleurs la deuxième fois que son nom est remis en avant cette année puisqu'on la cite dans le « Civil War » de Alex Garland - aurait sans doute mérité un peu plus de savoir faire de la part d’une réalisatrice, Ellen Kuras, dont c’est le premier long métrage après une très longue expérience en tant que directrice de la photographie, elle a déjà travaillé auparavant avec Kate Winslet. Et en effet la forme est irréprochable, les scènes pendant la guerre sont une grande réussite, mais les choix de montage qui donnent au film sa narration, sont eux inégaux et laissent un léger goût de “peut mieux faire”. Mais finalement, on peut aussi penser que ces choix sont là pour appuyer le fait que Lee Miller était difficile à cerner, et que les évènements montrés dans le film sont en partie sortis de l’imagination de son fils qui connaissait si peu cette période de la vie de sa maman et a fait son possible pour la comprendre postérieurement.
Biopic – 1h56 - De Ellen Kuras avec Kate Winslet, Alexander Skarsgård, Andy Samberg, Marion Cotillard, Andrea Riseborough, Noémie Merlant et Josh O'Connor – Bande Annonce
Voilà pour le sujet. Pour le ton, on fait d'abord connaissance avec Lee en fin de vie alors qu’elle s'entretient chez elle avec un jeune homme, joué par le toujours excellent Josh O’Connor, qui a beaucoup de questions sur sa vie car elle est très secrète sur son passé, et même là on sent une résistance à se replonger dans ce que l’on comprendra être ses traumatismes. Et donc, on est sans cesse baladé entre cet entretien et les flashbacks de la vie insouciante de Lee juste avant et pendant la guerre alors qu’elle essaie de trouver des sujets intéressants pour le lectorat féminin pendant le blitz, mettant en avant l’effort de guerre des femmes à Londres. En 1944, elle parvient à se rendre à Paris lors de la Libération grâce à un photographe américain qui l’aide à faire la traversée, et de là ils passeront en Allemagne où ils seront témoins des horreurs du nazisme et où elle se fera prendre en photo dans la baignoire d’Adolf Hitler, dans un de ses appartements, un cliché devenu célèbre.
Si le film est clairement porté par Kate Winslet qui s’efface complètement derrière ce personnage complexe, comme seules les très grandes actrices sont capables de le faire, il est aussi très conventionnel dans son approche, chaque retour dans le temps vers le salon de Lee Miller face à son visiteur nous sort de l’histoire, en fait, alors que toute la partie "flashbacks" est vraiment très réussie. Un personnage aussi important - c’est d’ailleurs la deuxième fois que son nom est remis en avant cette année puisqu'on la cite dans le « Civil War » de Alex Garland - aurait sans doute mérité un peu plus de savoir faire de la part d’une réalisatrice, Ellen Kuras, dont c’est le premier long métrage après une très longue expérience en tant que directrice de la photographie, elle a déjà travaillé auparavant avec Kate Winslet. Et en effet la forme est irréprochable, les scènes pendant la guerre sont une grande réussite, mais les choix de montage qui donnent au film sa narration, sont eux inégaux et laissent un léger goût de “peut mieux faire”. Mais finalement, on peut aussi penser que ces choix sont là pour appuyer le fait que Lee Miller était difficile à cerner, et que les évènements montrés dans le film sont en partie sortis de l’imagination de son fils qui connaissait si peu cette période de la vie de sa maman et a fait son possible pour la comprendre postérieurement.
Biopic – 1h56 - De Ellen Kuras avec Kate Winslet, Alexander Skarsgård, Andy Samberg, Marion Cotillard, Andrea Riseborough, Noémie Merlant et Josh O'Connor – Bande Annonce
Quand vient l'automne
Résumé du film : Michelle profite de sa retraite dans un paisible village français, près de sa meilleure amie Marie-Claude. Elle attend avec impatience la visite de son petit-fils Lucas, qui passera les vacances scolaires avec elle. Mais la visite ne se passe pas comme prévu et Michelle se retrouve bientôt seule à la maison. Elle se sent seule et sombre dans la dépression. Jusqu'à ce que le fils de Marie-Claude sorte de prison...
Note du film : Véronique ★★★ Avis : « Quand vient l’automne », voilà un titre, un film qui tombe à pic en ce moment de l’année. Cueillette de champignons, petite maison typique du centre de la Bourgogne, amitiés indéfectibles, petit suspens et Hélène Vincent, il n’en fallait pas plus pour vendre le dernier François Ozon fraîchement sorti après quelques passages en festival, un long-métrage axé sur la solitude du troisième âge et les dysfonctionnements familiaux. Mais que vaut ce dernier né du génialissime réalisateur français ? |
« Quand vient l’automne » est un drame bien ficelé, scénaristiquement parlant, un film qui ne cesse d’étonner, de mettre à mal la prévisibilité d’une intrigue qui ne file jamais droit. C’est un petit polar aussi, digne des romans du terroir, dans lesquels personne n’a jamais l’apparence de ce qu’il est vraiment. Celui qui nous passionne depuis le mémorable « Sous le sable » et qui n’a jamais cessé de nous surprendre le fait ici encore, mais avec un tantinet moins d’admiration que d’ordinaire, si ce n’est pour le jeu impeccable et remarquable d’une Hélène Vincent qui mériterait un prix d’interprétation.
Mais Josiane Balasko et Pierre Lottin ne sont pas en reste car comment pourrait fonctionner la tension de ce film s’ils n’incarnaient pas leurs personnages de cette façon ? Et que dire du jeune et attachant Garlan Erlos, à qui on donnerait le bon dieu sans confession ? Cette famille de fiction, de substitution, on y croit et elle prend vie sur notre grand écran, elle partage les non-dits, les regrets, les remords de leurs héros… Et ça fonctionne ! Peut-être moins marquant que quelques films du même acabit (« Dans la maison », « Franz » ou encore « Sous le sable », évoqué plus haut) qui distillaient une vraie tension, une atmosphère inquiétante qui parvenait à faire entrer des ombres dans notre salle ou dans notre salon. « Quand vient l’automne », reste un bien joli Ozon, une nouvelle sympathique proposition qui entre dans la lignée d’une filmographie décidément unique en son genre !
Drame – 1h43 - De François Ozon avec Hélène Vincent, Josiane Balasko, Pierre Lottin, Ludivine Sagnier et Garlan Erlos– Bande Annonce
Mais Josiane Balasko et Pierre Lottin ne sont pas en reste car comment pourrait fonctionner la tension de ce film s’ils n’incarnaient pas leurs personnages de cette façon ? Et que dire du jeune et attachant Garlan Erlos, à qui on donnerait le bon dieu sans confession ? Cette famille de fiction, de substitution, on y croit et elle prend vie sur notre grand écran, elle partage les non-dits, les regrets, les remords de leurs héros… Et ça fonctionne ! Peut-être moins marquant que quelques films du même acabit (« Dans la maison », « Franz » ou encore « Sous le sable », évoqué plus haut) qui distillaient une vraie tension, une atmosphère inquiétante qui parvenait à faire entrer des ombres dans notre salle ou dans notre salon. « Quand vient l’automne », reste un bien joli Ozon, une nouvelle sympathique proposition qui entre dans la lignée d’une filmographie décidément unique en son genre !
Drame – 1h43 - De François Ozon avec Hélène Vincent, Josiane Balasko, Pierre Lottin, Ludivine Sagnier et Garlan Erlos– Bande Annonce
TKT (T'inquiète)
Résumé du film : Alors qu'Emma, 16 ans, est admise dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital, ses parents attendent anxieusement des nouvelles du médecin. Étrangement, Emma est pleinement consciente du monde qui l’entoure mais incapable de communiquer avec lui. Pour comprendre ce qui se passe, Emma doit enquêter sur son passé et démêler le mystère entourant sa soudaine hospitalisation. Petit à petit, elle va être confrontée à la dure réalité de ce qui lui est arrivé.
Note du film : Véronique ★★(★) Avis : Drame fantastique traitant du sujet brûlant du harcèlement scolaire et virtuel, « Tkt (T’inquiète) » ne laissera personne indifférent. Que ce soit pour l’angle utilisé dans la présentation de l’histoire de Emma, une jeune fille ordinaire bien dans sa peau dont la vie bouscule en quelques semaines ou dans la thématique abordée, sujet sensible mais tellement proche d’une réalité vécue par de nombreux adolescents. |
Respectant le point de vue du livre belge dont il est issu, « Tkt » est un cri, un signal d’alarme, un avertissement, un électrochoc qui pourrait faire bouger les lignes si le public cible répond présent. Car s’il est difficile de vivre dans l’époque du paraître, du succès, du tout pour plaire, il l’est encore plus de survivre quand la toile du harcèlement se tisse devant soi et qu’on y reste prisonnier ne sachant comment s’en libérer. Cela, Solange Cicurel l’illustre à merveille, utilisant un montage fractionné nous emmenant dans le passé et le présent d’une famille détruite, de parents démunis face au silence, d’une victime au visage universel. Emma, c’est n’importe quelle jeune fille, n’importe quel jeune homme, c’est un être ordinaire qui évolue dans une sphère qui la dépasse. La rupture des scènes colle brillamment avec celle qui s’opère dans un quotidien banal, dans le dialogue qui s’étiole. Les mécanismes du harcèlement se révèlent petit à petit, l’intrigue revêt des petits airs de thriller… Le suspens est grandissant et les enjeux le sont tout autant.
Et si « TKT » fonctionne aussi bien, c’est grâce à la fraîcheur de son casting, en tête duquel on trouve l’impressionnante Lanna De Palmaert et l’expertise de ses aînés (Emilie Dequenne et Stéphane De Groodt). Mais c’est aussi parce que son langage est universel ! Le film ne verse dans aucun excès, reste épuré dans sa forme et clair dans son fond. Le message claque, l’histoire bouscule, la mission est réussie.
Le film de Solange Cicurel mérite d’être montré au plus grand nombre et ouvrira de nombreuses portes vers la réflexion, du moins, nous l’espérons. Et s’il est perfectible, il reste une belle réussite humaine et un porte étendard d’une cause qu’on ne défendra jamais assez : celle de vivre sans s’inquiéter du regard et du jugement des autres, sans craindre d’être jeté en pâture sur les réseaux sociaux et au contraire celle de grandir dans un monde où l’empathie et la bienveillance ont plus de place qu’un like, un buzz ou une mauvaise farce.
Drame- 1h22 – De Solange Cicurel avec Lanna De Palmaert, Emilie Dequenne, Stéphane de Groodt, Kassim Meesters – Bande annonce
Et si « TKT » fonctionne aussi bien, c’est grâce à la fraîcheur de son casting, en tête duquel on trouve l’impressionnante Lanna De Palmaert et l’expertise de ses aînés (Emilie Dequenne et Stéphane De Groodt). Mais c’est aussi parce que son langage est universel ! Le film ne verse dans aucun excès, reste épuré dans sa forme et clair dans son fond. Le message claque, l’histoire bouscule, la mission est réussie.
Le film de Solange Cicurel mérite d’être montré au plus grand nombre et ouvrira de nombreuses portes vers la réflexion, du moins, nous l’espérons. Et s’il est perfectible, il reste une belle réussite humaine et un porte étendard d’une cause qu’on ne défendra jamais assez : celle de vivre sans s’inquiéter du regard et du jugement des autres, sans craindre d’être jeté en pâture sur les réseaux sociaux et au contraire celle de grandir dans un monde où l’empathie et la bienveillance ont plus de place qu’un like, un buzz ou une mauvaise farce.
Drame- 1h22 – De Solange Cicurel avec Lanna De Palmaert, Emilie Dequenne, Stéphane de Groodt, Kassim Meesters – Bande annonce
Niki
Résumé du film : Paris 1952, Niki s’est installée en France avec son mari et sa fille loin d’une Amérique et d’une famille étouffantes. Mais malgré la distance, Niki se voit régulièrement ébranlée par des réminiscences de son enfance qui envahissent ses pensées. Depuis l’enfer qu’elle va découvrir, Niki trouvera dans l’art une arme pour se libérer.
Note du film : Véronique ★★★ Avis : Vous connaissez probablement tous les sculptures de Niki de Saint Phalle, ses Nanas voluptueuses et colorées. Mais connaissez-vous son histoire ? Dans son « Niki », Céline Sallette, actrice française qu’on ne présente plus, vous invite à vous plonger dans son parcours, dans ses débuts, ses tâtonnements et sa recherche d’identité artistique. Dans son long-métrage, on suit les années difficiles de Niki, celles où, partagée entre le besoin de créer et le devoir d’élever sa fille (et puis son fils), elle voyait revenir à la surface ses traumatismes d’enfance. |
Axé sur sa psychologie, sa libération, le développement de son art pictural d’abord et sculptural ensuite, « Niki » nous emmène donc dans les années 50 et 60 de sa vie, pas celles de sa notoriété, mais celles de sa construction. On la voit évoluer aux côtés de son mari (John Robinson) plutôt ouvert et inquiet de sa santé mentale, enfermée dans un hôpital psychiatrique inadapté à ses besoins mais aussi dans les ateliers où la matière et les autres artistes l’inspirent. Niki, c’est Charlotte Lebon, une comédienne solaire qui incarne plutôt bien les troubles de son héroïne (et maîtrise brillamment les intonations et le débit de Niki). Difficile après de savoir à quel point la biographie est respectée car on connait davantage le nom de l’artiste et quelques œuvres reconnaissables que sa vie personnelle. Le voyage est agréable mais pas indispensable et, à l’instar de « Maria Montessori », permet de voir le combat d’une femme pour devenir ce qu’elle rêve d’être.
La réalisation est classique, le casting plutôt bon et « Niki » l’est tout autant. C’est un film qui s’adressera plutôt à un public plus confidentiel sans doute, plus ciblé du moins, un film qui vaut le coup d’œil sans pour autant se démarquer des autres biographies du genre. Un premier coup d’essai plutôt réussi pour Céline Sallette qui, à ne pas en douter, est une jeune réalisatrice à suivre devant comme derrière la caméra !
Biopic – 1h38 – De Céline Sallette avec Charlotte Lebon, John Robinson, Damien Bonnard et Judith Chemla – Bande annonce
La réalisation est classique, le casting plutôt bon et « Niki » l’est tout autant. C’est un film qui s’adressera plutôt à un public plus confidentiel sans doute, plus ciblé du moins, un film qui vaut le coup d’œil sans pour autant se démarquer des autres biographies du genre. Un premier coup d’essai plutôt réussi pour Céline Sallette qui, à ne pas en douter, est une jeune réalisatrice à suivre devant comme derrière la caméra !
Biopic – 1h38 – De Céline Sallette avec Charlotte Lebon, John Robinson, Damien Bonnard et Judith Chemla – Bande annonce
La sortie du 2 octobre 2024
Joker: folie à deux
Résumé du film : A quelques jours de son procès pour les crimes commis sous les traits du Joker, Arthur Fleck rencontre le grand amour et se trouve entraîné dans une folie à deux. Note du film : Véronique ★★(★) Avis : Cette semaine, nos salles de cinéma vous proposent deux films, deux seuls parmi lesquels « Joker : folie à deux ». Et si le premier volet sorti il y a 5 ans nous avait particulièrement plu, cette nouvelle déclinaison nous a laissé plutôt dubitatifs. Pas à cause du jeu toujours glaçant et impressionnant d’un Joaquin Phoenix rachitique et on ne peut plus inquiétant ni à cause de sa photographie sublime, montrant la noirceur des prisons, de la folie, de la vie solitaire ou encore des traumas de l’enfance... |
Non, ce qui est à remettre en cause, c’est le scénario, la mise en scène ou dirons-nous, le montage qui semble étirer le film au lieu de le dynamiser. Car les deux heures et quart de cette « Folie à deux », on les sent, vraiment ! Peut-être parce que le personnage de Arthur Fleck est installé et que les rappels des événements qui l’ont conduit à l’asile d’Arkham sont trop récurrents. Peut-être parce que les scènes fantasmées par Arthur sont trop nombreuses et parfois dispensables… Peut-être aussi parce qu’on ne parvient pas à s’attacher au duo formé par Lee (Lady Gaga) et Arthur.
Et si vous pensiez trouver le développement de la figure du Joker, vous risqueriez bien d’être fortement déçus car la métaphore du mal, de la folie incarnée par le Joker habité par moment par Arthur répond de plus en plus aux abonnés absents. Oui, le nouveau long métrage de Todd Philipps est un film d’auteur confidentiel. Bien sûr qu’il propose toujours une lecture très personnelle d’un mythe, d’une thématique… Mais cette fois, nous avons réellement la sensation d’avoir été laissé de côté, de ne pas avoir été intégrés à l’histoire qu’il voulait nous conter.
Si on apprécie l’idée que la société peut être fascinée par une figure déstabilisée, que la folie personnifiée peut être idéalisée, que nous faisons de ces figures notre propre projection, avec ce qu’elle comporte de fantasme et de déception, on ne peut s’empêcher de se demander ce qu’a voulu nous raconter Todd Philipps dans sa deuxième proposition.
Très jolie playlist interprétée avec justesse et parfois émotion, la bande originale du film peut plaire ou lasser, l’aspect musical du film (qui prend le relais lorsque la parole ne peut exprimer les sentiments) étant très présent dans cette « Folie à deux ». Sympathique à contempler dans la forme, plus dubitative dans son fond, la suite de « Joker » (dont le lien avec DC est de plus en plus tenu) nous a semblé en deçà de la première proposition voire dispensable et fourvoiera les fans venus chercher un angle attendu et jamais aperçu dans son premier volet comme dans sa suite. Dommage !
Drame psychologique musical – 2h18 – De Todd Philipps avec Joaquin Phoenix, Lady Gaga, Brendan Gleeson et Catherine Keener – Bande annonce
Et si vous pensiez trouver le développement de la figure du Joker, vous risqueriez bien d’être fortement déçus car la métaphore du mal, de la folie incarnée par le Joker habité par moment par Arthur répond de plus en plus aux abonnés absents. Oui, le nouveau long métrage de Todd Philipps est un film d’auteur confidentiel. Bien sûr qu’il propose toujours une lecture très personnelle d’un mythe, d’une thématique… Mais cette fois, nous avons réellement la sensation d’avoir été laissé de côté, de ne pas avoir été intégrés à l’histoire qu’il voulait nous conter.
Si on apprécie l’idée que la société peut être fascinée par une figure déstabilisée, que la folie personnifiée peut être idéalisée, que nous faisons de ces figures notre propre projection, avec ce qu’elle comporte de fantasme et de déception, on ne peut s’empêcher de se demander ce qu’a voulu nous raconter Todd Philipps dans sa deuxième proposition.
Très jolie playlist interprétée avec justesse et parfois émotion, la bande originale du film peut plaire ou lasser, l’aspect musical du film (qui prend le relais lorsque la parole ne peut exprimer les sentiments) étant très présent dans cette « Folie à deux ». Sympathique à contempler dans la forme, plus dubitative dans son fond, la suite de « Joker » (dont le lien avec DC est de plus en plus tenu) nous a semblé en deçà de la première proposition voire dispensable et fourvoiera les fans venus chercher un angle attendu et jamais aperçu dans son premier volet comme dans sa suite. Dommage !
Drame psychologique musical – 2h18 – De Todd Philipps avec Joaquin Phoenix, Lady Gaga, Brendan Gleeson et Catherine Keener – Bande annonce
♥ : Coup de coeur - ★★★★: Excellent film - ★★★: Très bon film - ★★: Bon film - ★: Passable - ○: On en parle?