C’est que, si Michael Angelo Covino avait réussi à séduire une partie de la critique et du public avec « The Climb » en 2019 (par ailleurs prix du Jury du Festival du cinéma américain de Deauville), buddy movie à la mise en scène inventive, on espérait retrouver ce ton original avec « Libre échange » (Splitsville en version originale). Mais le résultat s’avère bien moins convaincant. Le long-métrage, qui s’attaque au sujet du mariage ouvert et des contradictions qu’il génère, promettait une réflexion drôle et mordante sur les relations contemporaines. Mais le résultat est bien loin de satire moderne et corrosive que l’on s’attendait à voir. Son casting composé de Dakota Johnson, Adria Arjona, Kyle Marvin et Covino lui-même tentent d’amuser la galerie (et le fait à quelques infimes reprises) mais la déception est grande tant l’intrigue peine à maintenir un rythme ou à ne pas verser dans la caricature lourde et peu divertissante. Le film s’étire inutilement et répète sans cesse les mêmes mécanismes : disputes interminables, scènes de malaise qui n’en finissent pas, quiproquos appuyés au point de devenir prévisibles. Au lieu de surprendre, les situations finissent par lasser. L’humour, censé être le moteur du récit, tombe souvent à plat car les gags sont surjoués, poussés jusqu’à l’épuisement plutôt que construits et amenés subtilement. Là où « The Climb » parvenait à trouver un certain équilibre, « Libre échange » s’enlise dans des lourdeurs et le surjeu et nous fait ressentir les deux heures de film. On regrette aussi le manque de profondeur des personnages interprétés par Dakota Johnson (la plus sobre du casting) et Kyle Marvin (qui tente le tout pour le tour), les dialogues poussifs et la caricature qui manque clairement de nuance. Comédie potache dans la veine des American Pie 2.0, le film semble peiner à trouver son ADN, versant dans la modernité de son discours et son aspect « has been » ou « démodé ». Riant peu, se lassant souvent, les spectateurs du festival non, semble-t-il, pas non plus adhéré totalement à la proposition, certains quittant la salle, d’autres soupirant en attendant la fin. Et si Michael Angelo Covino trouve, à quelques reprises, un peu d’inventivité dans ses textes et sa mise en scène, ces quelques scènes ne parviennent pas à sauver le film du naufrage que nous avons ressenti et le poids du temp qui passe sans nous arracher un réel rire.
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