Soulignons la justesse de l’acteur Jeremy Allen White qui prête ses traits et sa voix au personnage iconique. Jamais l’acteur ne vise l’imitation mais bien l’évocation flamboyante. Et même s’il n’atteint pas la puissance vocale de son modèle, ses performances chantées sont réellement troublantes ! Dès les premières séquences, le noir et blanc s’impose comme une mémoire douloureuse : celle d’un père alcoolique et autoritaire, figure fantomatique qui hante le regard du "Boss". Ces souvenirs, loin d’être anecdotiques, structurent le récit et éclairent les failles d’un homme que la célébrité n’a jamais vraiment réparé. Scott Cooper ne cherche pas à magnifier son sujet, mais à le révéler. Chaque plan semble pensé comme une confession silencieuse. Les jeux de lumière, les silences, les regards captés à la volée : tout concourt à faire émerger une vérité brute. L’esthétique n’est jamais gratuite, elle est le vecteur d’une émotion profonde, parfois douloureuse, toujours sincère. Mais écrivons-le en toute honnêteté : ce n’est pas un film pour tous les publics. Cooper choisit un moment charnière, celui où Springsteen est déjà célèbre, mais pas encore intouchable. Il s’apprête à enregistrer Nebraska, un album austère, introspectif, que les producteurs jugent invendable. Et pourtant, sans promotion, il atteindra la troisième place des charts. Ce paradoxe – entre rejet et triomphe – incarne parfaitement le cœur du film : celui d’un homme qui avance malgré ses propres ténèbres. Ce qui bouleverse, c’est la constance de la douleur. La dépression, omniprésente, n’est jamais traitée comme un épisode mais comme une compagne de route. Le film ne cherche pas à résoudre ce mal, mais à le montrer, à le comprendre. Et c’est dans cette honnêteté que réside sa force.
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