Les sorties du 25 septembre 2024
HLM Pussy
Résumé du film : Amina, Djeneba et Zineb, trois adolescentes inséparables, postent sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en cause l’agresseur de l’une d’entre elles. Elles devront choisir entre sauver leur amitié ou céder face aux pressions. Note du film : Véronique ★★★ Avis : « HLM Pussy », c’est l’histoire de Amina, Djeneba et Zineb qui, après la publication d’une vidéo incriminante sur les réseaux sociaux, voient leur vie et leur amitié basculer. C’est l’histoire d’un combat, d’une trace indélébile laissée dans le cœur de jeunes femmes, mais aussi dans celui de Nora El Hourch qui s’est inspirée de sa propre histoire pour nous conter celle de ses héroïnes auxquelles on s’est vite attachées. |
Avec « HLM Pussy », la réalisatrice aborde bien évidemment la thématique du harcèlement, de la dénonciation et de la peur (qui doit changer de camp) mais elle n’en oublie pas pour autant de contextualiser l’adolescence dans laquelle évolue les trois amies, le racisme latent ou affiché, le poids de la rumeur, le courage de se construire quand on a rien ou de mener un combat même si on semble protégée des siens.
Son discours moderne et sa réalité de terrain, son approche d’un fléau qui se répand à grande échelle et l’intelligence d’alterner humour et drame dans un métrage nécessaire font de « HLM Pussy » une bonne pioche remplie de sincérité (tant dans le jeu de ses jeunes actrices que dans la façon dont l’intrigue est amenée), d’amitié et d’une indispensable prise de position appréciée.
Drame- 1h41 – De Nora El Hourch avec Leah Aubert, Médina Diarra, Salma Takaline – Bande annonce
Son discours moderne et sa réalité de terrain, son approche d’un fléau qui se répand à grande échelle et l’intelligence d’alterner humour et drame dans un métrage nécessaire font de « HLM Pussy » une bonne pioche remplie de sincérité (tant dans le jeu de ses jeunes actrices que dans la façon dont l’intrigue est amenée), d’amitié et d’une indispensable prise de position appréciée.
Drame- 1h41 – De Nora El Hourch avec Leah Aubert, Médina Diarra, Salma Takaline – Bande annonce
Arcadian
Résumé du film: Dans un monde futuriste, un homme et ses deux fils tentent de survivre, alors que la nuit venue, des monstres s'en prennent sauvagement aux humains.
Note du film: François ° Avis : « Arcadian » est le dernier film avec Nicolas Cage qu’on croyait enfin libéré de toute volonté mercantile. Hélas, le moins que l’on puisse dire, c’est que la trajectoire de carrière de l’acteur est décidément bien imprévisible. Nimbé de mystères, le film (ou devrait-on écrire, le naufrage) de Benjamin Brewer n’entend pas expliquer le moindre évènement surnaturel à commencer par l’état apocalyptique du monde. Et si la pollution est évoquée par l’un des protagonistes, la situation reste confuse. |
Il en va de même pour ces hordes de créatures monstrueuses (et répugnantes) qui sortent la nuit pour attaquer les survivants. Visuellement abominables et grotesques, nous avons cru à une blague de (très) mauvais goût ! Et ce n’est pas les scènes de jour qui risquent de vous captiver puisqu’il ne se passe presque rien…
Mais, outre les nombreuses fautes de goût, ce qui porte le plus préjudice au film est à aller chercher du côté de la réalisation qui manque à la fois de maitrise et d’ampleur. Tremblantes, les premières images donnent parfois le vertige avant que le réalisateur- que l’on croirait épileptique- ne stabilise sa caméra pour notre plus grand bonheur.
Aux côtés de Nicolas Cage (qu’on ne voit pas autant qu’on le voudrait), les autres acteurs ne déméritent pas mais ne nous laissent pas pour autant un souvenir impérissable. Jaeden Martell et Maxwell Jenkins font simplement leur job.
Trop souvent, à la tombée du jour, le film verse dans le gore et le mauvais goût pour donner à l’ensemble des allures de nanars de seconde zone et c’est bien triste ! Après la vision, il ne reste pas grand-chose à se mettre sous la dent si ce n’est cette désagréable impression d’avoir perdu notre temps… Qu’il est loin le temps où nous nous régalions devant de « The Rock », « Volte Face », « A tombeau ouvert » ou encore « Snake Eyes ». C’est fou ce que cette époque là nous manque. Serait-ce aussi parce qu’à l’époque, l’acteur savait choisir ses rôles ? Ou parce que l’acteur était mieux dirigé ? Au-delà de cette déception, on ne saurait que vous déconseiller de dépenser vos précieux deniers pour suivre les aventures grotesques de ce nouveau personnage désincarné…
Action/Horreur/Thriller – 1h32 – De Benjamin Brewer avec Nicolas Cage, Jaeden Martell et Maxwell Jenkins – Bande annonce
Mais, outre les nombreuses fautes de goût, ce qui porte le plus préjudice au film est à aller chercher du côté de la réalisation qui manque à la fois de maitrise et d’ampleur. Tremblantes, les premières images donnent parfois le vertige avant que le réalisateur- que l’on croirait épileptique- ne stabilise sa caméra pour notre plus grand bonheur.
Aux côtés de Nicolas Cage (qu’on ne voit pas autant qu’on le voudrait), les autres acteurs ne déméritent pas mais ne nous laissent pas pour autant un souvenir impérissable. Jaeden Martell et Maxwell Jenkins font simplement leur job.
Trop souvent, à la tombée du jour, le film verse dans le gore et le mauvais goût pour donner à l’ensemble des allures de nanars de seconde zone et c’est bien triste ! Après la vision, il ne reste pas grand-chose à se mettre sous la dent si ce n’est cette désagréable impression d’avoir perdu notre temps… Qu’il est loin le temps où nous nous régalions devant de « The Rock », « Volte Face », « A tombeau ouvert » ou encore « Snake Eyes ». C’est fou ce que cette époque là nous manque. Serait-ce aussi parce qu’à l’époque, l’acteur savait choisir ses rôles ? Ou parce que l’acteur était mieux dirigé ? Au-delà de cette déception, on ne saurait que vous déconseiller de dépenser vos précieux deniers pour suivre les aventures grotesques de ce nouveau personnage désincarné…
Action/Horreur/Thriller – 1h32 – De Benjamin Brewer avec Nicolas Cage, Jaeden Martell et Maxwell Jenkins – Bande annonce
Emmanuelle
Résumé du film : Emmanuelle est en quête d’un plaisir perdu. Elle s’envole seule à Hong Kong, pour un voyage professionnel. Dans cette ville-monde sensuelle, elle multiplie les expériences et fait la rencontre de Kei, un homme qui ne cesse de lui échapper.
Note du film : Véronique ★(★) Avis : Voir « Emmanuelle » remise au goût du jour par Audrey Diwan avec Noémie Merlant dans le rôle-titre nous enthousiasmait plutôt. C’est que cette forte figure féminine qui a marqué la culture populaire depuis sa première adaptation en 1974 a beaucoup fait parler d’elle au point que tout le monde sait de qui il s’agit ,qu’on ait vu le film avec Sylvia Kristel ou non. La version 2024 parvient-elle a moderniser cette héroïne du passé ? Pas vraiment malheureusement… |
Sulfureux, le « Emmauelle » de Audrey Diwan est trop verbeux, introspectif et creux que pour marquer durablement son public. Généreux en scènes érotiques et en jeu de séduction, le long-métrage tourne très vite en rond et parvient difficilement à nous séduire à notre tour, l’aspect rigide et froid de son Emmanuelle nous permettant difficilement de nous attacher à elle. Et pourtant, Noémie Merlant ne démérite absolument pas de donner autant de sa personne devant la caméra. Erotique mais jamais voyeuriste, le film fait exulter les corps, les visages mais ne partage jamais de réelles émotions. Un comble quand on sait combien Noémie Merlant est capable du meilleur dans son jeu d’actrice ("Portrait de la jeune fille en feu", "L’innocent" ou encore « Les olympiades » en sont quelques beaux exemples).
Nous ennuyant plutôt devant cet « Emmanuelle » plus proche d’un « Nous deux » que d’un film moderne et aventureux, nous ne parvenons pas à nous détacher de cette terrible sensation de voir deux téléfilms se croiser dans un long-métrage qui aurait pu exploiter avec force une héroïne admirable. Et si on se régale de quelques jolis plans de Laurent Tangy, on reste malgré tout impassible devant le dernier coup d’essai d’une Audrey Diwan qu’on a connu plus inspirée et inspirante.
Drame érotique – 1h47 - De Audrey Diwan avec Noémie Merlant, Will Sharpe, Naomi Watts et Chacha Huang – Bande annonce
Nous ennuyant plutôt devant cet « Emmanuelle » plus proche d’un « Nous deux » que d’un film moderne et aventureux, nous ne parvenons pas à nous détacher de cette terrible sensation de voir deux téléfilms se croiser dans un long-métrage qui aurait pu exploiter avec force une héroïne admirable. Et si on se régale de quelques jolis plans de Laurent Tangy, on reste malgré tout impassible devant le dernier coup d’essai d’une Audrey Diwan qu’on a connu plus inspirée et inspirante.
Drame érotique – 1h47 - De Audrey Diwan avec Noémie Merlant, Will Sharpe, Naomi Watts et Chacha Huang – Bande annonce
Le jeu de la reine
Résumé du film : Sixième femme du souverain catholique britannique Henri VIII, la protestante Katherine Parr tente d’influencer son époux, et par là même le reste du royaume. Lorsqu’Henri, malade et paranoïaque, rentre des champs de bataille, il continue de s’éloigner de la réalité. Pris de colère, il s’en prend aux radicaux (protestants). Il en arrive même à faire exécuter Anne Askew, amie d’enfance de Katherine. Apeurée, elle se bat pour sauver son mariage, et surtout sa propre vie.
Note du film : Véronique ★★★ Avis : Découvert il y a un an au Festival du cinéma américain de Deauville, « Le jeu de la Reine » a mis du temps à s’installer dans nos salles de cinéma et pourtant… Film historique porté par un casting extraordinaire, il vaut le coup d’œil tant pour son atmosphère, ses enjeux, sa reconstitution que pour le jeu ogresque d’un Jude Law décidément très surprenant voire glaçant! |
Sorte de « Secrets d’Histoire » XXL, le dernier long-métrage de Karim Aïnouz est passionnant, tant dans sa reconstitution que dans son intrigue où la tension palpable terrifie bien plus ses spectateurs que son héroïne méconnue : Katherine Parr incarnée à la perfection par Alicia Vikander. Monstrueux, son époux, Henri VIII (méconnaissable Jude Law) à fait régner, durant de nombreuses années, la terreur dans la cour d’Angleterre, une atmosphère poisseuse et sombre parfaitement retranscrite à l’écran par Karim Aïnouz et ses équipes techniques. Le poids et la corpulence du Roi fait trembler les murs mais aussi la toile blanche et quiconque se dresse sur son chemin, à commencer par les adeptes du protestantisme encore décrié au XVIème siècle.
Véritable thriller historique, on assiste à diverses tractations entre Henri VIII et sa femme (cherchant à tout prix à sauver sa peau), à de nombreux rebondissements ou autres scènes marquantes réalisées avec brio. Parfois classique dans son montage et la succession des faits de son intrigue, le film a un « je ne sais quoi » d’hypnotique, de fascinant. Moderne, mais pas anachronique, « Le jeu de la Reine » nous présente une tranche d’Histoire méconnue mais assez intéressante que pour faire l’objet d’un métrage cinématographique de qualité. A voir par les passionnés de l’Angleterre, de sa Cour, son Histoire avec un grand H mais aussi ses mythes et ses personnages emblématiques.
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Note du film : Muriel ★★★
Avis : « Firebrand » en V.O. est un film historique qui a effectivement mis du temps à nous parvenir, présenté déjà au festival de Cannes en 2023 et sorti en France début 2024, il est enfin dans les salles belges. C’est un peu une saison condensée de la série « Les Tudor » du point de vue féminin et en moins glamour ! Alicia Vikander se glisse avec humilité dans la peau de Katherine Parr, dernière épouse du roi Henri VIII d’Angleterre joué par un Jude Law à peine reconnaissable sous le poids pris pour le rôle. Les deux acteurs sont assurément le point fort du film qui a une forme plutôt classique, prenant malgré tout quelques libertés avec la réalité historique, se basant sur le roman « Queen’s Gambit » de l’auteure Elizabeth Fremantle, à ne pas confondre avec le livre et la série du même titre en anglais et traduite en « Jeu de la dame » en français pour Netflix. L’intérêt majeur du film est de nous présenter la reine qui fut un temps régente, et belle-mère des futures reines Marie et Elizabeth Tudor, via son influence surtout sur cette dernière, et de s’intéresser aux conflits de religions, c’est une période très trouble en Europe, on a la peste d’un côté, les guerres de territoires entre les grandes puissances de l’autre et entre les deux, le peuple qui commence à se rebeller. Ce que le film m’a appris, c’est que Katherine Parr était la première femme à être autorisée à publier un livre sous son propre nom en Angleterre, alors qu’elle était reine consort. Un livre de psaumes à une époque où l’église toute puissante se divisait entre catholiques et protestants et un sujet qui occupe forcément une grande partie du film.
Henri VIII nous y est montré en fin de vie, bouffé par ses ulcères aux jambes qui le rendait encore plus ignoble qu’à l’accoutumée, le film est légèrement révisionniste, clairement féministe et c’est ce dernier thème que j’ai particulièrement apprécié, une voix étant rendue à une femme que les historiens avaient relégué au rang “d’épouse de” alors qu’on ne peut nier le rôle qu’elle a joué pendant ses courtes années de règne. Un film pour amateurs de fresques historiques brutes de décoffrage à la cour d’Angleterre.
Drame historique – 2h – De Karim Aïnouz avec Alicia Vikander, Jude Law, Eddie Marsan, Sam Riley, Amr Waked, Junia Rees – Bande annonce
Véritable thriller historique, on assiste à diverses tractations entre Henri VIII et sa femme (cherchant à tout prix à sauver sa peau), à de nombreux rebondissements ou autres scènes marquantes réalisées avec brio. Parfois classique dans son montage et la succession des faits de son intrigue, le film a un « je ne sais quoi » d’hypnotique, de fascinant. Moderne, mais pas anachronique, « Le jeu de la Reine » nous présente une tranche d’Histoire méconnue mais assez intéressante que pour faire l’objet d’un métrage cinématographique de qualité. A voir par les passionnés de l’Angleterre, de sa Cour, son Histoire avec un grand H mais aussi ses mythes et ses personnages emblématiques.
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Note du film : Muriel ★★★
Avis : « Firebrand » en V.O. est un film historique qui a effectivement mis du temps à nous parvenir, présenté déjà au festival de Cannes en 2023 et sorti en France début 2024, il est enfin dans les salles belges. C’est un peu une saison condensée de la série « Les Tudor » du point de vue féminin et en moins glamour ! Alicia Vikander se glisse avec humilité dans la peau de Katherine Parr, dernière épouse du roi Henri VIII d’Angleterre joué par un Jude Law à peine reconnaissable sous le poids pris pour le rôle. Les deux acteurs sont assurément le point fort du film qui a une forme plutôt classique, prenant malgré tout quelques libertés avec la réalité historique, se basant sur le roman « Queen’s Gambit » de l’auteure Elizabeth Fremantle, à ne pas confondre avec le livre et la série du même titre en anglais et traduite en « Jeu de la dame » en français pour Netflix. L’intérêt majeur du film est de nous présenter la reine qui fut un temps régente, et belle-mère des futures reines Marie et Elizabeth Tudor, via son influence surtout sur cette dernière, et de s’intéresser aux conflits de religions, c’est une période très trouble en Europe, on a la peste d’un côté, les guerres de territoires entre les grandes puissances de l’autre et entre les deux, le peuple qui commence à se rebeller. Ce que le film m’a appris, c’est que Katherine Parr était la première femme à être autorisée à publier un livre sous son propre nom en Angleterre, alors qu’elle était reine consort. Un livre de psaumes à une époque où l’église toute puissante se divisait entre catholiques et protestants et un sujet qui occupe forcément une grande partie du film.
Henri VIII nous y est montré en fin de vie, bouffé par ses ulcères aux jambes qui le rendait encore plus ignoble qu’à l’accoutumée, le film est légèrement révisionniste, clairement féministe et c’est ce dernier thème que j’ai particulièrement apprécié, une voix étant rendue à une femme que les historiens avaient relégué au rang “d’épouse de” alors qu’on ne peut nier le rôle qu’elle a joué pendant ses courtes années de règne. Un film pour amateurs de fresques historiques brutes de décoffrage à la cour d’Angleterre.
Drame historique – 2h – De Karim Aïnouz avec Alicia Vikander, Jude Law, Eddie Marsan, Sam Riley, Amr Waked, Junia Rees – Bande annonce
Les sorties du 18 septembre 2024
Les Barbares
Résumé du film : A Paimpont, l’harmonie règne : parmi les habitants, il y a Joëlle - l’institutrice donneuse de leçons, Anne – la propriétaire de la supérette portée sur l’apéro, Hervé – le plombier alsacien plus breton que les Bretons, ou encore Johnny – le garde-champêtre fan de… Johnny. Dans un grand élan de solidarité, ils acceptent avec enthousiasme de voter l’accueil de réfugiés ukrainiens. Sauf que les réfugiés qui débarquent ne sont pas ukrainiens… mais syriens ! Et certains, dans ce charmant petit village breton, ne voient pas l’arrivée de leurs nouveaux voisins d’un très bon œil. Alors, au bout du compte, c’est qui les barbares ?
Note du film : Véronique ★★★ Avis : « Les barbares ». Voilà un film chapitré qui intrigue par son titre et son affiche un peu « cheap ».Sa présentation à la « énième comédie française sur le sujet de l’immigration » pourrait desservir l’envie de se rendre dans nos salles de cinéma préférées et pourtant. |
Qui se penchera sur son résumé ne pourra que s’interroger sur le titre et l’histoire du dernier film de Julie Delpy , actrice et réalisatrice qui, en règle générale, ne déçoit jamais devant ou derrière la caméra.
La voir s’emparer de l’accueil des migrants sur des airs de comédie sortie des années 70 ou 80 ne peut qu’ajouter un peu d’espoir de découvrir un film humain, drôle, peu clivant et au contraire riche humainement parlant… Bingo, car c’est effectivement ce que l’on trouve dans le dernier long-métrage d’une cinéaste qui de « Skylab » à ses « Barbares » nous a toujours fait vibrer et entrer dans la vie de ses personnages avec beaucoup de sincérité.
Cette fois, c’est à Paimpont, minuscule village breton que se plante le décor de sa comédie. Sa poignée d’habitants gravitent autour de quelques lieux clés que sont la ferme (tenue par Yves Auteil, campé admirablement par Albert, le papa de Julie Delpy), l’épicerie, la boucherie/charcuterie, l’école, la mairie et quelques maisons de rangée typique de la région. Et dans ce microcosme bien huilé vient être invitée une famille de Syriens qui n’avait finalement rien demandé. L’occasion pour chacun d’y aller de ses méfiances ou accueils humanistes, de commentaires, préjugés ou aides désintéressées, bref, de nous renvoyer le miroir d’une Europe qui ne sait pas toujours comment gérer une nouvelle langue mais surtout une nouvelle culture.
Truculente, la comédie de Delpy a la formidable idée de créer une galerie de personnages vaudevillesques clichés mais terriblement drôles, de les confronter dans des saynètes mémorables et de les opposer à coups de punchlines savamment écrites et filmées (mention spéciale au couple formé par Laurent Laffitte et India Hair, tandem qui mériterait son propre film tant on les a adorés).
Et au-delà de cette fiction grossissante et prenante dès sa scène d’ouverture, on assiste, parallèlement à l’intrigue, à une mise en abîme de ce qui se trame grâce au tournage d’un documentaire régional (commandé par France 3) permettant ainsi de contextualiser, de rendre « vrai » mais aussi montrer toute l’hypocrisie ou le besoin de lumière de quidams qui parviennent ainsi à exister.
« Les barbares », c’est un film jubilatoire, une comédie classique mais terriblement efficace, un film actuel qui montre que la peur de l’autre existe toujours bel et bien, envers les « étrangers » mais aussi ceux qu’on a longtemps côtoyés. Et derrière son ton « léger » et décomplexé, on comprend bien vite qu’un réel message est venu infuser, un « discours » qui révèle toute sa puissance dans un dernier plan qui ne peut que nous scotcher. Non, « Les barbares » n’est pas un énième film comique sur l’immigration. C’est une proposition cinématographique qui prend vie et insuffle de la vie, de l’humanité, de la tendresse, de la drôlerie dans nos vies. Un feel good movie qui fait du bien en ces temps troublés ! A voir, sans modération pour son excellent casting et son écriture !
Comédie – De Julie Delpy avec Julie Delpy, Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, India Hair, Ziad Bakri, Dalia Naous et Marc Fraize – Bande annonce
La voir s’emparer de l’accueil des migrants sur des airs de comédie sortie des années 70 ou 80 ne peut qu’ajouter un peu d’espoir de découvrir un film humain, drôle, peu clivant et au contraire riche humainement parlant… Bingo, car c’est effectivement ce que l’on trouve dans le dernier long-métrage d’une cinéaste qui de « Skylab » à ses « Barbares » nous a toujours fait vibrer et entrer dans la vie de ses personnages avec beaucoup de sincérité.
Cette fois, c’est à Paimpont, minuscule village breton que se plante le décor de sa comédie. Sa poignée d’habitants gravitent autour de quelques lieux clés que sont la ferme (tenue par Yves Auteil, campé admirablement par Albert, le papa de Julie Delpy), l’épicerie, la boucherie/charcuterie, l’école, la mairie et quelques maisons de rangée typique de la région. Et dans ce microcosme bien huilé vient être invitée une famille de Syriens qui n’avait finalement rien demandé. L’occasion pour chacun d’y aller de ses méfiances ou accueils humanistes, de commentaires, préjugés ou aides désintéressées, bref, de nous renvoyer le miroir d’une Europe qui ne sait pas toujours comment gérer une nouvelle langue mais surtout une nouvelle culture.
Truculente, la comédie de Delpy a la formidable idée de créer une galerie de personnages vaudevillesques clichés mais terriblement drôles, de les confronter dans des saynètes mémorables et de les opposer à coups de punchlines savamment écrites et filmées (mention spéciale au couple formé par Laurent Laffitte et India Hair, tandem qui mériterait son propre film tant on les a adorés).
Et au-delà de cette fiction grossissante et prenante dès sa scène d’ouverture, on assiste, parallèlement à l’intrigue, à une mise en abîme de ce qui se trame grâce au tournage d’un documentaire régional (commandé par France 3) permettant ainsi de contextualiser, de rendre « vrai » mais aussi montrer toute l’hypocrisie ou le besoin de lumière de quidams qui parviennent ainsi à exister.
« Les barbares », c’est un film jubilatoire, une comédie classique mais terriblement efficace, un film actuel qui montre que la peur de l’autre existe toujours bel et bien, envers les « étrangers » mais aussi ceux qu’on a longtemps côtoyés. Et derrière son ton « léger » et décomplexé, on comprend bien vite qu’un réel message est venu infuser, un « discours » qui révèle toute sa puissance dans un dernier plan qui ne peut que nous scotcher. Non, « Les barbares » n’est pas un énième film comique sur l’immigration. C’est une proposition cinématographique qui prend vie et insuffle de la vie, de l’humanité, de la tendresse, de la drôlerie dans nos vies. Un feel good movie qui fait du bien en ces temps troublés ! A voir, sans modération pour son excellent casting et son écriture !
Comédie – De Julie Delpy avec Julie Delpy, Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, India Hair, Ziad Bakri, Dalia Naous et Marc Fraize – Bande annonce
Ni chaînes ni maîtres
Résumé du film : 1759. Isle de France (actuelle île Maurice). Massamba et Mati, esclaves dans la plantation d’Eugène Larcenet, vivent dans la peur et le labeur. Lui rêve que sa fille soit affranchie, elle de quitter l’enfer vert de la canne à sucre. Une nuit, elle s’enfuit. Madame La Victoire, célèbre chasseuse d’esclaves, est engagée pour la traquer. Massamba n’a d’autre choix que de s’évader à son tour. Par cet acte, il devient un « marron », un fugitif qui rompt à jamais avec l’ordre colonial.
Note du film : Véronique ★★ Avis : Ecrit et réalisé par le franco-béninois Simon Moutaïrou, « Ni chaînes ni maîtres » pourrait être un énième récit portant sur une thématique maintes fois portée à l’écran : l’esclavagisme. Mais son contexte, son angle, son lieu et surtout son hybridation en fait un métrage original non sans défauts mais appréciable par la tension mais aussi la poésie qu’il parvient à insuffler durant sa grande heure trente. Une intrigue redoutable qui nous fera serrer les dents et vivre quelques belles émotions notamment dans un final inattendu. |
A la fois drame historique sur la traite négrière du XVIIIème et conte philosophique qui apporte une touche originale à un récit moins conventionnel qu’il n’y parait, « Ni chaînes ni maîtres » nous propulse dans d’autres latitudes et une tout autre époque où l’exploitation de la canne à sucre se faisait en parallèle de celle de peuples d’esclaves importés d’Afrique noire. Basée sur l’actuelle l’île Maurice, l’exploitation de Eugène Larcenet (remarquable Benoit Magimel) connaît peu de fuite de la part de ses esclaves, terrorisés à l’idée d’être pourchassés par Madame la Victoire (glaciale Camille Cottin). Mais lorsque Mati (Anna Diakhere Thiandoum) suivie de son père Massamba (Ibrahima Mbaye) prennent la poudre d’escampette, c’est une traque sans relâche qui attend héros et spectateurs, une évasion qui apportera son lot d’espoir et de tension sans pour autant parvenir à nous cueillir dans nos plus profondes émotions.
Assez classique dans sa réalisation (même si certains plans larges nous permettent d’admirer la beauté sauvage de l’île) et dans son approche globale, « Ni chaînes ni maîtres » reste une belle piqûre de rappel et une belle notion d’Histoire (parfois oubliée), axée sur un point de vue de « marrons » qui n’avaient rien à perdre et tout à gagner, un métrage honorable bien que peu marquant sur la durée.
Drame historique -1h37 - De Simon Moutaïrou avec Ibrahima Mbaye Tchie, Anna Thiandoum, Camille Cottin, Benoit Magimel, Félix Lefebvre et Vassili Schneider – Bande annonce
Assez classique dans sa réalisation (même si certains plans larges nous permettent d’admirer la beauté sauvage de l’île) et dans son approche globale, « Ni chaînes ni maîtres » reste une belle piqûre de rappel et une belle notion d’Histoire (parfois oubliée), axée sur un point de vue de « marrons » qui n’avaient rien à perdre et tout à gagner, un métrage honorable bien que peu marquant sur la durée.
Drame historique -1h37 - De Simon Moutaïrou avec Ibrahima Mbaye Tchie, Anna Thiandoum, Camille Cottin, Benoit Magimel, Félix Lefebvre et Vassili Schneider – Bande annonce
Les sorties du 11 septembre 2024
Tatami
Résumé du film : La judoka iranienne Leila et son entraîneuse Maryam se rendent au championnat du monde de judo avec l'intention de ramener la première médaille d'or de l'Iran. Au milieu de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et de perdre. Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila est confrontée à un choix impossible : feindre une blessure et se plier au régime iranien, comme Maryam l'implore de le faire, ou les défier tous les deux et continuer à se battre pour remporter l'or.
Note du film : Véronique ★★★★/♥ Avis : « Tatami ». Voilà un film engagé hyper efficace qui marque déjà notre année 2024 au cinéma ! Avec son nouveau long-métrage, la réalisatrice franco-iranienne Zar Amir signe une première fiction haletante au message percutant. |
Associée à Guy Nattiv (qui nous avait convaincu avec « Skin » et un peu moins avec « Golda »), elle dénonce, à nouveau, les dérives de son pays d’origine avec une force de caractère, de réalisation et de récit impressionnante. Présenté comme un thriller (qui nous ferait nous ronger les ongles de stress), « Tatami » prend le prétexte d’une compétition de judo pour montrer les pressions exercées par le régime iranien sur les sportifs mais aussi les artistes, les femmes (ou les hommes) qui veulent faire bouger les lignes.
Dissimulée derrière un noir et blanc qui sublime chaque image des combats sportifs ou intimes, l’intrigue à une universalité et une intemporalité certaine, se vit comme un cri sourd qui gronde et voudrait hurler au monde entier l’injustice, la violence morale (et parfois physique) subie au quotidien à quelques centaines de kilomètres d’ici. Happés par les scènes de combat filmées remarquablement, au plus proche des émotions de son héroïne judoka (impressionnante Arienne Mandi) ou les introspections de ses personnages principaux, les spectateurs peinent à reprendre leur souffle, eux-aussi pris à la gorge de ce qui se joue dans ce complexe sportif de Tbilissi et sur les terres d’origine des championnes.
Nécessaire, le long-métrage ne se veut pas que politique ou humaniste. Il parvient à relever le difficile défi de s’adresser à un large public, le passionner par son approche digne des meilleurs thrillers vus ces derniers temps. Girl power et d’une extrême urgence, « Tatami » résonne peut-être aussi fort grâce à l’implication sans faille de Zar Amir derrière et devant la caméra (elle incarne en effet Maryam, l’entraîneuse intimidée de Leila). Espérons qu’il atteigne son cœur de cible et fasse suffisamment parler de lui que pour ouvrir à nouveaux les yeux sur une situation condamnable et malheureusement répétitive. Oui, le septième art peut être politique, vecteur de message, engagé et condamné pour ce qu’il a voulu dénoncer. « Tatami » en est un bel exemple, à voir et à recommander !
Drame – 1h45 - De Zar Amir & Guy Nattiv avec Zar Amir, Arienne Mandi, Mehdi Bajestani & Elham Erfani – Bande annonce
Dissimulée derrière un noir et blanc qui sublime chaque image des combats sportifs ou intimes, l’intrigue à une universalité et une intemporalité certaine, se vit comme un cri sourd qui gronde et voudrait hurler au monde entier l’injustice, la violence morale (et parfois physique) subie au quotidien à quelques centaines de kilomètres d’ici. Happés par les scènes de combat filmées remarquablement, au plus proche des émotions de son héroïne judoka (impressionnante Arienne Mandi) ou les introspections de ses personnages principaux, les spectateurs peinent à reprendre leur souffle, eux-aussi pris à la gorge de ce qui se joue dans ce complexe sportif de Tbilissi et sur les terres d’origine des championnes.
Nécessaire, le long-métrage ne se veut pas que politique ou humaniste. Il parvient à relever le difficile défi de s’adresser à un large public, le passionner par son approche digne des meilleurs thrillers vus ces derniers temps. Girl power et d’une extrême urgence, « Tatami » résonne peut-être aussi fort grâce à l’implication sans faille de Zar Amir derrière et devant la caméra (elle incarne en effet Maryam, l’entraîneuse intimidée de Leila). Espérons qu’il atteigne son cœur de cible et fasse suffisamment parler de lui que pour ouvrir à nouveaux les yeux sur une situation condamnable et malheureusement répétitive. Oui, le septième art peut être politique, vecteur de message, engagé et condamné pour ce qu’il a voulu dénoncer. « Tatami » en est un bel exemple, à voir et à recommander !
Drame – 1h45 - De Zar Amir & Guy Nattiv avec Zar Amir, Arienne Mandi, Mehdi Bajestani & Elham Erfani – Bande annonce
Ezra
Résumé du film : Un écrivain, Max Brandel, met fin à sa carrière - et à son mariage - pour devenir comédien de stand-up. Il emménage chez son père Stan, un chef cuisinier talentueux mais excentrique devenu portier. Max ne partage pas avec son ex-femme la même approche afin d'élever leur fils, Ezra, 9 ans, porteur de syndrome d'Asperger. Max décide que la solution est de kidnapper Ezra et de l'emmener en voyage à travers le pays.
Note du film : Véronique ★★★ Avis : Bobby Cannavale, Robert De Niro et Rose Byrne dans un même long-métrage ? Avouez que cela faisait rêver. Et lorsque l’on se penche sur la thématique de « Ezra » et que l’on comprend qu’il s’articule autour du trouble autistique, on ne peut qu’être curieux de voir comme son réalisateur (Tony Goldwyn) et son incroyable casting va aborder la question des relations familiales et l’encadrement d’un enfant qui en demande tant. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat est plutôt réussi ! |
S’il n’évite quelques petites longueurs (sans lesquelles le film aurait quelque peu gagné en rythmique), « Ezra » un film solaire sur l’amour paternel, le pardon, l’urgence de vivre. C’est un métrage terriblement humain au centre duquel on trouve un jeune acteur extrêmement touchant, William A. Fitzgerald, neuropathique et forcément au plus près de ce que son « rôle » demande. Ce jeune garçon, en proie au bouleversements émotionnels, évolue au fil de l’intrigue, révélant ses émotions dans des colères, des rires, des liens qui semblaient impossibles.
Parlant directement à notre cœur, « Ezra » est rempli de pudeur, de scènes intimes et de rencontres humaines. C’est un petit bonbon qui se mérite, qui ouvre ses notes finales et qui nous poursuit. Une ode à la différence, à la tolérance, à l’amour des autres, à la patience, la résilience et à la famille avec un grand F. Un feel good dramatique et comique à découvrir dès à présent dans nos salles !
Drame – 1h40 De Tony Goldwyn avec Bobby Cannavale, Rose Byrne, William Fitzgerald, Robert De Niro et Whoopi Goldberg – Bande annonce https://youtu.be/g9wQ0_k8L2s?si=paS0STFl1zKJCUad
Parlant directement à notre cœur, « Ezra » est rempli de pudeur, de scènes intimes et de rencontres humaines. C’est un petit bonbon qui se mérite, qui ouvre ses notes finales et qui nous poursuit. Une ode à la différence, à la tolérance, à l’amour des autres, à la patience, la résilience et à la famille avec un grand F. Un feel good dramatique et comique à découvrir dès à présent dans nos salles !
Drame – 1h40 De Tony Goldwyn avec Bobby Cannavale, Rose Byrne, William Fitzgerald, Robert De Niro et Whoopi Goldberg – Bande annonce https://youtu.be/g9wQ0_k8L2s?si=paS0STFl1zKJCUad
Speak no evil
Résumé du film : Lorsqu'une famille américaine est invitée à passer le week-end dans la propriété idyllique d'une charmante famille britannique avec laquelle elle s'est liée d'amitié pendant les vacances, ce qui commence comme des vacances de rêve se transforme rapidement en un cauchemar psychologique.
Note du film : Véronique ★★★ Avis : Remake du film danois du même nom, « Speak no evil » 2024 a un atout de taille : James Mc Avoy ! Inquiétant comme jamais, capable de changer d’émotion en quelques seconde à peine, l’acteur (qui crève toujours l’écran et offre une prestation digne de « Split » ou « Glass ») a la folie de l’intrigue, la dynamique de la mise en scène, l’incarnation d’un mal latent qui se révèle peu à peu dans une écriture admirable et quasiment fidèle à son aînée. C’est que, si ce « Speak no evil » 2.0 se permet quelques divergences dans son dernier acte, il rappelle furieusement l’histoire portée en son temps par Christian Tafdrup et parvient à subjuguer, à faire frissonner et à réincarner une terreur qui ne s’essouffle pas durant ces presque deux heures. |
Dans sa version britannique, James Watkins (« La dame en noir », « Bastille Day ») use d’une mécanique remarquable et implacable, use les nerfs de ses spectateurs (et ceux de ses personnages incarnés formidablement par Mackenzie « Tully » Davis et Scoot McNairy), nous assoit à la table de ce couple mystérieux, irrévérencieux et inquiétant. Pris au piège de la séance, comme nos protagonistes dans cette maison de campagne pittoresque, nous retenons notre souffle, admirons la maîtrise scénaristique et filmique d’un thriller horrifique (parfois comique) de belle facture. Et si le long-métrage ne semble pas réinventer le genre et décevra probablement les fans de son prédécesseur danois, il n’en reste pas moins une jolie expérience cinématographique qui vaut le déplacement en salle, essentiellement pour le jeu de ses acteurs (jeunes ou plus aguerris) !
Thriller/Horreur – 1h50 – De James Watkins avec James McAvoy, Mackenzie Davie, Scoot McNairy, Aisling Franciosi– Bande annonce
Thriller/Horreur – 1h50 – De James Watkins avec James McAvoy, Mackenzie Davie, Scoot McNairy, Aisling Franciosi– Bande annonce
Beetlejuice Beetlejuice
Résumé du film: Après une terrible tragédie, la famille Deetz revient à Winter River. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, Lydia voit sa vie bouleversée lorsque sa fille Astrid, adolescente rebelle, ouvre accidentellement un portail vers l’Au-delà. Alors que le chaos plane sur les deux mondes, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un ne prononce le nom de Beetlejuice trois fois et que ce démon farceur ne revienne semer la pagaille…
Note du film : François ★★★ Avis: 36 ans après la folie que représentait le premier « Beetlejuice », Tim Burton reprend son œuvre pour, ce qui semble être, un dernier tour de piste macabre. Mais, peut-on faire revivre les fantômes du passé ou aurait-il mieux valu laisser ces personnages dans la tombe? Là est la question.. Si Tim Burton est un artiste accompli à la patte reconnaissable entre toutes, c’est aussi un fabuleux raconteur d’histoires (souvent fantastiques). |
Mais dans le cas présent le scénario est-il assez fort pour donner un sens à ces joyeuses retrouvailles ? Pas sûr… Pour autant, boudons-nous notre plaisir ? Absolument pas! La vérité est peut-être à aller chercher dans ce monde étrange de l’entre-deux.
Beetlejuice, beetlejuice, beetlejuice
Quel plaisir de retrouver à l'écran les personnages qui, étant plus jeunes, nous ont, tour à tour, amusés et même peut-être fait frissonner ! Car écrivons-le d’emblée, « Beetlejuice Beetlejuice » est un formidable roller coaster nostalgique mené par un créateur de génie qui parvient, une nouvelle fois, à nous amuser.
Et pourtant, de nouvelles menaces font irruption et le ton introductif est plutôt angoissant même si nous retrouvons ensuite l’humour, la satire, et même l’absurde au sein d’un univers toujours aussi déjanté. Le film ne possède peut-être plus l’originalité qui était jadis la sienne mais il parvient sans cesse à nous faire rire et même à nous surprendre! Le fan service fonctionne en plein,et le retour de vieilles figures est apprécié et pourtant, il dépasse le simple recours à la nostalgie pour inscrire cette joyeuse galerie de personnages dans la vision loufoque du réalisateur.
Pour autant « Beetlejuice » deuxième du nom n’est pas exempt de défauts. À commencer par la fâcheuse envie de démultiplier les intrigues pour ne pas toutes les développer comme il se doit. L’histoire n’est pas aussi bien construite que cela et nous ressentons l’impression d’un patchwork assez bancal qui prendrait le dessus sur la cohérence de l’ensemble. De même, bon nombre de personnages secondaires semblent passer dans le vortex de cet univers qui ne parvient pas à les contenir de façon cohérente… fâcheux (à l’image du personnage incarné à l'écran par Monica Bellucci qui, dans une introduction forte, est oubliée dans le développement pour revenir tel un cheveux sur la soupe en fin de récit).
Il n’empêche, le plaisir de retrouver les protagonistes- qui ont bien sûr vieillis mais rien perdus de leur superbe- l’emporte sur toutes ces imperfections.
Quel plaisir de retrouver Beetlejuice à l'écran ! Michael Keaton est toujours aussi génial dans le rôle du fantôme malicieux puisque chacune de ses apparitions sont réellement truculentes ! On se régale de ses jeux de mots et des gags visuels qui en découlent ! On ne compte d’ailleurs plus les clins d'oeil adressés directement aux spectateurs, les ruptures du quatrième mur nous rendant complices de cet anti-héros « délicieux » et irrévérentieux !
De même, nous retrouvons avec plaisir Winona Ryder qui retrouve le personnage de Lydia Deetz. Et même si nous n’avons pas été convaincu par son jeu, celui de Catherine O'Hara qui incarne Delia Deetz.
En revanche, Jeffrey Jones, pourtant présent dans le précédent volet (ainsi que dans plusieurs films du réalisateur dont « Sleepy Hollow ») répond absent à l’appel, la faute aux accusations d’agression sexuel. Mais son personnage, lui, nous revient et apparait “en quelque sorte” grâce à la fantaisie du réalisateur qui use d’une stratégie assez remarquable que pour le noter.
Quant à Jenna Ortega, que le réalisateur a dirigé dans « Mercredi », elle éclaire le film de son talent et assure dans la lignée qui a déjà été dessinée. D'autres petits nouveaux participent à la fête à commencer par un délirant Willem Dafoe ou encore Justin Theroux dont le personnage fait songer à Otto (présent dans le premier volet). Des nouveaux arrivés s’inscrivant parfaitement dans l’univers burtonien. Nous saluons également la volonté du metteur en scène de garder un esprit traditionnel en recourant aux mêmes effets spéciaux que dans le premier opus.
Finalement, bien qu’imparfait à de nombreux égards, ce « Beetlejuice Beetlejuice » parvient à nous faire oublier ses défauts grâce à une folie retrouvée et une générosité que tous les fans de la première heure devraient apprécier !
Comédie/Fantastique/Horreur - 1h 44min - De Tim Burton; Avec Michael Keaton, Winona Ryder, Jenna Ortega – Bande annonce
Beetlejuice, beetlejuice, beetlejuice
Quel plaisir de retrouver à l'écran les personnages qui, étant plus jeunes, nous ont, tour à tour, amusés et même peut-être fait frissonner ! Car écrivons-le d’emblée, « Beetlejuice Beetlejuice » est un formidable roller coaster nostalgique mené par un créateur de génie qui parvient, une nouvelle fois, à nous amuser.
Et pourtant, de nouvelles menaces font irruption et le ton introductif est plutôt angoissant même si nous retrouvons ensuite l’humour, la satire, et même l’absurde au sein d’un univers toujours aussi déjanté. Le film ne possède peut-être plus l’originalité qui était jadis la sienne mais il parvient sans cesse à nous faire rire et même à nous surprendre! Le fan service fonctionne en plein,et le retour de vieilles figures est apprécié et pourtant, il dépasse le simple recours à la nostalgie pour inscrire cette joyeuse galerie de personnages dans la vision loufoque du réalisateur.
Pour autant « Beetlejuice » deuxième du nom n’est pas exempt de défauts. À commencer par la fâcheuse envie de démultiplier les intrigues pour ne pas toutes les développer comme il se doit. L’histoire n’est pas aussi bien construite que cela et nous ressentons l’impression d’un patchwork assez bancal qui prendrait le dessus sur la cohérence de l’ensemble. De même, bon nombre de personnages secondaires semblent passer dans le vortex de cet univers qui ne parvient pas à les contenir de façon cohérente… fâcheux (à l’image du personnage incarné à l'écran par Monica Bellucci qui, dans une introduction forte, est oubliée dans le développement pour revenir tel un cheveux sur la soupe en fin de récit).
Il n’empêche, le plaisir de retrouver les protagonistes- qui ont bien sûr vieillis mais rien perdus de leur superbe- l’emporte sur toutes ces imperfections.
Quel plaisir de retrouver Beetlejuice à l'écran ! Michael Keaton est toujours aussi génial dans le rôle du fantôme malicieux puisque chacune de ses apparitions sont réellement truculentes ! On se régale de ses jeux de mots et des gags visuels qui en découlent ! On ne compte d’ailleurs plus les clins d'oeil adressés directement aux spectateurs, les ruptures du quatrième mur nous rendant complices de cet anti-héros « délicieux » et irrévérentieux !
De même, nous retrouvons avec plaisir Winona Ryder qui retrouve le personnage de Lydia Deetz. Et même si nous n’avons pas été convaincu par son jeu, celui de Catherine O'Hara qui incarne Delia Deetz.
En revanche, Jeffrey Jones, pourtant présent dans le précédent volet (ainsi que dans plusieurs films du réalisateur dont « Sleepy Hollow ») répond absent à l’appel, la faute aux accusations d’agression sexuel. Mais son personnage, lui, nous revient et apparait “en quelque sorte” grâce à la fantaisie du réalisateur qui use d’une stratégie assez remarquable que pour le noter.
Quant à Jenna Ortega, que le réalisateur a dirigé dans « Mercredi », elle éclaire le film de son talent et assure dans la lignée qui a déjà été dessinée. D'autres petits nouveaux participent à la fête à commencer par un délirant Willem Dafoe ou encore Justin Theroux dont le personnage fait songer à Otto (présent dans le premier volet). Des nouveaux arrivés s’inscrivant parfaitement dans l’univers burtonien. Nous saluons également la volonté du metteur en scène de garder un esprit traditionnel en recourant aux mêmes effets spéciaux que dans le premier opus.
Finalement, bien qu’imparfait à de nombreux égards, ce « Beetlejuice Beetlejuice » parvient à nous faire oublier ses défauts grâce à une folie retrouvée et une générosité que tous les fans de la première heure devraient apprécier !
Comédie/Fantastique/Horreur - 1h 44min - De Tim Burton; Avec Michael Keaton, Winona Ryder, Jenna Ortega – Bande annonce
La sortie du 4 septembre 2024
La nuit se traine
Résumé du film: Ce soir-là, Mady, étudiant le jour et serrurier la nuit, voit sa vie basculer quand il ouvre la mauvaise porte et devient accidentellement complice d'une affaire de grand banditisme. Au cœur d’une ville en pleine ébullition, Mady n'a qu'une nuit pour se tirer d'affaires et retrouver la trace de Claire, celle qui a trahi sa confiance. Le compte à rebours est lancé…
Note du film : François ★★★★/ ♥ Avis : Intrigué par une bande-annonce renfermant la promesse de (re)découvrir Bruxelles de nuit, « La Nuit se traîne » peut se targuer de faire mieux que bon nombre de thrillers américains. Si le réalisateur Michiel Blanchart ne vous dit rien, c’est parce que sa carrière en tant que metteur en scène repose uniquement sur quelques courts métrages ou autres coups d’essais. Mais ce premier long, belge (cocorico !) montre déjà qu’il maîtrise à la perfection, les codes de la réalisation ! |
Démarrant au quart de tour, le film nous présente dès son premier plan Mady, le héros de cette histoire, très vite dépassé par les évènements. Serrurier, le jeune homme vole au secours des gens enfermés hors de chez eux. Un soir, il fait la rencontre de Claire qui lui demande d’ouvrir la porte de « son » appartement. Oserions-nous écrire que dès ce moment clé, la nuit de Mady se transformera en cauchemar éveillé ! Poursuivi et malmené, c’est une vraie course poursuite qui l’attend dans les rues hypnotisantes d’une ville de Bruxelles qui n’a jamais été aussi bien filmée de nuit !
« Bruxelles je t'aime, Bruxelles je t'aime, Tu m'avais manqué, T'es la plus belle, oui t'es la plus belle »
Si le film est aussi impressionnant, c’est parce qu’il est maitrisé de bout en bout. Pour commencer, son casting est extrêmement solide et les acteurs moins connus (à l’instar du héros parfaitement campé par Jonathan Feltre) côtoient les vétérans que sont Romain Duris, Sam Louwyck ou encore Thomas Mustin. Tout ce beau monde participe à rendre le film hyper prenant !
Et que dire de la réalisation ? Impériale, les plans sont tout bonnement magnifiques à l’image de la première séquence littéralement renversante ! On sent que le réalisateur s’est amusé avec tout ce qui lui passait entre les mains (drones compris) pour nous émerveiller à chaque instant !
De plus, un véritable travail d’écriture et de concision a été fait pour nous tenir en haleine en ne cessant jamais de nous captiver ! C’est bien simple, le rythme ne faiblit jamais ! Et comme si cela ne suffisait pas, nous trouvons même une portée sociale assez rafraichissante !
Pour toutes ces raisons et toutes celles que vous allez vivre en voyant ce très beau film qui maitrise tous les codes du genre, on ne saurait trop vous conseiller de vous ruer dans votre cinéma préféré pour passer une vraie nuit blanche de Cinéma en compagnie de l’infortuné Mady. Un essai de maitre d’un jeune réalisateur que nous suivrons avec beaucoup d’intérêt tant il a à nous dire et à nous faire vivre !
Action/Thriller – 1h31 – De Michiel Blanchart avec Jonathan Feltre, Natacha Krief, Jonas Bloquet, Romain Duris, Sam Louwyck, Thomas Mustin - Bande annonce
« Bruxelles je t'aime, Bruxelles je t'aime, Tu m'avais manqué, T'es la plus belle, oui t'es la plus belle »
Si le film est aussi impressionnant, c’est parce qu’il est maitrisé de bout en bout. Pour commencer, son casting est extrêmement solide et les acteurs moins connus (à l’instar du héros parfaitement campé par Jonathan Feltre) côtoient les vétérans que sont Romain Duris, Sam Louwyck ou encore Thomas Mustin. Tout ce beau monde participe à rendre le film hyper prenant !
Et que dire de la réalisation ? Impériale, les plans sont tout bonnement magnifiques à l’image de la première séquence littéralement renversante ! On sent que le réalisateur s’est amusé avec tout ce qui lui passait entre les mains (drones compris) pour nous émerveiller à chaque instant !
De plus, un véritable travail d’écriture et de concision a été fait pour nous tenir en haleine en ne cessant jamais de nous captiver ! C’est bien simple, le rythme ne faiblit jamais ! Et comme si cela ne suffisait pas, nous trouvons même une portée sociale assez rafraichissante !
Pour toutes ces raisons et toutes celles que vous allez vivre en voyant ce très beau film qui maitrise tous les codes du genre, on ne saurait trop vous conseiller de vous ruer dans votre cinéma préféré pour passer une vraie nuit blanche de Cinéma en compagnie de l’infortuné Mady. Un essai de maitre d’un jeune réalisateur que nous suivrons avec beaucoup d’intérêt tant il a à nous dire et à nous faire vivre !
Action/Thriller – 1h31 – De Michiel Blanchart avec Jonathan Feltre, Natacha Krief, Jonas Bloquet, Romain Duris, Sam Louwyck, Thomas Mustin - Bande annonce
♥ : Coup de coeur - ★★★★: Excellent film - ★★★: Très bon film - ★★: Bon film - ★: Passable - ○: On en parle?