► Le film (★★★★) Vous avez aimé la première partie de "Dune"? Alors vous allez adorer son deuxième volet! L'installation des personnages et de quelques enjeux plantés dans son premier opus, cette nouvelle aventure aux côtés des Fremen laissera davantage la place aux batailles épiques et au grand spectacle! Et quel spectacle! Denis Villeneuve avait déjà su distiller quelques grands éléments de son intrigue dans son précédent long-métrage, laissant quelques fans frustrés de ne pas voir la suite débouler sur les grands écrans aussi vite que prévu... Mais la patience est amplement récompensée tant on en prend plein la vue, les oreilles et le coeur dans cette adaptation très personnelle d'un roman qui a passionné son réalisateur. Timothée Chalamet excelle dans son rôle de Paul Atréides et, n'ayons pas peur des mots, acquiert une densité de jeu qu'on n'espérait plus, Zendaya continue de montrer la plus belle de ses facettes alors que Rebecca Ferguson fait à nouveau montre d'une maîtrise totale de sa palette d'actrice. Mais à ce casting de tête s'associe des "vétérans" (Javier Bardem, Josh Brolin, Dave Bautista, Stellan Skarsgard, Charlotte Rampling) déjà présents dans le premier volet et toujours aussi parfaitement dépeints, mais aussi des petits nouveaux (Florence Pugh, Christopher Walken, Lea Seydoux et surtout Souheila Yacoub et Austin Butler!) qui prennent place dans la danse d'une bien belle façon. Et au delà de l'accord irréprochable qui unit son cast 5 étoiles, ce sont les décors, l'intégration des effets spéciaux, la démesure de certaines scènes de batailles et le développement des enjeux et des destinées qui forcent le respect. On savait, bien sûr, que Denis Villeneuve était un artisan, un chef d'orchestre fabuleux tant "Sicario", "Enemy," "Premier contact" ou encore "Blade Runner 2049" étaient déjà maîtrisés de bout en bout. Mais ici, il livre un véritable chef d'oeuvre de science-fiction, de dramaturgie, apporte une noirceur qui subjugue. Fidèle à l'histoire originale, il parvient à mettre tout le monde d'accord: "Dune, deuxième partie", n'est pas qu'un blockbuster de haut vol, c'est un récit puissant, des scènes marquantes, une maîtrise technique digne d'une master class, un divertissement comme Hollywood en fait peu ou en tout cas trop rarement. Et même si le rythme de son film, de son montage, de son récit nous donne par moments la sensation d'avoir lu le roman de Frank Herbert en diagonale, il a su s'arrêter sur ce qui était primordial. Prophéties, romance, drame, épopée, quête initiatique et engagement politique, tout converge vers une histoire mémorable qui mériterait un développement en triptyque. Nous, on a adoré (et largement préféré) cette deuxième partie de "Dune" si inspirée, questionnant le rapport à la foi, à la croyance dans un blockbuster philosophique et dynamique. On en redemande et on ne peut que vous conseiller de vous offrir une belle séance de rattrapage ciné, promis, vous ne sentirez pas le temps passer! ► L’image et le son Fort de son écrin Dolby Vision, Dune percute fort nos rétines dès les premières images ! Tout d’abord grâce à la photographie qui est de toute beauté ! Les étendues de sable donnent une patte or complètement folle. Les détails de l’image révèlent une vraie densité aux niveaux des textures (peaux et regards intenses, costumes et décors grandioses) pour hisser le spectacle à un niveau vertigineux. Attardons-nous un moment pour mettre en lumière l’important travail de Greig Fraser- le directeur de la photographie. Avec David Cole, le coloriste, ils ont œuvré de concert pour nous donner leur vision singulière d’un monde gigantesque et extrêmement variés. En effet, chaque planète possède une identité visuelle qui lui est propre. On repense d’ailleurs à la planète des Harkonnen plongée dans l’obscurité avec l’utilisation assez incroyable du noir et blanc contrastant avec Arrakis ou d’autres planètes vues. Et c’est précisément dans ces scènes que le recours au HDR est important pour améliorer un peu plus un contraste déjà excellent ! Bien sûr, le Blu-ray s'en sort objectivement très bien puisqu’il dispose du même master mais l’ultra haute définition permet d’aller plus loin encore dans le détail. On notera même un léger grain très plaisant renforçant encore un peu plus la dimension cinématographique de l’œuvre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le son n’est pas le parent pauvre ! Pour les chanceux qui sont équipés d’une installation en Dolby Atmos, ils en auront pour leur argent. Tout d’abord parce que la spatialisation est absolument maitrisée et confère au film ses dimensions tantôt épique et tantôt mystérieuse. Cette qualité sonore exceptionnel permet aussi de mesure le travail effectué par le grand Hans Zimmer qui est parvenu à intégrer bon nombre d’effets sonores dans sa partition musicale pour transporter le spectateur dans ce voyage aux confins de l’univers. Alors que les basses rendent le spectacle plus implacable encore, les effets surround enveloppe le spectateur à présent au cœur de l’action ! ► Les bonus Warner semble retomber dans ses travers avec des bonus qui surfent un peu trop sur l’autosatisfaction. En cela, on sent immédiatement la patte de la célèbre maison d’édition qui mêle habilement informations intéressantes et complaisance. Comptez tout de même sur une bonne heure de coulisses avec heureusement de précieuses images du tournage. Cette fois, le focus a été mis sur la création du monde des Fremen ainsi que de leur langue au sein de la partie intitulée Formation Chakobsa » (5’ et 12’). Intéressant car pour la réaliser, un linguiste a forcément dû se pencher sur la question ! A cela s’ajoutent les éléments tels que les décors naturels (ou artificiels) dans Découvrir les mondes de Dune (6’) avec l’accent sur les superbes lieux de tournage d’Italie, de Jordanie ou encore présents en Namibie. L’ornithoptère des Harkonnen , le vaisseau ressemblant à un insecte a également droit à quelques explications même si on aurait aimé en savoir plus dans la section Le nouveau “Thopter” fait parler de lui (4’). Bien sûr, la fameuse scène du chevauchement des vers des sables dispose également de sa séquence appelée Chevaucher les grands vers (9′). Cette partie, très instructive, permet de mettre en lumière la deuxième équipe en charge des effets spéciaux. Nous retrouvons également la composition du rôle de Feyd-Rautha tenu par le décidément surprenant Austin Butler. Dans Devenir Feyd (7’) on s’intéresse aux costumes, à la performance physique de l’acteur et à la vision des créateurs de transposer de manière convaincante un des personnages clés du livre. Les costumes et leurs spécificités sont présentés par Jacqueline West chargée de leur création dans une garde-robe flambant neuve (8’). Pour conclure avec le tandem son et musique à travers 8 featurettes qui auraient pu être proposées à la suite afin de rendre l’expérience plus fluide. Il n’empêche, On s’enfonce plus loin dans le désert : les sons de Dune (13’) permettent d’en apprendre plus sur le formidable processus créatif qui a mené Hans Zimmer à nous livrer sa très belle partition. Au final, on se dit que si l’expérience cinématographique est somptueuse, nous n’avons pas toutes les réponses à nos questions à cause notamment d’un traitement très « commercial » des bonus où les protagonistes se flattent mutuellement et en oublient peut-être l’essentiel.
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Le hic, c’est que le fond nous laisse un peu dubitatif et que nous peinons à entrer dans cette nouvelle histoire à la limite du narcissisme. Oui Wes Anderson est une figure emblématique du septième art, mais peut-être faut-il renouveler un peu ses démarches et sortir de ses sentiers ultra tracés qui laissent peu de place à la surprise et à l’empathie avec ses personnages. Un dernier long-métrage décevant ? Probablement ! Jason Schwartzman, Tom Hanks, Scarlett Johansson, Maya Hawke, Steve Carell, Willem Dafoe, Margot Robbie, voilà quelques grands noms que l’on peut retrouver à l’affiche de cet « Astéroïd City » aussi beau que déconcertant. En effet, après une introduction assez similaire à celle de « The grand budapest hotel » (on retrouve par ailleurs quelques figures déjà présentes dans le film de 2014 dans des rôles quasiment identiques) et un découpage en actes dont le déroulement est annoncé en préambule, nous faisons arrêt dans un petit village perdu dans le grand désert américain où concours scientifique, rencontres fortuites et apparition extraterrestre se mêlent à des saynètes hors contexte parfois déroutantes. Son absence de linéarité, ses croisements de regard sur une même situation, son côté tantôt conventionnel, tantôt déjanté font de ce nouveau Wes Anderson, un exercice de lecture parfois difficile et souvent hermétique. Si nous avons en effet toujours apprécié ses propositions de cinéma, nous regrettons nous retrouver à nouveau devant un objet filmique de qualité mais dénué d’âme spécifique à ses personnages que l’on quitte comme on les a découvert, sans identification, sans affection et sans souhait particulier de les retrouver pour une seconde vision et c’est probablement ce qui est problématique. Si on avait adoré « L’île aux chiens » et apprécié l’originalité de « The French dispatch », nous déchantons face à ce nouveau cru un peu trop tanique et charpenté, trop sophistiqué et emmêlé que pour y trouver un plaisir cinéphile renouvelé. Wes Anderson est un magnifique orfèvre qui offre des bijoux visuels à ses spectateurs mais oublie de l’emballer dans un écrin sensible. Le cinéaste se renouvellera-t-il avec son passage sur Netflix ? Fera-t-il de nouvelles propositions ou s’enfermera-t-il à nouveau dans ce qu’il sait faire de mieux sans prise de risque ou nouvel axe pour surprendre ou reséduire son public ? L’avenir nous le dira mais pour l’heure, nous sortons confus et un peu déçus du voyage dans son « Astéroïd city » désincarné, loufoque et un tantinet nombriliste… ► Les bonus Les bonus d’Astéroïde City auraient pu être une magnifique porte d’entrée dans les coulisses du dernier film de Wes Anderson, à l’instar des différents ouvrages ou numéros spéciaux de magazines spécialisés qui sont consacrés à sa filmographie si particulière… Et pourtant, dans la version Blu-ray, nous regrettons de ne découvrir que 4 petits bonus de moins de 3 minutes chacun… En tout, ce sont 7 minutes de bonus colorés qui nous attendent, de quoi laisser un petit goût de trop peu et de ne vouloir qu’une chose, un petit refill acidulé. Commenté par Wes Anderson himself , « Desert town (pop.27 » est centré sur le lieu de tournage de son film situé dans le désert de Chinchón, à une heure de Madrid. L’ajout de décors grandeur nature, les trajets de l’équipe (toute petite) en voiturette de golf et le travail effectué avec Adam Stockhausen composent ces 3 minutes très riches en enseignement. Bonus muet, « le carnaval de la fin du monde » propose des images pourtant « parlantes » de l’espace réservé aux costumes et une nouvelle présentation de la scène de la fête foraine… magique ! Dans la même veine, « Montana et les ouvriers agricoles » est l’occasion de nous replonger dans la chanson faussement improvisée dédie à la venue extraterrestre. Un petit plaisir coupable bien agréable à re(re)garder. Pour clôturer cette toute petite partie bonus, « Les comédiens » nous fait faire le tour du propriétaire de l’histoire en compagnie de Wes Anderson.
« Nope » ne déroge pas à la règle et démontre une fois de plus que l’industrie cinématographique américaine permet à des jeunes auteurs de faire leur place au soleil et trouver le chemin de nos salles, aussi farfelues soient leurs histoires… Ce « Nope » est-il le sommet d’un chemin entamé il y a quelques années ou est-il en deçà de ce qu’on pouvait en espérer ? Retour sur quelques impressions après une phase de digestion recommandée… Ouvre les yeux Il y a réellement une part hypnotique dans le dernier long-métrage de Jordan Peele, une attraction qui attire le regard, nous fait scruter chacune de ses images avec une belle intensité, une fascination pour sa mise en scène et sa photographie exemplaire. « Nope », c’est un beau film, un hommage au septième art, au western, à la science-fiction, au suspense, c’est une master class cinéphile portée par un réalisateur plus que jamais engagé. Néanmoins, à force de vouloir dénoncer et se détacher de la grosse machinerie qu’est Hollywood (un des sujets largement abordés dans son métrage) et de vouloir s’affirmer comme un faiseur d’objets filmiques intrigants et indépendants, il perd une partie de son public qui, des heures ou des jours après sa vision, cherche encore à comprendre toutes les significations qui se sont insinuées durant la projection. Défendant depuis son premier film les minorités et les mettant superbement en scène dans ses trois réalisations, Jordan Peele a su mettre un coup de projecteur sur la place, trop restreinte encore, occupée par les Afro-Américains, les Asiatiques, les Latinos. L’exemple présenté par son héroïne (délicieuse Emerald jouée à la perfection par Keke Palmer) lors de sa collaboration sur un gros tournage hollywoodien en est la preuve vivante : « The horse in motion » réalisé par Eadweard Muybridge a marqué certains esprits mais personne n’est capable de citer le nom de son acteur… Ce fait repris et travesti dans le film pour appuyer son propos n’est qu’un exemple de faits divers parmi tant d’autres exploités dans ce « Nope » plutôt complexe si on prend la peine de d’établir des liens et l’analyser, un long-métrage qui mériterait plusieurs visions chez les courageux spectateurs qui voudraient en cerner tous les contours, les tenants et aboutissants et la compréhension globale de tout ce qui y est présenté. Porté de façon exceptionnelle par Daniel Kaluuya (qui retrouve son réalisateur cinq ans après leur première collaboration) « Nope » nous a quelque peu déçus. Bien sûr, on reconnait la qualité de ses images (essentiellement tournées en Imax et en pellicule), de son récit, de son interprétation, la beauté des effets spéciaux et l’ingéniosité de traiter de façon différente, les thématiques « extraterrestre », écologique et sociologique. Mais nous regrettons le manque de lecture raisonnée et raisonnable de son propos, l’appui trop insistant des sujets déjà exploités précédemment, le manque de sobriété et surtout, son manque de clarté. « Nope » est un beau et bon film, une histoire familiale prenante aux thématiques sous-jacentes intéressantes. Mais c’est aussi une expérience ciné éprouvante qui déconcerte et nous laisse par moments de côté, rendant sa complexité parfois trop difficile à cerner. Si on lui reconnait de nombreuses qualités, nous lui préférons largement « Get out » qui jaugeait de façon plus équilibrée les dénonciations sociétales, plaisirs cinéphiles et trouvailles admirables dans sa réalisation. Espérons que le prochain Jordan Peele sera un peu moralisateur et fouillé, et que l’on retrouvera son ingénieuse subtilité mise en scène avec plus de cohérence et de sobriété.
De même, durant un peu plus de 5’, nous trouvons un bonus dispensable sous la forme du « bêtisier ». Passé cela, nous pouvons entrer dans le vif du sujet. Les films de Jordan Peele demandent des clés de lecture afin d’en comprendre l’essence. Et ça tombe bien car la partie « Ombres : making of de Nope » (56’), se propose d’apporter quelques explications mêlées à la technique utilisée. Les décors, protagonistes et bien sûr les scènes fortes y ont une part importante ! Attention toutefois car le réalisateur se gardera bien de tout révéler puisqu’il préfère faire réfléchir le spectateur. Il s’agit, et de loin, du bonus le plus intéressant. Un autre bonus revient, lui, sur la créature au centre du film. Influencé par Rencontre du troisième type, le réalisateur Jordan Peele, avouera dans « Appelez-le Jean Jacket » (14’) qu’il se sent plus à l’aise de tourner des films ambitieux. Intéressant, nous apprenons que ce sont de célèbres photographies d’orchidées qui ont donné l’idée de l’esthétisme du monstre, mais aussi une méduse et même la robe blanche iconique de Marilyn Monroe dans Sept ans de réflexion. Tous ces éléments, et bien d’autres, participent à ce concept singulier. Bien sûr, l’équipe technique revient également sur les procédés utilisés pour le faire vivre à l’écran. Enfin, « le personnage mystérieux de Muybridge » renvoie à une triste réalité : bien que l’on connaisse le nom du cheval qui a inspiré le peintre français Degas dans ses études, on ne sait rien du ce jockey noir des années 1885-1886, pourtant héros du clip muet !
Fort d’un sacré casting, « Dune » compte dans ses rangs des acteurs confirmés qui sont tous parfaits dans l’exercice de leurs rôles respectifs. L’histoire du premier volet (oui, il s’agit d’un diptyque) raconte l’histoire d’une noble famille appartenant à l’une des grandes maisons de la galaxie. Le Duc Leto Atreides (Oscar Isaac) et sa compagne, Lady Jessica Atreides (Rebecca Ferguson) sont envoyés sur une planète désertique et inhospitalière avec leur fils (Thimothée Chalamet), la Cour, mais aussi l’armée afin d’extraire une épice qui apporte la prospérité économique, de la vigueur, la possibilité de développer des visions (appelé prescience), mais aussi de prolonger la vie. Heureusement, ils pourront compter sur de valeureux soldats (Josh Brolin et Jason Momoa en tête) pour se battre contre des ennemis qui ne tarderont pas à sortir de l’ombre (Stellan Skarsgård, Dave Batista) pour récupérer ce commerce florissant. Car une des forces du film est à aller chercher du côté de l’intelligence de son propos et de ses conflits géopolitiques parfaitement adaptés à l’écran. Jamais la complexité du récit n’empêche la compréhension du spectateur. Au contraire, ce dernier comprend très vite les enjeux économiques et écologiques ainsi que les forces en présences. Un bon point donc ! Mais ce qui nous frappe, dès les premiers instants, c’est la richesse de l’univers créé. Les planètes sont variées et les effets spéciaux derrière leurs existences s’oublient ! Nous sommes loin d’un énième « Star Wars » car ici, le réalisme prime à tous les étages et on sait où est passé le colossal budget de 165 millions de dollars ! D’ailleurs, Timothée Chalamet n’a tourné que deux scènes sur fond vert. Cette approche naturaliste a été retenue par le réalisateur, comme le confirme Greig Fraser, le directeur de la photographie "On voit rarement des décors de cette envergure de nos jours où tout est transformé numériquement. Mais pour ce projet, tout se résume à la vision de Denis qui voulait que l’ensemble soit filmé réellement, sans se reposer sur le numérique. On a donc bâti des décors en dur d’une bien plus grande envergure que la plupart des productions actuelles." Avec « Dune », nous participons à une intrigue géopolitique aux enjeux sociétaux qui nous dépassent. Tourné dans quatre pays, Denis Villeneuve a posé ses caméras en Hongrie, en Norvège, en Jordanie et à Abu Dhabi pour nous offrir un émerveillement de tous les instants ! Quant à la musique, imaginée par Hans Zimmer, celle-ci s’inspire des éléments de la nature pour lui donner un caractère propre. Le compositeur aurait d’ailleurs inventé pour l’occasion de nouveaux instruments afin de créer une identité sonore unique au film. En prêtant attention, vous entendrez sortir des baffles du cinéma le génie à l’état pur. Follement ambitieux dans son fond et dans son exécution, « Dune » nous apparait comme un space opéra prodigieux, mais aussi le porte étendard du registre de la science- fiction dans ce qu’elle peut proposer de meilleur ! Visuellement magnifique et portée par des comédiens de talents, la vision de Denis Villeneuve ne semble pas trahir le matériau d’origine mais le rend bel et bien réel et presque palpable !
► Les bonus ( ★★★★ ) L’univers si singulier de « Dune » est décrit au moyen de ce premier bonus intitulé « maisons royales » (8’) qui permet de mieux cerner les forces en présence. L’ensemble des personnages est décrit ici avec, bien sûr, les interventions de l’ensemble (ou presque) du casting et de Dennis Villeneuve, le réalisateur. La suite, intitulée « le mélange d’épices » est peut-être plus confidentiel, tant du point de vue de sa durée (1’52) que de son intérêt réel hormis expliquer l’utilité et la convoitise de l’épice. Très rapide également (4’), « la bataille de Sardaukar » met en lumière tout le talent de l’acteur Jason Momoa dans les scènes de combat ! Pour tous les curieux ou les passionnés de cet univers, « Hologramme » vaut le détour car il regorge d’informations sur les familles et les peuples. Ce n’est pas parce que ce bonus est court (10’) qu’il ne présente pas une identité encyclopédique. Quelques redondances viennent alourdir le pourtant court « Au cœur de Dune » (12’) car on revoit les scènes de combats de Jason Momoa tout comme l’importance de l’épice. Comment allier le matériau d’origine de Frank Herbert et la vision de Denis Villeneuve lorsque l’on parle des décors et des accessoires ? C’est justement ce que vous propose « Bâtir le futur ancien » (6’). D’ailleurs, le bonus suivant intitulé « Mon désert, Ma Dune» prolonge en fait le bonus précédent. Un peu plus technique, le bonus suivant est intitulé « La construction des ornithoptères » (6’), ces avions futuristes inspiré par le monde animal. On pense notamment aux libellules et aux oiseaux. Et comme le monde de Dune est également très hostile, le challenge est de rendre les vers des sables crédibles. Comment ces derniers sont devenus ce qu’ils sont à l’écran ? C’est ce que vous propose de découvrir « Le design des vers des sables » (5’). Fascinant de par la thématique qu’il aborde, la séquence intitulée « Attention au baron » (5’) vaut le peine d’être vue ! Comment transformer de manière si convaincante l’acteur Stellan Sasgard ? Par le maquillage ! Bien sûr, que serait Dune sans ses costumes ? C’est ce que propose la très courte séquence intitulée « Garde robe d’un autre monde » (2’).
Aussi, nous sentons la patte du réalisateur de « Two Lovers », et ce n’est pas pour nous déplaire ! Et si la science-fiction n’était qu’un prétexte pour nous parler de la vulnérabilité d’un homme ? Quand « Ad Astra » rime avec « 2001 l’Odyssée de l’Espace » Visuellement, le dernier né de James Gray est magnifique ! Esthétiquement, nous avons eu l’impression que chaque plan était finement calibré ! Quant à la photographie, celle-ci nous enchante à chaque instant ! Que ce soit pour le rendu lunaire, notre planète bleue ou encore Mars et Neptune, le réalisateur filme avec brio un formidable voyage stellaire. D’ailleurs, beaucoup de scènes se déroulant dans l’espace ont été tournées dans des décors naturels afin de renforcer l’immersion et le réalisme des scènes. Mais si ce conte spatial nous laisse une aussi bonne impression, c’est parce qu’il est davantage philosophique que d’autres films du genre. James Gray mène une belle réflexion existentielle sur la solitude d’un homme et les préoccupations humaines quant au développement du domaine scientifique. Pour autant, nous avons arrêté de compter les invraisemblances « scientifiques » tant elles nous paraissent nombreuses et il serait bon de voir dans « Ad Astra » un conte d’une formidable beauté teinté d’une douce mélancolie. La musique de Max Richter sublime la portée des scènes en apportant une étrangeté bienvenue à l’ensemble. Vers les étoiles C’est précisément là que le casting fait des étincelles. En confiant le rôle principal à Brad Pitt, le réalisateur filme les interrogations d’un homme et même ses tourments avec beaucoup de justesse. Froid et méthodique, l’astronaute Roy McBride sera chargé de retrouver son père effectuant une mission sur Neptune pour tenter de trouver de nouvelles formes de vie. D’ailleurs, ses pulsations ne dépassent jamais 80 et le calme olympien de l’astronaute révèle qu’il se distancie de sa propre vie. Cette mission dans l’espace constituera pour lui la manière de ressentir de nouveau, et, peut-être, de (re)vivre. Brad Pitt est prodigieux dans ce rôle de métronome des émotions. Dans cette épopée poétique, il les distille avec parcimonie pour renouer avec lui-même. Les relations familiales sont bien sûr au centre du film. Et qui de mieux que Tommy Lee Jones pouvait incarner à l’écran ce père trop longtemps absent ? Déjà habitué du genre spatial, il est impeccable de justesse ici aussi. Pour la petite anecdote, il est amusant d’observer la même photo de l’acteur présente dans le film « Space Cowboy ». Contrairement à de nombreux films, « Ad Astra » témoigne de la volonté de son réalisateur de développer le postulat suivant : « Et si nous étions profondément seuls dans l’univers » ? Là où d’autres films font intervenir les extra-terrestres, James Grey prend un contre-pied plutôt malin ! Pour autant, nous n’avons pas eu l’occasion de nous ennuyer durant ces 2h puisque le réalisateur imagine une lune colonisée par des puissances étrangères, des attaques de pirates de l’espace ainsi que des expériences animales qui tournent mal. Autant de critiques de notre société amplifiées dans un futur pas si lointain… Le problème est que certaines de ces scènes prêtent à sourire tant elles surprennent. Doit-on y voir la peur du réalisateur de proposer un film sans concession comme l’était « 2001 » ? C’est possible et, selon nous, le réalisateur s’est peut-être trop enthousiasmé… L’avenir nous le dira. Au final, ce « Ad Astra » nous a fait passer un agréable voyage interstellaire tant les paysages spatiaux traversés sont beaux. Brad Pitt est réellement touchant dans le rôle de cet astronaute conscient qu’une quête de soi est indispensable pour retrouver son père, rattraper un amour véritable et ainsi renouer avec lui-même. Plus encore qu’un film spatial, nous pouvons y voir l’extrême difficulté des relations humaines, la solitude qui peut gagner les Hommes et l’espoir qui finit parfois par revenir après un long combat. ► La qualité technique Quel plaisir pour les yeux ! Des noirs vraiment noirs et un piqué vertigineux ! Quelques fourmillements argentiques microscopiques dans les somptueuses scènes orangées et dans certains flashback, l’image est d’une netteté appréciable et rend l’aventure encore plus formidable. Concernant le son, pas de Dolby Atmos sur l’édition Blu-ray mais un solide encodage 7.1 en VO pour ce beau voyage spatial à teinte métaphysique ! La VF non HD ne démérite pas lors des scènes plus … démonstratives. Mais à choisir, foncez sur sa sublime VO ! ► Les bonus :
La partie « Vers les étoiles » est lui aussi assez conventionnel dans son approche puisqu’il se concentre sur le scénario original de James Gray et de Ethan Gross qui se veut avant tout métaphysique et contemplatif. Les acteurs ont répondu présents pour parler de leurs personnages. Au contraire de ses trois contenus additionnels précédents, « Un homme nommé Roy » est, lui, plus intéressant puisqu’on contemple la vulnérabilité du héros, Roy, comme étant une force. Mis cette fragilité apparente du héros doit être comblée et fait partie intégrante du sujet. De ce fait, ce film n’aurait pas eu la même vérité sans l’engagement et la personnalité d’un acteur comme Brad Pitt. Il revient ici sur le sens véritable de son personnage alors que ses camarades témoignent également de son professionnalisme et de l’ambiance qu’il parvenait à installer sur le plateau. Dans une autre veine, « L’équipage du Cepheus » permet de contextualiser l’univers dépeint. L’histoire du film se produit 100 ans dans le futur à une période où les vols lunaires et martiens sont les équivalents de nos vols commerciaux. Cette partie est aussi l’occasion de saluer le travail colossal de l’équipe technique chargée du maquillage et des décors avec la scène du sauvetage de la navette scientifique. Dans le prolongement de ce bonus, on découvre « L’art de Ad Astra » qui nous permet de comprendre combien James Gray n’est pas le genre de réalisateur à vouloir tout contrôler mais au contraire un metteur en scène qui désire laisser à chacun la possibilité d’avoir un esprit d’initiatives. Cela passe par une équipe technique à la créativité débordante ! D’ailleurs, il est intéressant de constater que le réalisateur et son entourage aimaient mêler l’expertise de la Nasa avec les récits issus de la science fiction afin de garantir un minimum de réalisme. « Atteindre les étoiles » permet de réfléchir sur des questions telles que « Quels sont les effets d’un tir sur la lune ? », « quel aspect aurait le sang sous l’effet de la pesanteur ? » Instructif et ludique ! Pour compléter cette partie, nous trouvons forcément le traditionnel commentaire audio du réalisateur et ainsi que des bandes annonces. Genre: Science Fiction Durée du film: 2h04 Bonus : Plusieurs bonus d’une dizaine de minutes qui porte à presque une heure les contenus additionnels auxquels on ajoute le traditionnel commentaire du réalisateur Résumé du film : Des centaines d’années après qu’un évènement apocalyptique a détruit la Terre, l’humanité s’est adaptée pour survivre en trouvant un nouveau mode de vie. Ainsi, de gigantesques villes mobiles errent sur Terre prenant sans pitié le pouvoir sur d’autres villes mobiles plus petites. om Natsworthy - originaire du niveau inférieur de la grande ville mobile de Londres – se bat pour sa propre survie après sa mauvaise rencontre avec la dangereuse fugitive Hester Shaw. Deux personnages que tout oppose, qui n’étaient pas destinés à se croiser, vont alors former une alliance hors du commun, destinée à bouleverser le futur. Note du film 7,5/10 (par François) Avis : En 2001, Philip Reeve publiait son livre « Mécaniques fatales ». Il aura donc fallu 17 ans pour que Peter Jackson découvre l’œuvre, acquiert les droits et se décide à la porter à l’écran par l’entremise du réalisateur Christian Rivers, son collaborateur de longue date. Le résultat à l’écran, proprement prodigieux, est à la mesure de l’ambition du réalisateur du « Seigneur des Anneaux ». Explications. Le mouvement, c’est la vie ! Pour les besoins du film, et contrairement au livre, nous apprenons que « La Guerre des Soixante minutes » qui a ravagé la Terre s’est déroulée en 2118 et que le film se passe autour de l’année 3718. Les Hommes s’étant entre-déchirés, nous suivons les générations qui ont survécu à l’enfer apocalyptique en érigeant des cités mobiles. Les mondes tractés les plus forts chassent les plus faibles pour leurs ressources, ainsi va désormais le monde. Pour rendre ce spectacle de grande envergure possible, les équipes techniques (effets spéciaux, accessoiristes, maquettistes) s’en sont données à cœur joie pour nous offrir un feu d’artifice visuel de tous les instants. A l’écran, le résultat flatterait les rétines les plus méfiantes tant les efforts déployés sont importants. Ce déluge visuel emporte tout sur son passage, y compris nous ! Nous ne saurions trop vous conseiller de vous ruer sur la version 4K, si vous êtes équipés afin de vous décrocher la mâchoire par cette claque visuelle digne d’une vraie démo technique ! Bien, sûr la version blu-ray ne démérite pas et dépote tout autant ! Quant on sait que près de mille personnes ont collaboré au film, dont 98 % de Néo-Zélandais, on se dit que la Nouvelle Zélande fait figure de nouvelle Mecque du Cinéma de grande ampleur. Aussi, c’est plus de septante décors qui ont été créés pour l’occasion. Certains étaient entièrement construits tandis que d’autres étaient complétés numériquement. Ce qui permettait aux acteurs de s’ancrer dans le réel. Casting mortel ! Bien que le film repose sur de nombreuses qualités techniques, il peut également compter sur un casting diablement efficace. Ainsi, l'Islandaise Hera Hilmar est parfaite dans le rôle de l’héroïne ! Nous ne sommes donc pas surpris de savoir qu’elle a décroché l’audition via un entretien par Skype sans rencontrer personne ! Hugo Weaving est comme toujours impeccable dans le registre du cinéma d’action/ science fiction. Mais il serait injuste de ne pas évoquer les performances de l’acteur Stephen Lang qui insuffle paradoxalement beaucoup de vie dans un personnage ressuscité. En effet, Shrike en bon personnage mi-humain et mi-cyborg possède un physique inquiétant. Et grâce à la performance-capture, Stephen Lang parvient à faire vivre ce personnage complexe, et mieux, à nous émouvoir ! Et ce souci du détail se retrouve à tous les niveaux visuels de ce film grand spectacle. Et les plus attentifs remarqueront que les personnages de la cité de Londres possèdent chacun un accent qui renvoie à leur rang social. Classiquement, ceux qui vivent en bas sont issus des classes sociales inférieures. Ainsi, cette stratification sociale est particulièrement bien rendue à l’écran. Une dystopie steampunk totalement originale ? Bien que nous partagions cette idée, Peter Jackson s’oppose à cette notion en disant « qu’on a dépassé la dimension post-apocalyptique car dorénavant on trouve dans ce monde une société qui fonctionne normalement, mais qui est juste différente de la nôtre ». Disons que c’est avant tout une question de sensibilité… Bien que traitées en surface, des problématiques actuelles sont évoquées afin de d’étoffer d’une bien belle manière le récit. Les migrants et le danger du nucléaire trouvent ici une petite place appréciable. Hélas, le milieu de la seconde partie est plombé par un classicisme maintes fois vu à l’écran, et plus grave, par un réel manque d’enjeu dramatique. Au final, Il n’y a pas grand-chose à reprocher à ce spectacle étourdissant si ce n’est quelques situations qui versent dans la guimauve adolescente. La faute à une psychologie des personnages un peu trop superficielle et des scènes qui tendent à tirer en longueur pour culminer sur une fin convenue (et oserions-nous dire poussive) ? ► Les bonus Avec son heure de bonus, « Mortal Engines » dresse un portrait complet de l’univers du film, de sa genèse à son action. « La fin des anciens » nous permet en effet d’entrer dans le musée de Londres où le narrateur s’interroge sur la vie d’autrefois. Comment les « anciens » (c'est-à-dire nous) pouvaient-ils vivre en restant sédentaires ? Car d’après eux, le mouvement est la vie ! Ce bonus prolonge la réflexion autour de la technologie des « anciens » et leur utilité probable. Amusant !
« Construire la Bête » évoque les défis techniques qu’il a fallu concevoir pour créer la ville mouvante de Londres. Nous nous rendons alors compte que le film constitue une véritable prouesse technologique concernant l’animation. Il en va de même en ce qui concerne les différents décors. « Niveaux de Londres » présente lui, l’organisation de cette ville mobile. A l’image d’une énorme stratification sociale, Londres est développée en différentes couches selon la richesse de ses habitants. Le challenge était de rendre cette idée à l’écran. « Les détails les plus infimes » montre combien Mortal Engines repose sur véritable monde « fait main » et s’attarde plus spécifiquement sur le travail des équipes techniques artistiques : peintres, décorateurs, stylistes, accessoiristes. Celui consacré au « Musée Londres » est quant à lui un instantané sur l’importance que revêt le musée de reliques anciennes. L’occasion rêvée de se moquer un peu de notre 21e siècle et d’ironiser notre quotidien. Enfin, « Méduse et Saint Paul » est, comme son nom l’indique axé sur la cathédrale Saint Paul (qui représente le cœur de la cité dynamique de Londres) et abrite l’arme intitulée « Méduse ». Une fois de plus, on mesure combien créer ce plateau relève d’un véritable défi technique car la cathédrale a juste été réduite de dix pourcents ! Mais montons « Dans l’air » pour un court bonus sur la fameuse ville constituée dans les nuages, « Airhaven ». Sorte de zone tampon entre les tractionnistes et les anti-tractionnistes, la visualisation de celle-ci à l’écran a demandé un travail à plein temps de tous les techniciens ! Enfin, « Filmer la Nouvelles Zélande » revient sur ce pays cher à Peter Jackson. Par le passé, la Nouvelles Zélande a déjà vu Peter Jackson et ses équipes réaliser « le Seigneur des Anneaux », grosse saga mémorable. Il était donc logique d’y retourner afin que « Mortal Engines » y prennent vie. A ces bonus, rajoutons le désormais habituel « commentaire du film » avec le réalisateur Christian River. Genre : Science Fiction Durée du film : 2h08 Bonus : Près d’une heure de bonus ainsi que les commentaires du film Résumé du film : Dans un monde post-apocalyptique, où les ressources naturelles ont disparu depuis longtemps, un prince de l’Oasis- l’un des derniers havres de paix au monde- doit partir en quête d’un remède pour sa mère mourante. Sur sa route, il doit affronter le brutal seigneur de la guerre, son robot sanguinaire Ash, et une baronne de la drogue. S’ensuit un périple dur et brutal à travers les étendues désertiques. Note du film : 5/10 (par François) Avis : Avec son casting hétéroclite, « Future World » est un film improbable dont le plus gros défaut est d’arriver beaucoup trop tard sur le marché. De plus, il ne possède pas les moyens des ambitions de ce genre cinématographique si particulier. Sorte de créature génétiquement modifiée faite de « Mad Max » au rabais et d’un dérivé du film « Labyrinthe : le remède mortel » pour la quête de son héros. Si d’aventure vous en avez encore l’envie, suivez le guide… Casting particulier pour un film qui l’est tout autant ! Dans ce monde de désolation, nous retrouvons des têtes bien connues. A commencer par celle de James Franco qui est également l’un des deux réalisateurs avec Bruce Thierry Cheung. Complètement déjanté dans son rôle du seigneur de la guerre, nous nous étions habitué à mieux le concernant. Son temps de présence à l’écran est quasiment permanent pour accomplir sa quête simpliste. En effet, son obsession sera de retrouver Ash, son robot/femme personnel. Ses motivations sont limitées à ce seul point et il est donc normal que son personnage soit aussi peu étoffé. Quant à Lucy Liu, elle incarnera la reine de l’Oasis, gravement malade car souffrant de la fièvre rouge- un mal qui est venu avec la fin de notre civilisation. Presque anecdotique, son rôle est plus proche de la figuration que d’un second rôle. Il nous reste à évoquer le rôle déjanté de Milla Jovovich qui se défonce continuellement aux drogues hallucinogènes : son personnage sort du lot et pourrait en amuser certains. Mais là encore, la psychologie de l’ensemble des personnages fait ici défaut. Quant à Snoop Dogg, nous préférons ne pas trop nous attarder sur son rôle tant l’intérêt est mince. Suki Waterhouse jouera le rôle de Ash, l’androïde de James Franco et même si une fois de plus son rôle n’a rien d’extraordinaire, la trajectoire de son personnage ne se fera pas en ligne droite…C’est déjà ça ! Quant au rôle du jeune héros, le prince (dont on n’a pas cru bon de lui donner un nom…), c’est Jeffrey Whalberg qui s’y colle et...voilà. Assez lisse, son personnage de jeune naïf tentera de survivre dans ce monde de violence mais nous plongera dans l’ennui. Des débuts prometteurs pour une suite qui l’est moins… C’est d’autant plus dommage que le film commence plutôt bien avec des villageois se réfugiant dans un ancien site industriel afin de se protéger des pillards. Sorte de gang se déplaçant à motos, ceux-ci sont dirigés par le seigneur de la guerre et déciment tout sur leur passage. Mais après ces dix bonnes premières minutes qui contextualisent fort bien ce monde dévasté, nous tombons dans une quête banale et finalement peu prenante. Heureusement, même si ce film dispose de peu de moyens, il s’abstiendra de nous infliger trop d’effets spéciaux pour privilégier les courses poursuites à motos et les règlements de comptes entre bandes rivales. Hélas, nous tombons souvent dans le grotesque à l’instar de ce combat ridicule entre une baleine masquée de cuir et le frêle héros qui, lui, aura droit à une machette. Vous imaginez la scène… quant à nous, nous nous efforçons d’oublier ce massacre ridicule. Vous l’aurez compris, il nous est difficile de vous conseiller ce divertissement sauf si vous n’attendez rien de cet ersatz post-apocalyptique aux allures de quête adolescente et que votre curiosité est plus forte. Bonne chance… Durée du film : 1h30 Genre : Science Fiction Bonus : Aucun Résumé du film : 2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu'un jeune garçon, Wade Watts, qui n'a pourtant pas le profil d'un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant… Note du film : 9/10 (par Véronique) Avis : Must have par excellence, « Ready Player One » est un des incontournables de cette année 2018. Véritable bolide vrombissant sur un circuit hallucinant, le projet fou du sieur Spielberg a non seulement terminé sa course en tête des box offices internationaux mais à marquer à l’encre indélébile de nombreux coeurs de cinéphiles. Si l’histoire, inspirée de « Player One » de Ernest Cline (par ailleurs co-producteur du film) n’est pas entièrement respectée, l’hommage au roman de science-fiction est grandement réussi. Bien sûr, comme souvent dans une adaptation cinématographique, il manque une multitude de détails par rapport à l’histoire originale mais il fallait faire un choix : se lancer dans un diptyque (voire triptyque) commercial et insérer une multitude de détails (en prenant le temps de planter le décor, le quotidien du Wade, étudiant et super geek) ou aller à l’essentiel et se désencombrer de certaines scènes littéraires. Spielberg a choisi la bonne option en nous présentant l’épopée de Wade et ses petits compagnons de route, de façon simple et efficace. Nul besoin donc d’avoir lu les centaines de pages de l’imaginaire de Cline pour comprendre les enjeux de Wade et les secrets de la fameuse Oasis. Introduit à la perfection, la quête n’attend qu’une chose : pouvoir commencer réellement ! Le véritable plaisir du film ? Retrouver toute la pop culture des dernières décennies rassemblée dans le shaker spielbergien, secoué, agité et servi pour former un cocktail coloré et savoureux dont on se délecte encore et encore. Un petit refill ? Pourquoi pas ! Il serait en effet bienvenu de revoir le film afin de déceler tous ces petits détails parsemés ça et là dans les arrière-scènes ou au premier plan, tels des petits morceaux de sel sur un TUC qu’on ne refuse pas. C’est que l’apéritif est copieux et que ces deux heures (presque trente) de show nous calle pour un bon petit moment. D’Overwatch à Halo en passant par Mortal Combat ou Final Fantasy, nombreux sont les clins d’œil à l’univers vidéoludique d’hier et aujourd’hui, mais ce n’est pas tout : les grands standards musicaux prennent place de choix dans une bande originale des plus agréables, mêlant les genres selon l’ambiance du moment. Le point fort du dernier film de ce cher Steven : nous faire vivre de l’intérieur, une histoire renversante. Agrémentée d’un humour savoureux et de dialogues finement écrits, l’histoire nous fait évoluer aux côtés de héros profondément humains et aux valeurs honorables. C’est que nous nous attachons à Wade, Aech, Artémis, Shoto et Daito et que leur quête, qui devient la nôtre, nous prend aux tripes jusqu’au « ouf » de fin. « Ready player one », c’est un savoir-faire technologique de grande ampleur mais c’est aussi un jeu d’acteurs modeste et tellement efficace ! On apprécie tant retrouver le touchant Mark Rylance dans le rôle du créateur de l’Oasis, James Halliday ou Simon Pegg qui prête ses traits à Ogden Morrow, son complice et co-créateur du jeu, bien plus présent dans le roman. On frémit devant les dangers qu’affrontent Wade (Tye Sheridan, Cyclope dans la nouvelle saga « X-Men »), Artémis (Olivia Cooke) ou encore Aech (notre chère Lena Whaite, découverte dans la série « Master of none »). On maudit Nolan Sorrento (Ben Mendelsohn) et son entreprise méprisable (IOI) et on rit de « méchant » I-Rok. Réfugiés derrière nos lunettes 3D, nous vivons l’aventure au cœur de l’Oasis, comme si nous avions nous aussi franchi le portail, évoluant dans un univers parallèle incroyable et mémorable. L’expérience virtuelle est totale, et satisfera les adeptes de la VR domestique comme les novices en la matière. A ne pas en douter, il est préférable d’opter pour l’achat d’une version Blu-ray 3D (ou 4K si vous le pouvez) pour que le spectacle soit total. C’est qu’il ne faut reculer devant rien pour suivre le grand Steven Spielberg dans son projet ambitieux mais totalement réussi et à l’issue duquel nous ne pouvons dire que merci ! ► Les bonus Véritables cadeaux dont on se délecte encore et encore les contenus additionnels de la version Blu-Ray nous feront non seulement revivre la découverte du film (et nous donneront l’envie de revoir à nouveau ce petit bijou cinématographique) sous un angle nouveau mais nous permettront surtout de mesurer combien l’équipe entière, de Spielberg aux concepteurs de sons, s’est pliée en quatre pour faire honneur à l’œuvre de Ernest Cline. Ultra positifs et super instructifs, ces bonus nous font passer presque deux heures de gros kiff ! Dans « The 80’s : You’re the inspiration », on assiste au témoignage de Ernie Cline, qui nous livre sa vision des 80’s et la raison de son inspiration.
Si « Effects for a brave New World » fait la part belle aux effets spéciaux et au travail minutieux de ILM et de Digital Domain pour donner vie à cette impressionnante OASIS, elle est aussi une formidable opportunité de voir que Steven Spielberg a pu user de la technologie VR pour filmer et capturer des instants depuis l’OASIS. Impressionnant ! Ce qui également bluffant dans « Ready Player One », ce sont les ambiances sonores et musicales. « Level up : sound for the future » et « High score : Endgame » nous montre l’incroyable travail effectué de concert entre Steven Spielbert, Ernest Cline, Alan Silverstri et tous les monteurs et concepteurs sons plus ingénieux les uns que les autres. A l’image de celle qui anime Ernest Cline et Tye Sheridan (et présentée dans le bonus attendrissant « Ernie & Tye’s Excellent Aventure ») on sent combien la complicité a toujours été de mise sur le tournage du film de Steven Spielberg. Chacun des membres du casting, de la technique, de la production a apporté sa touche, son aide, son savoir-faire pour que la concrétisation de ce projet colossal puisse aboutir. Le généreux bonus (de plus d’une heure) « Game Changer : Cracking the code » nous le démontre très bien. Steven Spielberg explique que « Ready Player one » est sans aucun doute le film le plus difficile qu’il ait eu à faire, surtout parce qu’il souhaitait faire disparaître toutes traces technologiques pour les mettre au profit de ses personnages et de son histoire. On l’apprend de sa bouche, Spielberg n’a pas découvert le roman de Cline par lui-même. Ce sont les studios Warner qui lui ont envoyé un exemplaire du roman et du scénario de Zak Penn afin qu’il réfléchisse à l’adaptation possible d’une telle œuvre. La passion de Cline pour Roald Dhal, ses références 80’s lui ont tout de suite parlé et il n’en a pas fallu plus pour que l’immense réalisateur accepte la tache colossal de faire vivre cette histoire sur grand écran.
On le comprend, rien n’a été laissé au hasard. Du choix de jeunes comédiens (presque débutants) à la création des impressions décors et des innombrables costumes en passant par le tournage en motion capture ou la création de toute pièce de deux scènes ajoutées (celles de la course et l’hommage à Shining), tout a été savamment pensé et maîtrisé. Ce bonus extraordinaire et incontournable vaut d’ailleurs à lui seul, l’achat d’une version Blu-Ray de votre précieux sésame. Indispensable tant par la qualité de son métrage que pour celle de ses nombreux bonus, « Ready Player One » mérite de trôner en très bonne place de votre DVDthèque. Qu’attendez-vous pour le vérifier ? Durée du film : 2h20 Genre : Science fiction Bonus: Une bonne heure trente de contenus additionnels découpée en six bonus instructifs et passionnants Résumé du film : Le conflit planétaire qui oppose les Kaiju, créatures extraterrestres, aux Jaegers, robots géants pilotés par des humains, n’était que la première vague d’une attaque massive contre l’Humanité. Jake Pentecost, un jeune pilote de Jaeger prometteur dont le célèbre père a sacrifié sa vie pour sauver l’Humanité des monstrueux Kaiju a depuis abandonné son entraînement et s’est retrouvé pris dans l’engrenage du milieu criminel. Mais lorsqu’une menace, encore plus irrésistible que la précédente, se répand dans les villes et met le monde à feu et à sang, Jake obtient une dernière chance de perpétuer la légende de son père aux côtés de sa sœur, Mako Mori. Jake est rejoint par son rival, le talentueux pilote Lambert et par Amara, une hackeuse de Jaeger âgée de 15 ans. S’alliant pour devenir la plus grande force de défense que la Terre n’ait jamais connue, ils vont paver un chemin vers une extraordinaire nouvelle aventure. Note du film : 6/10 (par François) Avis : N’y allons pas par quatre chemins, avec « Pacific Rim : Uprising », le premier long métrage du scénariste Steven S. DeKnight, nous évoluons en terrain connu ! Pour autant, tous les fans du premier volet risquent de ne pas aimer cette nouvelle itération, la faute à un scénario paresseux. Pour les autres, attendez-vous à contempler un Gundam américanisé. Dix ans se sont écoulés depuis le premier film et même si nous ne sommes pas fan du côté « too much » de l’ensemble, nous avons beaucoup apprécié l’introduction ! C’est que de notre point de vue, le début du film, plus sobre, laisse la place à une construction plaisante de l’histoire et de ses personnages On prend plaisir à suivre les mésaventures de John Boyega (Jake Pentecost) et de Cailee Spaeny (Amara). Le monde ravagé par la guerre a laissé beaucoup de cicatrices qui affectent les villes et ses habitants. Certains, qui tenaient à leurs quartiers, n’ont pas eu le cœur de partir et de tout laisser derrière eux. Quant aux autres, c’est bien simple, ils n’en n’ont pas eu les moyens. Dès lors, beaucoup se tournent vers de petits larcins comme le vol de pièces de méchas, ces immenses robots qui peuvent rapporter gros à quiconque osera déjouer les surveillances militaires des anciens sites de construction et de réparation ! L’idée est bonne et la réalisation posée confère au tout une ambiance très appréciable ! Très tôt, Amara et Jake devront faire équipe. Lui en tant qu’instructeur, elle en tant que cadet. Et pour les assister, nous sommes content de retrouver à l’écran le ranger Nate Lambert joué par un Scott Eastwood dont on se dit qu’il a réellement « une gueule », un peu à l’image de papa, mais pas que ! Son magnétisme ne s’arrête pas en cours de route et l’acteur tient son rôle jusqu’à la dernière image. Mais hélas, plus le film avance et plus les nuages obscurcissent ces débuts prometteurs. La faute à un twist prévisible et à une surenchère d’effets spéciaux certes bien réalisés, mais qui, sans être au service d’un scénario digne de ce nom, ne rend pas hommage au potentiel de la franchise. Le tout se confond donc en une soupe visuelle abrutissante digne d’un « Bioman » 4 étoiles certes, mais beaucoup trop poussif. Au final, le spectateur en mal de cinéma musclé risque d’adhérer à cette suite et le fan de la première heure d’être déçu devant ce manque d’ambition scénaristique. Quant aux autres, ils pourraient décrocher en cours de route… Faites votre choix ! ► Les bonus : Un mot nous vient à l’esprit lorsqu’il s’agit d’évoquer les bonus : colossaux ! Un peu à l’image de ces robots géants. Véritable encyclopédie ludique, ceux-ci résument, expliquent et montrent ce dont le réalisateur et les acteurs perçoivent de ce projet aux effets spéciaux gigantesques. Les huit « scènes coupées », bien qu’assez courtes, ne sont pas indispensables. Elles ne font que prolonger de quelques secondes les scènes tournées. Par contre, dans le « Hall des Héros », John Boyega vous décrit les principaux robots géants du film avec leurs caractéristiques propres. Amateurs des méchas, bienvenue ! Tout aussi intéressant, « Vers Uprising et les dessous d’Uprising » nous explique les choix scénaristiques opérés afin d’établir le lien avec le premier volet. Le réalisateur en particulier dit avoir inscrit son film dans la continuité de l’œuvre de Guillermo Del Toro. On y comprend ce qu’il s’est passé, comment l’univers a évolué et quels sont les nouveaux protagonistes. Instructif « Devenir cadet », lui, est un ensemble de regards croisés sur les acteurs incarnant les différents cadets. On y apprend davantage sur leurs histoires et la relation qui les unit alors qu’ « Un méchant inattendu » revient sur le twist du film avec la révélation du méchant, interviews des acteurs et du réalisateur. Avec « La génération suivante de Jaegers », on s’attarde sur l’évolution des méchas avec l’intervention du réalisateur et du superviseur des effets spéciaux tandis que « Je suis Scrapper » évoque la construction illégale de toutes pièces par Amara du Jaeger. A côté de cela, d’autres petits bonus tels que « Le secret de Shao », petite présentation de la présidente de la compagnie et de son rôle crucial en matière d’innovation technologique et « Le retour de Mako », qui, comme son titre le suggère, évoque le retour de la demi-sœur du héro. Enfin, « Méga » est consacré à la présentation des Kaijus présents dans le film et de la fusion de ceux-ci en méga-Kaiju. Storyboards et animations sommaires en 3d égaient les interviews du réalisateur et du responsable des effets spéciaux. A cette quarantaine de minutes de bonus, il faut, comme toujours, ajouter « le commentaire du film du réalisateur Steven DeKnight ». Genre : Science Fiction Durée du film : 1h51 Bonus : De nombreux bonus pour un total de 40 minutes environ Résumé du film : Pour lutter contre la surpopulation, des scientifiques mettent au point un processus permettant de réduire les humains à une taille d’environ 12 cm : le "downsizing". Chacun réalise que réduire sa taille est surtout une bonne occasion d’augmenter de façon considérable son niveau de vie. Cette promesse d’un avenir meilleur décide Paul Safranek et sa femme à abandonner le stress de leur quotidien à Omaha (Nebraska), pour se lancer dans une aventure qui changera leur vie pour toujours. Note du film : 8/10 (par François) Avis : Véritable bouffée d’air frais, le film d’Alexander Payne propose d’aborder beaucoup de thématiques intéressantes parmi lesquelles : le niveau, le genre et l’idéal de vie, l’écologie, ou encore le gaspillage… Globalement, tout ce qui découle de notre mode de vie effréné ! Dans les faits, même si ces sujets sont abordés, ils sont surtout effleurés et c’est là où le bât blesse : on sent que le spectacle visuel aurait aussi pu être un beau spectacle…réflexif. Néanmoins d’excellentes idées sont traitées avec beaucoup d’adresse comme ces scènes qui témoignent que, dans toute nouvelle société utopiste, la reproduction des inégalités n’est jamais bien loin. Comme pour montrer qu’il y a toujours un envers du décor… Intelligent ! Cependant, dans sa seconde partie, le film semble développer une seconde intrigue plus conventionnelle et assez éloignée de l’idée de base. Dommage. Par contre, le réalisateur aime ses comédiens et nous le montre à chaque instant ! Sa caméra se pose sur eux avec beaucoup de bienveillance. D’ailleurs, le spectacle est assuré haut la main par le comédien principal : Matt Damon. Nous croyons en son rôle et sa performance est très convaincante. Il en va de même pour sa partenaire à l’écran Kristen Wiig. Quant aux autres protagonistes, ils donneront tout le sel de cette très belle aventure miniature : le savoureux polyglotte Christoph Waltz (Dusan Mirkovic) cabotine toujours pour notre plus grand plaisir et son acolyte Udo Kier (Konrad) remplit également fort bien son contrat. Aussi, quand des guests font leur apparition, cela nous amuse fortement : Neil Patrick Harris et Laura Dern en tête ! Mais la véritable révélation du film reste Hong Chau qui nous livre une performance extrêmement forte. Saluons le fait qu’il ne s’agisse que de son deuxième film. Et pourtant, quel jeu ! Son rôle de militante révolutionnaire est on ne peut plus touchant ! Pour son nouveau film, Alexander Payne intègre à merveille le numérique si bien que jamais nous ne doutons de l’existence de ce microcosme utopique ! C’est un bon point pour la technique qui est ici totalement au service de l’intrigue et non un faire-valoir comme bien trop souvent au cinéma ! Pour toutes ces raisons, « Downsizing » nous apparaît comme étant un film extrêmement agréable. Sorte de plaisir coupable qui se savoure aisément, l’intrigue aurait cependant mérité d’être davantage développée. ► Les bonus Si le choix du menu n’est pas aisé tant les contrastes de sélection sont peu marqués, la qualité des bonus n’est pas à déplorer, que du contraire. Aventurez-vous dans les coulisses de « Downsizing » et découvrez, durant une bonne heure, comment acteurs, réalisateur, producteur et équipes techniques ont mis sur pied ce projet colossal. Pour ouvrir la valse des bonus du film, vous avez un choix non négligeable de thématiques. La « collaboration avec Alexander » nous dépeint avec enthousiasme, le travail d’Alexander Payne sur son dernier long-métrage mais aussi et surtout les raisons qui ont poussé tout ce petit monde de « Downsizing » à la rejoindre sur cette nouvelle idée cinématographique. Du souhait de Matt Damon de tourner avec lui (et exprimé en 1999 lors d’une soirée Paramount) à son monteur, toutes les petites mains et les grands visages du cinéma expriment l’admiration qu’ils ont pour le cinéaste et la vision qu’ils ont de son univers. Sa collaboration avec Phedon Papamichael (son chef opérateur), sa sympathie, son investissement et sa confiance font l’unanimité auprès de ses acteurs et autres membres de l’équipe. On comprend ainsi, à travers cette belle dizaine de minutes, pourquoi il est difficile de refuser à l’appel du grand Alexander Payne.
On découvre ainsi comment les acteurs norvégiens ont rejoint ce fabuleux objet filmique et aussi comment, certains acteurs de la troupe de théâtre de Payne se retrouvent dans bon nombre de ses films. On le comprend bien vite, si l’humain est au centre des films du cinéaste, il l’est aussi primordialement dans sa vie. Et en parlant d’humanité, « Ce sourire », lui, fait la part belle à Matt Damon et constitue un fabuleux portrait de l’acteur populaire, finalement proche du personnage de Paul Safranek. Toujours dans l’énergie, sympathique, impliqué et disponible, l’acteur collabore avec enthousiasme et sincérité dans tout ce qu’il entreprend et notamment dans son association « Water.org » qui œuvre pour un accès à l’eau dans les pays du tiers monde. Mais les plus bluffants de tous sont sans aucun doute les bonus « Une aventure visuelle » et « Une question de perspective ». Le premier nous montre le travail fait sur les quatre grands décors : Omaha, le centre de réduction, Leisureland et la Norvège. Dans ce petit quart d’heure, le spectateur reçoit une lecture différente du film et surtout, de certains de ses détails. On arpente les différents plateaux et le décor gigantesque du ghetto qui a lui seul a demandé un an de préparation ! C’est que reproduire en grand des petits éléments (et vice-versa) n’a pas été évident à faire et le savoir-faire des décorateurs montre combien tout a été pensé jusque dans les moindres détails. « Une question de perspective » quant à lui, nous conte le travail réalisé sur le film pour intégrer les effets spéciaux sans que ceux-ci ne soient trop visibles à l’écran. L’utilisation des techniques classiques et numériques (et notamment les impressions 3D), les difficultés de respecter des échelles fidèles et l’intégration d’images de synthèses dans des scènes cruciales, tout, tout, tout, vous saurez tout sur l’inventivité et les prouesses techniques de « Downsizing ». Enfin, « Un problème mondial » est l’occasion de revenir sur le message écologique porté par le film et de voir combien il a marqué l’entièreté de l’équipe du film. Des anecdotes des uns aux réelles implications des autres, de ce besoin de réfléchir à notre surconsommation et d’y apporter des solutions, le dernier contenu additionnel se veut plus interpellant tout en restant plaisant. Vous avez aimé « Downsizing » ? Alors vous adorerez en découvrir ses coulisses et n’aurez ensuite qu’une seule envie : vous replonger une nouvelle fois dans le film et mesurer un peu plus encore le génie de ce film hors norme ! Durée du film : 2h16 Genre : Comédie |
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