Si ce dernier ne vous dit rien, il faut savoir que le comédien double Will Smith depuis de nombreuses années. Apportant une « humanité » qui touche le spectateur en plein cœur, Greg Germain s’en sort ici avec les honneurs ! D’ailleurs, il est très touchant (et parfois difficile) de voir un Pelé en fauteuil roulant, physiquement diminué, se livrer sur les plus belles images de sa vie. Le documentaire insiste justement sur le fait que Pelé a rendu les Brésiliens fiers de leur pays. Cette nation était, aux yeux de tous, inconnue avant que le joueur n’émerge et surprenne le monde entier. Mêlant images d’archives et interviews des anciens coéquipiers et membres de la famille de Pelé, le documentaire n’oublie pas pour autant de parler de la dictature qui s’est installée au Brésil en 1964 après le coup d’état militaire du général Branco. Confisquant la démocratie pour « préserver » la paix de la griffe communiste, le pays sombra avec l’aval des Etats-Unis - trop content d’éloigner (inutilement) la menace rouge- dans une véritable dictature. A ce moment dans le documentaire, le ton change avec les éléments qui nous sont donnés à voir et présente un Pelé qui s’accommode de ce nouveau régime et a continué de vivre normalement. Même sous le dictateur suivant et les climats de crainte et de violence instaurés par le général Médici, Pelé ne s’est jamais directement mêlé à la politique. C’est d’ailleurs un reproche qu’on lui a longtemps fait : une certaine inaction par son manque d’implication politique. Parfaitement conscient des conséquences dangereuses que pouvait amener son comportement en temps de dictature, l’homme a préféré vivre son don pour le football. Comprenant son rôle pour le moral des brésiliens, Pelé s’est axé sur ce qu’il savait faire de mieux : jouer pour son peuple. De son mariage à la liesse populaire qui n’a jamais faiblit, le film nous montre un Pelé toujours humble, conscient de son talent mais également respectueux des autres joueurs. Pourtant, les désillusions existeront dans sa vie sportive, comme l’élimination de son équipe en Angleterre au premier tour de la Coupe du monde de 1966. Véritablement agressé sur le terrain dans l’indifférence de l’arbitre, sa flamme pour le beau jeu, bien que vacillante, ne s’est jamais éteinte. Et le plus beau témoignage de cet état de fait sera bien visible lors de la coupe du monde de 1970 ! Bien que très classique dans son approche et son traitement, « Pelé » dessine très adroitement les contours d’une véritable icône du ballon rond.
0 Commentaires
Lorsque l’on pense à la carrière de Tony Parker, on ne se rend pas toujours compte que si le basketteur s’est hissé si haut dans la galaxie NBA, c’est grâce à son talent bien sûr, mais aussi à sa grande assiduité ! Mais qui est au fond Tony Parker ? Très vite, des titres grandiloquents émergent comme celui de premier joueur français à remporter la fameuse bague de quadruple champion NBA, mais aussi de premier français à participer au All-Star Game ou encore du seul joueur français à avoir remporté le titre de MVP des Finales. Pourtant, si l’héritage de Tony Parker est bien celui là, d’autres éléments méritent de sortir de l’ombre. Encore émerveillé par l’excellente mini-série « The Last Dance », diffusée elle-aussi sur Netflix, c’est avec une grande curiosité que nous avons lancé ce documentaire d’à peine 1h38 sur le plus grand champion français de basketball. Le journaliste Florent Bodin se retrouve donc pour cette belle occasion derrière la caméra en tant que réalisateur pour retracer les débuts de « TP » (avec la prononciation « TiPi », c’est mieux !) jusqu’à son sacre dans le stadium des Spurs de San Antonio où la direction a décidé d’enlever le numéro de son maillot, afin que plus personne ne puisse porter le numéro 9. Placé aux côtés de ses coéquipiers les plus talentueux, son maillot continue constamment de briller lors des rencontres de son équipe de cœur. Aussi, après avoir vu le documentaire, nous pouvons affirmer sereinement, qu’il n’y aura pas d’autres Tony Parker. Même s’il est tentant de les comparer, « The Last Dance » et « The Last Shot », partagent certes quelques points communs, mais aussi beaucoup de différences ! Tout comme la mini-série centrée sur Michael Jordan, « The Final Shot », fait l’éloge d’un jeune sportif, qui, à force de travail et d’abnégation, a pu vivre un rêve éveillé et côtoyer les plus grands joueurs du basket contemporains. Tony Parker n’avait que 21 ans lorsqu’il fut pour la première fois sacré champion ! Le documentaire fait la part belle aux images d’archives, montrant le parcours de ce jeune surdoué dans différents clubs français, mais aussi de nombreuses interviews, dont celle de Kobe Bryant. Cela fait d’ailleurs un choc de revoir à l’écran cet autre surdoué disparu tragiquement trop tôt (26 janvier 2020). Celui-ci fait preuve dans le reportage d’une grande humilité, propre à celle des vrais champions. Avec « The Last Shot », Florent Bodin nous montre un autre Tony Parker à l’opposé de l’image véhiculée par les médias et la presse people. Sa réussite, il se l’est construite à force de persévérance et de discipline. Bien sûr, même si nous n’échappons pas à une certaine promotion de la star, le documentaire met aussi en lumière les nombreux sacrifices de Tony Parker. Et ce point précis est également à épingler dans le rayon des regrets ! En effet, nous avons trouvé que la dimension liée à sa réussite fulgurante prenait parfois trop le pas sur les phases de doutes, de difficultés et de tous les obstacles qu’a dû rencontrer le sportif au cours de sa belle carrière. Certains éléments sont développés, mais pas tous. Ainsi, que s’est-il passé entre 2007 et 2014 ? En effet, le film retrace et enchaine ses titres de 2003, 2005, 2007 et 2014, mais à une vitesse folle qui ne permet pas vraiment de se rendre compte du temps écoulé. Et bien qu’évoquant les véritables raisons de son départ des Spurs, nous aurions aimé le voir disputer sa dernière saison chez les Charlotte Hornets dirigés par son idole Michael Jordan. Bien sûr, contrairement à « The Last Dance », le format d’1h38 offre moins de possibilités, mais tout de même… Avec le recul, nous comprenons le choix de vouloir porter à l’écran les exploits de ce jeune prodige. Qui d’autre que lui s’investit avec autant de passion pour faire évoluer son sport ? Souhaite transmettre autant sa passion et la rendre accessible aux plus jeunes ? Ainsi, le film dévoile une autre facette du basketteur où sa reconversion lui a permis de créer une académie qui donne la chance aux débutants d’allier éducation et pratique sportive. Au vu de la fin du film, l’avenir semble radieux pour TP, qui partage désormais sa vie entre San Antonio et la France. Là, il se mobilise pour faire évoluer les équipes masculines et féminines de l’ASVEL (club français de basket-ball situé dans une commune limitrophe de Lyon) et dont il est le propriétaire consciencieux. Sans atteindre la flamboyance que fut celle de « The Last Dance », « The Last Shot » ne vise pas les mêmes objectifs, et ne cherche pas à imiter cette dernière.
Le chat et des souris Si « Don’t f*** with cats ; un tueur trop viral » fonctionne à merveille, c’est sans conteste parce que l’angle choisi pour aborder l’affaire est non seulement original mais aussi intelligent distillé dans trois épisodes succincts qui s’enchainent l’air de rien. Dans le premier, on assiste à la présentation de quelques « geeks » parmi lesquels Deanna Thompson et John Green deux addicts de la toile et vengeurs masqués de crimes perpétués. En effet, ces surfeurs hors pairs vivant à Las Vegas et Los Angeles voient leur quotidien basculer lorsqu’ils découvrent, médusés, une vidéo montrant l’exécution de deux chatons dans un appartement exigu par un individu dont on ne sait rien. Outrés, ils décident d’utiliser toutes les ressources présentes sur le net pour démasquer le jeune inconscient et le poursuivre pour l’acte honteux diffusé à grande échelle. Avec la communauté qu’ils ont créée, Deanna et John analysent chaque détail, chaque son présents sur la vidéo : poignée de porte, couvre-lit, modèle de l’aspirateur, forme des prises électriques, paquet de cigarettes, tout y passe et leurs recherches ne sont pas vaines puisqu’en quelques jours, ils parviennent à établir que le délit a été commis en Amérique du Nord… Mais à peine ont-ils l’impression que cette histoire touche à sa fin qu’une deuxième vidéo apparaît sur la toile… S’ensuit une série de provocations par celui qui les a commis et un véritable jeu du chat et de la souris… Faites entrer l’accusé Après ce premier épisode haletant et son twist effrayant, la série réalisée par Mark Lewis prend un tout autre tournant. Le nom du coupable est connu de cette bande de nerds, son lieu de vie présumé aussi mais reste à convaincre les autorités. Le petit jeu sournois aurait très bien pu couper au court si Luka Rocco Magnotta n’avait pas franchi le point de non-retour, celui de filmer l’assassinat d’un homme et de le diffuser. Connu sous le nom du « dépeceur de Montréal », Magnotta avait, en 2012, défrayé la chronique. Celui qui a ce besoin viscéral d’exister et d’acquérir de la notoriété ne se contente pas de commettre l’irréparable. Il le met en scène et alerte la population du monde entier par ses jeux pervers et ses méthodes écœurantes. En envoyant des morceaux de mains et de pieds aux partis conservateur et libéral, Luka Magnotta montre qu’il n’est pas seulement instable, mais qu’il se sent également tout puissant. Effrayant, les deux derniers épisodes expliquent bien sûr comment l’enquête a été menée, comment le tueur a finalement été interpelé mais aussi pourquoi les investigateurs amateurs du début se sont offusqués de tout ce temps perdu. Pire, et si ces traqueurs virtuels n’avaient pas réagi aux premières provocations du jeune homme, qu’en serait-il maintenant ? Ne sont-ils pas en partie responsable de cette soif de notoriété et du plaisir que Luka en a tiré ? « Don’t f*** with cats ; un tueur trop viral » passionne son public parce qu’il montre non seulement la chronologie d’une enquête en dressant habillement le portrait de ses protagonistes, mais il permet aussi de montrer les dérives du net, de ce besoin d’exister, du non-respect de la vie privée et des moyens utilisés pour parvenir à ses fins. Glaçant sur tous les plans, le documentaire de Mark Lewis s’adresse à un public averti qui enchainera à coup sûrs ses trois épisodes comme les émissions de Frédérique Lantieri Date de sortie sur Netflix : 18 décembre 2019 Durée du film : 3 x 1h Genre : Documentaire |