Le film peut compter sur un rythme qui ne faiblit jamais pour nous présenter un sympathique jeu de massacre dans lequel l’excellente actrice Sophie Thatcher (« Heretic ») se montre particulièrement convaincante dans le rôle. A ses côté, l’acteur qui monte- Jack Quaid est parfait dans celui du petit ami qui cache bien son jeu… Le tandem dépote pour notre plus grand plaisir. Bien sûr, le film arrive certainement trop tard pour créer véritablement la surprise. Aussi, nous évoquions précédemment deux formidables séries d’anticipation qui incarnent le mètre étalon du genre. Alors, forcément, « Companion », aussi chouette soit-il, ne parvient presque jamais à surprendre (sauf peut-être dans sa dernière ligne droite- ce qui n’est pas si mal). Pourtant, le film se montre très habile dans le fond comme dans la forme pour nous emmener avec ses personnages et flirter avec le thriller psychologique (même si – soyons honnête- cette dimension est assez réduite). En prime, le réalisateur attire notre attention sur une misogynie et une violence, qui, probablement, émergerait davantage si des robots-femmes voyaient le jour pour flatter l’égo masculin. Hélas, si « Companion » avait tout pour s’engouffrer dans une forme de paranoïa auquel se prête si bien le registre de la science-fiction, il ne le fait pas. C’est dommage car il aurait pu porter une réflexion sur notre avenir, mais aussi la noirceur de ses potentielles dérives et le malaise provoqué par ce vertige des possibles. Au lieu de cela, le film préfère se centrer sur l’état de sa figure féminine qui comprend que tout ce qu’elle est n’est qu’invention, tissus synthétiques et lignes de code, oubliant une part scénaristique qui aurait mérité d’être creusée. En définitive, si « Companion » n’a pas la portée mythologique de Westworld, il n’en demeure pas moins extrêmement qualitatif et haletant en nous proposant le récit d’un robot sexuel qui se révolte contre son propriétaire. Bien qu’assez prévisible dans ses débuts, le film parvient à tirer son épingle du jeu dans sa fin aussi sanguinolente que surprenante et libératoire. A voir ! ► Le son et l'image Le film Companion (2025) est très bien mis en valeur dans cette édition 4K Ultra HD. L’image est belle, nette et parfaitement en accord avec l’ambiance du film. Dès les premières scènes, on sent une vraie harmonie entre la nature et la modernité. Par exemple, la maison près du lac semble faire partie du paysage, et la lumière douce rend chaque plan agréable à regarder. Les décors intérieurs sont modernes mais chaleureux, et les détails — comme les textures du bois ou les reflets sur les vitres — sont très bien rendus. L’image reste précise sans chercher à trop en mettre plein les yeux. Quant aux couleurs, celles-ci sont chaudes et douces, dans les tons ambrés et dorés, ce qui suit bien le rythme du film. Grâce à la technologie HDR, les zones lumineuses comme les reflets ou les bougies ressortent mieux, mais sans agresser les yeux. La luminosité est bien dosée, et la qualité d’image reste excellente sur la plupart des téléviseurs, même sans les formats les plus avancés comme Dolby Vision. Un vrai régal pour les yeux en somme ! Côté son, l'encodage en Dolby Atmos, ne mise pas sur des effets impressionnants à tout prix, mais sur une ambiance sonore bien travaillée. La musique accompagne très bien l’histoire, et le spectateur se sent plongé dans l’univers du film de manière naturelle. Quand la tension monte, surtout dans les scènes dans la forêt, le son devient plus large, plus immersif, avec quelques effets bien placés pour renforcer l’atmosphère. Et heureusement, les voix restent toujours claires, même pendant les scènes d’action ! Un sans-faute donc ! ► Les bonus Les bonus, bien que brefs, enrichissent l’expérience du film en prolongeant ses thèmes majeurs : l’identité, la dépendance affective et la peur de l’autre. Ils auraient gagné à être plus longs et plus interactifs, mais leur concision n’enlève rien à leur pertinence. Il s’agit d’une belle manière de prolonger le plaisir du film ! Je ressens, donc je suis (5 min 43 s) explore la conception du modèle Empathix, l’androïde Iris, à travers les témoignages de l’équipe créative. On y découvre comment les émotions ont été simulées par l’actrice Sophie Thatcher, et comment la mise en scène a été pensée pour brouiller la frontière entre programmation et ressenti. Bien que court, ce bonus est fascinant pour qui s’intéresse à la représentation de l’intelligence émotionnelle à l’écran. Cependant, il aurait mérité quelques minutes de plus pour approfondir les enjeux philosophiques esquissés. Malgré son titre un brin trompeur, l’amour d’Eli (4 min 26 s) se concentre sur le personnage secondaire d’Eli, un autre prototype Empathix, et sur la relation ambiguë qu’il entretient avec Iris. On y décèle une volonté de montrer que l’amour, même artificiel, peut devenir un outil de manipulation. Le bonus est touchant, mais reste en surface : il s’agit davantage d’un clin d’œil narratif que d’une véritable analyse. Enfin, voici venir le plus percutant des trois ! Avec l’horreur de l’IA (5 min 09 s) Ce sont les inspirations horrifiques du film qui sont abordées ; notamment Ex Machina et Under the Skin. Les créateurs y expliquent comment la peur ne vient pas de ce que l’IA fait, mais de ce qu’elle reflète de nous. L’angoisse naît de la froideur, du contrôle, de l’absence d’imprévu.
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