Ce film, qui pourrait sembler disparate dans ses tonalités, trouve pourtant une belle cohérence dans sa manière de raconter les histoires que l’on se fabrique pour survivre, les rôles que l’on endosse pour continuer d’avancer et ne pas sombrer. Un kaléidoscope de genres et d’émotions Le récit alterne entre envolées chantées, moments de belle émotion et séquences contemplatives, sans jamais perdre son fil. Cette hybridation des styles ne cherche pas à plaire à tout prix, mais à refléter la complexité de l’existence, ses hauts et ses bas, ses faux-semblants et ses vérités enfouies. Le film nous parle de résilience, de mémoire, et de ces récits que l’on se murmure pour continuer à avancer. Le scénario offre une alternance de dialogues savoureux, parfois drôles, souvent justes, qui captent l’instant avec une belle sincérité. Mais il cède aussi, par moments, à une certaine mièvrerie : quelques répliques trop sucrées viennent affaiblir l’ensemble, comme des notes trop appuyées dans une partition subtile. Cela dit, cette guimauve n’éclipse jamais complètement l’authenticité du propos. Kogonada, fidèle à son style visuel épuré et poétique, transforme chaque plan en tableau. Sa mise en scène participe à l’émerveillement constant du spectateur, jouant sur les textures, les lumières et les silences pour créer une atmosphère presque onirique. Le film devient alors une promenade sensorielle, une rêverie éveillée. Et comment ne pas évoquer la bande originale, signée par le compositeur japonais Joe Hisaishi ? Celle-ci enveloppe le film d’une douceur mélancolique. Ses mélodies, tantôt légères, tantôt poignantes, accompagnent les souvenirs et les regrets des deux protagonistes, deux âmes esseulées qui se croisent et se reconnaissent dans leur fragilité. Porté par un duo d’acteurs complices et touchants- Colin Farrell et Margot Robbie sont excellents et confèrent au film tout son charme ! Le film explore la rencontre de deux êtres cabossés, chacun enfermé dans ses histoires, ses regrets, ses silences. Leur relation, faite de regards, de non-dits et de petits gestes, donne au film sa dimension humaine et universelle. Et mentionnons aussi la présence, beaucoup trop rare de nos jours, de Kevin Kline qui est toujours aussi excellent dans son rôle ! Enfin, la touche insolite — ces petits décalages narratifs, ces bizarreries assumées viennent contrebalancer les quelques longueurs du récit. Cette touche insuffle une fantaisie discrète mais salvatrice, qui empêche le film de sombrer dans le trop convenu.
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