L’orgueil et les sentiments d'Emma Tout comme « Orgueils et préjugés » ou « Raisons et sentiments », « Emma » n’en est pas à sa première adaptation sur nos petits ou nos grands écrans. Après Kate Beckinsale ou Gwyneth Paltrow, c’est au tour de Anya Taylor-Joy (« The Witch », « Morgane » ou encore « Split ») de revêtir les robes d’époque pour donner vie à la jeune femme issue de la noblesse anglaise entremetteuse et espiègle. Si la fraîcheur de la comédienne et ses regards malicieux rendent hommage à cette Emma Woodhouse version 2020, le décalage entre la comédie fantasque et le souhait de rester fidèle au matériau d’origine dessert quelque peu le film. A l’instar du film français « Il ne faut jurer de rien », le mélange des genres fonctionne peu sur la durée et finit par agacer, le surjeu de certaines scènes et situations devenant contreproductif et manquant sa cible à plusieurs reprises. Néanmoins, il nous faut souligner la magie émise par les décors et les costumes colorés, le soin apporté à sa photographie et au choix d’acteurs plutôt bien adapté aux personnages que nous avons rencontré. Comédie romantique acidulée et légère, le premier long métrage d’Autumn de Wilde est certes divertissant mais n’est pas non plus la plus belle adaptation du dernier roman de Jane Austen. Long, le film ne parvient pas à rendre hommage à l’œuvre de l’auteure britannique pas plus qu’à sa verve avantgardiste, parfois piquante et souvent amusante. Superficiel, « Emma », est finalement à l’image de ses décors : pimpants sur la pellicule mais fake finalement. ► Les bonus Aux traditionnels commentaires accompagnant la vision du film (et partagés ici par la réalisatrice, de la scénariste et le directeur de la photographie), on ajoute cinq autres bonus plus ou moins courts et inégalement intéressants. Les deux premiers (d’une dizaine de minutes chacun) ne sont probablement pas les plus éloquents. En effet, dans les « Dix scènes coupées », on découvre une succession de scène parmis lesquelles la préparation du thé, le départ à cheval de Monsieur Elton, l’installation des paravents et les demandes de Sir Woodhouse, l’habillage d’Emma, la proposition de gouvernance de Jane Fairfax, une discussion houleuse, des excuses un peu plates ou stratégiques ou encore des commérages sont autant de scènes coupées présentées très brièvement dans cette partie « bonus » du Blu-ray. Seule celle de la visite à Jane Fairfax est plus consistante mais risque quelque peu de spoiler une partie du final du film… A cela, nous ajoutons un bêtisier rempli de rush qui témoignent de la bonne ambiance résidant sur le plateau. « Une taquinerie malicieuse » ouvre le bal d’un triptyque plus copieux et plus instructif. Dans celui-ci, on découvre le travail de préparation du film, son casting impeccable qui a dû apprendre de la bienséance, la diction et les usages de l’époque mais aussi la complicité partagée par les différents acteurs, le souhait de rester fidèle aux traditions du XIXème siècle et d’y apporter une touche d’humour pour l’aborder avec légèreté. On mesure combien chaque comédien a mis un point d’honneur à maîtriser le caractère de son personnage mais aussi la bonté et les défauts d’Emma ou le respect de l’intention de Jane Austen. Ce bonus très agréable et sincère est d’ailleurs très justement complété par « Le regard d’Autumn » Autumn de Wilde, réalisatrice de ce premier film, est issue de la photographie et du monde des clips) qui évoque la raison pour laquelle la réalisatrice accorde une grande importance à la photographie, aux images, aux angles, à la précision des émotions, des couleurs, aux costumes et coiffures ou de l’époque dans ses moindres détails. Dans ce contenu additionnel, on découvre avec délice son travail mené conjointement avec la directrice artistique ou les acteurs, leurs complémentarités et leur point de vue sur cette collaboration qui les a tous enchantés. Enfin, « L’élaboration d’un univers coloré » met en lumière l’esthétique et le style donné au film. Le travail des décorateurs, directrice artistique, équipe de repérages, le choix des lieux, des éléments de décors, l’importance donnée aux couleurs, aux règles de l’époque, aux costumes (parfois inconfortables) sont autant d’arguments vendeurs pour se (re)plonger dans le film d’Autumn de Wilde. Genre : Comédie dramatique et romantique Durée du film : 2h05 Durée des bonus : 30 minutes (auxquelles on ajoute les commentaires du film)
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