Le produit est magnifique visuellement, maîtrisé de bout en bout, il n’en reste pas moins trop artificiel et compliqué que pour pleinement le savourer. Retour sur ce « Tenet » beaucoup trop et inutilement alambiqué... Un principe qui dépasse tout entendement Prononcer le célèbre palindrome estampillé Nolan suffisait à lui-même pour faire tressaillir ses nombreux fans … et ses plus fervents détracteurs. N’appartenant ni à l’une ni à l’autre de ces catégories, nous n’avons pour autant pas boudé notre plaisir lorsque nous avons franchi la porte de la salle Imax qui allait nous emporter dans 2h30 de voyage temporel dont seul Christopher Nolan a le secret (et les explications qui vont avec). Mais force est de constater qu’une fois de plus, le scénariste et metteur en scène multirécompensé a voulu faire montre d’un savoir-faire et d’une inventivité extrême en oubliant l'essentiel: s’adresser à ses spectateurs et à les inclure dans son procédé. Alors que l'on pensait découvrir un film d’espionnage sur fond de Troisième guerre mondiale (nucléaire ou pire encore…), Nolan nous emporte à nouveau dans une spirale infernale qui nous retourne la tête (et nos neurones) dénuée d’émotions. Il faut dire que le curseur de la limite des possibles est à nouveau poussé au maximum et nous sortons de la séance éprouvés, déroutés et particulièrement partagés. Si on ne remet absolument pas en cause le casting quatre étoiles qui nous en met plein la vue et assure le show de bout en bout (mention spéciale à John David Washington qui n’a plus à prouver qu’il a tout des grands, Robert Pattinson qui trouve ici un nouveau rôle d’envergure et à Elizabeth Debicki qui parvient à exister et s’imposer dans cet univers masculin et labyrinthique) ni la réalisation minutieuse et le montage finalisé au cordeau, on déplore cette manie qu’à Nolan de vouloir créer des arcs et des spirales dans un scénario principal dont les contous sont déjà compliqués à cerner. « Inception » vous avait déjà perdu en chemin ? « Interstellar » avait créé le débat auprès de vos amis ? Attendez de découvrir « Tenet » et ses improbables et interminables matriochkas scénaristiques qui se téléscopent et s'emboîtent sans jamais en finir. Tantôt cohérents, tantôt incompréhensibles, les choix de Christopher Nolan auraient gagné à plus limpides, plus lisibles, épurés et moins prétentieux… car à force de vouloir trop en faire, à en mettre plein la vue, on se détache d'un élément vital : offrir un spectacle magistral grandeur nature mais nous y inclure ! Si les deux premiers tiers du film nous permettent de nous raccrocher à quelques corniches branlantes mais assez solides que pour ne pas tomber dans l’incompréhension totale, son final trop WTF nous rappelle que Nolan aime décidément montrer qu’il sait, qu’il fait autrement que les autres, poussant l’expérience cinématographique à un paroxysme qui demandera maintes visions pour en maîtriser tous les tenants et aboutissants. Oui mais voilà… On sort de la séance la tête tellement retournée qu’on n’a pas spécialement envie d’y retourner et que notre expérience restera unique et que l'on n'aura pas envie de la réitérer. On parie d’ailleurs que de nombreux tutos ou autres articles viendront nous donner des clés de lecture nécessaires à l’appréciation totale du métrage, add on qui prouveront une fois de plus que Nolan a préféré se faire plaisir et aller au bout de son délire plutôt que de considérer ses spectateurs et les impliquer dans ce film d’action so huge. « N’essayez pas de comprendre. Ressentez-le » Comme souvent, on reproche au métrage d’être trop long, de ne pas avoir su trouver un juste milieu entre performance et plaisir (bien que l’on comprenne clairement que Nolan n’a pas boudé le sien au point d’y inviter un Michael Caine totalement dispensable et de transformer Kenneth Brannagh en vilain méchant russe). Faut-il être Docteur ou doctorant en physique nucléaire et quantique pour cerner tous les contours de son nouveau film ? Il semblerait oui. Mais que l’on se rassure, les spectateurs que nous sommes apprécions malgré tout les jolies trouvailles en matière d’effets spéciaux (dommage que Nolan en use et en abuse) qui permettent à l’originalité de son intrigue d’être portée de bout en bout dans un crescendo allant vers une apothéose numérique confuse… mais de grande, grande qualité ! De même son montage, confié ici par Jennifer Lame (et non plus à Lee Smith avec qui Nolan a longuement collaboré) permet au film de gagner en intensité, à éclaircir l'enchevêtrement narratif et à rendre ce film de scénariste plus abordable du moins, dans une grande partie. C'est que "Tenet" n'est pas seulement un condensé des principes chers à Christopher Nolan (la dualité et la notion de double est à nouveau présente, de même que la perception du monde altérée pour ses protagonistes comme pour ses spectateurs, les règles qu'il ne faut pas enfreindre et l'importance des objets, artefacts d'un monde qui subsiste ou se révèle selon le point de vue qu'on leur accorde), c'est l'apothéose d'un processus mis en place film après film, d'une vision cinématographique expérimentale et propre à son auteur, un objet cinéphile qui se contemple plus qu'il ne se comprend... Onzième long-métrage de Nolan (y avait-il meilleur symbole pour appuyer le palindrome du titre?), "Tenet" se vit sur grand écran (de préférence en Imax pour mesurer pleinement les proportions choisies minutieusement) si l'on veut mesurer toute la technicité de son artisan. Si l’on préfère très nettement taire le principe de la machinerie « Tenet » (en toute honnêteté, serions-nous d’ailleurs capable de vous la résumer), ses quelques éléments survolés et dispensables ainsi que son final (déjà vu et aux limites et appréciations diverses et variées), on ne saura néanmoins que vous conseiller de vous lancer dans ce bain à remous sans fond dans lequel œuvre magistralement un cast que l’on salue grandement tant la performance vaut à elle-seule le détour par nos salles, et de vous munir d’une bonne dose de courage et d’une aspirine (ou deux) pour affronter ces 2h30 de film qui, pour notre part, nous a finalement déçu par son manque d'empathie et d'émotion. Et si Christopher Nolan se sortait un peu la main du pantalon et nous la tendait pour que l’on puisse réellement apprécier ses innovations ?
Côté son, le DTS-HD 5.1 dynamise l’expérience ciné. Les tirs et les explosions, les dialogues (parfois un peu étouffés mais cela relève du détail), la musique qui fait battre le cœur un peu plus fort dans la poitrine, résonnent dans notre home cinéma de façon optimale et jouissive. Un plaisir technique qui n’est pas à la hauteur de sa découverte en salle IMAX mais sacrément bien foutue pour qui voudrait passer un excellent moment dans son salon. ► Les bonus Très copieux, « Looking at the world in a new way : the making of Tenet » comporte pas moins de 13 chapitres pour un total d’une heure quart de vision. Introduit par un Christopher Nolan enthousiaste à l’idée de partager avec nous toutes les étapes de sa création afin de rendre le rendu fascinant pour les spectateurs « Du principe de la croyance » à « Le Fait d'être ici et maintenant signifie-t-il que ça n'a jamais eu lieu ?», chaque volet nous permet de découvrir un pan de la création, de l’adhésion, des défis et des réussites qui se sont combinés pour rendre cet incroyable projet possible. Film résultant de nombreuses années d’expérience, « Tenet » n’est pas un défi personnel dirigé par Christopher Nolan mais la conjugaison de rencontres, de défis collectifs, de recherches, d’innovations qui n’auraient probablement jamais été possibles sans ce film huge en bien des points. Si le réalisateur ironise en disant que Tenet est « un film plus facile à regarder qu’à faire », on comprend, à travers cette grosse heure de contenus additionnels combien la concrétisation de son script a demandé bien des adaptations, entraînements et explications à ses acteurs, directeurs de la photographie ou des effets spéciaux, à ses décorateurs, à sa productrice ou à ses cascadeurs. C’est que ce film d’espionnage qui se déroule aux quatre coins du monde (et dans sept pays différents, ce qui a nécessité de nombreuses préparations depuis LA, des repérages et des choix judicieux malgré les décalages horaires, la sélection de décors grandeurs nature comme ceux de l’Estonie et son côté très soviétique, aux éoliennes marines au large du Danemark en passant par Amalfi et l’Inde où se déroulait la mousson) est loin d’être une sinécure. L’inversion des images pour donner vie à l’entropie, les consultances en physique pour être « réaliste », les nombreuses lectures du scénario par la productrice et l’équipe entière du film (et des acteurs étonnés d’être embarqués dans cette aventure alors qu’ils ont été choisis avec minutie), les discussions sans fin autour de l’histoire et la réalisation d’une feuille de route pour permettre à chacun de cerner les tenants et les aboutissants du film sont autant d’exemples qui permettent de mesurer la difficulté de rendre cohérent un film qui se passe dans différentes temporalités et différents sens. Les entrainements impressionnants auxquels se sont adonnés les cascadeurs, John David Washington (qui a dû mémoriser 4 chorégraphies différents pour chaque scène, le protagoniste étant parfois présent de façon multiple dans un même temps) ou encore Robert Pattinson (qui est parvenu à rendre son professeur de conduite inversée malade), les défis des directeurs artistiques, de Kenneth Brannagh et Elizabeth Debicki qui ont dû parler en russe… à l’envers, l’utilisation d’un vrai Boeing 747, les reconstitutions de maquettes en plateaux ou sur le terrain, la création de trompe-l’œil, de costumes et de nouveaux précédés techniques sont autant de défis présentés tout simplement dans quelques mini chapitres bien amenés. Un plaisir incommensurable pour qui a aimé la dernière réalisation de Christopher Nolan ou pour tous ceux qui voudraient connaître les coulisses du film phénomène de l'année écoulée.
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Auparavant, l’expérience était heureusement plus positive avec « La couleur des sentiments » où jouait déjà Jessica Chastain. Tiens tiens… Avec « Ava », le réalisateur nous ressert une énième rasade du film d’action manichéen qui ne prend même pas la peine de développer son scénario ! Si celui-ci tient plus de la (mauvaise) pochette surprise que de l’atelier d’écriture créatif, c’est parce qu’il ne développe rien et sombre dans la facilité cent fois vue ! On y suit une tueuse d’élite, ancienne de l’armée ayant un passif avec la bouteille et elle-même pourchassée par l’organisation qui l’emploie et dont on ne sait rien ! Nous le disions, maintes fois vu au cinéma et, hélas, maintes fois oublié, ce genre de film risque même de ne pas contenter les moins exigeants des amateurs de films d’action ! Pourtant, les acteurs ne sont pas mauvais. Mais si on ne leur donne pas assez de matière pour composer leurs personnages... Jessica Chastain revêt même la casquette de productrice, c’est dire si elle croyait au potentiel du film ! Son rôle de tueuse est assez perturbant puisqu’elle demande systématiquement à ses victimes pourquoi, selon elles, elles méritent leur sort. C’est ridicule, et bien sûr, la tueuse n’obtient jamais l’ombre d’une réponse. Quant à son supérieur, il est joué par John Malkovich qui a l’air de vouloir toucher son cachet parce qu’on lui a demandé de porter, au détour dune scène cocasse en France, la tenue du parfait pêcheur ! Aucun autre acteur ne pouvait le faire avec autant de …dignité ! Fidèle à sa protégée, il se retrouvera imbriqué, malgré lui, et on ne sait comment, au sein de cette organisation qui veut attenter à la vie de la tueuse par l’intermédiaire d’un autre tueur à gages, joué par un très las Colin Farrell. Quelles sont ses motivations ? Pourquoi souhaiter la mort de cette belle rousse, ange parfait de la mort ? Nul ne le sait. Bon sang ! Pourquoi ne jamais aborder les motivations du grand méchant dont la psychologie nous apparait aussi peu développée que celle d’une huitre ! Mais alors, quel est le sel du film ? Les scènes d’action ? Même pas…Bien que correctes, celles-ci ne brillent pas non plus de mille feux… Le casting compte pourtant des acteurs de renoms comme Geena Davis qui joue le rôle d’une mère, grande amatrice de cartes, et souffrant d’une relation compliquée avec sa fille Ava, longtemps partie on ne sait où… Ce développement d’une autre intrigue, plus mineure, ne soulève que peu d’enjeux, et donc, d’intérêt. Il en va de même pour la dernière sous-intrigue relatant les problèmes de jeux de l’ex compagnon d’Ava (Common) qui s’est, entre temps, remis avec la sœur de cette dernière (vous suivez toujours ?) interprétée à l’écran par Jess Weixler. Maigre ficelle scénaristique pour montrer l’aptitude aux combats de l’héroïne ainsi que le sort de certains protagonistes. C’est pour le moins dispensable et même franchement ennuyeux à suivre ! Enfin, le salut ne vient pas des dialogues qui souffrent également d’une écriture sommaire à l’instar de la réplique qu’utilise Ava pour approcher (et séduire ??) un client en disant « je suis une petite salope ». On a déjà trouvé plus fin et intéressant ! Vous l'aurez compris, et autant l'écrire sans détour, "Ava" n'est pas un film d'action des plus passionnant et n'est pas le meilleur choix opéré par une Jessica Chastain qu'on a déjà connue plus inspirée... ► L’image et le son ◄
Le Retour du Roi Après un générique réalisé aux petits oignons qui fait penser à celui de « James Bond » version rock and roll, nous sommes directement pris en charge par le réalisateur qui pose les bases de son histoire de « The Gentlemen ». Bien que trop rapide dans ses débuts tant les personnages présentés sont nombreux, le récit gagne en clarté à mesure que l’intrigue avance. Fidèle à ses bonnes veilles habitudes, le réalisateur nous revient avec un film de truands, mais cette fois, aux apparats de dandys ! La violence s’exerce avec une classe folle par les protagonistes principaux habillés en costumes parfaitement taillés et de belles cravates surmontées de gilets en laine qui leur confèrent un look d’hommes d’affaires parfaitement fréquentables… et pourtant ! L’histoire se veut, comme souvent chez le réalisateur, un peu confuse au début. Matthew McConaughey incarne le très influent Mickey Pearson, un dealer spécialisé dans le cannabis qui détient un marché considérable. Etant parti de rien, il a peu à peu monté les marches du succès en se battant pour s’imposer. Sa réussite est indiscutable car il a su gérer « sa petite entreprise » avec génie, en s’adaptant aux lois du pays pour se renforcer ! Ses hommes lui sont dévoués et il peut compter sur l’amour de sa vie, sa femme (Michelle Dockery), pour le guider. Évoluant dans un monde où les plus faibles sont mangés, Mickey se fait un ennemi influent (Eddie Marsan), un magnat de la presse frustré par un ancien affront qu’il a subit. Ajoutons à cela l'enquête d'un détective aux dents longues adepte du chantage (Hugh Grant, magnifique) alors que Mickey fait savoir qu’il prend sa retraite et voilà son empire menacé par d’autres lions aux dents longues qui n’attendent que le départ du roi. Carré d’As pour une main gagnante ! A l’instar de l’excellent Matthew McConaughey qui semble prendre un plaisir évident, le réalisateur nous livre de fabuleux portraits variés allant du lord anglais à celle de l’entraîneur d’une salle de sport (surprenant et décalé Colin Farrell) entouré de ses élèves frappadingues ou d’un détective privé dont chacune des apparitions à l’écran procure du bonheur, tant les regards, les bons mots et l’humour fusent ! Et que dire du rôle de l’homme de main de confiance de Mickey joué avec conviction par Charlie Hunnam ? Le casting est tout bonnement exceptionnel et le réalisateur nous offre une galerie de personnages aussi décalés qu’attachants. Mais les deux véritables surprises proviennent de Hugh Grant dont le personnage de détective vénal est hilarant ! Il en va de même pour Colin Farrell dont la tenue de training et ses lunettes carrées tranchent avec les autres personnages. Mais c’est indubitablement sa verve et son aplomb qui font tout le sel de ce personnage étonnant ! Joyeuses retrouvailles A bien des égards, on pourrait considérer ce « The Gentlemen » comme étant le fils spirituel de « Snatch » et de « RockNrolla ». Comme pour ses aînés, Guy Ritchie adopte la fameuse histoire à tiroirs pour nous livrer une histoire complexe au premier abord mais intrigante à suivre ! C'est peut-être d'ailleurs là son petit défaut: les nombreux flash-back racontés par le personnage de Hugh Grant se veulent peut-être trop démonstratifs que pour ne pas casser le rythme. Néanmoins, on reconnait immédiatement la patte du réalisateur habitué aux ralentis, aux faux semblants, et à ces fameux bons mots qui amènent une absurdité délicieuse ! Étrangement, « The gentlemen » apparaît comme étant un polar d’action… sans trop d’action ! Tout l’intérêt est à aller chercher du côté des joutes entre ces gangsters qui évoluent dans les hautes sphères mais aussi dans les fameuses zones d’ombre d’un récit raconté avec brio ! Véritable bonne surprise signée Guy Ritchie, son « Gentlemen » nous a convaincu grâce à un scénario finement écrit, une bande originale délicieuse, un humour ravageur communicatif et un casting de rêve ! Quel plaisir de replonger dans un bon polar déjanté… Il n’y a pas de doute, le génie du réalisateur nous avait manqué ! ► Les bonus Très courts, les bonus de « The Gentlemen » sont aussi peu nombreux. Et pourtant, on se serait plongé avec grand plaisir dans les coulisses du film afin de découvrir quelques anecdotes et autres confidences de tournage. C’est en partie le cas dans le « Making of » de 5 minutes dans lequel les acteurs évoquent leur vision d’un film à la Guy Ritchie, le plaisir de découvrir le script et les répliques (qualifiées parfois de déculottée verbale), les costumes (toujours classes et versant dans le chic propre à Ritchie) mais aussi son esthétique reconnaissable entre toutes. Qu’il s’agisse de retrouvailles ou d’un premier tournage, tous partagent dans ces quelques minutes leur enthousiasme de tourner avec cet excellent cinéaste. En amuse-bouche, on trouvera également quelques répliques issues du film. Quatre minutes durant lesquelles on parcourt une sélection de dialogues plus croustillants les uns que les autres. Dans cette lignée, on s’amusera du « lexique du cannabis » qui en une minute chrono, évoque tous les surnoms et synonymes employés dans le métrage pour évoquer la weed. Pour clôturer cette toute petite immersion dans l’univers de Guy Ritchie, on terminera par une « galerie photo » composée de 30 photos du film ou du tournage présentées dans un petit diaporama ainsi que la bande officielle du film. Quand on vous disait que c’est un peu trop court et très frustrant… Genre : Policier/action Durée du film : 1h53 Durée des bonus : Un quart d'heure, dont un making of de 5 minutes et une galerie photo
oloré, pop, solide et décomplexé, le long-métrage de Cathy Yan négocie largement le virage entamé par le décevant « Suicide Squad » de David Yate sans non plus totalement s’en détacher. Spin off de qualité, « Birds of prey » est la bonne surprise estampillée DC Comics « Derrière chaque homme se trouve une fille badass » Cet homme, c’est « J », « poussin », celui qui a fait chavirer le cœur du Dr Harleen Quinzel, devenue Harley Quinn par amour pour son Joker. Jeté aux oubliettes et totalement absent des rues de Gotham City dans la version de notre chère Cathy, son ombre plane pourtant sur le cœur de notre joyeuse midinette à couettes, en pleine crise existentielle post rupture et en quête, comme le nom du titre en version originale l’indique, d’émancipation. Son château de cartes effondré et les vils coups bas du tandem de choc n’étant plus que des bribes de souvenirs, notre écervelée préférée s’expose à de nombreuses représailles et doit faire preuve de ténacité face aux ennemis et aux difficultés que sa nouvelle vie va lui apporter. Mais qu’importe le défi, Harley Quinn a plus d’un tour dans son sac et fonce tête baissée dans une nouvelle aventure étourdissante où bastons, humour, décalage et action sont légion. A l’image de ses cartouches de paillettes et de fumigènes colorés, l’histoire fantabuleuse que notre héroïne décide de nous livrer entre dans le moule du cartoon et de ses croquis colorés avec une aisance et un esthétisme qui ne cesse d’émerveiller son public médusé. Exit les rues sombres et crasseuses de Gotham, Harley Quinn nous entraîne dans son Chinatown où l’air fleure bon les sandwiches œufs/fromage/bacon et où la mode décontractée aurait fait surkiffer Warhol et ses adeptes de la Factory. De son appart surréaliste aux docks embrumés en passant par une fête foraine où on aurait aimé se balader, l’univers d’Harley Quinn est à l’image de son personnage principal : déjanté ! Si la menace de Black Mask (Ewan McGregor décidemment très à l’aise dans les superproductions de cet acabit) pèse sur notre attachiante Harley, ce petit détail n’est là que pour nous rappeler que rien ne s’acquiert sans effort et que sa liberté, Miss Quinn va la payer au prix fort. Accompagnée dans sa quête par trois autres héroïnes en devenir (Black Canary, Huntress et Renee Montoya, les Birds of Prey du titre) et de la toute jeune pickpocket Cassandra Cain, Harley Quinn enchaîne les missions risquées sans jamais se décourager. Girlpower ! Si le film repose essentiellement sur la prouesse d’une Margot Robbie toujours plus surprenante et bluffante (ici comme dans « Moi, Tonya ») son scénario, ses dialogues, sa réalisation et sa bande originale viennent conforter les premières bonnes impressions d’un film qui aurait pu s’avérer casse-gueule. Le pari est relevé et ce « Birds of Prey » s’avère être un film d’action mené avec panache et dérision. Si on lui préfère nettement (et comme toujours) la version originale, c’est que le doublage français risque bien d’altérer l’interprétation sans faille de Margot Robbie, dans ses présentations en voix off comme dans celles faites face caméra. Introduite avec malice et humour, l’intrigue du film est riche et ne manque pas de mêler plusieurs histoires a priori indépendantes avant de se voir connectées dans un ensemble judicieux mis en lumière par un jeu de va et vient conté par notre narratrice de premier choix, dont la folie manque cependant parfois d’un tantinet d’audace. Côté réalisation, rien à redire : tout s’articule de façon fluide. La violence est certes au rendez-vous et l’hommage à l’univers tarantinesque appuyé, « Birds of prey » n’en reste pas moins un film grand public aux contours comics magnifiquement dessinés. Les décors sont grandioses et les scènes d’action (dont certaines sont totalement hallucinantes et chorégraphiées à la perfection) lisibles à l’écran et le feu d’artifice proposé de grande qualité. Petit bémol cependant… Si on apprécie pleinement les petits clins d’œil aux tubes It's a Man's Man's Man's World de James Brown et Diamonds are a girl’s best friend de Marilyn Monroe ou que l’on se délecte des morceaux pop et rock d’une playlist originale bien achalandée, on regrette que la partition du génial Daniel Pemberton (auteur de la bande originale de « Brooklyn Affairs» ) soit reléguée au second plan, rendant par moment le film un peu trop bruyant et prégnant que pour l’apprécier pleinement. Totalement décomplexé, ultra coloré et savamment maîtrisé, « Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn » de Cathy Yan n’est pas qu’un film féministe estampillé DC Comics. C’est un pop corn movie des plus appréciables où rayonne une Margot Robbie au sommet de sa forme et de son art. Un incontournable qui réhabilite d’une bien belle façon ce que « Suicide Squad » avait rendu abscons …
► Les bonus Comme souvent dans cette collection, beaucoup de bonus de qualité sont au programme de sa version blu-ray, à commencer par "Vue en mode Harley Quinn" qui est, en réalité, une relecture complète du film grâce à la vision du film entrecoupée de différentes interventions. Alors que des vignettes de bandes dessinées renseignent le spectateur sur les anecdotes liées aux personnages ou à son univers, les actrices interviennent à certains moments stratégiques pour nous livrer leurs impressions du tournage. Mais c’est aussi le cas de l’équipe technique du film ! Aussi, de nombreuses et riches interventions concernent les responsables des décors, des costumes, des cascades, et même de la production. Très instructives, ces anecdotes nous apportent de nombreuses informations le processus créatif du film. Dans les plus petits contenus additionnels, une série de petits chapitres tout aussi sympathiques. "Birds of Prey : qui se ressemble s’assemble" se veut beaucoup plus classique dans son approche puisque cette séquence donne surtout la parole aux actrices et à la réalisatrice qui expliquent la manière dont elles ont apporté des éléments personnels dans la construction du film alors que "Romanesque" est centré sur le rôle du vilain Roman Sionis interprété par Ewan Mcgregor. On y voit avec plaisir les improvisations et propositions du comédien qui s’est véritablement approprié le rôle de ce dandy du mal ! "L’ Amour à la roulette" revient, comme son nom l’indique, sur la fameuse scène du roller derby avec la responsable des cascades. Margot Robbie a suivi un entrainement intensif pour être crédible dans les nombreuses scènes d’action du film. "Crasse et crimes" quant à lui, met en lumière le chef décorateur K.K Barrett qui se confie sur sa vision de l’univers coloré présent dans le film. L’équipe technique intervient sur les différentes ambiances conçues et qui témoignent de la personnalité trouble d’Harley Quinn. "La santé mentale c’est has been" nous informe sur les costumes et la manière dont ils ont été pensés pour être conformes aux personnages qui les revêtissent. L’avant-dernier bonus est intitulé "Les Geeks sauvages" et il épingle les principales trouvailles qui donnent à voir sur la folie de son personnage principal, et plus largement, sur l’univers décrit. Cela va des séquences d’attaque du commissariat avec un flash ball produisant des paillettes aux tenues flashy, en passant par l’intégration en 3D d’une hyène appliquée au berger allemand présent sur le plateau ! Enfin, le court "bêtisier" vient clôturer cette partie déjà très riche. Genre : Action/aventure Durée du film : 1h49 Durée des bonus: 2h de bonus donc une relecture fun du film Titre original : Birds of Prey (And the Fantabulous Emancipation of One Harley Quinn)
Brisée par la mort tragique de sa famille, la jeune femme peine à continuer de vivre sa vie, préférant culpabiliser et se punir plutôt que de se construire un avenir. Mais lorsqu’un journaliste français vient à sa rencontre et l’informe que l’avion dans lequel a péri ses proches a été la cible d’une attaque terroriste, Stéphanie voit l’occasion de trouver quelqu’un d’autre à blâmer et la procédure de vengeance peut alors s’enclencher… Sorte de Jason Bourne féminine à la mémoire bien ancrée, Stéphanie devient peu à peu Petra, une tueuse en série engagée pour honorer quelques contrats et formée par B (Jude Law), un informateur peu empathique et hyper exigeant. Son entraînement et son changement d’identité terminés, Petra est prête à affronter son passé et à tuer tous ceux qui sont responsables de la perte de sa famille tant aimée. Sorti chez nous en VOD et DVD sans passer par la case ciné « Le rythme de la vengeance » n’est pas si inintéressant que cela. Film d’action rondement mené par une Blake Lively badass totalement métamorphosée (parfois trop que pour être totalement crédible), le dernier long-métrage de Reed Morano est l’adaptation corsée d’un des romans écrits par Mark Burnell. Premier opus d’une lignée consacrée à Stéphanie Patrick, on sent venir la saga à plein nez. Mauvaise idée ? Pas tant que cela. Si le film n’est pas toujours très équilibré malgré quelques scènes d’action bien réalisées (on pense à la course-poursuite dans les rues de Tanger ou la bagarre à mains nues chorégraphiée entre Jude Law et Blake Lively), il a le mérite d’humaniser une « profession » parfois trop aseptisée et donner une profondeur à une héroïne à laquelle on finit par s’attacher. Ajoutez quelques twists bien sentis à une histoire jusqu’ici plutôt formatée et vous obtenez un cocktail molotov détonnant dans lequel l’actrice américaine semble avoir réellement pris son pied. Porte d’entrée d’un univers au potentiel malheureusement peu développé, « Le rythme de la vengeance » est une sorte prologue gentiment amené, un film d’action un tantinet couillu qui aurait mérité d’être un peu mieux écrit et un peu plus osé. ► Les bonus Peu nombreux, les bonus contiennent six scènes coupées/alternatives où rallongées ainsi qu’un chapitre consacré à l’évolution du personnage de Stéphanie. Dans ce dernier, réalisatrice, scénariste et acteurs expliquent leur vision de l’intrigue et du personnage principal incarné avec force par Blake Lively. Court mais instructif. Genre : Action Durée du film : 1h49 Bonus : 20 minutes. Scènes coupées et confidences de l’équipe du film Titre original: The rhythm section
D’abord parce qu’il offre une galerie de héros et anti héros complexes possédant un sacré nombre de failles. De Rorschach (Jack Earle Haley) au Hibou (Patrick Wilson) en passant par le Comédien (Jeffrey Dean Morgan), Ozymandias (Matthew Goode), le Dr. Manhattan (Billy Crudup) ou le Spectre Soyeux (mère -Carla Gugino- et fille – Malin Akerman), la galerie de personnages présentée est fascinante à bien des égards tant leurs personnalités sont travaillées. Alors évidemment, tous ne sont pas des chevaliers blancs, loin de là, mais tous sont amenés à travailler en équipe quelles que soient les motivations (parfois sombres) qui les guident. Ensuite, parce que comme toute bonne uchronie qui se respecte, l’Amérique dépeinte présente pas mal de points communs avec la perception que l’on a d’elle. La réalité et la fiction se côtoient habilement pour nous proposer une intrigue dans laquelle les héros d’hier deviennent les ennemis de la nation d’aujourd’hui. Le communisme y a été balayé rapidement au Vietnam grâce aux pouvoir du Docteur Manhattan et la première équipe de super-héros a laissé place à une seconde qui a brillé avant d’être jugée hors la loi. Nous ressentons la tension de la rue et les désillusions de ses habitants. Nous percevons l’extrême violence de cette société en proie aux désillusions. Rarement un film de super-héros est allé aussi loin dans le fond et dans sa forme. La difficulté principale était de rendre compte de la densité de l’œuvre au moyen d’une transposition respectueuse de l’univers graphique de Dave Gibbons (dessinateur) et d’Alan Moore (scénariste). Ici, leur travail conjugué est à nos yeux sublimé. ! Après un excellent blu-ray sorti en 2009 qui faisait (et fait) encore l’objet de démo technique, que vaut la version de 2019 ? L’élément additionnel majeur qui fait passer le récit de 2h42 à 3h30 est l’intégration du court métrage « Les Contes du Vaisseau Noir » ainsi que des scènes additionnelles. Le court-métrage en 2D est directement intégré au film et le rallonge considérablement ! Perçu comme une mise en abîme propre à l’univers des Watchmen, il s’adresse à un public averti mais pourrait en laisser beaucoup sur la route tant nous n’avons pas toujours les clés de lecture pour comprendre le sens des images présentées. Et puis, le problème principal est l’absence du choix de la version. Impossible de revoir donc la version « Director’s cut » qui était à nos yeux bien mieux équilibrée. Pour cela, il faut se rabattre sur le blu-ray de 2009. ► La qualité 4K ◄
Son : L’absence du Dolby Atmos pourrait en étonner certains même si le Dolby True Hd et le Dolby Digital classique ont fait leurs preuves. Les bruits de verre brisés gagnent en clarté et la spatialisation ne souffre pas de défaut. Au final, bien que rallongeant le récit d’un conte issu de la bande dessinée et de scènes coupées intégrées au film, cette version est à conseiller aux fans purs et durs ! Les autres, s’ennuieront de ne pouvoir avoir accès à la version « director’s cut » sortie en 2009 qui étonnait déjà par sa maitrise technique ! Même si cette version 4k améliore certains éléments, elle ne creuse pas pour autant l’écart technique de façon déterminante. Genre : Action/Super-Héros Durée du film : 3h30 Bonus : Inexistant sur cette version Résumé du film : Dans cet ultime volet, les X-MEN affrontent leur ennemi le plus puissant, Jean Grey, l’une des leurs. Au cours d'une mission de sauvetage dans l'espace, Jean Grey frôle la mort, frappée par une mystérieuse force cosmique. De retour sur Terre, cette force la rend non seulement infiniment plus puissante, mais aussi beaucoup plus instable. En lutte contre elle-même, Jean Grey déchaîne ses pouvoirs, incapable de les comprendre ou de les maîtriser. Devenue incontrôlable et dangereuse pour ses proches, elle défait peu à peu les liens qui unissent les X-Men. Avis : Douzième long métrage sur les célèbres X-Men, « Dark Phoenix » pourrait bien être la clôture d’un long chapitre entamé en 2011 avec « X-Men : le commencement ». Avant d’évoquer la qualité de ce dernier métrage, plaçons-le dans son contexte et surtout, plantons le décor. Le crépuscule d’une saga. S’inscrivant dans la lignée initiée par Matthew Vaughn et perpétuée (parfois honteusement) par Bryan Singer, « X-Men : Dark Phoenix » prend un petit tournant et opte pour un ton plus sombre, plus intimiste mais aussi plus psychologique que ses prédécesseurs. C’est que Simon Kinberg , inconnu du grand public ou presque, passe pour la première fois derrière la caméra et troque sa casquette de scénariste/producteur pour celle de réalisateur et injecte ainsi un peu de sa vision plus terre à terre dans une saga qui partait jusqu’ici dans tous les sens : prequel, sequel, suite, resuite, il est difficile de s’y retrouver dans la multitude d’univers exploités dans la licence X-Men. Pour faire simple, disons qu'au début du plat de résistance de celui-ci, le Professeur Xavier et Magnéto ne se sont pas rabibochés et vivent chacun de leur côté avec les mutants qu’ils ont décidé de protéger. L’un continue à accueillir des enfants extraordinaires dans sa noble demeure alors que l’autre a construit un petit camp hippie sur une île isolée de tous. Oui mais voilà, dans les années 1970, le jeune Professeur tombe par hasard sur la petite Jean Grey, jolie petite rousse aux pouvoirs intéressants et décèle chez elle un pouvoir incroyable... Après une petite scolarité probablement faite de cours d’électricité, de magnétisme, de yoga et de jiu-jitsu, la petite fillette se retrouve dans le sacro-sein des X-Men et aide la planète à garder le cap, n’hésitant pas à secourir les citoyens en détresse et les astronautes perdus dans l’espace. En effet, lors d’une belle journée d’été de l’an 1992, Jean Grey et ses petits camarades se voient contraints de faire un petit tour dans le vide intersidéral. Après un incident déroutant, la jeune femme téméraire va être marquée par une éruption solaire des plus étonnante. Déstabilisée par l’approche de cette force qu’elle a semble-t-il ingérée, la plus anecdotique des X-(wo)men va prendre de l’ampleur… et un nouvel envol Sophie Turner fait « Sansa »tion Révélée dans la série à succès « Game of Thrones », Sophie Turner avait déjà fait une brève apparition dans le très moyen « X-Men : Apocalypse » et prend ici une ampleur non négligeable. Prétexte à de nouveaux combats et arme de destruction massive, Jean Grey n’est pas inintéressante et révèle les faiblesses des courageux mutants, recrutés par le gouvernement pour réaliser une série de missions périlleuses qui leur vont comme un gant. Si on s'interroge sur le choix de remettre en avant un personnage sur lequel tout semblait déjà avoir été dit dans une autre trilogie, on suppose qu'il est l'occasion de mettre un peu de girl power dans un univers très masculin. On en veut pour preuve la petite pique cinglante de Mystique envers le Professeur Xavier sur l'univers très masculinisé qu'il a créé toutes ces années... sans trop se mouiller. Filant le parfait amour avec Cyclope aka Scott Summers (Tye Sheridan) et évoluant aux côtés de Mystique, Le Fauve, Tornade et Diablo, la jeune fille va faire la rencontre de Lilandra Neramani (Jessica Chastain à l’improbable perruque blanche…) venue tout droit des confins de l’espace… Tout un programme ! Alien Vs Mutants Après le décevant « X-Men Apocalypse » où on pensait avoir touché le fond en matière de scénario, « Dark Phoenix » semble vouloir redresser les torts et offrir un final digne de ce nom à cette aventure entamée depuis de très nombreuses années déjà. Le résultat est-il à la hauteur des espérances ? Oui… et non ! En effet, si on prend un plaisir certain à retrouver nos petits camarades aux super-pouvoirs, on peine à comprendre pourquoi Jean Grey est ainsi mise à l’avant alors qu’elle n’a jamais été ici qu’un petit clin d’œil à peine exploité dans la nouvelle trilogie du XXIème siècle. Incarnée par Famke Janssen des années plus tôt, on sait pour l’avoir déjà croisée que Jean Grey est loin d’être commode et qu’elle représente un ennemi/ami puissant dans cette licence estampillée Marvel. Mais pour les plus jeunes spectateurs ou ceux qui n’auraient pas suivi la trilogie initiale, difficile de leur expliquer ce que ce Phoenix vient faire dans les nouvelles aventures des élèves du Professeur Xavier. Qu’à cela ne tienne, le prologue de ce nouvel opus l’imagera superbement et permettra une présentation en bonne et due forme de cette nouvelle héroïne au don démesuré. Si le Professeur explique à la petite padaw qu’elle seule peut décider quoi faire de son don, on se doute fort bien de l’ampleur que pourra prendre cet étrange cadeau. Bien sûr, on ne crache pas sur l’opportunité de retrouver James McAvoy et Michael Fassbender dans des rôles qui leur sied toujours si bien mais on comprend aussi que les deux comédiens se lassent de leur personnage et tire tout doucement leur révérence en s’accordant une retraite tranquille à la rue de la Paix. Frères ennemis, amis jurés, ces deux-là ont toujours soufflé le chaud et leur froid dans leur relation particulière et le feront encore ici à notre plus grand étonnement. Bien sûr, retrouver la petite famille noire jaune, bleue est toujours gage d’une bonne soirée pop corn dans les fauteuils cosy de notre salle ciné et oui, on l’avoue, on a toujours ce petit plaisir coupable de s’en mettre plein la vue mais fallait-il vraiment proposer un nouveau film X ? Peut-être oui, histoire de dire gentiment au revoir à Jennifer Lawrence, James et Michael et de boucler petit à petit cette nouvelle série de longs-métrages. Peut-être aussi parce que, malgré un scénario franchement peu copieux et des dialogues trop longs ou trop creux, il y avait un angle peu exploité jusqu’ici dans cette série de film de super-héros : celle de l’émotion. A l’instar de « Logan », on mesure combien il est important de montrer que les célèbres X-Men ont eu aussi une psychologie trouble, une peur de leur don mais sont aussi victimes de manipulation socio-politiques honteuses. Tantôt adulés, tantôt craints, les personnages créés par Stan Lee (à qui le film rend hommage dans son générique de fin... sans scène post-générique, qu'on se le dise), sont parfois manichéens et ont besoin d’être remis dans le bon chemin. Plus qu’un spectacle grandeur nature bourré d’effets spéciaux, « Dark Phoenix » est aussi la promesse de meilleurs lendemains et d’une relève assurée haut la main. Classique dans son approche (l’intrigue va crescendo jusqu’à un final qui dépote avant de retrouver un peu de calme, de paix et d’amour), « Dark Phoenix » ne révolutionne clairement pas le genre mais remplit le contrat sans trop de bavures. Alors oui, les raccourcis scénaristiques sont énervants, l’histoire cousue de fil blanc mais à quoi nous attendions-nous en poussant la porte de notre complexe ciné ? A tout ce qu’on va y trouver… Vite vu, vite oublié ? Pas sûr, même si on doit bien l’avouer, le film de Simon Kinbergne nous a pas totalement impressionné. ► Version 4K
► Les bonus Scènes coupées. Avec ou sans les commentaires de Simon Kinberg et Hutch Parker, découvrez cinq scènes inédites parmi lesquelles celle de « la Base Edwards » ( scène suivant la mission de sauvetage de l’équipage spatial), « Le retour de Charles » (où le Professeur Xavier se rend compte qu’il ne perçoit plus Jean), « La préparation de la mission » (de récupération de Jean alias Dark Phoenix), « Le fauve a disparu » (ou quand Hank a lui-même pris la poudre d’escampette) et la meilleure de toutes, la scène alternative finale « Charles fait ses adieux » (scène où Charles Xavier parle seul face à la tombe de Raven et fait le bilan des dernières années en parcourant les couloirs de son école avant de la quitter définitivement). L’essor du Phoenix : la création de Dark Phoenix 1h20 ! Décomposé en cinq chapitres («l’histoire et la préproduction », « les acteurs », « les décors », « les effets spéciaux » et le « tournage et le montage »), « L’essor du Phoenix » est non seulement le plus copieux (1h20 !) mais aussi le plus intéressant des bonus de cette version Blu-Ray. De la volonté de montrer l’histoire et le parcours personnel de Dark Phoenix à celle de mettre en place une intrigue plus épaisse qu’une histoire de super-héros, on comprend ce qui a attiré Simon Kinberg dans ce nouveau projet X Men. Les intentions du réalisateur, l’énergie mobilisée, le travail fait de concert avec les équipes du film et les scénaristes, les confidences des acteurs mais aussi celles des chefs décorateurs alimentent de façon très complète cette presque heure trente de coulisses de film. Sorte de rupture des X-Men, ce « Dark Phoenix » montre surtout les conséquences de l’évolution d’un personnage sur l’univers de tous les superhéros auxquels on s’est attaché durant des années. Les sentiments de Jean, ses choix, l’approche de Simon Kinberg et de ses collaborateurs, les impressions des autres acteurs sur Sophie Turner, sur sa préparation impressionnante au rôle de Phoenix (personnage tourmenté et partagé) sont certes au centre de ce bonus 100% Phoenix. Mais les équipes n’ont pas oublié d’évoquer les gens qui entourent Jean et les impacts émotionnels que son orientation a eu sur eux : Mystique, Charles Xavier, Tornade, le Fauve, etc, ils trouvent tous une place de choix dans des images des coulisses ou dans les témoignages de leurs interprètes (Alexandra Shipp, Jessica Chastain, Tye Sheridan, James MacAvoy ou encore Michael Fassbender). Autre chapitre bien consistant dans cette partie, celle consacrée à la constitution des décors, des univers presque réalistes conçus et pensés jusque dans leurs moindres détails. Des concepts arts aux maquettes en passant par l’installation dans les décors à échelle humaine, on entre véritablement dans l’univers de Dark Phoenix, dans le quartier de Jean, qui a nécessité à lui seul 4 mois de construction pour prendre forme à quelques pas d’un studio du Pays de Galles. La construction des rues à échelle 1 :1 plutôt que l’utilisation d’un fond vert, la mise en place de tout ce travail colossal termine à merveille ce reportage qui mérite le détour à lui-seul. Comment aller dans l’espace avec un avion, avec Fauve Bonus décalé, celui-ci nous permet de passer deux petites minutes en compagnie de Le Fauve, de faire le tour de son cockpit, de découvrir ses petits secrets… et son humour ! Commentaires audios et bandes annonces cinéma Genre : Action/ Aventure/ Science Fiction Durée du film : 1h54 Durée des bonus: plus d'une heure trente dont 1h20 de coulisses Résumé du film : John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué à l’intérieur même de l’Hôtel Continental. "Excommunié", tous les services liés au Continental lui sont fermés et sa tête mise à prix. John se retrouve sans soutien, traqué par tous les plus dangereux tueurs du monde. Note du film : 8/10 (par François) Avis : Le John Wick nouveau est arrivé, et avec lui, une pluie de cadavres encore chauds ! Plus rythmé, plus intense, les superlatifs ne manquent pas lorsqu’on évoque le troisième film d’une saga qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, « The Continental » la série centrée sur le fameux hôtel s’apprête à être diffusé. A l’heure où vous lirez ces lignes, les recettes du film atteignent 57 millions en Amérique du Nord, coiffant ainsi sur le poteau le titan « Avengers: Endgame » ! Excusez du peu ! C’est encore dans un état fébrile que nous écrivons ces quelques lignes…Amateurs de films d’action décomplexés, voici l’empereur John ! « Si vis pacem, para bellum » Si tu veux la paix, prépare la guerre. La locution latine bien connue est on ne peut mieux choisie pour définir ce qui attend le spectateur pendant plus de 2h ! Se déroulant juste après la fin du deuxième film, nous retrouvons un John Wick excommunié, affaibli, avec une prime de 14 millions de dollars pesant lourdement sur sa tête ainsi qu’une armée de tueurs à gage à ses trousses ! Ne pensez pas reprendre votre souffle de sitôt car le rythme général et la dynamique des différentes scènes sont tout bonnement excellents ! Les combats, véritables chorégraphies d’arts martiaux, sont filmés avec maestria par le réalisateur Chad Stahelski déjà responsable des opus précédents ! Keanu, ce héros ! Ce qui nous interpelle fortement lorsqu’on évoque le film, c’est la performance absolument ahurissante de Keanu Reeves ! A 54 ans, l’acteur assure 98% des cascades à l’écran pour un résultat qui laisse sans voix. Bien sûr, l’acteur est un habitué du cinéma d’action (« Matrix », « 47 Ronins », etc.), il n’empêche… Sa préparation physique laisse admiratif. Afin de reprendre le rôle, Keanu Reeves s'est entraîné pendant cinq mois en arts martiaux (kung-fu, wushu, silat indonésien) et en maniement d'armes. A l’écran, nous n’avions jamais vu ça ! Dès les premières minutes, la tension est palpable dans ce chaos ambiant où notre héros est pourchassé par ses semblables. Sans aucun temps mort, le premier combat débute dans une explosion de violence parfaitement retranscrite à l’écran. Peu après, nous assistons ébahis à des affrontements de groupe qui subliment une chorégraphie millimétrée. Les styles de combats défilent pour s’adapter à la situation tout comme les nombreuses armes ou objets à portée de main. Mais le plus épatant étant la recherche de réalisme. Entendons-nous bien, les aptitudes surréalistes du personnage peuvent prêter à sourire mais ne gâchent en rien un plaisir de tous les instants. Les combats semblent tournés sans raccord de montage dans une danse frénétique. Les plans larges permettent de ne rien perdre de l’action ni des nombreux détails présents. De plus, l’occasion nous est donnée de profiter des voyages proposés par le réalisateur qui a installé sa caméra à New-York, à Marrakech et dans le Sahara. Et que dire des combats intégrant les animaux ? Le rendu de la scène montrant les chevaux est hallucinant. Quand la bagarre mêlant hommes et chiens survient, nous nous disons qu’une telle utilisation des canidés était jusqu’ici inédite. C’est bien simple, ce « jujitsu canin » nous a décroché la mâchoire ! A la lumière des événements décrits, il y a dans le personnage de Keanu Reeves, un peu des héros d’antan, de ceux qui possèdent une certaine droiture et semblent invulnérables. Casting chic pour effet(s) choc(s) Outre le plaisir de retrouver les « anciens » de la franchise (Ian McShane, Lance Reddick et Laurence Fishburne), l’univers s’étend et intègre de beaux personnages joués par des acteurs convaincants. On pense notamment à Anjelica Huston, Halle Berry, Asia Kate Dillon, Jason Mantzoukas et Mark Dacascos, lequel avait connu le succès dans les années 1990 avec « Crying Freeman ». Aussi, difficile de ne pas être amusé par la présence de l’acteur Jerome Flynn, qui jouait le rôle de Bronn dans la série « Game of Thrones ». Quand Parabellum rime avec péplum « John Wick Parabellum » est une œuvre résolument moderne qui rend hommage aux films de genre mais qui parvient à le transcender. Même si le ton se veut plus sérieux, l’humour est omniprésent et permet de détendre pas mal de situations extrêmement tendues. Résolument décomplexé et profitant de moyens colossaux, Parabellum s’inscrit brillamment dans une mythologie qu’il continue à façonner grâce à son univers étendu : le Continental de New-York mais aussi celui de Marrakech, le procédé d’excommunication, la Grande Table et l’adjudicatrice ne sont que quelques exemples d’un monde bouillonnant en proie à une hiérarchie extrêmement codifiée, violente...et fascinante. Même l’identité de John Wick y est davantage développée afin de mieux cerner le héros. Avec « John Wick Parabellum », Chad Stahelski nous livre un monument du film d’action et d’arts martiaux qui toise les plus grandes réussites du genre. Décomplexé et furieux, ce troisième volet continue à développer sa propre mythologie et le fait bien ! Ne revendiquant rien de plus que le plaisir pour le spectateur, John Wick semble gagner en invincibilité à chaque affrontement, à l’image des vrais héros d’autrefois.
Que ce soit au niveau des décors, de la préparation des acteurs, des cascades ou des effets spéciaux, les hommes de l’ombre que sont les nombreux techniciens sont ici mis en lumière. L’héritage de la Grande Table : Ce bonus permet de rappeler les grandes lignes de l’univers de John Wick. Tout d’abord la société des assassins dont fait partie John et dirigée par la table Haute mais l’hôtel Continental possède également ses propres règles. Excommunicado : Focus sur le grand méchant du film joué par Mark Dacascos qui incarne « zéro » à l’écran, mais aussi les personnages emblématiques du film. Dans la ligne de mire : A 55 ans, Keanu Reeves tient toujours la forme et réalise lui-même la plupart de ses cascades. Spécialiste en arts martiaux (judo, ju-jitsu), cette partie nous montre son entrainement assidu à la discipline mais aussi au maniement des armes. Il a en effet passé plus de 1000 heures avec l’un des meilleurs tireurs du monde. Il en va de même pour les sept mois d’entrainement de Halle Barry qui n’a pas hésité à donner de sa personne. En selle, Wick ! Et voici venir le cavalier John ! Retour sur son apprentissage de l’équitation pour donner un cachet supplémentaire aux scènes d’action. Motos, Lames, Ponts et autres broutilles : Quand le combat entre shinobis et John se fait à moto, les effets spéciaux ne sont pas loin et ressemblent beaucoup à une chorégraphie endiablée ! Le Continental dans le désert : A travers ces extraits, nous en apprenons plus sur celui qui semble être au sommet de la Haute Table. L’Ancien est tapi dans le désert et ce n’est pas facile de l’atteindre. John Wick en fera les frais en arpentant le Sahara. Le Maroc a offert un superbe lieu de tournage comme en témoignent les images. Dog Fu : Véritable défi technique, le troisième épisode fait la part belle aux chiens et à leur intégration dans les scènes de combats. Il est amusant de voir les acteurs devenir de véritables dresseurs. La maison de verre : Illusions optiques, jeux de lumière et reflets étaient au centre du plus beau décor crée pour l’occasion : la maison de verre. Les combats n’en étaient que plus déstabilisants pour les acteurs. Plan par plan : Véritable casse-tête, le montage de John Wick Parabellum ne peut pas trahir la vision du réalisateur et rendre le formidable rythme lié à l’action. Retour sur les pièges et les spécificités de ce poste essentiel. John Wick Hex : teaser du jeu vidéo et reportage sur sa conception. Genre : Action Durée du film : 2h20 Durée des bonus : 1h30 Résumé du film: Le plus recherché des tueurs à gage goûte une retraite solitaire au bord d’un lac isolé dans le grand Nord-Américain. Une jeune femme grièvement blessée vient trouver refuge dans son chalet. Pour la sauver, il pourrait bien risquer sa propre vie… Note du film : 5/10 (par François) Avis : Coproduction franco-ukrainienne, « Cold Blood Legacy » est un film policier réalisé par Frédéric Petitjean avec Jean Reno dans le rôle principal. Pour autant, la présence charismatique de l’acteur français ne suffit pas à en faire un bon film car trop de points négatifs surgissent. De Léon à Cold Blood, il y a…un fossé Quel plaisir de retrouver Jean Reno au cinéma. L’acteur de 71 ans n’a plus rien à prouver et le retrouver dans un film dont le pitch fait penser à « Léon » nous procure de l’espoir. Hélas, très vite, nous espoirs s’envolent en fumée. La faute à une intrigue inutilement complexe qui finit par perdre le spectateur. Et que dire de notre perception de la longueur ? Pourtant d’une durée de 1h30, nous avons trouvé le temps long. Et ce ne sont pas les beaux paysages qui nous ont fait changer d’avis. Alors bien sûr, la réalisation de Frédéric Petitjean ne souffre d’aucune critique, mais la déception vient d’ailleurs. Heureusement, Jean Reno est fidèle à lui-même et possède le charisme nécessaire pour endosser son rôle avec force et conviction. Ce loup fatigué n’en reste pas moins dangereux pour qui voudrait trop s’en rapprocher. Hélas, ce film d’action ne comporte pas assez de scènes marquantes pour éviter notre ennui. Le film est plat, long et ennuyeux. Le salut ne viendra pas non plus du scénario qui reste très prévisible et même décevant lorsqu’on évoque la scène finale… Après avoir dépassé la promesse de son rôle principal tenu avec force et détermination par un Jean Reno toujours impeccable, que reste-t-il de cette enquête mollassonne certes bien réalisée mais convenue ? Pas grand-chose… Genre : Action Durée du film : 1h31 Bonus : Aucun Résumé du film : Billy Batson, un adolescent, devient le super-héros Captain Marvel lorsqu'il prononce ce mot magique : "Shazam!". Ses capacités sont la combinaison des pouvoirs de six dieux et héros de l'ancien monde, dont les initiales forment cette parole magique : la sagesse de Solomon, la force d'Hercule, l'endurance d'Atlas, le pouvoir de Zeus, le courage d'Achille et la vitesse de Mercure. Note du film : 6/10 (par François) Avis : Faites place à « Shazam !», le nouveau super-héros aux collants rouge, à l’insigne d‘éclair et à la cape blanche improbable ! Chez ce personnage, il y a un peu d’un autre héros de l’écurie DC Comics : Flash mais celui des années 90 avec son fameux costume rembourré ! Apparaissant sur l’affiche en faisant une bulle de chewing gum, on se dit que l’ensemble du film sent bon la naïveté de son héros et renvoie à un cinéma au goût sucré qui n’oublie pas de solliciter l’enfant qui sommeille en chacun d’entre nous. Quizz culture : S.h.a.z.a.m ou l’acronyme des dieux et héros antiques Créé par C. C. Beck et Bill Parker, Shazam apparait pour la première fois en 1940. Cependant, il faudra attendre 1972 pour qu’il intègre l’univers DC Comics. Shazam c’est avant tout l’acronyme des six dieux et héros antiques qui ont donné leurs pouvoirs au héros. Dans ce melting pot divin nous retrouvons Salomon, Hercule, Atlas, Zeus, Achille et Mercure. Excusez du peu ! Le film surfe sur une tendance qui semble s’inscrire dans la durée : proposer au public un héros à la fois fun et décomplexé. Une espèce de Deadpool pour jeunes adolescents mais qui, cette fois, développe un bien meilleur goût. « Shazam ! » apporte un vent de fraîcheur à une production ambiante parfois très (trop ?) sérieuse. Avec ce film, DC opère un virage original que ne prend pas encore totalement son concurrent Marvel, celui du « teen movie », même si ce dernier a déjà ouvert la voie avec « Spider-man : Homecoming » plus sage et moins caricatural. D’ailleurs, on retrouve avec ce film les attributs du cinéma des années 90. Ce qui est assez drôle, c’est que même son réalisateur (David F. Sandberg) opère un 180° dans son cinéma. Responsable des films « Annabelle 2 » et « Dans le noir », le réalisateur nous prouve avec « Shazam ! » sa capacité d’adaptation à un genre assez éloigné de ce qu’il a l’habitude de faire. Le résultat à l’écran passe par une surenchère visuelle dans laquelle le héros et son Némésis s’emploient à se battre sur terre et dans les airs mais pas que…Le film est fort plaisant à regarder puisque nous suivons avec plaisir le parcours du héros orphelin dans sa quête pour retrouver un foyer. Une famille formidable Il est de ces héros qui évoluent seuls, sans attache particulière, à l’image de Batman avant qu’il ne rencontre Robin. On pense aussi à Deadpool qui est relativement indépendant. Dans le cas de Billy Batson (formidable Ashter Angel), la vie ne l’a pas épargné. Ayant lâché la main de sa maman en pleine fête foraine, il n’aura de cesse de fuguer pour retrouver sa trace. Balloté de familles d’accueil en foyers temporaires, son aventure le mènera à enfiler le costume du super-héros « Shazam » et peut-être enfin à trouver une famille. Mais avec le costume, c’est toute son apparence qui change pour passer d’un adolescent de quatorze ans à un trentenaire. Il y a un peu de « Big » ici avec ce gosse piégé dans un corps adulte. C’est souvent drôle et ces changements successifs seront l’occasion de faire fonctionner nos zygomatiques. Dans le rôle titre, c’est Zachary Levi, connu pour son rôle dans la série « Chuck » qui s’y colle de façon extrêmement convaincante. Son complice à l’écran, le véritable comique de service, est interprété par Jack Dylan Grazer que l’on a aperçu il y a peu dans le film « Ça » où il interprète le rôle d’Eddie. Mais que serait un film de super-héros sans un grand vilain ? Habitué du genre puisque nous l’avons vu dans « Kingsman », « Green Lantern » et « Kick Ass », Mark Strong se montre toujours aussi glaçant. Bien sûr, on peut toujours lui reprocher de rester dans sa zone de confort, mais les manigance du Dr. Thaddeus Sivana risquent de faire frissonner les spectateurs les plus jeunes et/ou les plus sensibles. D’ailleurs, ses sbires seront les sept péchés capitaux personnifiés par d’étranges gargouilles à l’air menaçant. Malgré ses 2h12, « Shazam ! » ne nous a jamais semblé trop long, trop poussif ou encore de mauvais goût. Divertissant, il saura amuser les petits et les plus grands, de ceux qui ont su garder leur âme d’enfant. Certes convenu dans son traitement et pas vraiment surprenant, il possède en lui les caractéristiques d’un spectacle plaisant. ► Les bonus On ne l’écrit peut-être pas assez souvent mais qui dit version matérialisée d’un film que l’on a apprécié dit aussi bonus et continuité. Comme toujours, les DVD et Blu-Ray issus de l’univers DC Comics regorgent de petits trésors qu’il serait dommage de négliger. Pour « Shazam ! », les distributeurs ont fait fort une fois encore. Après une petite mise en bouche gentillette (on pense au contenu additionnel « Le superhéros fait l’école buissonnière » où on assiste à l’animation d’une aventure originale créée sur mesure par Henry Gayden et Jason Badower), place aux copieux plats de résistances. Le premier, « Le monde magique de Shazam ! » est un large bonus super attractif et plaisant à suivre, 25 minutes de pur plaisir incontournable. Durant cette petite demi-heure, on erre dans les coulisses du tournage, des entrainements et répétitions de Zachary Levi au final numérisé mais on assiste aussi à la confession David Sandberg, le réalisateur, de coller au plus près au souhait de New Line de mettre en forme une histoire à la croisée de « Big » et de « Superman ». Les motivations de chacun, l’amusement de jouer avec les émotions des spectateurs, le travail fait en amont pour donner vie à cette aventure inédite, tout est passé au crible et est livré de façon ludique. Les auditions (hilarantes) de Zachary Levi, aussi drôle dans la vie que dans son rôle, sa transformation physique du début du projet au tournage en plein hiver à Toronto, l’installation des décors, les déconvenues, son pendant maléfique incarné par Mark Strong, la conception monstrueuses des péchés capitaux, voilà autant de sujets qui alimentent ce making of attrayant, se terminant avec l’avant-première démentielle organisée à Hollywood Boulevard deux ans après le début de sa conception.
« Qui est Shazam ? » par exemple, nous présente les protagonistes du film de façon originale. Inconnu de son interprète principal, Shazam est pourtant un super héros populaire, présent depuis plus de 70 ans dans les comics américains. Si ses caractéristiques ont changé, son état d’esprit est resté le même. Adapté en séries puis en dessin animé, Shazam a ensuite été pensé pour une adaptation pour grand écran. Du choix de l’histoire à l’évocation de Dr Sivana, le Lex Luthor de Shazam, présent depuis le début dans les aventures de Shazam, ce contenu additionnel fait aussi la part belle aux multiples pouvoirs du super anti-héros, l’utilisation de sa magie, son super-costume et son histoire… rendant ce super héros complet, drôle et attachant. Impressionnant, « La scène du carnaval expliquée » (parlons plutôt de « fête foraine ») permet quant à lui d’expliquer les difficultés rencontrées par les équipes pour filmer cette scène avec plusieurs caméras, de multiples actions, de nombreux acteurs et diverses interventions numériques ou réelles. On y montre également comment les techniciens ont mis en place l’effondrement de la grand roue (de 18m de haut) et l’importance d’apporter de l’émotion dans la constitution de la « Shazam Family ». Une scène qui résume à elle-seule le travail pluriel effectué sur le long-métrage et l’esprit du film tout entier. Et qui dit « Shazam family », dit bonus centré sur cette nouvelle fratrie. « Les valeurs de la Shazam Family », celles de Billy et sa famille d’accueil, est l’occasion idéale de présenter les binômes choisis pour interpréter les mêmes personnages enfants et super-héroïques, leur gestuelle propre, leur ressemblance, leur pouvoir, la préparation et la connivence qui les unit. Bref, un petit aperçu d’un final qui laisse présager d’une suite aussi loufoque que son premier opus. Vous avez aimé « Shazam ! » ? N’hésitez pas à vous plonger dans ses bonus et sa bonne heure additionnelle, une heure rapide comme l’éclair, qui offre de nombreux moments truculents ! Genre : Action/Fantastique Durée du film : 2h12 Bonus: Plus d'une heure de bonus variés mais tous intéressants |
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