Résumé du film: Monsieur de Pontagnac a eu un coup de foudre pour une jolie jeune femme prénommée Victoire. Celle-ci n’est autre que la femme de son ami Vatelin, ce qu’il ignorait et qu’il découvre en la suivant chez elle. Mais Victoire est déjà courtisée par Rediop et ne se laissera aller à l’infidélité que si son mari la trompe. Ce qui ne saurait tarder, à en croire Pontagnac. Note du film : 5/10 (par Thomas) Avis : Adapter une pièce de Feydeau au cinéma est déjà une gageure, la transposer dans les années soixante relève d’un autre défi. Surtout quand il s’agit d’un des plus gros titres d’un des plus grands maîtres du vaudeville. On pourrait se demander ce qui a incité Jalil Lespert, réalisateur de « Des vents contraires » et de « Yves Saint-Laurent » entre autres, à s’attaquer de la sorte à ce classique qu’est « Le dindon ». La pièce avait déjà été portée à deux reprises à l’écran, une première fois par Henri Pouctal en 1913 et une seconde par Claude Barma dans une version de 1951 mettant en scène Jacques Charon et Robert Hirsch dans les rôles principaux ainsi que Louis de Funès dans le rôle du gérant de l’hôtel. On s’attendait à plus de liberté et de fantaisie dans cette réécriture par Lespert et Gallienne pour justifier en tout cas cette plongée dans les sixties. Et on reste sur ce coup-là sur notre faim. Un propos anachronique Bien sûr, le réalisateur a su restituer un époque grâce à du mobilier, des costumes et une déco vintage, parfois à outrance d’ailleurs. Les quelques scènes d’extérieur ne laissent aucune place à l’anachronisme. Le propos, en revanche, ne semble plus tellement en adéquation avec l’époque évoquée. Présentées à l’aube de la révolution soixante-huitarde, terreau de la libération sexuelle, les répliques et les situations imaginées par l’auteur du XIXème siècle auraient sans doute mérité une adaptation plus fouillée. Voire une réécriture complète de certaines scènes. Peut-être les auteurs ont-ils voulu éviter de rendre le propos trop caduc en situant leur transposition moderne quelques années seulement avant la loi du 11 juillet 1975 dépénalisant l’adultère. Surenchère théâtrale Laissons de côté cette fausse bonne idée d’adaptation pour nous concentrer maintenant sur le jeu des acteurs. Dany Boon, quand il est à la manœuvre, nous a habitués à des comédies mouvementées. Avec à ses côtés Alice Pol, qu’il a dirigée à plusieurs reprises, le casting promettait des étincelles. Sauf que l’acteur a semble-t-il amorcé son entrée dans Feydeau avec un fil à la patte, se contentant ici d’être dirigé par son metteur en scène sans y mettre son grain de sel. Les fans du plus célèbre des chtis risquent de ne pas retrouver leur idole dans cette composition. Car si Dany Boon-Vatelin fait sourire, il ne fait pas vraiment rire. Guillaume Gallienne, qui a participé à l’adaptation, se montre un peu plus subtil dans le rôle de Pontagnac même s’il se laisse au final porter, comme les autres, par une surenchère de cabotinage. Alice Pol délaisse ses rôles casse-cou (« Raid Dingue », « Supercondriaque ») et démontre par le biais de Mme Vatelin qu’elle est capable d’apporter beaucoup de féminité à ses personnages. L’une des séquences finales ne laisse planer aucun doute à ce sujet. Epinglons parmi les troisièmes couteaux le génial Henri Guybet (« Les aventures de Rabbi Jacob », « On a retrouvé la 7ème compagnie ») dans le rôle d’un majordome et l’acteur américain Holt McCallany (« Sully », « Monster Cars ») dans le rôle du mari de la maîtresse de Vatelin. Mention spéciale à notre compatriote Éric De Staercke qui joue un client Belge de l’hôtel. Malgré certaines subtilités de cadrage et de mise en scène, Lespert ne parvient pas à faire oublier l’origine théâtrale de son propos. Dommage, quand on s’adresse à un public de cinéma. Date de sortie en Belgique/France : 25 septembre 2019 Durée du film : 1h25 Genre : Comédie
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