"Patrick Dewaere, l'écorché"
de Christophe Carrière
de Christophe Carrière
Présentation du livre : Patrick Dewaere s’est éclipsé le 16 juillet 1982. D’une balle dans la bouche. Cela va faire 35 ans. Son âge lorsqu’il a tiré sa révérence. « Allez savoir ce qui se passe dans la tête d’un pianiste ! » s’exclamait-il au début de Beau-père. Dans celle de l’acteur, il y avait le trauma d’une enfance bafouée. Par l’absence d’un père qui ne l’a jamais reconnu. Par un abus sexuel qui est resté impuni. Il a malgré tout tenté de se construire sur ce champ de ruines. Sans jamais tricher. Mais à toujours douter. Il aurait pu jouer les fiers, pourtant. Après les années café-théâtre avec Coluche, Miou-Miou et les autres, Les Valseuses le bombarde, avec Gérard Depardieu, tête de file d’une nouvelle génération d’acteurs. Il tient le haut de l’affiche avec Lino Ventura dans Adieu poulet, devient le Juge Fayard dit « le Sheriff », anoblit tous les losers grâce à Série noire, Un mauvais fils, Beau-père ou encore Coup de tête… Ambitieux, exigeant, insatiable, Patrick Dewaere est aujourd’hui devenu un modèle pour tous les comédiens. Un comble pour celui qui fut systématiquement snobé aux César ou boudé par une presse indélicate. Le malheureux avait de quoi être paranoïaque. Et la drogue n’arrangeait rien. |
N’empêche, quel parcours ! Comme animé par un feu sacré, Dewaere s’est consumé devant et derrière les caméras, jusqu’à devenir un mythe. Sa vie est une saga fulgurante où l’on croise Miou-Miou, Bertrand Blier, Claude Lelouch, Jean-Jacques Annaud… Pour eux comme pour le public, le souvenir de Patrick Dewaere est inaltérable. Et la trace qu’il a laissée, ineffaçable. Captivante à remonter. Passionnante à suivre.
L’auteur : Après avoir travaillé pour Première et Nova Magazine, Christophe Carrière est aujourd’hui grand reporter, en charge de la rubrique cinéma du service « arts et spectacles » de L’Express. Chroniqueur dans l’émission Touche pas à mon poste sur D8, il est l’auteur de deux biographies remarquées : Patrick Dewaere, une vie et Yves Mourousi, ombre et lumière. Un père et passe, en partie inspiré de sa vie, est son premier roman.
L’avis (de Thomas) : Il a tiré sa révérence d’une balle dans la bouche à l’âge de 35 ans il y a eu tout juste 35 ans le 16 juillet dernier. Patrick Dewaere n’était pas seulement un acteur d’exception, c’était avant tout un instinctif à fleur de peau. C’est ce que raconte le journaliste Christophe Carrière dans son livre « Patrick Dewaere – l’écorché », paru aux éditions Michel Lafon.
Avec l’aide de professionnels du cinéma comme Yves Boisset, Bertrand Blier, Jean-Jacques Annaud et Claude Lelouch qui l’ont bien connu, mais aussi avec la collaboration de plusieurs proches dont Lola Dewaere qui signe une préface franche, Christophe Carrière brosse le portrait de l’homme tourmenté qui se cache derrière le masque de l’acteur à la fois exubérant et génialissime, lequel n’a jamais été reconnu de son vivant par la profession.
Il faut remonter aux sources de l’enfance pour mieux cerner les fêlures du jeune Patrick Maurin, fils de l’actrice Mado Maurin et d’un père qui ne l’a jamais reconnu. Cette enfance douloureuse marquée par un abus sexuel d’un proche constituera d’ailleurs le leitmotiv du biographe tout au long du récit dont se prendra de passion quiconque s’intéressant à l’artiste. L’auteur se fait fort de révéler ce sujet tabou pour expliquer les faiblesses et les excès de l’acteur sans pour autant s’étendre davantage sur l’identité de la personne en question, ce qui laissera les plus curieux sur leur faim.
Du Café de la gare où Dewaere intégra la bande des Coluche, Miou Miou et Henri Guybet jusqu’aux « Valseuses », qui le propulsa avec Gérard Depardieu en tête d’une nouvelle génération de grosses pointures du cinéma ; de « Série noire », le chef d’œuvre d’Alain Corneau dans lequel il a donné toute sa personne jusqu’à son dernier rôle dans « Paradis pour tous », un film aux curieux accents prémonitoires, cette biographie retrace avec sincérité son parcours artistique et personnel, jalonné de blessures. L’auteur s’immisce dans ses choix cinématographiques pour mieux faire ressortir l’écho de sa personnalité complexe à la fois égocentrique, dubitative, dépressive et impulsive.
Même si pour certains inconditionnels, il s’agira probablement de redites, on y apprend entre autres les raisons qui l’ont poussé à régler ses comptes avec le journaliste Patrice de Nussac, qui lui valut un véritable boycottage de la presse et des médias jusqu’à la fin de sa courte vie. On y découvrira des anecdotes amusantes, d’autres un peu moins drôles. L’auteur ne cache à aucun moment les problèmes de dépendance à la drogue dont étaient victime Dewaere et sa dernière compagne.
On regrettera sans doute une fin de chronologie un peu trop abrupte, négligeant l’élément déclencheur (aussi connu soit-il) du suicide de l’acteur. Enfin, on regrettera également une certaine subjectivité de l’auteur privant le lecteur de certains développements qui auraient mérité un éclairage plus conséquent comme c’est le cas pour le film « Mille milliards de dollars » que semble dénigrer (à tort ?) Christophe Carrière.
Peut-être ce dernier estimait-il avoir suffisamment rempli sa mission de commande? Quoiqu’il en soit, son livre est à recommander pour les fans en quête d’informations premières sur un artiste hors du commun disparu bien trop tôt.
Informations techniques:
Editeur : Michel Lafon
ISBN : 978- 2- 74993- 256-9
Prix : 17,95€
Nombre de pages : 237
Date de parution : juin 2017
L’auteur : Après avoir travaillé pour Première et Nova Magazine, Christophe Carrière est aujourd’hui grand reporter, en charge de la rubrique cinéma du service « arts et spectacles » de L’Express. Chroniqueur dans l’émission Touche pas à mon poste sur D8, il est l’auteur de deux biographies remarquées : Patrick Dewaere, une vie et Yves Mourousi, ombre et lumière. Un père et passe, en partie inspiré de sa vie, est son premier roman.
L’avis (de Thomas) : Il a tiré sa révérence d’une balle dans la bouche à l’âge de 35 ans il y a eu tout juste 35 ans le 16 juillet dernier. Patrick Dewaere n’était pas seulement un acteur d’exception, c’était avant tout un instinctif à fleur de peau. C’est ce que raconte le journaliste Christophe Carrière dans son livre « Patrick Dewaere – l’écorché », paru aux éditions Michel Lafon.
Avec l’aide de professionnels du cinéma comme Yves Boisset, Bertrand Blier, Jean-Jacques Annaud et Claude Lelouch qui l’ont bien connu, mais aussi avec la collaboration de plusieurs proches dont Lola Dewaere qui signe une préface franche, Christophe Carrière brosse le portrait de l’homme tourmenté qui se cache derrière le masque de l’acteur à la fois exubérant et génialissime, lequel n’a jamais été reconnu de son vivant par la profession.
Il faut remonter aux sources de l’enfance pour mieux cerner les fêlures du jeune Patrick Maurin, fils de l’actrice Mado Maurin et d’un père qui ne l’a jamais reconnu. Cette enfance douloureuse marquée par un abus sexuel d’un proche constituera d’ailleurs le leitmotiv du biographe tout au long du récit dont se prendra de passion quiconque s’intéressant à l’artiste. L’auteur se fait fort de révéler ce sujet tabou pour expliquer les faiblesses et les excès de l’acteur sans pour autant s’étendre davantage sur l’identité de la personne en question, ce qui laissera les plus curieux sur leur faim.
Du Café de la gare où Dewaere intégra la bande des Coluche, Miou Miou et Henri Guybet jusqu’aux « Valseuses », qui le propulsa avec Gérard Depardieu en tête d’une nouvelle génération de grosses pointures du cinéma ; de « Série noire », le chef d’œuvre d’Alain Corneau dans lequel il a donné toute sa personne jusqu’à son dernier rôle dans « Paradis pour tous », un film aux curieux accents prémonitoires, cette biographie retrace avec sincérité son parcours artistique et personnel, jalonné de blessures. L’auteur s’immisce dans ses choix cinématographiques pour mieux faire ressortir l’écho de sa personnalité complexe à la fois égocentrique, dubitative, dépressive et impulsive.
Même si pour certains inconditionnels, il s’agira probablement de redites, on y apprend entre autres les raisons qui l’ont poussé à régler ses comptes avec le journaliste Patrice de Nussac, qui lui valut un véritable boycottage de la presse et des médias jusqu’à la fin de sa courte vie. On y découvrira des anecdotes amusantes, d’autres un peu moins drôles. L’auteur ne cache à aucun moment les problèmes de dépendance à la drogue dont étaient victime Dewaere et sa dernière compagne.
On regrettera sans doute une fin de chronologie un peu trop abrupte, négligeant l’élément déclencheur (aussi connu soit-il) du suicide de l’acteur. Enfin, on regrettera également une certaine subjectivité de l’auteur privant le lecteur de certains développements qui auraient mérité un éclairage plus conséquent comme c’est le cas pour le film « Mille milliards de dollars » que semble dénigrer (à tort ?) Christophe Carrière.
Peut-être ce dernier estimait-il avoir suffisamment rempli sa mission de commande? Quoiqu’il en soit, son livre est à recommander pour les fans en quête d’informations premières sur un artiste hors du commun disparu bien trop tôt.
Informations techniques:
Editeur : Michel Lafon
ISBN : 978- 2- 74993- 256-9
Prix : 17,95€
Nombre de pages : 237
Date de parution : juin 2017