Note du film : 6,5/10 pour Stanley, 5,5/10 pour Sally Résumé du film : Amanda Waller, chef de file du gouvernement américain, est déterminée à éradiquer la violence dont souffre sa ville et bientôt l’humanité entière. Pour ce faire, elle décide de s’allier à des criminels aux pouvoirs ou capacités hors- norme et de les faire travailler main dans la main. La « Suicide Squad » est née. Sa première mission ? Sauver la ville d’un fléau colossal contre une belle remise de peine. Avis : Avec sa moyenne de 6/10, « Suicide Squad » s’en sort plutôt bien. Si Sally a été légèrement plus sévère dans sa note, c’est sans doute parce qu’on annonçait le film comme « sortant du genre DC Comics, renversant les codes de ce qu’on a l’habitude de voir », or, le constat est sans appel : David Ayer remplit le cahier des charges et n’innove pas des masses. De là à accorder une note sanction, non. Car les amateurs du genre trouveront tout ce qu’ils ont toujours aimé. C’est d’ailleurs pour cela que Stanley est plus nuancé. Les personnages sont denses, leur psychologie bien amenée… et heureusement le casting qui les interprète est de très bonne qualité. Will Smith en tête, même si, soyons francs, l’acteur fait ce qu’il a l’habitude de faire et ne sort pas franchement des sentiers battus. Ses répliques et interventions osées amusent les spectateurs et amènent un ton sarcastique bienvenu. Et même s’il manie la gâchette comme personne, son personnage (et son interprétation) reste malgré tout un peu trop lisse. Par contre, la déjantée Margot Robbie, elle, ne fait pas dans la demi-mesure et sa prestation mettra d’ailleurs tout le monde d’accord : elle incarne une Harley Quinn plus vraie que nature ! Autant dans son attitude que dans ses répliques, la fiancée du Joker fait le show de façon magistrale. Dans le sillon de ces deux personnages emblématiques (et qui prennent une part importante de l’intrigue au point d’éclipser parfois leurs petits camarades), on trouve une team ingénieuse aux rôles pleinement assumés : Jay Hernández pour un El Diablo humanisé ; Jai Courtney en Captain Boomerang qui se défile plus qu’il n’est utile ; Adewale Akinnuoye-Agbaje en Killer Croc (qui ne tue que par le nom et qui remporte la palme du maquillage) ; Karen Fukuhara, une Katana peu commode ; Adam Beach est presque figurant avec son rôle de Slipknot. Tout ce petit monde, aussi performant soit-il, réalisera une quête se résumant à traverser une rue pour botter les fesses de la belle Cara Delevingne une enchanteresse au rôle douteux tant il est « too much ». A côté de ces anti-héros, on retrouve Viola Davis (sorte de « Q » noire) que tout le monde redoute. On ne sait pas trop pourquoi tout le monde lui mange dans la main, mais la véritable tête de proue, c’est elle et ce petit brin de femme sait y faire ! Extraordinaire dans la série « How to get away with murder », la comédienne garde la tête froide et mène tout ce petit monde à la baguette. A ses services, on trouve le colonel Flag (le suédois Joel Kinnaman), porte- garant du bon déroulement des opérations et chef de file de l’équipe de choc. Enfin, faisons un petit clin d’œil à David Harbour (l’enquêteur dans la série « Stranger Things » dont on entend beaucoup parler) et à Ben Affleck (The Bat !) qui viendront çà et là soutenir la big boss. S’ils ont tous des failles (humaines ou méta- humaines), c’est bien évidemment dans celles d’Harley Quinn que se trouve la plus importante : le Joker himself. Porté par Jared Leto (« Mr Nobody »), le clown psychopathe a de l’allure, de la folie mais pas autant qu’espéré. S’il semble que personne ne soit en mesure de dépasser l’interprétation magistrale d’Heath Ledger, celle de Leto fait l’effet d’un pétard mouillé : beaucoup de démesures, de grimages, de tatouages, d’exubérance pour un résultat… décevant qui ne parvient pas à retranscrire la folie furieuse de son illustre personnage. Et ces personnages de s’animer sur une bande originale « pop/rock » rythmée et très appropriée où les grands standards côtoient des compositions « inédites » aux sons blockbusterisés habituels. « Une bonne B.O. oui, mais à nouveau très populaire, ils ne se sont franchement pas foulés » rajoutera Sally. C’est vrai qu’avec « Without me » d’Eminem ou « Bohemian Rhapsody » de Queen, le blind test sera forcément réussi, mais même si elles manquent d’originalité (ou d’extravagance c’est selon), les soundtracks parleront à toutes les générations. Justement, c’est cette manie de vouloir parler au plus grand nombre qui nous agace le plus dans les films de DC Comics : on délaisse volontairement la noirceur, l’histoire des personnages, leurs capacités, leur psychologie profonde pour amener une baston hors norme (venue on ne sait plus trop comment mais visiblement, tout le monde s’en fout) s’immiscer à grande vitesse dans une histoire bâclée. Le premier tiers, intelligemment réalisé, prenait le temps d’exposer chaque personnage : le réalisateur prenait ainsi le temps d'installer les différents protagonistes et de développer (quand le personnage s'y prête) une histoire ou leurs motivations mais ensuite, il laisse (trop rapidement) place à une superproduction américaine presque écœurante d’effets spéciaux (à la limite du cheap) où super grands vilains détruisent tout sans que personne ne semble s’en inquiéter, si ce n’est une poignée de politiques et d’anti-héros recrutés à la va-vite bien entendu. Le pire étant que les ennemis sont vraiment moches et sans aucun intérêt. L'Enchanteresse (Cara Delevingne) et son frère auraient du rester un peu plus longtemps au rayon des mauvaises idées inexploitées. Cela nous aurait éviter une débauche d’images numériques qui ne suffit de toute façon pas à masquer le vide interstellaire du scénario...bien au contraire ! Du déjà vu, nooonnnn? En parlant de déjà vu, nous ne pouvons sortir de la projection qu’avec ce constat éloquent : « Batman V Superman » nous offrait déjà ce genre de spectacle, en plus grossier encore, dans le seul et unique but d’offrir une suite dont la sortie est déjà épinglée au planning de la maison de production. Avec sa scène d’entre-générique, « Suicide Squad » démontre que nous ne sommes (malheureusement) pas au bout de nos (non) surprises… Certes, le film recèle de bonnes choses : un casting de qualité et des personnages non codifiés, une b.o qui détonne et un générique psychédélique à haute identité… mais c’est à peu près tout. Alors oui, nous sommes déçus par le dernier film de David Ayer, qui s’annonçait comme « original », « briseur de codes », «à l’antinomie de ce qu’on connaît déjà ». « Deadpool » l’était, mais là, c’est loin d’être le cas. A côté de cela, le film assure le show, rentre dans les cases « comics » et on est loin du suicide cinématographique que certains avaient annoncé. Date de sortie en Belgique : 3 août 2016 Durée du film : 2h03 Genre : Action
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