Fourmi

Résumé du film :Théo est un garçon de 12 ans qui semble promis à un bel avenir dans le football. Fils de parents divorcés, il vit avec son père qui part un peu à la dérive. Un jour, on annonce à son club la venue d’un sélectionneur important. Théo échoue au test de qualification en raison de sa petite taille mais il ne veut pas avouer la vérité à son père pour ne pas lui briser le moral…
​
Note du film : 6/10 (par Thomas)

Avis : Depuis « La Délicatesse », François Damiens a su alterner comédies burlesques et comédies dramatiques sans pour autant se dédier exclusivement à l’une ou l’autre de ces catégories. Dans ce film de Julien Rappeneau, notre éternel L’Embrouille se glisse dans la peau d’un père de famille que l’on qualifierait sans doute chez nous de « baraki », une composition qui lui sied depuis ses premières caméras sur RTL-TVI. Ce père auquel on prête un penchant alcoolique n’est pas une caricature de type « Dikkenek » comme Damiens sait si bien les interpréter. Il n’a pas non plus la sensibilité du père Bélier qui reste pour beaucoup la référence actuelle dans la carrière de l’acteur. Ce personnage est une sorte « d’entre deux » pour qui voudrait tenter de le relier à l’un ou l’autre caractère interprété par notre compatriote. C’est peut-être ce qui dérange un peu dans ce film. L’acteur semble jouer en retenue comme s’il ne voulait pas dessiner sa propre caricature. Or, le scénario appelait pourtant certains débordements pour accentuer la crédibilité de cette histoire de mensonge inventé par le gamin pour tirer son père hors des griffes de ses vieux démons.

Un feel-good movie pas innovant

On s’attendait aussi à un peu plus d’espièglerie de la part du gamin joué par Maleaume Paquin qui a sans doute brossé les leçons chez l’orthophoniste. La complicité n’est pas toujours évidente entre les deux personnages et c’est dommage. Il faut dire que Chaplin avait réussi un coup de maître avec son « Kid » sans jamais être égalé. Pour rester dans le même ordre de comparaison, on préfère pour cela « Mon ket » à « Fourmi », c’est dire…Heureusement, la distribution peut compter sur l’inusable André Dussollier, pareil à lui-même.

Julien Rappeneau n’a pas hérité de la fantaisie de son père Jean-Paul à qui l’on doit quelques perles comiques comme Les mariés de l’an II. S’il a fait ses armes sur plusieurs scénarii (il a participé notamment au scénario de 36 Quai des Orfèvres et à celui de Cloclo), Julien Rappeneau n’avait qu’une seule réalisation à son actif (Rosalie Blum) avant celle-ci. Ce feel-good movie qu’il nous livre aujourd’hui ne surprend pas. Il s’écoule tout au plus pour libérer quelques bons sentiments sans vraiment innover. Tout est bien qui finit bien et tout le monde est content ! Reste à savoir si les spectateurs le seront aussi.

Date de sortie en Belgique : 11 septembre 2019
Date de sortie en France : 4 septembre 2019
Durée du film : 1h45
Genre : comédie dramatique