"Ava Gardner, des films au mythe"
de Laurent Dolet
de Laurent Dolet
Présentation du livre : La beauté d’Ava Gardner, sa sensualité à fleur de peau, sa vie privée tapageuse ont fait fantasmer la planète et continuent de faire rayonner la star en ce centenaire de sa naissance. “Sex-symbol”, “femme fatale”, ces formules ont occulté l’authenticité d’un esprit libre, sensible et anticonformiste, imposant sa place à égalité avec les hommes et refusant l’intolérance : la carrière d’Ava Gardner est ainsi un miroir sur les évolutions de la société.
De l’Amérique de ses premiers films policiers à l’Espagne de Pandora et de La Comtesse aux pieds nus, de l’Afrique de Mogambo ou des Neiges du Kilimandjaro au Mexique torride de La Nuit de l’iguane, Ava fascine. Un pouvoir d’attraction d’autant plus magnétique que l’actrice donne l’impression, non pas de jouer un rôle, mais de l’incarner en révélant sa propre nature. D’inspiration mythologique (Vénus, Pandora, Guenièvre…), littéraire (Ernest Hemingway, Tennessee Williams, D.H. Lawrence…) ou ancrés dans des contextes historiques forts (la guerre d’Espagne, la fin des empires coloniaux…), les rôles d’Ava Gardner sont pensés pour elle par les plus grands réalisateurs de son temps. Des personnages qui font écho à sa vie réelle et qui nourrissent un peu plus le mythe Ava Gardner. |
Tel est le chemin original proposé par cet ouvrage : non pas une simple biographie, même si les anecdotes n’y manquent pas, mais une exploration, tissée de références humaines et culturelles, de témoignages et d’analyses, du mystère reliant la vie et les rôles d’une actrice majeure du vingtième siècle, et de la constitution d’un mythe du cinéma.
L’auteur : Laurent Dolet a suivi des études de cinéma. Il intervient régulièrement pour présenter des films dans le cadre de séances patrimoine ou de festivals. Il organise et anime aussi des événements en lien avec des sujets littéraires, musicaux et mythologiques, et rédige des articles pour des revues et des sites. Soucieux de partage et de transmission, il s’efforce de donner des clés pour mieux apprécier et comprendre le septième art.
Avis : Ah! le mythe Ava Gardner… Dans l’inconscient collectif des cinéphiles, face à la blonde fantasmée Marilyn Monroe, elle représente la brune sensuelle et irrésistible. Chacun de ses rôles peut se résumer à cette description, la personnalité de l’actrice, têtue et entière, se confondant souvent avec les personnages qu’elle a interprétés. Ce livre sorti en début d’année marquait à quelques jours près le centenaire de la naissance de Ava Lavinia Gardner, un nom fabuleux qu’il aurait été triste de sacrifier à la mode des pseudonymes à Hollywood. La future star naquît en Caroline du Nord dans une zone rurale essentiellement peuplée de travailleurs des champs de tabac. Ayant connu la pauvreté enfant, c’est grâce à l’époux de sa sœur, photographe à New York, que la jeune Ava est découverte par un employé de la MGM. Elle a 18 ans. Sa beauté naturelle, ses formes généreuses et la grâce de sa démarche sont autant d’atouts qui vont la lancer dans une carrière d’actrice de studio, c’est-à-dire liée par un contrat qui la réduit à faire de la figuration pendant cinq ans dans des productions peu glorieuses où sa plastique est l’unique moteur de sa présence à l’écran. De quoi forger un caractère et la préparer à la suite de sa carrière. Elle obtient enfin un rôle plus consistant en 1946 dans le film noir « Les Tueurs » de Robert Siodmak où elle donne la réplique à Burt Lancaster. Les années 50 verront sa consécration avec des films à succès comme « Pandora », « Show Boat » et « Les Neiges du Kilimandjaro » ; elle qui doutait encore de ses talents d’actrice est consacrée au rang de star adulée, mais qui dit contrat dit impossibilité de choisir ses rôles, une situation qui va la pousser à s’éloigner d’Hollywood pour s’installer en Espagne dans un premier temps, à Londres ensuite où elle terminera ses jours. « La Comtesse aux pieds nus » de Joseph L. Mankiewicz en 1954 assoit définitivement son aura, elle que l’on surnomme « le plus bel animal du monde » prouve qu’elle n’est pas qu’un physique.
Le livre de Laurent Dolet nous présente ainsi l’évolution de la débutante à la star de façon chronologique, abordant la production des films et en parallèle sa vie privée, ne nous épargnant aucun détail sur ses liaisons tapageuses, ses mariages (avec Mickey Rooney, Artie Shaw et Frank Sinatra, le grand amour de sa vie) et son penchant pour l’alcool, en s'appuyant sur des analyses rétrospectives dans lesquelles l'auteur étale son amour inconditionnel pour l'actrice. On découvre au fil des pages une femme passionnée qui allait là où son cœur l’emportait, sans se soucier des conséquences. Forte tête, impulsive, Ava était l’image de la femme fatale dans toute sa splendeur, mais qui doutait toujours d’elle-même malgré le succès.
Rebelle et libre, elle construisit sa carrière au gré de ses envies, n’hésitant pas à accepter des longs métrages avant-gardistes (« Le Dernier Rivage » de Stanley Kramer, « Tam Lin » de Roddy McDowall) et passant même par la case petit écran dans les années 80 lorsque les rôles au cinéma se firent plus rares (la série historique « A.D. » dans laquelle elle joue Agrippine et le soap de prime time « Côte Ouest »), et de son propre aveu elle acceptait ces rôles afin de maintenir son train de vie.
Anticonformiste aussi, elle choisit de ne pas avoir d’enfant et de ne jamais être dépendante d’un homme à une époque où cette liberté n’était décidément pas conventionnelle.
Outre cette plongée fascinante dans l’âme d’une femme à la destinée extraordinaire – les citations ne manquant pas, tirées de l’autobiographie de l’intéressée et des mémoires de ses partenaires de jeu - l’essai paru chez Lettmotiv propose une critique des coulisses de l’industrie du cinéma américain, à l'aide de moult anecdotes et d’extraits parus dans la presse de l’époque. Un travail de recherche impressionnant qui n’évite pas quelques petites redites d’un chapitre à l’autre, ce qui n’enlève rien au plaisir de découvrir la vie sans concession d’une actrice qui a marqué l’âge d’or d’Hollywood. Un livre qui donne la féroce envie d'explorer une filmographie flamboyante s’étalant sur cinq décennies. Car même si Ava ne fut jamais à l’aise devant la caméra, se réfugiant dans l’alcool pour se donner du courage, et si les affres du temps sur son si beau visage la terrifiaient, Miss Gardner a laissé à jamais son empreinte sur la pellicule et parvient encore à envoûter le spectateur qui s’aventure sur son chemin, plus de trente ans après sa disparition.
Informations techniques :
Editeur : Éditions Lettmotiv
ISBN : 978-2-36716-401-4
Prix : 18,90 € (48,00 € en édition de luxe)
Nombre de pages : 368
Date de parution : 6 janvier 2023
L’auteur : Laurent Dolet a suivi des études de cinéma. Il intervient régulièrement pour présenter des films dans le cadre de séances patrimoine ou de festivals. Il organise et anime aussi des événements en lien avec des sujets littéraires, musicaux et mythologiques, et rédige des articles pour des revues et des sites. Soucieux de partage et de transmission, il s’efforce de donner des clés pour mieux apprécier et comprendre le septième art.
Avis : Ah! le mythe Ava Gardner… Dans l’inconscient collectif des cinéphiles, face à la blonde fantasmée Marilyn Monroe, elle représente la brune sensuelle et irrésistible. Chacun de ses rôles peut se résumer à cette description, la personnalité de l’actrice, têtue et entière, se confondant souvent avec les personnages qu’elle a interprétés. Ce livre sorti en début d’année marquait à quelques jours près le centenaire de la naissance de Ava Lavinia Gardner, un nom fabuleux qu’il aurait été triste de sacrifier à la mode des pseudonymes à Hollywood. La future star naquît en Caroline du Nord dans une zone rurale essentiellement peuplée de travailleurs des champs de tabac. Ayant connu la pauvreté enfant, c’est grâce à l’époux de sa sœur, photographe à New York, que la jeune Ava est découverte par un employé de la MGM. Elle a 18 ans. Sa beauté naturelle, ses formes généreuses et la grâce de sa démarche sont autant d’atouts qui vont la lancer dans une carrière d’actrice de studio, c’est-à-dire liée par un contrat qui la réduit à faire de la figuration pendant cinq ans dans des productions peu glorieuses où sa plastique est l’unique moteur de sa présence à l’écran. De quoi forger un caractère et la préparer à la suite de sa carrière. Elle obtient enfin un rôle plus consistant en 1946 dans le film noir « Les Tueurs » de Robert Siodmak où elle donne la réplique à Burt Lancaster. Les années 50 verront sa consécration avec des films à succès comme « Pandora », « Show Boat » et « Les Neiges du Kilimandjaro » ; elle qui doutait encore de ses talents d’actrice est consacrée au rang de star adulée, mais qui dit contrat dit impossibilité de choisir ses rôles, une situation qui va la pousser à s’éloigner d’Hollywood pour s’installer en Espagne dans un premier temps, à Londres ensuite où elle terminera ses jours. « La Comtesse aux pieds nus » de Joseph L. Mankiewicz en 1954 assoit définitivement son aura, elle que l’on surnomme « le plus bel animal du monde » prouve qu’elle n’est pas qu’un physique.
Le livre de Laurent Dolet nous présente ainsi l’évolution de la débutante à la star de façon chronologique, abordant la production des films et en parallèle sa vie privée, ne nous épargnant aucun détail sur ses liaisons tapageuses, ses mariages (avec Mickey Rooney, Artie Shaw et Frank Sinatra, le grand amour de sa vie) et son penchant pour l’alcool, en s'appuyant sur des analyses rétrospectives dans lesquelles l'auteur étale son amour inconditionnel pour l'actrice. On découvre au fil des pages une femme passionnée qui allait là où son cœur l’emportait, sans se soucier des conséquences. Forte tête, impulsive, Ava était l’image de la femme fatale dans toute sa splendeur, mais qui doutait toujours d’elle-même malgré le succès.
Rebelle et libre, elle construisit sa carrière au gré de ses envies, n’hésitant pas à accepter des longs métrages avant-gardistes (« Le Dernier Rivage » de Stanley Kramer, « Tam Lin » de Roddy McDowall) et passant même par la case petit écran dans les années 80 lorsque les rôles au cinéma se firent plus rares (la série historique « A.D. » dans laquelle elle joue Agrippine et le soap de prime time « Côte Ouest »), et de son propre aveu elle acceptait ces rôles afin de maintenir son train de vie.
Anticonformiste aussi, elle choisit de ne pas avoir d’enfant et de ne jamais être dépendante d’un homme à une époque où cette liberté n’était décidément pas conventionnelle.
Outre cette plongée fascinante dans l’âme d’une femme à la destinée extraordinaire – les citations ne manquant pas, tirées de l’autobiographie de l’intéressée et des mémoires de ses partenaires de jeu - l’essai paru chez Lettmotiv propose une critique des coulisses de l’industrie du cinéma américain, à l'aide de moult anecdotes et d’extraits parus dans la presse de l’époque. Un travail de recherche impressionnant qui n’évite pas quelques petites redites d’un chapitre à l’autre, ce qui n’enlève rien au plaisir de découvrir la vie sans concession d’une actrice qui a marqué l’âge d’or d’Hollywood. Un livre qui donne la féroce envie d'explorer une filmographie flamboyante s’étalant sur cinq décennies. Car même si Ava ne fut jamais à l’aise devant la caméra, se réfugiant dans l’alcool pour se donner du courage, et si les affres du temps sur son si beau visage la terrifiaient, Miss Gardner a laissé à jamais son empreinte sur la pellicule et parvient encore à envoûter le spectateur qui s’aventure sur son chemin, plus de trente ans après sa disparition.
Informations techniques :
Editeur : Éditions Lettmotiv
ISBN : 978-2-36716-401-4
Prix : 18,90 € (48,00 € en édition de luxe)
Nombre de pages : 368
Date de parution : 6 janvier 2023