Altered Carbon
Adaptation du roman de Richard Morgan et véritable série phare de Netflix, Ecran et toile se devait de se pencher sur cette série prometteuse ! On vous dit pourquoi celle-ci en vaut la peine !
Ce que raconte la série
Takeshi Kovacs est un ancien soldat et seul survivant d’un groupe de guerriers d'élite vaincus lors d’un soulèvement contre le nouvel ordre mondial. Son esprit est emprisonné "dans la glace" pendant des siècles, jusqu’à ce que Laurens Bancroft, un homme extrêmement riche et vivant depuis plusieurs siècles lui offre la chance de vivre à nouveau. En échange, Kovacs doit résoudre un meurtre ... celui de Bancroft lui-même.
Un univers à l’esthétique soignée
Ce que raconte la série
Takeshi Kovacs est un ancien soldat et seul survivant d’un groupe de guerriers d'élite vaincus lors d’un soulèvement contre le nouvel ordre mondial. Son esprit est emprisonné "dans la glace" pendant des siècles, jusqu’à ce que Laurens Bancroft, un homme extrêmement riche et vivant depuis plusieurs siècles lui offre la chance de vivre à nouveau. En échange, Kovacs doit résoudre un meurtre ... celui de Bancroft lui-même.
Un univers à l’esthétique soignée
Ce qui frappe dès le premier épisode de « Atered Carbon », c’est la beauté visuelle de l’ensemble. L’identité est extrêmement forte même si on ressent bien sûr les grandes influences SF, « Blade Runner » en tête ! Cette série se donne les moyens de ses ambitions et souvent, nous nous émerveillons du résultat à l’écran. De plus, nous avons eu l’agréable impression que cette débauche d’effets n’avait pour finalité que de suivre une trame scénaristique très élaborée. Les riches vivent dans d’immenses tours de Babel pendant que les plus démunis sont livrés à eux-mêmes dans les bas-fonds Bay City.
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Une hydre scénaristique majestueuse portée par de solides acteurs
Mais que serait une série à la plastique irréprochable mais désespérément vide ? « Altered Carbon » parvient tout au long de ses 10 épisodes, tel un polar futuriste, à construire une enquête assez complexe comportant un nombre impressionnant de thématiques philosophiques !
La plus évidente concerne le transhumanisme avec cette idée séduisante sur le papier mais terrifiante en vérité de l’immortalité de l’âme pour les plus riches. En effet, seule une poignée d’individus ont la possibilité de changer de corps une fois le précédent détruit… Cette quête de la survie est au cœur de la série. Certains protagonistes sont d’ailleurs très âgés et ont connu l’évolution politico-historique de la société dans laquelle ils vivent ; mais à quel prix ? Comment apprécier le goût de la vie et le respect d’autrui dans un monde désormais interchangeable et inéluctablement déshumanisé ?
Mais que serait une série à la plastique irréprochable mais désespérément vide ? « Altered Carbon » parvient tout au long de ses 10 épisodes, tel un polar futuriste, à construire une enquête assez complexe comportant un nombre impressionnant de thématiques philosophiques !
La plus évidente concerne le transhumanisme avec cette idée séduisante sur le papier mais terrifiante en vérité de l’immortalité de l’âme pour les plus riches. En effet, seule une poignée d’individus ont la possibilité de changer de corps une fois le précédent détruit… Cette quête de la survie est au cœur de la série. Certains protagonistes sont d’ailleurs très âgés et ont connu l’évolution politico-historique de la société dans laquelle ils vivent ; mais à quel prix ? Comment apprécier le goût de la vie et le respect d’autrui dans un monde désormais interchangeable et inéluctablement déshumanisé ?
La religion est ici évoquée comme combattant ce courant majoritaire de cette société futuriste. Et bien sûr, cette profonde inégalité face à la quête de préservation de l’âme fait d’Altered Carbon une série complexe hautement appréciable.
Bien évidemment, toute société futuriste voit se développer l’intelligence artificielle, et ici, celle-ci joue un rôle crucial puisqu’elle trouve un corps virtuel et certaines IA sont gérantes d’hôtels. C’est le cas de Poe (formidable Chris Conner) qui, fasciné par les humains, sera heureux d’aider le héros Takeshi Kovacs (très convaincant Joel Kinnaman) dans son enquête nébuleuse. |
Une série belle mais imparfaite
Au vu de toutes ces qualités vous pourriez vous dire qu’ « Altered Carbon » n’est pétri que de qualités. Hélas, le rythme est assez long et l’enquête piétine de temps à autre, le temps d’instaurer une intrigue secondaire ou d’établir quelques choix scénaristiques particuliers qui finissent par alourdir le rythme.
Pourtant, même dans ces errances, nous y avons trouvé beaucoup de plaisir. D’abord, parce que les différents personnages sont très bien écrits et que nous adorons évoluer aux côtés de ce héros charismatique. Ensuite, parce que son enquête le pousse à interroger bien sûr mais également à se battre de manière…expéditive ! La série sort souvent l’artillerie lourde dans des chorégraphies dignes du cinéma de John Woo ! Enfin, parce que le scénario mêle passé et présent et que selon la trame, le héros change de corps voire se retrouve torturé dans un monde virtuel vertigineux. Bref, cette série se mérite mais offre tellement qu’elle donnera certainement envie à certains d’entre-vous de lire au plus vite les romans qui ont la réputation d’être encore beaucoup plus denses ! Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la saison 2 est déjà en gestation ! Nous faisons confiance à Netflix pour ne pas sacrifier par trop d’empressement sa poule aux œufs d’or.
Au vu de toutes ces qualités vous pourriez vous dire qu’ « Altered Carbon » n’est pétri que de qualités. Hélas, le rythme est assez long et l’enquête piétine de temps à autre, le temps d’instaurer une intrigue secondaire ou d’établir quelques choix scénaristiques particuliers qui finissent par alourdir le rythme.
Pourtant, même dans ces errances, nous y avons trouvé beaucoup de plaisir. D’abord, parce que les différents personnages sont très bien écrits et que nous adorons évoluer aux côtés de ce héros charismatique. Ensuite, parce que son enquête le pousse à interroger bien sûr mais également à se battre de manière…expéditive ! La série sort souvent l’artillerie lourde dans des chorégraphies dignes du cinéma de John Woo ! Enfin, parce que le scénario mêle passé et présent et que selon la trame, le héros change de corps voire se retrouve torturé dans un monde virtuel vertigineux. Bref, cette série se mérite mais offre tellement qu’elle donnera certainement envie à certains d’entre-vous de lire au plus vite les romans qui ont la réputation d’être encore beaucoup plus denses ! Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la saison 2 est déjà en gestation ! Nous faisons confiance à Netflix pour ne pas sacrifier par trop d’empressement sa poule aux œufs d’or.
Altered Carbon: saison 2
Résumé de la saison : Muni d'un nouveau corps, Takeshi Kovacs revient sur Harlan pour une mission, mais la planète est à feu et à sang, et son grand amour perdu erre dans l'ombre.
Avis : Aïe Aïe Aïe ! Comment succéder de façon aussi habile à la première saison d’une série de science fiction surprenante à bien des égards ? C’est bien simple, les showrunners n’y sont pas parvenus… Un casting en demi-teinte… N’y allons pas par quatre chemins, si nous n’avons pas retrouvé le plaisir dans cette nouvelle saison, c’est parce que nous n’y avons pas retrouvé son acteur principal ! Alors que dans la première saison, le super-soldat Takeshi Kovacs était interprété par le très charismatique Joel Kinnaman, cette suite repose en grande partie sur Anthony Mackie qui incarnait le Faucon dans la saga des Avengers. Hélas, ce dernier n’a pas la carrure du premier et son personnage manque cruellement de l’épaisseur requise pour le rôle ! Même sa première enveloppe incarnée à l’écran par Will Yun Lee (déjà présent dans la première saison) fait mieux à tous les niveaux ! |
Heureusement, tous les curseurs ne flirtent pas avec le rouge puisque nous retrouvons certaines figures appréciées des amateurs de la série comme Renée Elise Goldsberry qui tient ici une place centrale dans son rôle de la révolutionnaire Quellcrist Falconer. Mais notre plaisir a réellement été décuplé lorsque nous avons aperçu à l’écran Chris Conner, l’IA de l’hôtel et ami loyal du héros. Enfin, un bon point revient aussi à l’acteur Torben Liebrecht- parfait dans son rôle du méchant Ivan Carrera.
Pour ceux qui prennent le train en route, « Altered Carbon » dépeint un monde où les plus nantis peuvent accéder à une forme d’immortalité de l’âme en transférant leur mémoire dans des puces, elles-mêmes transférables dans différents corps… Forcément, plus vous êtes riches et plus votre corps sera beau, vigoureux, et doté d’améliorations utiles (comme cette saison le met en évidence). Et ainsi, nous touchons à la deuxième faiblesse de cette seconde saison, son manque d’enjeux et de considérations métaphysiques.
Le même, en moins bien !
Alors que précédemment, toute la thématique de la quête d’immortalité de l’âme, des forces et faiblesses des corps et des inégales possessions de ceux-ci permettaient au récit de revêtir un manteau salvateur, cette saison ne se contente presque qu’exclusivement de scènes d’action désincarnées de ces, pourtant si belles, réflexions éthiques et déontologiques.
Visuellement soignée, l’esthétique de la série sous semble cependant en deçà des efforts consentis aux débuts. Nous n’éprouvons plus réellement d’émerveillement, et pire, la photographie qui nous faisait songer à « Blade Runner » s’en est en allée aussi sûrement que notre espoir de nous replonger dans un univers graphique singulier. La faute à un récit certes plus rapide, mais où les scènes d’action défilant à toute vitesse ont une teinte plus sombre. Forcément, l’ambiance générale en pâtit.
Finalement, si la deuxième saison d’« Altered Carbon » nous a tant déçue, c’est parce qu’elle s’est éloignée de toutes préoccupations philosophiques pour asseoir ses exigences en matière d’action. Mais en faisant cela, c’est un peu comme si elle s’éloignait d’elle-même, à la manière d’une sortie de corps.
Pour ceux qui prennent le train en route, « Altered Carbon » dépeint un monde où les plus nantis peuvent accéder à une forme d’immortalité de l’âme en transférant leur mémoire dans des puces, elles-mêmes transférables dans différents corps… Forcément, plus vous êtes riches et plus votre corps sera beau, vigoureux, et doté d’améliorations utiles (comme cette saison le met en évidence). Et ainsi, nous touchons à la deuxième faiblesse de cette seconde saison, son manque d’enjeux et de considérations métaphysiques.
Le même, en moins bien !
Alors que précédemment, toute la thématique de la quête d’immortalité de l’âme, des forces et faiblesses des corps et des inégales possessions de ceux-ci permettaient au récit de revêtir un manteau salvateur, cette saison ne se contente presque qu’exclusivement de scènes d’action désincarnées de ces, pourtant si belles, réflexions éthiques et déontologiques.
Visuellement soignée, l’esthétique de la série sous semble cependant en deçà des efforts consentis aux débuts. Nous n’éprouvons plus réellement d’émerveillement, et pire, la photographie qui nous faisait songer à « Blade Runner » s’en est en allée aussi sûrement que notre espoir de nous replonger dans un univers graphique singulier. La faute à un récit certes plus rapide, mais où les scènes d’action défilant à toute vitesse ont une teinte plus sombre. Forcément, l’ambiance générale en pâtit.
Finalement, si la deuxième saison d’« Altered Carbon » nous a tant déçue, c’est parce qu’elle s’est éloignée de toutes préoccupations philosophiques pour asseoir ses exigences en matière d’action. Mais en faisant cela, c’est un peu comme si elle s’éloignait d’elle-même, à la manière d’une sortie de corps.