Note du film : 7/10 (par Sally) Dans son film belgo-franco-luxembourgeois-suisse (rien que çà !), Delphine Lehericey présente la vie de deux adolescentes en quête d’identité sexuelle. Dans la même veine que certains films traitant de ce sujet (et très à la mode depuis quelques années) « Puppy Love » montre les dérives potentielles de jeunes ados en proie à vivre des expériences moins naïves et plus « adultes » … mais quelles seront les conséquences de leurs actes? Résumé du film : L’histoire tourne autour de Diane, une jeune fille de 14 ans. Sa vie est déjà chargée de responsabilités puisqu’elle vit avec son père (interprété par Vincent Perez) et son petit frère Marc dont elle s’occupe régulièrement. Timide et peu confiante en elle, sa vie va radicalement changer lorsque Julia vient s’installer dans son quartier. Modèle de liberté et de sexualité débridée voire défoulée, la nouvelle voisine deviendra le guide, l’amie et la tentation de Diane. Jusqu’où cette amitié va-t-elle les mener ? Quelles barrières feront-elles tomber ? Quelles limites sont-elles prêtes à ne pas dépasser ? Ce sont ces réponses que nous iront chercher. Avis : Après une distribution timide dans quelques salles, « Puppy Love » est enfin sorti en DVD. Après une longue attente et quelques reports, nous pouvons nous pencher sur le dernier long métrage de Delphine Lehericey, particulièrement interpellant. Relativement court, le film présente un sujet bien maîtrisé et un casting très convainquant : Solène Rigot, qui interprète Diane, a un petit passé cinématographique derrière-elle (17 filles, Renoir, la belle vie,…) et dessert le film de façon brillante. Audrey Bastien (révélée dans Simon Werner a disparu) joue à merveille le contre-pied de l’héroïne et l’adolescente décomplexée. Les personnages sont crédibles et leurs interprétations sonnent justes, malgré la difficulté que peuvent représenter de tels rôles. Si nous préférons taire l’intrigue principal et vous laisser découvrir les (més)aventures de nos deux jeunes héroïnes, il nous faut cependant vous avertir que « Puppy Love » n’est pas à mettre entre toutes les mains. Traitant de l’adolescence, il n’est pas sûr que le public visé soit celui des teenagers. Enfin, notons qu’en compétition lors des « Magrittes du Cinéma 2015 », le film s’est vu récompensé par le Magritte de la « Meilleure musique originale », interprétée par l’excellent groupe belge : Soldout. Durée du film : 1h25 Genre : Drame / Romance
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Note du film : 8/10 (par Sally) Résumé du film : Célestine, servante et femme de chambre, débarque en Normandie chez ses nouveaux maîtres, les Lanlaire. Oppressée par les avances de Monsieur, fatiguée par les ordres de Madame, elle peine à garder la tête froide et satisfaire les besoins de ces bourgeois exigeants. Heureusement pour elle, la soubrette s’évade dans ses souvenirs délassants et fait la rencontre d’un jardinier intriguant… Avis : Déjà adapté par Luis Buñuel dans les années 60, le roman d’Octave Mirbeau semble inspirer un Benoît Jacquot au top de sa réalisation. En effet, après nous avoir déçu avec « Trois cœurs », il parvient à nous prendre par la main et nous entraîner dans ce qu’il sait faire de mieux. Avec « Journal d’une femme de chambre », il modernise l’œuvre du début du XXème siècle, tout en y restant particulièrement fidèle. Plus qu’un film d’époque, son dernier long métrage est l’occasion de s’immerger dans de riches univers où tout n’est pas rose. Nous évoluons aux côtés d’une Célestine moderne pour son temps, lucide sur sa place et avide de garder son honneur sauf, malgré quelques rencontres hasardeuses. Pour incarner son héroïne, le réalisateur a jeté son dévolu sur l’incroyable Léa Seydoux. Prochainement à l’affiche de « Spectre », la jeune comédienne française revêt les mêmes charmes que ceux usés dans « Les adieux à la reine ». Adroite et sensuelle, elle présente une profondeur de jeu saisissante et remarquable. Sa voix off nous balade à travers le temps, ses murmures antipathiques font sourire, ses états d’âme deviennent les nôtres… plus qu’un personnage, elle est la narratrice de cette formidable histoire. Car c’est à travers les yeux de Célestine que l’on peut se rendre compte que « si infâmes soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens ». Benoît Jacquot ne cesse de le mettre en exergue dans son dernier long métrage et cela, pour notre plus grand plaisir ! Vincent Lindon est l’autre figure charismatique du long métrage. Incarnant Joseph, un jardinier serviable mais audacieux, il démontre une fois de plus tout le talent qui est le sien. On peine d’ailleurs toujours à comprendre pourquoi le monde du cinéma à tant tarder à le récompenser pour les prestations exceptionnelles qu’il livre dans de nombreux films tels que ceux-ci ! En plus de ce casting de choix, il faut saluer le formidable travail de décor et de costumes qui a été réalisé pour le long-métrage. L’espace d’une heure trente, nous étions plongés dans le Paris et la Normandie du début du siècle dernier. Précurseur et visionnaire, l’univers de Mirbeau a su être joliment mis à l’honneur par le réalisateur de presque septante ans. Durée du film : 1h35 Genre : Drame Note du film : 5,5/10 (par Sally) Résumé du film: Nous sommes dans les années 1940. Allen Ginsberg, jeune poète en devenir, vient d’être accepté à l’université de Columbia. Résolu à évoluer dans son écriture, il croisera la route de Lucian Carr un étudiant provocateur et très sûr de lui. Associé à d’autres lettrés de son époque (comme Jack Kerouac ou William Burroughs), il tentera de faire exploser les préceptes de la société américaine du XXème siècle. Mais à côté du combat qu’il mène, Ginsberg brûle la chandelle par les deux bouts et détruira peu à peu l’univers qu’il s’est créé. Jusqu’où nos érudits seront-ils prêts à aller ? Avis: Sorti la semaine dernière en DVD, nous étions intrigué par « Obsession meurtière » dont l’histoire, basée sur des faits réels, met en lumière trois grands écrivains américains du siècle dernier : Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughts. Derrière son apparence de thriller, ce biopic dramatique aurait été une belle occasion de côtoyer les plus grands… mais il faut l’admettre, le résultat est quelque peu décevant. Si le film a par moments quelques faux airs du « Cercle des poètes disparus », il est bien loin d’avoir la même aura et la même qualité cinématographique que ce dernier. En effet, l’intrigue peine à se mettre en place, le rythme est lent et les incursions dans la vie de nos héros peu concluantes. On reste imperméable à l’évolution du groupe, à leur projet et à leur amitié particulière. Le scénario possède de lourdes lacunes et l’intrigue peu d’intérêt, c’est un fait. Mais le très bon casting en place sauvera en partie le film du méconnu John Krokidas. Daniel Radcliffe, Dane DeHaan et Ben Foster forment un trio de comédiens brillants et revêtent le costume de leur personnage avec beaucoup de prestance. L’ascendance des uns sur les autres ou d’autre part, la dépendance affective qui anime certains d’entre eux est perceptible bien qu’amenée avec tact et agilité. Daniel Radcliffe prouve une fois de plus que c’est un grand comédien. Torturé, épris, révolutionnaire intrinsèque, intellectuel affirmé, il prête ses traits au grand écrivain américain Allen Grinsberg… avec succès ! Dane DeHaan, que l’on a vu récemment dans « Life » est bien plus charismatique dans ce rôle que dans celui de James Dean. Un peu fourbe, très sûr de lui, complaisant mais attachant, il jongle avec les émotions en toute décontraction. Son personnage irascible voudra révolutionner son époque et se servira de la plume de ses congénères pour partager « son autre vision » du monde. Mais derrière cette assurance se cache une série de failles qui pourraient lui être fatales. D’abord relayé au second plan et plus présent dans la deuxième partie de l’histoire, Jack Kerouac, interprété par Jack Huston, viendra rejoindre notre groupe de rebelles pour son plus grand malheur. Le déclin qu’il vivra après cette rencontre le poussera à remettre toute sa vie en question et donnera naissance à un de ses plus grands chefs d’œuvre : « Sur la route ». A côté de cela, d’autres acteurs au jeu de grande envergure : Michael C. Hall (« Dexter »), David Cross, Elizabeth Olsen, Jennifer Jason Leigh, ou encore John Cullum entreront dans l’univers new-yorkais des années ‘40 avec beaucoup d’aisance. L’homosexualité, l’abus de drogue, l’écriture engagée, la revendication du droit de penser sont autant de thèmes abordés au travers « Obsession meurtrière » mais tous semblent rester en chantier et sont finalement sous-exploités. C’est d’ailleurs la sensation générale du film… une impression d’inachevé. Contrairement à ce qu’on a pu lire lors de la promotion du film, « Kill your darlings » est loin d’être un must en la matière. Malgré son casting de qualité, le film peine à décoller et beaucoup d’entre nous risqueraient de passer à côté. Durée du film : 1h43 Genre : Biopic / Drame Titre original : Kill your darlings Note du film: 08/10 (par Sally) Résumé du film : En 1983, une guerre sévit entre le Nord et le Sud du Soudan et des milliers de villageois sont tués. En 1987, de nombreux orphelins fuient les régions de leur enfance vers le Nord de l’Afrique et trouvent une terre d’accueil. Au début des années 2000, on retrouve une partie de ces migrants politiques aux USA. Appelés « Les enfants perdus du Soudan », ils découvrent une civilisation diamétralement opposée à ce qu’ils ont connu. C’est le cas de Mamere, Jérémy et Paul, qui, débarqués au Missouri, vont devoir s’adapter à la société américaine qui les a accueillis. Avis : Si la première partie du film montre comment les enfants du Sud Soudan ont dû survivre dans la savane hostile et les milliers de kilomètres parcourus à pied pour trouver une terre de sécurité, la seconde présente de jeunes adultes perdus dans la société américaine ultra-développée. En arrivant dans le Missouri, Mamere, Jeremy et Paul, trois frères, seront confrontés à la réalité de nos sociétés industralisées : le téléphone, l’abondance alimentaire, la nécessité de travailler, l’usage de drogue. Mais le film dénonce aussi les dérives du monde dans lequel on évolue : le gaspillage alimentaire, le manque d’implication dans le travail, l’individualisme ... des agissements qui ne peuvent que choquer des Hommes venus d’un pays où tout est rare et le partage important. Cela nous fait bien évidemment réfléchir sur notre condition et l’accès facile à tous nos besoins sans la préoccupation de ceux des autres. Les comédiens choisis pour incarner les Soudanais sont tous brillants. Autant les enfants que les jeunes adultes qui, par leur jeu ultra réaliste, parviennent à nous faire croire que cette histoire est la leur et c’est d’ailleurs le cas pour quelques-uns d’entre eux. Arnold Oceng, Ger Duany, Emmanuel Jal crèvent l’écran et portent le film avec force et caractère. Pour les accueillir dans le pays de l’Oncle Sam, Reese Whiterspoon (« Walk the line », «Wild », « La revanche d’une blonde ») toujours aussi fraîche et spontanée. Son rôle ici est des plus difficiles puisqu’elle incarne l’intermédiaire entre les primo - arrivants et la société qui les accueille. Son jeu, tout en finesse, donnera une intensité non négligeable au long métrage. Comment peut-elle aider nos trois amis à s’intégrer sans les contraindre à faire ce qu’ils ne sont pas habitués de réaliser ? Dans le reste du casting, on peut noter la présence de Corey Stoll (vu dans « House of Cards saison 1 » ou « The Strain ») ou encore de Sarah Baker, deux comédiens américains qui viendront apporter leur petite pierre à l’édifice. Si les scènes filmées en Afrique sont dures, c’est sans doute parce qu’elles sont à l’image de ce que vivent les populations victimes des guerres civiles. Mais le choc des cultures a lui aussi sa violence, plus subtile mais tout aussi déstabilisante pour des personnes en quête d’identité. Mis à part quelques longueurs, l’intensité du sujet traité et l’angle choisi pour le faire, donnent tout l’intérêt du film. Le réalisateur canadien Philippe Falardeau parvient à nous sensibiliser un peu plus à l’immigration, à la difficulté d’intégration de ces personnes, au mode de vie différent du nôtre. Plus qu’un film sur le choc des cultures, c’est avant tout une ode à l’humanisme, à l’ouverture aux autre et à l’espoir que « The Good lie » nous présente. « Si tu veux aller vite, pars seul. Si tu veux aller loin, pars accompagné ». Le proverbe africain qui ferme l’histoire de Mamere, Jérémy et Paul résume à merveille la philosophie générale du long métrage et la réalité de nombreux migrants. Durée du film : 1h50 Note du film : 7/10 (par Sally) Résumé du film : Claire est dépressive. Malgré son groupe de soutien, les personnes bienveillantes qui l’entourent, elle ne parvient pas à sortir la tête de l’eau et à remettre sa vie sur les rails. Et pour cause, victime d’un accident, ce n’est pas seulement son corps qui en reste marqué mais aussi son esprit. La lutte contre la douleur et contre ce qu’elle est devenue est difficile mais elle saura faire face à la terrible vérité et avancer un peu plus en avant lorsqu’elle croisera sur sa route, Roy, un père tout aussi esseulé et blessé. Avis : « Cake » est film poignant. Peu relayé lors de sa sortie, le sujet dont il traite ne peut que toucher un public en demande d’histoire vraie et remarquablement interprétée. Ici, on trouvera une occasion de s’immerger dans l’univers de la dépression, de la difficulté de se retrouver avec soi-même, de renouer avec la vie et de nous laisser porter par ceux qui nous entourent. Daniel Barnz fait ses véritables premières armes avec son dernier long métrage. Et son savoir-faire est bien affûté, il faut le reconnaître ! L’histoire qu’il nous conte est lente, c’est vrai… à l’image du temps que met le personnage principal pour se reconstruire après le drame qui a marqué sa vie. Mais qu’importe, ces longueurs ne sont absolument pas dérangeantes car on sait ce qu’on est venu chercher en visionnant « Cake » et par chance, on va le trouver. Pour incarner Claire, le personnage principal de son long métrage, Daniel Barnz a choisi Jennifer Aniston. Bien évidemment nous la connaissons pour son rôle phare de Rachel dans la série « Friends »... mais pas seulement. En effet, on a tendance à oublier que la belle aux yeux revolvers sait varier les plaisirs, étant tantôt une grande romantique, tantôt une nymphomane insatiable ou encore une jeune mariée qui a du chien ... Ici, elle se lance dans un nouveau registre et porte le film avec un talent incommensurable. Sa souffrance devient la nôtre et on espère sincèrement voir une issue favorable à la peine que porte son personnage. Son rôle ne mérite pas un oscar, certes, mais il permet de voir les possibilités d’interprétation de la comédienne. Pour entourer son personnage, on retrouvera deux anges gardiens habilement interprétés. Silvana, jouée par la touchante Adriana Barraza, qui aura la lourde tâche de la soutenir au quotidien et de ne pas la laisser flancher malgré ses problèmes personnels. Roy, lui, arrive sur sa route presque par hasard. Incarné par Sam Worthington (« Kidnapping Mr. Heineken», « Le choc des titans») il saura être l’épaule sur laquelle s’appuyer tout en montrant la faiblesse qui est la sienne et qui l’empêche à son tour d’avancer. Autour de ce trio de tête, on trouve un casting secondaire tout aussi performant dans son genre : Felicity Huffman (la célèbre ménagère désespérée) Anna Kendrick ou encore Chris Messina qui auront chacun un rôle important à jouer dans la vie de la Claire. Film de qualité sans pour autant être LE film de l’année, « Cake » est une valeur sûre pour qui veut s’interroger et toucher du doigt le monde de la volonté, de la philanthropie ou de la vulnérabilité. Durée du film : 1h38 Genre : Drame Note du film: 05/10 (par Sally) « 3 cœurs » est sorti fin de l’été 2014 et n’est pas resté longtemps à l’affiche. Etrange car le casting était plus qu’intéressant et la bande annonce intrigante. Sa sortie en DVD était donc l’occasion de se pencher sur le dernier film de Benoît Jacquot, le célèbre réalisateur français (Les adieux à la reine, Villa Amalia,…) Résumé du film : Marc est de passage dans la ville de Lyon. Alors qu’il vient de rater son train, il s’attarde quelques instants au comptoir d’une brasserie. Là, il tombe sous le charme de Sylvie (Charlotte Gainsbourg) et erre à ses côtés la nuit entière. Le lendemain, il se quitte en se promettant de se revoir… mais le rendez-vous est manqué et chacun retrouve sa vie d’avant. Quelques jours plus tard, Marc retourne à Lyon et sa destinée prendra un nouveau tournant. La raison ? Sophie qu’il ne tarde pas à séduire. Sans le savoir, Marc vient de marquer le début d’une histoire de cœur(s) compliquée car il ne le sait pas, mais Sophie n’est autre que la sœur de Sylvie… Avis: Les plus du film: le casting ! Benoît Poelvoorde est magistral dans le rôle de Marc, contrôleur fiscal qui erre dans sa vie comme dans ses amours. Touchant, il retrouve la sobriété qu’il arborait déjà dans « entre ses mains », du grand Ben ! Chiara Mastroianni n’a plus à prouver son talent et le met une fois de plus au service du scénario somme toute bien ficelé. Charlotte Gainsbourg nous prend par la main et nous emmène dans la vie de son personnage comme s’il s’agissait de la sienne. Un jeu tout en retenue et pourtant d’une force perceptible. Quant à Catherine Deneuve, qui n’est plus à présenter, elle est fidèle à elle-même, juste, bien que peut-être trop sobre. Les moins : la musique et la voix off (qui arrive par surprise au milieu du film) toutes deux oppressantes et en décalage avec le reste du long métrage. Difficile de comprendre pourquoi le réalisateur a fait ce choix et nous impose une ambiance de plomb à certains moments clés du film. L’histoire, bien pensée, ne laisse pas beaucoup de places à la surprise. En effet, on devine trop aisément la chute du scénario et c’est sans surprise que cette heure quarante nous emmène sur un final (trop) attendu. Quelques longueurs parsèmeront çà et là l’intrigue mais restons lucides, on reste tout de même dans un bon drame made in France. Mi figue, mi raisin, ce film a de belles qualités mais laissera certains spectateurs sur le bord du chemin… Divertissant mais peut-être peu marquant, « 3cœurs » ne récolte qu'un petit 5/10 Durée du film: 1h40 Genre: Drame Note du film: 06,5/10 (par Sally) En lice pour les césars 2015, Hippocrate a beaucoup fait parler de lui lors de sa sortie dans l'hexagone. Retour en arrière sur cette comédie dramatique 100% française. Résumé du film: Benjamin, fraîchement débarqué dans un hôpital parisien, entame son internat aux côtés d’autres jeunes médecins en devenir. Autour de lui, des personnes bienveillantes toujours prêtes à l’épauler: son père, directeur du service et Abdel, un interne faisant fonction originaire d’Algérie. Tous deux tentent de rassurer le jeune docteur dans ses périodes de doute, au point de le couvrir pour diverses erreurs d’ « appréciation ». Oui mais : comment assumer les responsabilités qui nous incombent dans un univers aussi minutieux et intraitable que celui de la médecine ? Comment assumer les conséquences de ses actes lorsqu’on est le fils d’un personnage important ? Benjamin découvre la réalité du terrain et c’est bien moins simple que ce qu’il avait pu imaginer. Avis: Thomas Lilti signe ici un long métrage engagé, dénonçant le manque de moyens dans les hôpitaux français et l’erreur humaine à laquelle on peut tous être un jour confronté. Réalisateur et scénariste, il offre un film maîtrisé, énergique et intelligent. En effet, l’intrigue est simple, courte mais bien exploitée. Ceux qui redouteraient des longueurs et des lenteurs peuvent être rassurés, il n’en est rien. Il est vrai que le domaine médical peut parfois revêtir des apparences austères voire aseptisées mais dans l’ensemble, la découverte des coulisses de l’univers particulier de l’internat en hôpital se fait sans peine. Le casting principal est convaincant. Vincent Lacoste (« Camille Redouble », « Les beaux gosses ») joue de façon probante le jeune médecin introverti, en proie aux doutes. Reda Katec, très performant dans son rôle d’interne expérimenté, volerait presque la vedette au jeune premier qu’est Lacoste tellement son jeu sert l’intrigue de façon réaliste. Au second plan, l’excellent Jacques Gamblin (« De toutes nos forces », »Le premier jour du reste de ta vie », « Enfin veuve ») grisonnant et charismatique à souhaits, ainsi que Marianne Denicourt (« Une pour toutes », « Une folle envie ») qui performe dans ce nouveau registre. Thomas Lilti a su s’entourer et le job est assuré. Notre bémol ? On présente « Hippocrate » comme une comédie drôle et profonde…. Drôle, drôle, ce n’est peut-être pas l’adjectif le mieux choisi car l’histoire ne prête pas à rire et aucune scène ne l’a réellement permis… on cherche encore. Profond, oui, quand on sait qu’on s’immerge dans certains problèmes de société mais il ne faut pas survendre le produit non plus. Nominés dans sept catégories (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur pour Vincent Lacoste, meilleure actrice dans un second rôle pour Marianne Denicourt, meilleur acteur dans un second rôle pour Reda Katec, meilleur montage et meilleur scénario) "Hippocrate" collectera peut-être un prix lors des prochains César, c’est tout le bien qu’on lui souhaite. Pour notre part, on a passé un bon moment ciné et on ne serait pas très étonné. Durée du film: 1h42 Genre: Drame / Comédie dramatique Note du film: 03/10 (par Sally) Résumé du film: « Si je reste », dernier film dramatique de R.J. Cutler nous conte l’histoire de Mia, lycéenne et prodige du violoncelle depuis son plus jeune âge. Prédisposée à un bel avenir, tout bascule lorsqu’un jour d’hiver, la voiture familiale fait une embardée sur une route enneigée. L’adolescente se réveille en dehors de son corps et devient spectatrice des évènements suivant l’accident. Plongée dans un coma post-traumatique, décidera-t-elle de suivre sa famille dans la mort ou de survivre et exister à côté de ses proches ? C’est à cette question que le film tentera péniblement de répondre… Avis: Le résumé de l’histoire annonçait un drame dans lequel on aurait pu être emporter par un envol d’émotion, par une introspection sur le choix de se battre pour sa vie ou abandonner, par une adaptation réussie du roman de Gayle Forman mais il n’en est rien. Rempli de longueurs et saccadé par un découpage qui rend la dynamique un peu fade, le film paraît interminable. Les moins de 25 ans raffoleront sans doute cet univers à la « Dawson » (série américaine des années ‘90) en version longue, les autres resteront presque imperméables au traitement du sujet. Chloë Grace Moretz , star hollywoodienne montante (vue entre autre dans « Carrie la Vengeance » ou dans « Sils Maria ») ne tient pas son meilleur rôle et exprime de façon peu probante les émotions que vit son personnage. Le jeu d’acteur de Mireille Enos et de Joshua Leonard, qui incarnent les parents de Mia, est lui beaucoup au plus au point et tonifie les scènes de flash back. Ce sont sans doute ces rétrospectives qui sauveront le film car elles sont plutôt bien filmées et convaincantes. Dans l’ensemble, les émotions exacerbées par les différents protagonistes peinent à nous emporter. Hormis quelques scènes touchantes, l’ensemble du film sonne faux. Difficile de vibrer avec l’histoire lorsqu’on voit les comédiens jouer et non incarner leurs personnages. Même le final paraît ennuyeux : aucun effet de surprise, on sait que l’heure quarante que l’on traîne derrière nous dessert une réponse à laquelle on s’attendait tous. C’est du vu, revu, attendu et on sort forcément déçu. A la question, « si je reste » devant ma télévision, les teenagers et les adulescents répondront probablement oui. Pour les autres, il y a de fortes chances que la négation l’emporte. On vous aura prévenu… Durée du film: 1h46 Genre: Drame Titre original: I if stay |
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