Interview de Robert Hossein
Dans le cadre du "Festival du film policier de Liège"
-28 avril 2018-
Dans le cadre du "Festival du film policier de Liège"
-28 avril 2018-
Robert Hossein est l’une des dernières légendes vivantes du cinéma et du théâtre en France. A l’âge de 90 ans, l’inoubliable Joffrey de Peyrac de « Angélique, marquise des anges », l’infatigable commissaire Rosen du « professionnel », le merveilleux acteur de tant de chefs d’œuvre du 7ème art et l’exceptionnel metteur en scène de grands spectacles épiques était l’invité d’honneur du Festival International du Film Policier de Liège vendredi dernier. L’homme de spectacles mais aussi l’homme de foi nourrit encore un grand projet scénique interactif qu’il espère monter prochainement. Nous l’avons rencontré au lendemain de la cérémonie en son honneur.
Thomas : Robert Hossein, comment s’est déroulé votre séjour à Liège ? |
Robert Hossein : C’était formidable ! En plus, on mange très bien en Belgique !
Thomas : Vous êtes l’invité d’honneur du Festival du Film policier. C’est un genre que vous affectionnez en particulier ?
Robert Hossein : Ce n’est pas que je l’affectionne, c’est que j’ai pratiquement débuté dans ce registre. A cause de la gueule et de la voix que j’avais, je ne pouvais pas jouer les jeunes premiers. J’ai tourné « Du rififi chez les hommes » puis « Du rififi chez les femmes ». Ensuite, plus tard avec Belmondo, « Le casse », « Le professionnel » et plein de polars.
Thomas : Quel est votre film de référence dans le genre policier ?
Robert Hossein : Celui que j’ai fait, « Le Vampire de Düsseldorf ». C’est moi sous la forme d’un vampire ! Je ne me prends pas au sérieux, rassurez-vous ! J’essaie de faire les choses sérieusement.
Thomas : Vous avez reçu un prix dans le cadre de ce festival, sur les terres de Georges Simenon. Vous avez joué à plusieurs reprises « La neige était sale » de Simenon. L’avez-vous côtoyé à cette occasion ?
Robert Hossein : Non, pas pour le projet mais je l’ai rencontré après, quand on l’a joué. Je l’admire beaucoup, je le lisais déjà avant de l’avoir rencontré.
Thomas : Cette soirée en votre honneur a-t-elle ravivé des souvenirs ?
Thomas : Vous êtes l’invité d’honneur du Festival du Film policier. C’est un genre que vous affectionnez en particulier ?
Robert Hossein : Ce n’est pas que je l’affectionne, c’est que j’ai pratiquement débuté dans ce registre. A cause de la gueule et de la voix que j’avais, je ne pouvais pas jouer les jeunes premiers. J’ai tourné « Du rififi chez les hommes » puis « Du rififi chez les femmes ». Ensuite, plus tard avec Belmondo, « Le casse », « Le professionnel » et plein de polars.
Thomas : Quel est votre film de référence dans le genre policier ?
Robert Hossein : Celui que j’ai fait, « Le Vampire de Düsseldorf ». C’est moi sous la forme d’un vampire ! Je ne me prends pas au sérieux, rassurez-vous ! J’essaie de faire les choses sérieusement.
Thomas : Vous avez reçu un prix dans le cadre de ce festival, sur les terres de Georges Simenon. Vous avez joué à plusieurs reprises « La neige était sale » de Simenon. L’avez-vous côtoyé à cette occasion ?
Robert Hossein : Non, pas pour le projet mais je l’ai rencontré après, quand on l’a joué. Je l’admire beaucoup, je le lisais déjà avant de l’avoir rencontré.
Thomas : Cette soirée en votre honneur a-t-elle ravivé des souvenirs ?
Robert Hossein : Hier, ils ont présenté le film « Point de chute » que j’ai fait avec Johnny Hallyday. Je ne l’avais plus jamais revu et j’ai été très heureux de le revoir. C’est fabuleux, Johnny est merveilleux là-dedans. Il m’avait écrit une lettre sublime pour me remercier de lui avoir fait ce film.
Thomas : Y a-t-il des gens qui vous ont donné l’envie d’exercer ce métier ? Robert Hossein : Je dois beaucoup à des gens comme Alain Decaux et Frédéric Dard avec qui j’ai travaillé. Comme metteur en scène, je dois beaucoup à Raymond Rouleau. Ils m’ont appris beaucoup de choses dans mon métier. |
Thomas : Vous avez mené de front une carrière au théâtre et au cinéma. Cela implique-t-il des sacrifices ?
Robert Hossein : Le sacrifice, c’est de se mettre à la disposition des autres, autrement que de soi-même. De réfléchir, de trouver les moyens et les solutions. C’est se mettre au service des autres avec une prise de conscience, avoir des ambitions et puis faire la manche pour obtenir les financements. Je suis reconnaissant envers ceux qui m’ont aidé.
Thomas : Plusieurs de vos spectacles sont inspirés par de grandes figures historiques et religieuses. Y a-t-il aujourd’hui des gens qui vous inspirent ?
Robert Hossein : Le pape François me demande de jouer au Vatican. Mais il faudrait de belles figures pour me donner du pognon (rires).
Thomas : Vous avez donc un projet en cours.
Robert Hossein : Oui, mais je cherche à le financer. Le thème sera la réunion de toutes les religions et de toutes les races pour sauver la planète. L’objectif est que les croyants ou les non-croyants ne soient plus jamais les mêmes en sortant.
Thomas : C’est une œuvre qui sera aussi interactive ?
Robert Hossein : Evidemment, c’est pour ça que je joue alors que je n’ai pas joué depuis un moment.
Thomas : Vous êtes convaincu que la religion et le spectacle peuvent faire bouger le monde ?
Robert Hossein : On vit quand même des événements ahurissants partout dans le monde. Quand vous entendez parler de ce qui se passe avec notre président Emmanuel Macron, l’Amérique, la Russie, la Syrie, l’Angleterre, l’Espagne, etc. Mon message dans un spectacle comme celui-là, c’est le respect des autres, le partage, la prise de conscience, le respect des religions et des races mais aussi l’envie de redonner de l’espoir.
Robert Hossein : Le sacrifice, c’est de se mettre à la disposition des autres, autrement que de soi-même. De réfléchir, de trouver les moyens et les solutions. C’est se mettre au service des autres avec une prise de conscience, avoir des ambitions et puis faire la manche pour obtenir les financements. Je suis reconnaissant envers ceux qui m’ont aidé.
Thomas : Plusieurs de vos spectacles sont inspirés par de grandes figures historiques et religieuses. Y a-t-il aujourd’hui des gens qui vous inspirent ?
Robert Hossein : Le pape François me demande de jouer au Vatican. Mais il faudrait de belles figures pour me donner du pognon (rires).
Thomas : Vous avez donc un projet en cours.
Robert Hossein : Oui, mais je cherche à le financer. Le thème sera la réunion de toutes les religions et de toutes les races pour sauver la planète. L’objectif est que les croyants ou les non-croyants ne soient plus jamais les mêmes en sortant.
Thomas : C’est une œuvre qui sera aussi interactive ?
Robert Hossein : Evidemment, c’est pour ça que je joue alors que je n’ai pas joué depuis un moment.
Thomas : Vous êtes convaincu que la religion et le spectacle peuvent faire bouger le monde ?
Robert Hossein : On vit quand même des événements ahurissants partout dans le monde. Quand vous entendez parler de ce qui se passe avec notre président Emmanuel Macron, l’Amérique, la Russie, la Syrie, l’Angleterre, l’Espagne, etc. Mon message dans un spectacle comme celui-là, c’est le respect des autres, le partage, la prise de conscience, le respect des religions et des races mais aussi l’envie de redonner de l’espoir.
Thomas : Vous êtes nostalgique du cinéma d’autrefois ?
Robert Hossein : Oui, totalement. Le fait d’avoir tourné deux fois avec Jean Gabin, d’avoir réalisé « Les Misérables » avec Lino Ventura, c’est une chance. Lino avait une appréhension à jouer en costumes et je suis parvenu à le convaincre de faire le film. Thomas : Votre version cinématographique des « Misérables » est sans doute l’une des plus réussies. Vous avez été confronté à certaines difficultés pour cette adaptation? Robert Hossein : Non, tout s’est très bien passé. Je l’avais d’abord traité en comédie musicale et le thème d’Hugo me parlait beaucoup. Lino est formidable dans ce film. |
Thomas : Parmi tous les acteurs que vous avez dirigés, y en a-t-il un qui vous a étonné en particulier ?
Robert Hossein : Lino Ventura, que nous venons d’évoquer, mais aussi Jean-Paul Belmondo que j’ai mis en scène deux fois au théâtre dans « Cyrano » et dans « Kean ». On a joué ces pièces un an à chaque fois ! Ca fait partie de mes beaux souvenirs de théâtre.
Thomas : Quel regard portez-vous sur le cinéma d’aujourd’hui ?
Robert Hossein : Je vais voir ce que font les autres. Que ce soit au théâtre ou au cinéma, vous n’existez qu’en fonction du fait que vous allez voir ce que font les autres. Aujourd’hui, au théâtre, c’est plus difficile de trouver le blé ! Pas par rapport à moi, mais en général.
Thomas : Y a-t-il des artistes qui vous intéressent dans la jeune génération actuelle?
Robert Hossein : Des comédiens, oui, mais on ne devient pas un acteur confirmé du jour au lendemain. On peut découvrir une telle trame chez un comédien mais il faut un certain temps.
Thomas : Avez-vous un exemple de film qui vous a marqué dernièrement ?
Robert Hossein : Il faut que je réfléchisse…Attendez…J’ai vu un film très beau récemment sur la vie de Churchill ! C’était remarquable et intéressant.
Robert Hossein : Lino Ventura, que nous venons d’évoquer, mais aussi Jean-Paul Belmondo que j’ai mis en scène deux fois au théâtre dans « Cyrano » et dans « Kean ». On a joué ces pièces un an à chaque fois ! Ca fait partie de mes beaux souvenirs de théâtre.
Thomas : Quel regard portez-vous sur le cinéma d’aujourd’hui ?
Robert Hossein : Je vais voir ce que font les autres. Que ce soit au théâtre ou au cinéma, vous n’existez qu’en fonction du fait que vous allez voir ce que font les autres. Aujourd’hui, au théâtre, c’est plus difficile de trouver le blé ! Pas par rapport à moi, mais en général.
Thomas : Y a-t-il des artistes qui vous intéressent dans la jeune génération actuelle?
Robert Hossein : Des comédiens, oui, mais on ne devient pas un acteur confirmé du jour au lendemain. On peut découvrir une telle trame chez un comédien mais il faut un certain temps.
Thomas : Avez-vous un exemple de film qui vous a marqué dernièrement ?
Robert Hossein : Il faut que je réfléchisse…Attendez…J’ai vu un film très beau récemment sur la vie de Churchill ! C’était remarquable et intéressant.
Un souvenir de Candice Patou
Candice Patou est l’épouse de Robert Hossein. Elle a également tenu un rôle dans « Les Misérables » de Robert Hossein
« Je garde un excellent souvenir des « Misérables » où je jouais le rôle d’Eponine Thénardier. Lino Ventura, Michel Bouquet et Jean Carmet y sont magnifiques. J’ai des souvenirs merveilleux de ce tournage. Mon rôle était épisodique mais je vivais avec eux. De voir tous les jours ce tournage, la rigueur de Michel Bouquet, Lino qui était un peu angoissé malgré tout mais qui s’investissait à fond, c’était fabuleux. Il avait décidé d’organiser un dîner tous les dix jours, parce qu’on est restés trois mois là-bas. Et tous les dix jours, Lino qui m’appelait « la p’tite » me demandait de lui donner la liste des courses et on invitait les gens qu’il avait décidé d’inviter. On avait un roulement donc tout le monde finissait par être invité. Et moi, je l’attendais, je le voyais arriver de ma fenêtre. C’était un être de lumière, un être merveilleux. Il faisait la cuisine, je l’aidais. "
« Je garde un excellent souvenir des « Misérables » où je jouais le rôle d’Eponine Thénardier. Lino Ventura, Michel Bouquet et Jean Carmet y sont magnifiques. J’ai des souvenirs merveilleux de ce tournage. Mon rôle était épisodique mais je vivais avec eux. De voir tous les jours ce tournage, la rigueur de Michel Bouquet, Lino qui était un peu angoissé malgré tout mais qui s’investissait à fond, c’était fabuleux. Il avait décidé d’organiser un dîner tous les dix jours, parce qu’on est restés trois mois là-bas. Et tous les dix jours, Lino qui m’appelait « la p’tite » me demandait de lui donner la liste des courses et on invitait les gens qu’il avait décidé d’inviter. On avait un roulement donc tout le monde finissait par être invité. Et moi, je l’attendais, je le voyais arriver de ma fenêtre. C’était un être de lumière, un être merveilleux. Il faisait la cuisine, je l’aidais. "
«C’était un tournage fraternel, dans l’amour, le partage. Avec Jean Carmet, j’ai des souvenirs mémorables à Sarlat. Les jours où il tournait, j’allais avec lui déguster quelques petits verres (rires). Robert en tant que metteur en scène savait vraiment ce qu’il voulait. Le plus difficile a été la reconstitution de batailles en studio. C’était amusant malgré tout car ceux qui étaient à droite ne mangeaient pas avec ceux qui étaient à gauche ! Ca a été un tournage difficile mais formidable, autour de Lino car c’était un grand rôle pour lui. Il a été très content du film mais aussi très malheureux de ne pas avoir reçu de prix pour ce rôle. »
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source: sudouest.fr
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