► Le film (★★★★) Vous avez aimé la première partie de "Dune"? Alors vous allez adorer son deuxième volet! L'installation des personnages et de quelques enjeux plantés dans son premier opus, cette nouvelle aventure aux côtés des Fremen laissera davantage la place aux batailles épiques et au grand spectacle! Et quel spectacle! Denis Villeneuve avait déjà su distiller quelques grands éléments de son intrigue dans son précédent long-métrage, laissant quelques fans frustrés de ne pas voir la suite débouler sur les grands écrans aussi vite que prévu... Mais la patience est amplement récompensée tant on en prend plein la vue, les oreilles et le coeur dans cette adaptation très personnelle d'un roman qui a passionné son réalisateur. Timothée Chalamet excelle dans son rôle de Paul Atréides et, n'ayons pas peur des mots, acquiert une densité de jeu qu'on n'espérait plus, Zendaya continue de montrer la plus belle de ses facettes alors que Rebecca Ferguson fait à nouveau montre d'une maîtrise totale de sa palette d'actrice. Mais à ce casting de tête s'associe des "vétérans" (Javier Bardem, Josh Brolin, Dave Bautista, Stellan Skarsgard, Charlotte Rampling) déjà présents dans le premier volet et toujours aussi parfaitement dépeints, mais aussi des petits nouveaux (Florence Pugh, Christopher Walken, Lea Seydoux et surtout Souheila Yacoub et Austin Butler!) qui prennent place dans la danse d'une bien belle façon. Et au delà de l'accord irréprochable qui unit son cast 5 étoiles, ce sont les décors, l'intégration des effets spéciaux, la démesure de certaines scènes de batailles et le développement des enjeux et des destinées qui forcent le respect. On savait, bien sûr, que Denis Villeneuve était un artisan, un chef d'orchestre fabuleux tant "Sicario", "Enemy," "Premier contact" ou encore "Blade Runner 2049" étaient déjà maîtrisés de bout en bout. Mais ici, il livre un véritable chef d'oeuvre de science-fiction, de dramaturgie, apporte une noirceur qui subjugue. Fidèle à l'histoire originale, il parvient à mettre tout le monde d'accord: "Dune, deuxième partie", n'est pas qu'un blockbuster de haut vol, c'est un récit puissant, des scènes marquantes, une maîtrise technique digne d'une master class, un divertissement comme Hollywood en fait peu ou en tout cas trop rarement. Et même si le rythme de son film, de son montage, de son récit nous donne par moments la sensation d'avoir lu le roman de Frank Herbert en diagonale, il a su s'arrêter sur ce qui était primordial. Prophéties, romance, drame, épopée, quête initiatique et engagement politique, tout converge vers une histoire mémorable qui mériterait un développement en triptyque. Nous, on a adoré (et largement préféré) cette deuxième partie de "Dune" si inspirée, questionnant le rapport à la foi, à la croyance dans un blockbuster philosophique et dynamique. On en redemande et on ne peut que vous conseiller de vous offrir une belle séance de rattrapage ciné, promis, vous ne sentirez pas le temps passer! ► L’image et le son Fort de son écrin Dolby Vision, Dune percute fort nos rétines dès les premières images ! Tout d’abord grâce à la photographie qui est de toute beauté ! Les étendues de sable donnent une patte or complètement folle. Les détails de l’image révèlent une vraie densité aux niveaux des textures (peaux et regards intenses, costumes et décors grandioses) pour hisser le spectacle à un niveau vertigineux. Attardons-nous un moment pour mettre en lumière l’important travail de Greig Fraser- le directeur de la photographie. Avec David Cole, le coloriste, ils ont œuvré de concert pour nous donner leur vision singulière d’un monde gigantesque et extrêmement variés. En effet, chaque planète possède une identité visuelle qui lui est propre. On repense d’ailleurs à la planète des Harkonnen plongée dans l’obscurité avec l’utilisation assez incroyable du noir et blanc contrastant avec Arrakis ou d’autres planètes vues. Et c’est précisément dans ces scènes que le recours au HDR est important pour améliorer un peu plus un contraste déjà excellent ! Bien sûr, le Blu-ray s'en sort objectivement très bien puisqu’il dispose du même master mais l’ultra haute définition permet d’aller plus loin encore dans le détail. On notera même un léger grain très plaisant renforçant encore un peu plus la dimension cinématographique de l’œuvre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le son n’est pas le parent pauvre ! Pour les chanceux qui sont équipés d’une installation en Dolby Atmos, ils en auront pour leur argent. Tout d’abord parce que la spatialisation est absolument maitrisée et confère au film ses dimensions tantôt épique et tantôt mystérieuse. Cette qualité sonore exceptionnel permet aussi de mesure le travail effectué par le grand Hans Zimmer qui est parvenu à intégrer bon nombre d’effets sonores dans sa partition musicale pour transporter le spectateur dans ce voyage aux confins de l’univers. Alors que les basses rendent le spectacle plus implacable encore, les effets surround enveloppe le spectateur à présent au cœur de l’action ! ► Les bonus Warner semble retomber dans ses travers avec des bonus qui surfent un peu trop sur l’autosatisfaction. En cela, on sent immédiatement la patte de la célèbre maison d’édition qui mêle habilement informations intéressantes et complaisance. Comptez tout de même sur une bonne heure de coulisses avec heureusement de précieuses images du tournage. Cette fois, le focus a été mis sur la création du monde des Fremen ainsi que de leur langue au sein de la partie intitulée Formation Chakobsa » (5’ et 12’). Intéressant car pour la réaliser, un linguiste a forcément dû se pencher sur la question ! A cela s’ajoutent les éléments tels que les décors naturels (ou artificiels) dans Découvrir les mondes de Dune (6’) avec l’accent sur les superbes lieux de tournage d’Italie, de Jordanie ou encore présents en Namibie. L’ornithoptère des Harkonnen , le vaisseau ressemblant à un insecte a également droit à quelques explications même si on aurait aimé en savoir plus dans la section Le nouveau “Thopter” fait parler de lui (4’). Bien sûr, la fameuse scène du chevauchement des vers des sables dispose également de sa séquence appelée Chevaucher les grands vers (9′). Cette partie, très instructive, permet de mettre en lumière la deuxième équipe en charge des effets spéciaux. Nous retrouvons également la composition du rôle de Feyd-Rautha tenu par le décidément surprenant Austin Butler. Dans Devenir Feyd (7’) on s’intéresse aux costumes, à la performance physique de l’acteur et à la vision des créateurs de transposer de manière convaincante un des personnages clés du livre. Les costumes et leurs spécificités sont présentés par Jacqueline West chargée de leur création dans une garde-robe flambant neuve (8’). Pour conclure avec le tandem son et musique à travers 8 featurettes qui auraient pu être proposées à la suite afin de rendre l’expérience plus fluide. Il n’empêche, On s’enfonce plus loin dans le désert : les sons de Dune (13’) permettent d’en apprendre plus sur le formidable processus créatif qui a mené Hans Zimmer à nous livrer sa très belle partition. Au final, on se dit que si l’expérience cinématographique est somptueuse, nous n’avons pas toutes les réponses à nos questions à cause notamment d’un traitement très « commercial » des bonus où les protagonistes se flattent mutuellement et en oublient peut-être l’essentiel.
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