Une des grandes forces du film, c’est le plaisir que prend Jean Dujardin à interpréter ce rôle. Magistral comme toujours lorsqu’il s’agit de sortir une palette d’émotions diverses, cette facette de son jeu permet d’apporter un peu de réalisme dans une situation totalement absurde, à l’instar d’un OSS 117… Mais en moins caricatural ! S’amusant de son image, des défis qu’il a à relever, il livre une sincère et touchante prestation dans son dernier tiers… Mais que ne sait-il pas faire finalement ? Des décors gigantesques Autre point fort, le soin apporté à la création des décors gigantesques, changeant sans cesse d’échelle selon la taille de notre personnage principal. Les effets spéciaux sont particulièrement réussis, les détails fascinants (big up pour la maison de poupée de Mia) et les rencontres avec les autres « habitants » de la maison créent de réelles tensions, c’est un petit régal. Cosy, son univers devient de plus en plus hostile, une simple marche devenant une montagne à gravir et le temps qui passe une menace de plus en plus grande. Mais ce qui rend le film si remarquable, c’est très probablement aussi et surtout sa métaphore, celle d’un homme qui disparaît peu à peu aux yeux de ceux qu’il aime et qui lutte pour ne pas s’effacer totalement de leur vie. C’est une idée forte et parfaitement maîtrisée, qui donne à cette aventure fantastique une dimension humaine ultra touchante, une réflexion plus qu’un prétexte à mettre en scène un tout petit homme. A côté de cela, notre plus grand regret réside dans l’utilisation de trop grosses ficelles, installées dès le début par ses gros effets d’annonce : chaque action, réplique ou détail est beaucoup trop appuyé pour bénéficier d’un effet de surprise. On comprend vite que tout ce qui est montré finira par servir et cette une écriture un peu trop démonstrative dessert la spontanéité du récit. Même regret du côté de la voix off de Paul, omniprésente, qui explique tout, trop. Là où les actions de Jean Dujardin auraient suffi, les mots viennent alourdir un propos qu’on aurait préféré plus suggestif. Enfin, nous nous permettons d’attirer votre attention sur le fait que ce film n’est pas un film pour enfants contrairement à ce que l’on peut penser. Malgré son titre et quelques touches de comédie, « L’Homme qui rétrécit » est interdit aux moins de 12 ans. Son propos (qui parle de solitude, de peur, d’abandon) évoque des thèmes bien plus sombres qu’on ne l’imagine. Loin du mythique « Chérie, j’ai rétréci les gosses » , on évolue bien ici dans un drame de science-fiction qui questionne notre place dans le regard des autres et non dans un divertissement familial.
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