Travestissons-nous ! Quand l'acteur se déguise en femme
de Noël Herpe
Présentation du livre : Figure incontournable du cinéma de fiction, l’homme qui se travestit le fait toujours pour de mauvaises raisons. Personnage de vaudeville, il s’efforce de fourguer en contrebande son désir. Anti-héros burlesque, il joue à cache-cache avec la mort… À moins qu’il n’éprouve à s’habiller en fille un plaisir, ou un trouble, qui viennent rebattre les cartes. Jean Renoir et Éric Rohmer, Certains l’aiment chaud ou Tootsie témoignent de ces frissons nouveaux, qui, au passage, touchent au cœur de l’art de l’acteur.
Mêlant la subjectivité aux révisions de classiques, ce livre est une traversée de la longue histoire des travestis dans le septième art. Il tente de définir la scène cinématographique où se débat l’homme en robe, cherchant désespérément, ou frénétiquement, un hors-champ qui n’existe peut-être pas. L’auteur : Noël Herpe est historien du cinéma, cinéaste et écrivain. Il a récemment publié Ma vie avec Bernard Pivot (éditions Plein Jour). |
Avis : Célébrons le mois des fiertés avec cet ouvrage récent paru dans la collection « Actualité critique » chez l’éditeur Capricci. L’auteur Noël Herpe y passe en revue une liste quasi exhaustive du cinéma européen et américain - il avoue ne pas avoir la même connaissance du cinéma du genre provenant des autres continents – traitant du travestissement, des films où les hommes s’habillent en femmes, par choix, pour rire, pour passer inaperçus (ou l’inverse), par accident... bref, peu importe la raison, à un moment donné dans chacun de ces films, un acteur prend l’apparence d’une femme.
Les exemples connus où le travestissement fait partie intégrale de l’histoire sont évidemment cités, parmi lesquels de vrais bijoux de comédie devenus classiques, tels que « Certains l’aiment chaud » de Billy Wilder, « La Cage aux Folles » de Édouard Molinaro, « Tootsie » de Sydney Pollack et « Madame Doubtfire » de Chris Columbus. Mais surtout, et c’est ce qui est unique dans cette analyse, ce sont des dizaines de films plus ou moins connus, principalement français ou britanniques (sans doute plus libres à une certaine époque que leur pendant américain sous le fameux code Hays), qui sont passés en revue, proposant de balayer l’évolution des mœurs en même temps que leur représentation à travers l’histoire du cinéma. Du vaudeville au drame, de la comédie musicale au thriller psychologique (on pense forcément au « Psychose » d’Hitchock), l’auteur a tout revu, tout analysé.
Le livre est divisé en dix chapitres ordonnant de façon chronologique et thématique un siècle de films présentant, le temps d’une seule scène ou à titre de sujet principal, un travesti, un travelo, une drag queen ou toute autre dénomination utilisée dans le langage courant au moment de la sortie du film. Chaque époque est ainsi décortiquée à travers le regard porté sur cette pratique et chaque œuvre analysée vis-à-vis de la propre expérience de l’auteur. (Re)mise en question pertinente qui donne non seulement envie de découvrir des films aussi différents que « Fanfare d’amour » (Richard Pottier, 1935) qui a assurément influencé Billy Wilder, « Les Poupées du diable » (Tod Browning, 1936) dans lequel Lionel Barrymore se travestit pour exercer sa vengeance, ou encore « Les Amours d'Astrée et de Céladon » (Éric Rohmer, 2007) adapté du roman classique d’Honoré d'Urfé.
Une lecture absorbante et pointilleuse pour tous les amoureux du septième art. Je vous laisse, je vais me revoir le « Rocky Horror Picture Show » (Jim Sharman, 1975) pour la nième fois. Et comme le disait si bien le Dr Frank-N-Furter (Tim Curry) : Don’t dream it, be it.
Informations techniques :
Editeur : Capricci
ISBN : 979-10-239-0505-2
Prix : 13,50 €
Nombre de pages : 112
Date de parution : 1 mars 2024
Les exemples connus où le travestissement fait partie intégrale de l’histoire sont évidemment cités, parmi lesquels de vrais bijoux de comédie devenus classiques, tels que « Certains l’aiment chaud » de Billy Wilder, « La Cage aux Folles » de Édouard Molinaro, « Tootsie » de Sydney Pollack et « Madame Doubtfire » de Chris Columbus. Mais surtout, et c’est ce qui est unique dans cette analyse, ce sont des dizaines de films plus ou moins connus, principalement français ou britanniques (sans doute plus libres à une certaine époque que leur pendant américain sous le fameux code Hays), qui sont passés en revue, proposant de balayer l’évolution des mœurs en même temps que leur représentation à travers l’histoire du cinéma. Du vaudeville au drame, de la comédie musicale au thriller psychologique (on pense forcément au « Psychose » d’Hitchock), l’auteur a tout revu, tout analysé.
Le livre est divisé en dix chapitres ordonnant de façon chronologique et thématique un siècle de films présentant, le temps d’une seule scène ou à titre de sujet principal, un travesti, un travelo, une drag queen ou toute autre dénomination utilisée dans le langage courant au moment de la sortie du film. Chaque époque est ainsi décortiquée à travers le regard porté sur cette pratique et chaque œuvre analysée vis-à-vis de la propre expérience de l’auteur. (Re)mise en question pertinente qui donne non seulement envie de découvrir des films aussi différents que « Fanfare d’amour » (Richard Pottier, 1935) qui a assurément influencé Billy Wilder, « Les Poupées du diable » (Tod Browning, 1936) dans lequel Lionel Barrymore se travestit pour exercer sa vengeance, ou encore « Les Amours d'Astrée et de Céladon » (Éric Rohmer, 2007) adapté du roman classique d’Honoré d'Urfé.
Une lecture absorbante et pointilleuse pour tous les amoureux du septième art. Je vous laisse, je vais me revoir le « Rocky Horror Picture Show » (Jim Sharman, 1975) pour la nième fois. Et comme le disait si bien le Dr Frank-N-Furter (Tim Curry) : Don’t dream it, be it.
Informations techniques :
Editeur : Capricci
ISBN : 979-10-239-0505-2
Prix : 13,50 €
Nombre de pages : 112
Date de parution : 1 mars 2024